1.
Son Starlight arrimé, Alérian empoigna sa valisette et se dirigea vers sa navette de commandement.
Ramené sur le sol de Déa, ce fut une berline Militaire qui le conduisit à l'adresse de son penthouse.
- Dana ! Alden !
Trottinant, le petit de quatre ans aux boucles de feu se précipita vers son père. Danéïre préférant enlacer l'homme de sa vie, lui coupant le souffle de ses baisers.
- Je ne donnerais jamais ma place pour m'occuper de notre fils, mon emploi administratif fait passer le temps, mais toi je te veux tout à moi car tu me manques trop les mois où tu es en mission !
- Il y a une place dispo dans ma salle des machines, mon responsable est trop malade pour reprendre la prochaine fois.
- Maman ! Maman ! pépia Alden en enlaçant les jambes fuselées gainées de soie.
- Alie, comment pourrais-je laisser notre trésor ?
- Mais tu es la meilleure ingénieure que je connaisse !
- Et tu es totalement partial !
- Ca aussi…
Danéïre détacha doucement son fils de ses jambes.
- Nounou Dokka va te donner ton goûter, mon petit cœur.
- Oh oui, j'ai faim !
Alérian passa ses bras autour des épaules de sa femme.
- En commandant un clone de Sokka, son intendante du Ranch, Warius a eu une idée de génie pour s'occuper de notre amour !
- Oui. Et Alden adore Dokka. Au fait, notre petit a invité tous ses copains de Maternelle à son anniversaire !
- Moi, je n'ai convié que Warius. Oshryn et son mari sont en plein divorce, je n'ai pas osé…
- Alden et toi, votre anniversaire le même jour, un autre bienfait de la vie, même si au temps des Erguls nous n'avons pu nous en réjouir. Et je comprends que tu n'aies pas voulu étaler notre bonheur devant ce pauvre Oshryn. En revanche, ôte-moi cet uniforme, j'ai très envie d'une longue douche avec toi, j'en rêve depuis bien trop longtemps !
- Ce que Madame Rheindenbach veut… gloussa le jeune homme à la crinière d'acajou. J'espérais bien que tu dises ça !
Sous la douche, Alérian et Danéïre s'étaient étreint interminablement, leurs corps et leurs âmes se retrouvant, complices.
Alden avala la dernière bouchée du cake accompagnant son bol de fruits. Il sourit de toutes ses petites dents à Dokka.
- Mon papa et ma maman s'aiment !
- Oui, et ils t'adorent.
- Je suis content que mon papa soit de retour pour mon anniversaire. On va bien s'amuser !
- J'en suis sûre, fit la Mécanoïde en câlinant le garçonnet.
Alden ayant apporté une partie de ses jouets dans le living, ses parents avaient préféré le veiller depuis le canapé.
Danéïre caressa doucement le bras de son époux.
- Tu es toujours bien tendu… La mission de patrouille fut si éprouvante que cela ? murmura-t-elle.
- Le Spectre mérite bien son nom. Il est introuvable et laisse pourtant une rivière de sang derrière lui, soupira Alérian, le regard perdu dans le vague, bien loin de son foyer en dépit des mains douces sur lui. Des années à présent que tous les bâtiments de la République Indépendante, et même d'autres Gouvernements, le traque, sans résultat. Il faut pourtant bien mettre un terme à ces massacres et exactions gratuites – enfin ce Spectre est un pirate qui ne s'en revendique pas, il pille à tout va et son butin de guerre finira par faire des envieux et cela promet un foutoir sans précédent dans la mer d'étoiles depuis la disparition des Erguls… Cela se terminera très mal, Dana, j'en ai le pressentiment.
Danéïre sortit la chaîne de sous la chemise satinée, effleura le pendentif en forme de rose et le laissa ensuite reposer au niveau du cœur de son mari.
- Qu'importe ce qui peut arriver. Ta mère veillera toujours sur toi, je n'ai aucune crainte. Je redoute plutôt tes adversaires naturels, sournois et sans honneur…
- Assez de pensées chagrines pour mon retour, chuchota Alérian, ses doigts sur le fessier doux et rebondi de Danéïre, retrouvant les courbes chéries. Nous avons à préparer l'anniversaire d'Alden !
- Mais, vieux guerrier de vingt-cinq ans, ta petite femme a déjà tout organisé depuis le temps que tu vadrouilles !
- Et mes surprises à moi ? s'enquit le jeune homme alors qu'elle s'amusait à enrouler autour de son doigt la mèche de neige dans la chevelure de son époux.
- Ce seront des surprises ! gloussa-t-elle dans un éclat de rire.
- J'aurais quand même bien aimé que mon père puisse être là à temps… Mais il est bien trop loin…
