Paternité secrète
Allez encore une nouvelle story sur devinez qui... ben oui forcément notre petit Severus préféré. bon le titre dit tout cette fois, à vos lunettes et vos claviers, j'espère des commentaires nombreux. Ben oui l'espoir fait vivre, ne dit-on pas? Assez de blabla, place à l'action
Paternité secrète
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- Severus, entre donc
- Lucius, je suis étonné de cette invitation
- Pourquoi donc? Je sais que tu as veillé sur mon fils du mieux possible. J'ai donc décidé de te rendre moi aussi un service
- Quel service puis-je attendre de toi?
- Ne hausse pas la voix Severus, pense à ta blessure. J'ai ici de quoi te surprendre, mon ami
- Vraiment? Tu crois que ton argent, ou tes passe-droits pourront m'intéresser?
- C'est une révélation que je gardais, au cas où. Tu comprends n'est-ce pas?
- Viens-en au fait, je t'en serai gré
- Bien sûr, bien sûr
Malfoy se déplace dans son grand et luxueux salon jusqu'à une porte au fond, qu'il ouvre.
- Heps! Viens là - s'adressant à quelqu'un dans la pièce adjacente, dont Severus croit se souvenir que cette pièce était soit la cuisine, soit une petite dépendance.
- Allez, avance - s'impatiente l'aristocrate.
Entre alors une enfant, à peine huit ans peut-être, habillée en haillon, ou presque. Elle regarde le sol et n'ouvre pas la bouche. Elle s'avance dans la pièce pour le suivre. Elle est menue, voire maigre, des cheveux mi-longs noirs, qui semblent sales depuis des lustres.
- Qui est cette gamine? Ton esclave, c'est ça? Les elfes ne te suffisaient plus?
- C'est plus compliqué que ça Severus. Regarde-la bien, ne te rappelle-t-elle pas quelqu'un?
- À quoi joue-tu précisément? Je n'ai jamais vu cette gosse de ma vie!
- Si je n'ai rien dit à l'époque, c'est que j'y avais un intérêt. Quel superbe point de pression!
- Être énigmatique semble t'amuser, mais je t'assure que tu es le seul, Malfoy
- Je disais donc, un merveilleux point de pression
- Je vois, puisque tu veux tant jouer…. Sur qui? - Il fit semblant d'être curieux.
- Ma femme en premier. Tu n'ignores pas les déboires qui ont touché ma famille, il y a quelques années?
- Je crois avoir gardé un exemplaire de la gazette de l'époque. Un joli petit scandale financier dont tu t'es bien remis. J'ai toujours soupçonné une quelconque arnaque
- Ma femme m'a renfloué, tu penses. Avec ce que je savais
- Mais en quoi ça me concerne tes histoires de magouilles?
- As-tu sincèrement cru que votre liaison m'avait échappée?
- Lucius… c'est… tellement…... prescrit, depuis le temps
- Malgré les preuves formelles?
- Tu divagues
- Oh que non. L'existence de cette petite bâtarde est suffisamment éloquente, tu ne crois pas?
- Cette...?
- Enfin tu comprends. Et ça se prétend intelligent! Tu peux la prendre. J'ai décidé de laisser tomber ma vengeance contre toi, nous sommes ainsi quittes. De toute façon, je ne la supportais plus
Heureusement pour lui, Severus était assis sur le canapé. Cette découverte fit tomber son masque habituellement inexpressif. Comment cela pouvait-il être possible?
- Quel… Quel âge a-t-elle?
- Je te laisse faire l'addition toi-même. Quel âge est-elle sensée avoir?
- Neuf ans?
- Un peu moins
- C'est alors impossible qu'elle soit de moi!
- Ahha, je te taquinais Severus. Je voulais m'assurer que vous n'aviez pas continué votre petit manège plus longtemps que prévu
- Quel est son nom?
Lucius le regarda un instant avant de répondre.
- Je l'ignore. Je n'ai jamais cherché à le retenir. Maintenant, disparaissez tous les deux, je vous ai assez vu pour toute ma vie
Comme un automate, Severus se leva et posa un regard sur l'enfant. Il lui murmura : - Viens. - Bien qu'inaudible, elle obéit docilement.
Il se demanda s'il devait utiliser la transplanation avec elle. Certainement que cela allait l'effrayer. Aussi il s'en abstient et préféra marcher jusqu'au village, elle suivant à son côté. Elle avançait sans rien dire, sans se plaindre ni s'inquiéter. Que cette enfant était étrange! Il lui fallait user de trésors d'intimidation envers ses abrutis d'élèves pour obtenir un semblant d'obéissance; alors que cette petite fille était d'une docilité impressionnante. Il se dit au fond de lui qu'une telle passivité, si elle lui facilitait aujourd'hui la tâche, pourrait à elle lui être dangereux un jour. Il faudra veiller à ça. Mon dieu! Était-il en train de faire des projets avec elle? Idée totalement étrangère et impensable pour lui et sa solitude de tant d'années. Que lui arrivait-il? Est-ce donc cela être un père?
