Souffrance & Délivrance

Je me souviens très bien du jour où la malédiction a été levée… Je me remettais de mes blessures chez moi devant la télé quand les souvenirs resurgirent. Les larmes coulèrent alors sur mes yeux. Je suis sortie à la recherche de mon père et de Frederick en vain. Je ne savais pas où aller ou à qui me fier. Tout était confus dans mon esprit. La douleur était telle que je me suis isolée du monde. Le peu de fois où je sortais c'était pour faire des achats ou un plein d'essence. Je me sentais seule au monde. L'amour de ma vie et mon père avait disparu. Personne ne se souciait de moi. J'ai fini par me laisser mourir à petit feu en me noyant dans le whisky et les feuilletons télévisés. J'étais méconnaissable, toujours le visage triste. J'avais un arrêt de travail d'un an après cet incident… Je n'ai pas cherché à reprendre de sitôt. De toute façon SB était un lieu factice. Nous étions tous des prisonniers. Aucun espoir d'être à nouveau heureuse. Cette ville était mon tombeau. Chaque jour était la même chose pour moi. Je m'adressais vraiment à peu de gens. Juste quand c'était nécessaire. Je savais grâce à de nombreuses rumeurs qu'il était impossible de partir. La mort dans l'âme, je savais que j'étais condamnée à vivre dans ce lieu maudit, impuissante. Mon meilleur ami était le Whisky. J'ai décidé de traîner avec un flacon d'alcool sur moi. L'addiction de cette boisson était mon seul salut. Bien sûr il y avait des moments où j'arrivais à m'en passer. Notamment quand j'avais un minimum d'occupation. Mais dès que le stress montait, que le silence s'installait... j'essayais d'oublier.

Un jour je pris la voiture et fis un nouvel accident. Rien de bien grave, juste un pneu crevé, mais j'avais toujours de l'alcool dans le sang. C'était avec dépit que je me rendis au garage de Tillman, un homme très gentil ayant deux charmants enfants. Il s'occupa rapidement de moi, mais trop préoccupé pour se rendre compte de mon état. Dès que le pneu fut remplacé, je finis par m'installer dans ma voiture. Puis quelqu'un toqua à la vitre de ma portière. Je sursaute ainsi que les deux autres personnes à côté de moi. C'étaient les enfants de Michaël. Hansel et Gretel.

J'ai dû contenir ma tristesse, ma frustration et je me mis à leur sourire aimablement.

_ « Bonjour les enfants. Que faites-vous?

_ L'école est finie. On a fait le chemin à pied pour voir papa et on vous a vu Princesse Abigail. déclara Gretel, la jeune fille.

_ ...ça fait un moment qu'on ne vous a pas vu dans le coin. Au mois plusieurs semaines. Vous allez bien au moins? dit Hansel, sérieux.

_ Écoutez les enfants c'est gentil de vous soucier de moi, mais je vais bien. Et appelez-moi juste Kathryn, je n'ai rien d'une princesse ici.

_ C'est parce qu'on vous a vu quand on était...là bas. On dit de vous que vous êtes une princesse courageuse et aventurière. annonça Gretel.

_ Oh ça fait longtemps que je ne le suis plus. Tellement de choses ont changé depuis...

_ C'est vrai... » souffla le jeune garçon, embarrassé.

Je semblais triste c'est pourquoi la jeune fille lança :

_ « Si vous voulez vraiment... ça, ne nous gêne pas. Ce sera Kathryn, n'est-ce pas Hans?

_ Oui. »

Je leur souris légèrement.

_ « Vous êtes adorable, mais il faut que je rentre.

_ Vous l'avez retrouvé? demanda Hans, interrogatif.

_ Qui?

_ L'homme qu'on a vu avec vous quand vous étiez au FTL. Le prince... Frederick non? ».

Mon coeur battit la chamade.

_ « Il semble ne pas être ici. À vrai dire je ne sais pas ... » avouai-je, d'un air triste.

Gretel sonda son frère du regard. Elle semblait très pensive. Je regardais les enfants, l'un après l'autre quelque peu perdue et suspendue à leurs lèvres.

_ « Dis-moi Hans. En parlant de ça... Il n'y a pas quelqu'un à l'école après le sort levé qui se fait appeler Frederick. Ce n'est quand même pas courant non?

_ Maintenant que tu le dis... C'est un professeur je crois, un professeur de sport. C'est peut-être lui votre prince, non? » avoua Hansel, content.

J'en avais des sueurs froides. Il... il était à l'école. Ce jour-là... Mes yeux s'agrandirent de surprise.

_ « Je dois y aller impérativement. Merci, merci les enfants. Oui vous avez sûrement raison... ça ne peut qu'être lui!

_ Dépêchez-vous alors. Il se peut qu'il y soit encore. Il s'occupe du gymnase, c'est derrière l'école! » cria Gretel tandis que je démarrais et partis en trombe.

Gretel serra les épaules de son frère en souriant puis ils coururent vers le bureau de leur père.

A suivre