Bonne lecture !
On ne peut résoudre les problèmes avec le même esprit qui les a créés.
" - Kala, il faut que tu trouves une solution, Will ne pourra pas supporter cela éternellement..."
Riley, je reconnaîtrais cette voix entre milles. Son ton de voix m'avait toujours paru triste, enveloppé d'une certaine innocence qui était accentuée d'une fragilité qu'elle n'était pas. Ce bout de femme n'était pas inutile comme elle le pensait constamment. Loin de là, elle faisait partie de notre cercle et j'étais le premier à le répéter sans cesse. Riley était importante pour chacun de nous, quant à moi j'avais à présent des doutes sur ma qualité à les aider encore. À vrai dire, je représentais une menace, prêt à tout lâcher à l'ennemi au sujet de notre localisation et de mes liens avec les autres sensitives.
Whispers. Si seulement je ne l'avais pas regardé dans l'ascenseur, je ne serais pas là à me demander constamment si nous avions assez de sédatifs pour me retenir endormi.
Mais à présent, les effets disparaissaient et mes yeux commençaient à rouler sous mes paupières cherchant un point de repère pour observer les alentours. C'était une action tout à fait justifié sachant que d'un côté, il y avait un homme qui voulait nous retrouver tandis que de l'autre, j'avais perdu toute notion d'appartenance à ce monde et que je donnerai tout ce que j'avais pour savoir où j'étais. Quel jour étions-nous ? Le soleil était-il levé ? Étions-nous en sécurité ?
Dés que mes membres reprirent peu à peu de leur mouvement, je vins faire quelque chose, je ne savais pas quoi exactement mais ça suffisait pour me faire remarquer. Une main chaleureuse attrapa la mienne, si douce et attentionnée que je voudrais lui dire merci. Merci de vouloir trouver une solution, merci d'avoir encore gardé espoir en me laissant en vie. Mais ce qui restait coincé entre mes lèvres étaient de dire je t'aime. Riley ne pouvait pas l'entendre même si je l'espérais de tout mon cœur. Nous ne pouvions pas nous lier à cet instant, mais rien que le fait de sentir sa main se serrer contre la mienne me laissait croire qu'elle ressentait les mêmes sentiments que moi. Force, inquiétude, espoir. J'avais beaucoup de choses à raconter à elle comme aux autres, chacun d'entre eux me manquait en quelques sortes même si pour certain, j'avais encore du chemin pour les connaître. Si seulement ils savaient ce qu'il se passait quand j'étais sous sédatif. Je ne rêvais pas de bonheur ni de joie, au contraire, je les affrontais. À chaque fois qu'on me plongeait dans un autre sommeil forcé, je craignais de le rencontrer. Rien ne m'empêcher de me taire et de passer cela sous silence, il suffisait d'un seul moment, d'un seul réveil mais je me refusais de demander de l'aide. Pourquoi ? Parce que j'étais une source d'ennuis, j'alimentais le problème alors il était de mon devoir d'arranger ça, je devais le résoudre de mes propres moyens.
" - Will je suis tellement désolée de t'obliger à prendre ça, pardonne-moi..."
À cet instant, mes paupières se relevèrent légèrement. Assez pour voir son visage proche du mien, j'étais certain juste avec cette simple vue qu'elle venait de sécher ses larmes et que le sommeil n'apaisait pas ses soucis. Derrière elle, Kala et Wolfgang semblaient partir dans une grosse discussion. Je n'étais pas sûre si c'était une dispute à mon sujet ou pour leur couple compliqué connaissant les sentiments qu'ils partageaient entre eux malgré les différences. Lito et Nomi étaient installés sur des chaises, ils me regardaient calmement sans rien dire. Sun et Capheus n'étaient pas dans la pièce, j'en déduisis qu'ils devaient continuer à vivre de leur côté ou alors ils étaient occupés par un imprévu dans leur vie, je les comprenais après tout, la vie continuait sa route.