Arrivés chez lui, il se prit à observer "sa fille". Elle était maigre et sale. Lucius avait fait d'elle une souillon! Il aurait du lui envoyer un coup dans sa belle gueule soignée! Sans un mot, il alla chercher à manger. Elle hésita avant de prendre la nourriture qu'il lui tendait. Il s'accroupit à sa hauteur.
- As-tu compris pourquoi tu étais ici? Avec moi?
Elle ne répondit toujours rien.
- Je ne te ferais aucun mal, crois-moi. Quel est ton prénom? Tu dois me le dire, sinon comment pourrais-je t'appeler?
Elle le regardait toujours sans laisser échapper un mot.
- Tu es désespérante
Un tel silence devenait inquiétant. Est-ce que Lucius la frappait quand elle parlait? Cela serait une explication plausible. Il lui venait des bouffées de rage contre ce connard de blondinet.
- Je vais aller t'acheter des vêtements propres - fit-il en examinant du bout des doigts le torchon qui lui servait de robe. - Tu es surprise? Tu n'as jamais eu de vêtements neufs n'est-ce pas? Que faisait donc ta folle de mère? Des réunions mondaines et des sourires, mais incapable de t'habiller et de te nourrir convenablement! Elle va sentir passer ça, crois-moi - ajouta-t-il dans un souffle.
Il l'emmène donc à travers les rues du village sorcier, faire les boutiques de vêtements. Quelle activité dégradante, pensa-t-il. Mais l'enfant ne pouvait décemment pas rester attifée ainsi. Quelques instants plus tard, il passait son humeur sur le vendeur.
- Cette tenue est par trop vulgaire! Au diable les effets de mode, restons sur du classique
- Quelle couleur veut cette jeune demoiselle?
- Tu peux choisir toi-même. Va
L'enfant osait à peine poser les doigts sur les beaux tissus, mais resta plantée devant une teinte très vive.
- Ah non! Pas ce maudit rouge! - s'écria Severus, en pensant à tous ces abrutis qu'il croisait chaque jour dans l'école.
La petite fille baissa la tête, comme prise en faute. Immédiatement l'adulte se calma.
- Accordé…. pour le rouge. Si vous me mettez aussi la verte
- Bien sûr, quelque chose pour vous Sir?
- J'ai tout ce dont j'ai besoin - répond-t-il sur un ton cassant, histoire de décourager ce pot de colle.
En sortant, il aperçut la petite Granger et son morveux de petit ami rouquin.
"Malédiction! Toujours dans mes pattes, ceux-là! Manque plus que le troisième larron et ma journée est définitivement gâchée! " se dit-il.
Mais les deux étudiants, occupés dans leurs achats, ne prirent pas garde à lui. Il prit spontanément la main de l'enfant pour l'entraîner loin de ce lieu, qui était selon ses critères, presque de perdition.
Arrivé chez lui, il s'aperçut qu'un "visiteur" avait pénétré dans sa demeure, malgré les protections posées. Ce ne pouvait être un inconnu.
- Oh seigneur! Ma chérie, tu es là!
La femme se rua sur eux pour enlacer la petite fille.
- Que fais-tu ici Narcissa?
- J'ai eu si peur quand je suis rentrée chez moi et que je ne l'ai pas trouvée! Si peur!
- Arrêtes ton cinéma! Quand je vois dans quel état je la récupère
- Mais j'ai toujours pris soin d'elle, que crois-tu?
- Vu comme elle est maigre, permets-moi d'en douter vigoureusement
- Elle a toujours mangé à sa faim. C'est sa constitution. Tout comme toi qui était maigre jusqu'à ton âge adulte
- Admettons. Mais pourquoi ne l'ais-je jamais su? Tu as jugé que cela ne me concernait pas, sans doute
- C'est Lucius qui m'a contrainte au silence
- Quel prétexte raffiné! N'est-ce pas plutôt pour te venger de moi? De la façon dont j'ai mis un terme à … notre relation
- C'est bien Lucius qui m'a obligée! C'était mon silence ou il m'enlevait mon bébé! Je n'avais aucun recours
- Tu aurais dû m'en parler!
- Et qu'aurais-tu fait? J'étais sûre que tu ne voudrais pas plus d'elle que tu ne voulais de moi!
- Je…
- N'est-ce pas? Puisqu'elle n'était pas issue de ta si précieuse Lily!
- Suffit!
