Rien ne m'appartient sauf le personnage de Namaïla. J'espère que vous allez apprécier le premier chapitre. La suite viendra assez vite ^^
Comme à chaque fois, le silence se fit instantanément lorsque Rogue entra dans la salle commune des Serpentards. Tous les élèves se tournèrent vers leur chef de maison et celui-ci balaya la salle des yeux. Après avoir aperçu la préfète Pansy Parkinson, il lui demanda où était le second préfet, Drago Malefoy. Elle supposait qu'il était certainement dans son dortoir. Rogue la laissa après lui avoir ordonné de l'attendre. Il entra dans la vaste chambre, où étaient disposés cinq lits à baldaquin -dont quatre vides- évidemment décorés aux couleurs de la maison. Le professeur marcha jusqu'au lit le plus éloigné de la porte d'où il entendit des gémissements plaintifs provenir de celui-ci. Arrivé devant, il tira un rideau du lit et vit Drago en sueur qui, bien qu'endormi, ne cessait de bouger et avait le visage crispé. Ce dernier se réveilla en sursaut. Son regard, paniqué et fatigué, parcourut la chambre et il eut un mouvement de recul lorsqu'il vit Rogue à côté de lui. Mais il se reprit immédiatement, passa une main dans ses cheveux et s'excusa de sa réaction en tentant de cacher sa honte. Rogue ne répondit rien, son visage demeurant impassible. Il lui demanda seulement de le rejoindre dans la salle commune puis il sortit du dortoir.
Drago prit sa tête dans ses mains. Il n'en pouvait plus. Depuis qu'il avait officiellement rejoint le seigneur des ténèbres, sa vie devenait un enfer. Il regrettait de plus en plus d'avoir accepté cette fonction de mangemort mais il avait été poussé à le devenir pour ré-honorer sa famille. Il savait qu'il était condamné à réussir, sans ça le nom des Malefoy serait sali à jamais par sa faute. Mais le pire serait son propre sort, s'il échouait, car le seigneur des ténèbres n'hésiterait pas à utiliser le pire sort interdit. Seulement plus le temps passait et plus il se sentait incapable d'accomplir sa mission. Cela le hantait jusqu'à en faire des cauchemars. Et la marque des ténèbres incrustée sur son avait-bras lui rappelait sans cesse qu'il ne pouvait pas revenir en arrière.
Il devait donc tout faire pour réussir, malgré les difficultés et malgré la pression. Après tout, s'il s'y consacrait le plus possible, l'honneur de sa famille et sa vie seraient sauvées. Il s'était souvent demandé quel était le mieux. Tuer ou mourir ? Mourir, c'était être condamné par quelqu'un. Tuer c'était se condamner nous-même pour avoir pris la vie d'une personne, quelle qu'elle soit. Si son père avait été là, il lui aurait interdit d'hésiter et lui aurait rappelé que sa vie valait plus que celle de ses ennemis et que cette mission était indispensable pour redorer le nom de Malfoy.
L'adolescent sortit de sa réflexion et alla rejoindre Rogue et Pansy Parkinson. Le professeur les conduisit à son bureau, qui était bien plus calme que la salle commune et leur expliqua :
- Une nouvelle élève va être admise ici à partir de demain. Son nom est Namaïla Ritchkov, elle est russe c'est pourquoi son anglais ne sera pas parfait. Vous l'aiderez à s'adapter, les premiers temps car elle fera partie de votre maison. Elle suivra les cours en sixième année. Vous devrez me retrouver devant la grande porte, demain à onze heures.
- Professeur, nous sommes obligé d'être deux à l'accueillir ? demanda Drago, agacé de devoir perdre son temps à s'occuper d'une pauvre nouvelle élève venue du fin fond de l'Europe.
- M. Malefoy, c'est gentil à vous d'éviter cette tâche à Miss Parkinson. Vous serez donc seul à accueillir cette jeune fille, répondit Rogue d'un air sarcastique qu'il employait d'habitude envers les élèves des autres maisons et plus particulièrement, les Gryffondors. Lorsque l'on est préfet-en-chef, on ne se plaint pas de ses obligations, ajouta-t-il.
Sur ces mots, le professeur invita les deux jeunes gens à quitter la salle. Drago était déstabilisé par le ton qu'avait employé Rogue pour lui répondre. Pansy quant à elle n'avait pas pipé mot mais son regard montrait de la compassion envers son camarade qui semblait à la fois frustré, nerveux et en colère. Ce regard, c'était son principal moyen de communication avec lui depuis le début de l'année. En effet, Drago ne parlait presque plus pour une raison qui lui était inconnue. Il semblait continuellement pensif et lorsqu'on lui adressait la parole, il répondait agressivement et de manière particulièrement hautaine. Il n'avait jamais été particulièrement compréhensif ni attentionné envers les autres, mais là, c'était différent. Elle avait tenté de comprendre pourquoi mais avait abandonné rapidement. Après tout, Drago n'avait jamais été du genre à se confier.
