Prologue :

Tante Clara me prend dans ses bras. Je n'ose pas regarder les deux tombes se faire enterrer et se faire recouvrir de terre. J'essaie de retenir mes larmes. Ma tante me caresse les cheveux et me répète pour la unième fois :

- Courage Ambre. Il faut que soit courageuse.

C'est plus facile à dire qu'à faire. Je lève légèrement les yeux vers son visage. Elle aussi, elle a les yeux rougis. Je tourne la tête. Ça y est, la terre a entièrement recouvert les trois caveaux. Non. Je ne veux pas croire que je ne les reverrai plus jamais. Non. Ce n'est qu'un horrible cauchemar. Tout est faux. TOUT ! Je me libère des bras de ma tante et cours jusqu'aux deux pierres tombale. Je les regarde l'une après l'autre. Henry Hudson et Laura Durand. Les deux noms qui y sont inscrit sont faux. Ce ne peut pas être eux. Je refuse d'y croire. Ils ne m'auraient jamais abandonné ! Je m'écroule par terre et je commence à frapper le sol. Je ne retiens plus mes larmes et j'ai de plus en plus de mal à respirer. Je commence à crier :

- Revenez ! Ce n'est pas drôle ! Revenez !

- Ambre, me dit tante Clara. C'est fini. Ils sont partis.

- Non …NON !

Je me relève furtivement. Je me sens en colère. Tante Clara me prends le bras. Je la repousse, je lui dis de me laisser tranquille.

Moi aussi, ils me manquent ! me dit-elle en retour. Ta mère était ma sœur ! Et ton père était mon beau-frère ! Ils me manquent autant que pour toi !

- Fout moi la paix ! criais-je hors de moi.

- Calme-toi !

Elle essaie de me prendre la main. Tout est alors allez trop vite. Je n'ai pas vu ma main se lever et gifler la joue de ma tante, lui arrachant ainsi un couinement. Elle porte sa main à sa joue rosie, et me lance un regard noir. Elle m'attrape férocement les deux poignées et avance son visage vers le mien. Elle me fait peur. J'étouffe un hoquet de surprise quand elle me rend ma gifle. Je commence à me débattre, mais elle m'enfonce ses ongles dans la peau. Après la mort de mes parents, Tante Clara, qui m'avait annoncé la tragédie, m'a proposé d'être mon tuteur, jusqu'à mes 18 ans. Or j'ai 17 ans, ce qui voulait dire que je devais rester une année entière sous sa responsabilité. Au départ j'étais d'accord étant donné que l'on s'entendait bien … mais maintenant, notre relation ne sera plus jamais la même. J'ai changé. Elle a changé. Nous sommes toutes les deux meurtris par la mort de mes parents. Mais, à part elle, je ne sais pas qui pourrait être mon tuteur. Les autres personnes de la famille ne peuvent pas me prendre, ou sont tous trop vieux pour s'occuper d'une gamine de mon genre. Et je ne veux pas me faire émanciper : Je ne suis pas encore prêtre à vivre indépendamment.

Tante Clara me resserre les poignets. Elle me fait mal. Je lui donne un coup de pied. Elle me gifle une nouvelle fois. Du coin de l'œil, je vois les personnes qui sont venus à l'enterrement nous regarder avec épouvante. Mais ils n'osent pas intervenir. Pourtant, une femme s'avance vers nous. Tante Clara me relâche enfin. Elle s'arrête devant nous et nous fixe sans rien dire. Elle fait à peu près la même taille que moi, c'est-à-dire dans les 1m60. Elle a des cheveux blond coupées court et des petits yeux perçant couleur noisette rougie à force de pleurer. On peut aussi lire de la colère dans son regard. Quel âge a-t 'elle ? Je ne sais pas. En tout cas, c'est une femme âgée. Elle s'adressa à ma tante :

- Vous devriez avoir honte de la maltraité ainsi !

Elle a accent étranger. Peut-être britannique. Je n'en suis pas sûre. J'observe un peu plus cette vieille dame. Ce visage. Je suis sûre de l'avoir déjà vu quelque part …

- Mais pour qui vous prenez vous Madame ? dit ma tante. Je suis sa tante !

La vieille femme fait un pas de plus, et dit :

- Je suis Martha Hudson, la mère de Henry Hudson. Et donc la grand-mère d'Ambre.