- Les années ne t'ont pas changé Severus. Toujours à pleurnicher sur ta maudite moldue
- Cela suffit j'ai dit! Je t'interdis de parler ainsi d'el…
- Tu es un imbécile Severus. Nous aurions pu tous les deux être…
- Qui essaie-tu de convaincre Narcissa? Tu étais un peu mariée, il me semble
- Ce n'était pas le plus important obstacle, tu le sais. Je t'aurais suivie… si tu me l'avais proposé
- Ça risquait pas. Je ne t'ai jamais laissé entrevoir une autre issue
- Je te disais que je t'aimais. Tu n'as jamais voulu y croire
- Qu'importe, c'est du passé pour moi, je ne tiens pas à refaire les mêmes… erreurs
- Severus…. Laisse-moi t'….
- Je préfère que tu t'en ailles. Ton mari va "s'inquiéter" de ton absence
- Et ma fille?
- Elle reste ici. Je ne doute pas un instant que Lucius la tuera si tu la ramène
- Mon bébé…
- C'est bon Narcissa! Je vais rien lui faire! Je la traiterais que mieux que ton si distingué mari!
- Je sais bien… mais moi! Comment je vais faire sans elle?
- Cesses tes jérémiades! Et dis-moi juste son nom, elle n'a rien encore voulu dire
- Elle ne dira jamais rien. Elle est muette
Une enfant condamnée au silence… comme lui à la solitude. Que de similitudes - songea Severus. Narcissa se pencha de nouveau vers l'enfant pour l'embrasser et lui caresser les cheveux. Elle lui expliqua doucement la situation, mais l'enfant n'eut aucune réaction, ni inquiétude, ni sanglots. Comprenait-elle? Ou n'avait-elle aucun sentiment pour sa mère? Ou n'était-elle pas que le portrait physique de lui-même, mais avait-elle hérité de sa capacité à dissimuler ses douleurs?
Quand il se retrouva seul avec l'enfant, il ne sut s'il avait pris la bonne décision. Au lieu de chasser la mère, il aurait pu négocier. Certes la petite ne pouvait retourner au manoir Malfoy, mais Narcissa n'avait qu'à quitter son cinglé de mari aussi! Et s'installer avec l'enfant ailleurs. Peut-être qu'il aurait accepté de l'aider dans cette optique, oui peut-être. Les "peut-être" le ramena en arrière. Si à l'époque, elle avait abandonné son rôle hypocrite de bonne épouse, alors, sûrement, il aurait essayé, sûrement. Ce n'était pas qu'elle ne comptait pas, c'était juste qu'il avait déjà du mal à oublier Lily, qu'il essayait de toutes ses forces pourtant. Comment pouvait-il se lancer dans une histoire si compliquée? Avec un mari sur le dos, un gamin que Narcissa refusait de laisser à son père, et qu'elle hurlait qu'il ne la laisserait pas partir avec. C'était trop de stress cette histoire, et il avait tout stoppé très vite. Pas assez vite de toute évidence! Un enfant! Lui! Une enfant! Il était père! Il ne pouvait le nier. Il n'avait pas essayé d'ailleurs. Il assumait. Une erreur de plus. De toute façon, la gamine lui ressemblait, même de loin, c'était flagrant. Avait-elle quelque chose de Narcissa? Il se surprit à la dévisager et à y chercher un trait du visage, une allure de sa mère. Oh et puis à quoi bon! Qu'importe à qui elle ressemble! Il fallait maintenant s'en occuper. Il n'avait jamais reculé devant ses responsabilités, quelles qu'elles soient. Il aménagea donc simplement une chambre pour elle et se résolu à organiser de vrais repas, pour qu'elle se remplume un minimum.
Restait un problème de taille. La rentrée approchait, il avait récupéré son poste de professeur de potions à Poudlard, malgré la méfiance de Minerva, qui avait mis un long moment à croire les dires de Harry concernant son double jeu à leur avantage. Il ne lui en voulait pas de ne pas lui pardonner la mort d'Albus. Se pardonnait-il lui-même? Il avait déjà une autre mort sur la conscience, et pas la moindre.
Qu'allait-il faire de la petite? Elle était trop jeune pour l'inscription à Poudlard et il était interdit d'y faire entrer des enfants non élèves, et encore moins de les y élever, mais il ne pouvait pas la laisser seule dans la vieille maison qu'il avait hérité de son père. La mettre en pension? Ce serait la meilleure solution, pour lui bien sûr, mais il se refusa à y céder. C'était peut-être sa seule chance, d'une autre vie, sa chance de faire quelque chose de bien. Alors oui, il avait participé à la destruction du plus grand despote du monde sorcier, mais il ne l'avait pas fait pour ça. Il l'avait fait pour Elle. Tout ce qu'il faisait depuis 18 ans était pour Elle, pour se racheter, pour s'absoudre. Là c'était autre chose. Il fallait qu'il passe à autre chose. S'il se débarrassait de l'enfant, il redevenait un égoïste. Non pas cette fois.
Suite au prochain épisode, j'ai prévu 7 chapitres en tout. J'espère vous avoir divertis, à bientôt