Pansy et Drago marchaient côte à côte jusqu'au dortoir des Serpentards. Aucun ne parlait, seuls les bruits de leurs pas résonnant sur les pierres du sol brisaient le silence entre les deux adolescents. Drago réfléchissait. Comment ferait-il pour mener à bien sa mission s'il avait une étrangère dans les pattes pendant plusieurs jours ? Pourquoi Rogue avait-il réagit de cette manière bien qu'il était au courant de la « mission » et que Drago avait besoin de tout le temps possible pour la mener à bien ? Son parrain voulait-il le freiner pour lui voler sa gloire, malgré les conséquences ? Comment savoir s'il pouvait lui faire confiance ?
Le lendemain, Drago se réveilla en sursaut, comme d'habitude. Malgré sa fatigue, il n'avait pu dormir que deux ou trois heures, se réveillant continuellement sans pouvoir se rendormir avant un long moment. Il était assez tôt, environ cinq heures du matin, c'est pourquoi ses camarades de chambre n'étaient pas encore réveillés. Malgré son cauchemar, il avait tiré une idée bénéfique de cette nuit : il allait tenter une nouvelle manière d'accomplir les attentes du Seigneur des ténèbres. Pour cela, il lui fallait accéder à la réserve de la bibliothèque en demandant à Severus. Tout en établissant son plan, il faisait abstraction de la culpabilité qui le rongeait aux vues de ses futures actions. Mais sa famille avait besoin de lui car son père avait fait une erreur et Drago était leur seul espoir. C'est ainsi qu'il se sentit quelque peu rassuré d'avoir trouver une alternative à l'armoire à disparaître, qui était une manière bien longue à mettre en place.
Tout en réfléchissant à son plan, il prit une longue douche puis enfila une chemise blanche et un pantalon noir. Il s'assit sur son lit en nouant sa cravate aux couleurs de sa maison. Il ouvrit ensuite le tiroir de sa table de chevet et sonda la chambre du regard pour vérifier que personne ne regardait. Il bascula le fond du tiroir et prit la bague qu'il portait quotidiennement. Elle avait une allure massive et était composée d'or blanc. La partie supérieure recouverte d'Onyx noir participait à renforcer l'éclat d'une pierre d'émeraude incrustée dedans. Personne n'était autorisé à y toucher, c'est pourquoi il la cachait là tous les soirs, protégée par un sort. Ses parents lui avaient offert, il y a trois ans. Elle appartenait aux ancêtres de son père depuis cinq générations et symbolisait le pouvoir et l'unité des Malefoy. Il considérait cette bague comme ce qu'il avait de plus cher, et, tout comme la marque des ténèbres lui rappelait son dévouement à Voldemort, cette bague lui rappelait qu'il devait tout faire pour sa famille.
Après avoir travaillé ses devoirs durant plus d'une heure, il enfila son trenchcoat noir et quitta la chambre pour la salle commune. Il prit une pomme verte dans la corbeille de fruit et sortit du château. De l'air frais, c'était ce dont il avait besoin. Il allait sacrifier quelques minutes de son précieux temps pour vider un peu son esprit. Il marcha rapidement, tout en mangeant, vers le terrain de Quidditch et monta jusqu'au gradin d'entraînement le plus haut. Il s'y assit, dos au terrain, en reposant ses bras sur la planche de bois qui servait de dossier et empêchait aux spectateurs de tomber puis leva les yeux vers l'horizon. Ses jambes dans le vide lui procuraient une sensation de liberté. Le soleil montrait ses premiers rayons rosés qui se reflétaient sur le lac et offrait une vue sublime à Drago. Il était libéré de ses soucis, ne pensait à rien. Une sérénité éphémère qui faisait se lever les coins de ses lèvres en un léger sourire, aussi rare que pur.
Lorsqu'il tourna la tête vers le château, l'horloge affichait 10h45. Etait-il resté là si longtemps ? Décidément, le temps passait tellement vite quand l'on se sentait bien. Soudain, il se souvint qu'il devait être devant la Grande Porte à onze heures pour l'arrivée de l'étrangère –dont il ne se souvenait même plus du nom.
Il se dépêcha de marcher jusqu'au château puis rejoignit son dortoir pour récupérer son insigne de préfet et l'épingler à sa robe de sorcier. Il ajusta ses cheveux blonds avec sa main, épousseta le bas de son pantalon et ressortit une fois de plus de sa chambre, cette fois-ci vide. Il rejoignit Rogue devant la Grande Porte avec cinq minutes de retard.
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