Bonsoir !
Comme promis, voici la suite du défi des 1000 prompts relevé sur la Gazette des bonbons au citron.
Cette fiction n'est pas une suite de la précédente, If You Dare. Ce sont deux fictions totalement indépendantes, sans aucun lien.
En espérant que vous aimerez, je vous laisse d'ores et déjà découvrir le premier chapitre.
Rendez-vous demain pour la suite !
Bonne lecture
PROMPT : poème
L'été avait pris fin, et Harry avait retrouvé avec joie Poudlard. Il avait eu l'impression de respirer à nouveau, loin de son oncle et de sa tante. Plus il vieillissait, plus il lui était difficile de supporter sa famille moldue…
Depuis que Sirius était mort, son oncle n'hésitait plus à lui faire payer de ses poings sa "monstruosité" comme il disait. Et la veille de son retour, Vernon s'était vengé de devoir le conduire à la gare. Harry en avait encore les traces.
Pour cette nouvelle année, Dumbledore avait souhaité faire oublier à ses élèves que la guerre sévissait à l'extérieur de Poudlard. Pour ça, il avait autorisé la reprise des entrainements de Quiddich dès la première semaine.
Harry avait été l'un des premiers à se précipiter sur le terrain de Quiddich. Une fois sur son balai, dans les airs, le jeune homme se sentit envahi d'un sentiment de liberté si fort qu'il en oublia ses soucis et les blessures causées par les coups de son oncle.
Il repéra un autre éudiant s'envoler et faire des allers et venues à distance de lui. Il l'ignora, pour profiter à fond de la sensation, se sentir vivant à nouveau. Lorsqu'il fut épuisé et frigorifié, il descendit lentement pour rejoindre les vestiaires.
La température automnale était encore douce mais avec la nuit qui tombait, le vent devenait glacial en altitude.
Frissonnant, il attérit en douceur, souriant largement. Il avait eu l'impression d'avoir repris des forces. D'un pas plus léger qu'à son arrivée, il se dirigea vers les vestiaires, constatant d'un oeil distrait que l'autre élève avait lui aussi terminé de voler. Le ciel était vide.
Il entra dans les vestiaires et posa son balai à l'entrée avant de se deshabiller pour entrer sous la douche. Il resta un long moment sous le jet d'eau brûlant pour se détendre. Une fois terminé, il se sécha rapidement puis enfila ses sous-vêtements et son pantalon. Se croyant seul, il sortit de la pièce de douche torse nu, la serviette sur la tête en se frottant le crâne.
En entendant un hoquet de stupeur, il se figea, sans bouger.
Drago Malefoy avait directement filé sur le terrain de Quiddich dès qu'il en avait eu l'autorisation. Sans surprise, il reconnut la silhouette de Potter au loin qui virevoltait. Il l'observa un instant, et il eut un rictus amusé. Il ne l'avouerait jamais à voix haute, mais ce fichu Survivant était né pour être sur un balai.
Il soupira en se reconnaissant que même avec le meilleur balai du monde il ne pourrait pas le battre. Pas à la loyale en tout cas.
Le jeune homme décolla et se laissa porter par le plaisir de voler, ignorant son adversaire. Quand il en eut assez, il prit le temps d'aller nettoyer et polir son balai dans la petite cabane à côté des vestiaires. Puis il alla se doucher tranquillement.
Il prit son temps, essayant de ne pas penser aux vacances d'été qu'il venait de passer, ou à la guerre qui grondait à l'extérieur.
Il entendit la douche se déclencher et il sut que Potter était à côté. Avec un sourire amusé, il décida qu'il allait lui reparler de l'affreux poème que la Belette femelle lui avait offert. C'était de l'ancien, mais il ne voulait pas être méchant. Juste moqueur. Ses parents lui avaient recommandé d'être moins… incisif avec le petit chéri du monde sorcier.
Lorsque Potter sortit de la douche, il ouvrit la bouche prêt à parler quand il la referma aussitôt, choqué.
Le Survivant sortait de la douche. Il était torse nu, et se séchait les cheveux. Mais ce qui avait attiré le regard de Drago n'était pas son torse mince, ou sa peau hâlée naturellement.
Non. Les yeux de Drago s'étaient fixés sur les marques de coups, les hématomes et écorchures qui parsemaient la peau de Potter.
Il ne put retenir un hoquet de stupeur en reconnaissant une marque sur la peau du jeune homme. Une marque caractéristique provenant d'un coup de ceinture. Et la conclusion était sans appel : alors qu'il pensait que le Sauveur avait une vie dorée et oisive chez ses moldus, il découvrait que c'était un enfant battu.
Au son qu'avait laissé échappé Drago, Harry baissa sa serviette et fixa Drago Malefoy. Voyant son ennemi de toujours figé par la surprise, il fronça les sourcils.
- Malefoy ?
Son ton n'était pas agressif. Juste interrogatif.
Drago secoua la tête doucement.
- Potter.
Harry, surpris de ne pas reçevoir de remarque ou de moquerie esquissa un léger sourire, comme pour faire la paix. Après tout, la vie serait plus simple pour lui, s'ils parvenaient à une neutralité prudente tous les deux.
Il commença à s'éloigner mais Malefoy le rappela.
- Attends.
Harry se retourna surpris. Drago l'observait, les sourcils froncés, comme s'il cherchait les mots qu'il voulait prononcer. Puis, il parla doucement, prudemment.
- Tu as passé un bon été, Potter ?
Harry écarquilla les yeux, puis haussa les épaules.
- Comme tous les ans. Je préfère Poudlard. Et toi ?
Drago grimaça.
- De bonnes vacances oui. Heureux d'être ici aussi.
Puis, le Serpentard pinça les lèvres comme pour s'empêcher d'ajouter quelque chose.
Harry termina de sécher ses cheveux et enfila un tee-shirt, masquant les marques. Il hésita, fit demi-tour et se planta devant Drago qui finissait de lacer ses chaussures.
- J'ai été … heureux de parler avec toi, Malefoy.
Drago esquissa un léger souire.
- Moi également, Potter.
Et Drago observa le Sauveur du monde sorcier, Le Gryffondor le plus irritant qu'il connaisse sortir d'un pas rapide, attrapant son balai au passage. Ce qu'il venait de découvrir changeait tout.
Potter était battu, et d'un coup il se rendait compte qu'il avait envie de l'aider. Potter était agaçant, mais il était prêt à aider tout le monde. Potter était célèbre, mais il semblait fuir la publicité. Potter était pétri de contradictions, mais il ne méritait définitivement pas de vivre ce genre de choses.
Drago soupira soudain fatigué en se rappelant les marques de Potter. Cette marque de ceinture qu'il avait déjà vu sur le corps d'un de ses amis. A chaque fois qu'il y pensait, il remerciait mentalement ses parents d'avoir été aussi affectueux avec lui. Au moins, les Malefoy prenaient soin les uns des autres.