Alors que mon regards dériva sur les lieux, une vilaine piqûre s'enfonça dans mon bras. Le liquide fila dans mes veines faisant réagir mes paupières à ouvrir grand les yeux pour ensuite me faire sombrer dans l'inconscient. Riley enleva l'aiguille, elle venait de lâcher ma main pour prendre un peu de recul. Dans son regard je pouvais voir qu'elle n'arrivait plus à supporter de me voir ainsi. Nomi vint prendre sa place et me laissa voir un sourire rempli d'espoir.
" - Tiens le coup, on va trouver une solution Will. Crois en nous comme on croit en toi."
Elle venait de résumer mes pensées. Je lui offris un autre sourire en échange avec le peu de force qui me restait dans mon corps mais c'était surtout une grimace qui ressortait d'après la tête qu'elle venait de me faire. Quand son attention se porta sur Lito toujours assis dans son coin, ma tête se tourna pour regarder la fenêtre à ma gauche. Allongé sur mon lit je vis à travers elle de vieilles brumes, j'en déduisis qu'on était le matin mais pour ce qu'il s'agissait du paysage, je compris qu'on n'avait pas pu quitter le pays. À présent, il le savait mais je me sentais trop lourd pour vérifier mon hypothèse en cherchant sa présence dans mon esprit. Je m'étais déjà assoupi avec le sentiment d'avoir entendu Riley me dire qu'elle m'aimait.
Et me revoilà. Seul dans cet espace blanc, vide et confiné. Le seul moyen qui m'aidait à comprendre que je pouvais m'en sortir lorsque tous les sédatifs ont été consumés dans mon organisme était de voir le blanc se dégrader au noir avec une porte qui apparaissait. C'était mon unique échappatoire de cette illusion. Mais puisque je venais d'arriver, je devais m'occuper comme je pouvais en attendant sa venue. Dans la majeure partie des cas, je ne pouvais rien faire : je m'asseyais dos contre un mur, restais debout en faisant les 100 pas ou je dormais enfin je fermais simplement mes yeux, plus tard pour Inception. Qu'importe ce que je faisais, le temps continuait à passer d'une lenteur effroyable.
Surprise pour cette fois, je remarquai une balle blanche posée au centre de la pièce, peut-être que quelqu'un m'avait donné une balle dans le monde réel pour qu'elle apparaisse ici. Cool, je vais pouvoir me divertir en jouant à la baballe.
Évidemment, l'idée était absurde mais j'étais effectivement en train de jouer avec en la lançant pour qu'elle rebondisse à l'autre bout de la salle, sur le mur face de moi. Ça aurait été un moment génial si j'avais 9 ans, mais or ce sentiment de solitude était toujours présent sans compter cette crainte grandissante que j'essayais de cacher. Whispers ne tarderait pas à me rendre visite, je le sentais au fond de moi. On était lié malgré moi, parfois je ressentais ces sentiments. J'en avais presque des sueurs froides, ce n'était pas des sentiments affectueux en général. Avidité, pouvoir et connaissance, tout ça dirigeait sur ma personne, il connaissait ma vie entière, mes sentiments. Cet homme n'avait aucun mal à se rapprocher de moi pour mieux aborder nos capacités. Il nous chasserait jusqu'au dernier de notre cercle, quand il saura tout de nous : la mort nous attendra sagement. Ce qui me rendait perplexe, c'était pourquoi lui pouvait-il entrer en moi alors que moi je ne savais toujours rien de lui ? De quelle manière créait-il ses liens ? Ça restait un constant mystère pour moi et frustrant de voir qu'il détenait la position de supériorité.
Pour revenir à ses visites, quand il venait je n'avais pas rien qui m'aidait à me préparer à sa venue. C'était de vraie surprise et la pire des choses était de savoir que s'il n'était pas à mes côtés, il gardait un œil sur moi n'importe où il était comme pour Jonas à mon avis.
Cette fois c'était celle de trop, ma conscience me disait de l'arrêter et de l'obliger pour la première fois de venir me parler au détriment de ce sentiment douloureux en moi qui préférait se taire pour se faire oublier.
Plus le temps de m'apitoyer sur mon sort, après avoir joué environ un quart d'heure, je me relevai en attrapant la balle qui revint vers moi après son rebond. Je la rangeai dans mon pantalon de sport puis je me dirigeai vers l'un des murs qui me parlait le plus. Je soufflai un coup puis quand je me sentis prêt, ma main tapa contre le mur. Un son sourd se répercuta dans la salle blanche, je tapai à nouveau mais en donnant un coup sec avec mon poing fermé. Le même son résonna mais d'une fréquence plus profonde.
"- J'en ai finis avec vos jeu ! Criai-je. Je ne suis pas assez idiot pour ne pas remarquer ce que vous faites dans votre petit coin ! Qu'on en termine une bonne fois pour toute, sortez de votre cachette ! Je vous attends, vous m'entendez ?! Vous voulez parler non ?! "
Bien sûr qu'il entendait, et même parfaitement. En retour, je n'avais rien d'autre que ma voix en écho. Le silence pouvait être sympathique comme il pouvait être l'autre face, malsain dans plusieurs sens du terme.
Si ma voix doublait dans la salle, mes pas, eux, ne résonnaient pas, j'étais pied nus, habillé de la même manière que j'étais dans le lit, et j'accuse Riley de m'avoir filé les vêtements de son ancien amant, mort tragiquement et dire qu'elle avait fait une forte dépression depuis la perte des deux personnes qu'elle chérissait tant dans son cœur avant. Riley, elle me manquait déjà alors que je savais qu'elle était la seule réellement a mes côtés. Je ne comprendrais jamais pourquoi elle s'excusait toujours à mes réveils, ça n'a jamais été de sa faute comme pour chacun de nous.
Même si je le savais, Whispers n'a pas répondu à mon offre. On dirait bien qu'il n'aimait pas les ordres ou alors de faire la discute avec moi. Je devais donc attendre patiemment qu'il décide lui-même de prendre du temps pour parler. Donc. Attendre. Patiemment.
Juste. Carrément impossible.
Je soupirai de lassitude et fis marche arrière tête baissée pour revenir m'asseoir dans mon coin. Mais lorsque je me retournai, je remarquai qu'une porte était présente maintenant sur le mur où je lançai ma balle.
Étonné, mon cœur battit plus fort dans ma poitrine mais en m'approchant d'elle pour regarder de plus près, c'était la déception qui me frappa. En touchant de mes doigts le motif, je compris que ce n'était pas cette porte qui me libérerait. Ce n'était pas la même porte dont j'avais l'habitude de voir pour retourner au monde réel. Elle était légèrement différente celle-ci, cette porte était une nouveauté pour moi et elle était loin de ne pas attirer ma curiosité. Allait-elle m'emmener ailleurs ? Était-ce un piège de Whispers a ma demande ?
Mon esprit de flic me disait de rester sur mes gardes et de sortir mon arme que je ne possédais plus. Même si je laissais cette porte de côté, elle allait sans doute ne jamais partir tant que je ne l'aurais pas traversé.
Oh et puis qu'allait-il m'arriver de toute façon ? J'irais sûrement visiter une autre pièce blanche qui pourrait peut-être me faire entendre les autres sensitives du monde réel et moins monotone. Je pourrais peut-être savoir ce qu'ils faisaient en mon absence même si je préférais ne pas y croire car je les mettrais comme d'habitude en danger. Tout était possible en fin de compte. Tout dépendait de ce que je voulais réellement de cette porte.
Après avoir posé le pour et le contre, je me décidai de renier mon instinct de policier. Je posai ma main sur la poignée de la porte prêt à ouvrir la porte, le cœur prit de doute et de curiosité morbide.
Quand je fis le pas, un flot de lumière se déversa sur moi me rendant un instant aveugle au point de porter ma main au visage pour ne pas m'arrêter de marcher à l'intérieur. Quand la lumière perdit de luminosité, ce que je vis de l'autre côté me laissa maintenant bouche ouverte, sans aucune voix.
Chapitre pilote, dîtes-moi ce que vous en pensez en review. À bientôt pour la suite !
