Auteur : Lonely Seira

Titre : Et tu renaîtras de tes cendres

Genre : Drama/Angst/Hurt/Comfort

Rating : T

Pairing : Harry/Drago (mais vraiment très très très embryonnaire)

Disclaimer : Comme vous le savez déjà, J. K. Rowling est la proprio de tout ce petit monde


Avant-propos : Petite fic en cinq chapitres qui m'est venue quand je planchais sur "Les beaux-parents", en essayant de trouver comment Harry et Drago auraient pu en venir à s'aimer. A noter néanmoins que cette histoire n'a rien à voir avec mon précédent travail. L'atmosphère y est très différente comme vous pourrez le constater ! En espérant que ça vous plaira, je vous souhaite une bonne lecture !


Chapitre 1 : La descente

Longtemps j'ai cru que j'étais quelqu'un de totalement intouchable. Je suis né de l'union des deux plus grandes familles de sang-pur de notre société et dès ma venue au monde, j'ai joui d'une puissance confortée tant grâce à mon nom qu'à la fortune qui l'accompagnait. Mon père était un sorcier extrêmement influent et évoluant dans les plus hautes sphères de la communauté. Ma mère était d'une prestance et d'une allure telles qu'elle aurait poussé n'importe qui à lui manger dans la main. Et j'étais fier de dire que j'étais l'unique enfant de ces deux personnes qui étaient à mes yeux un couple divin : Lucius et Narcissa Malfoy.

J'ai donc bénéficié de la meilleure éducation. Mon père était d'une incroyable sévérité mais aussi – et cela en aurait étonné beaucoup si je l'avais dit à voix haute – d'une très grande justesse tant dans ses châtiments que dans ses récompenses. Quant à ma mère, si elle avait l'air d'être le plus inébranlable des blocs de glace, elle était pour moi une mère chaleureuse à la main douce et à la voix mélodieuse. Mais là encore, qui m'aurait cru si j'avais dit que le soir avant de me border, elle allait en personne me chercher un verre de lait chaud en cuisine pour que je le boive pendant qu'elle me chantait une comptine ? Ainsi, je peux dire sans hésitation que mes parents m'ont aimé plus que tout en ce monde et que j'ai grandi dans le foyer dont pouvaient rêver tous les enfants.

Grandir choyé et dans l'idée que mon rang tant que mon sang me donnaient tous les droits avait fait de moi un jeune garçon arrogant, blessant, avide et – il faut bien le dire – vraiment très intelligent. Comble de tout, j'avais aussi été physiquement béni par les dieux qui, au cours des années, ont fait changer mon corps pour que d'un enfant, je devienne un homme vraiment bien fait de sa personne. Le nom, le sang, la puissance, l'influence, la beauté, l'adulation. Oui... j'étais le prince des serpentards et j'en étais bouffi d'orgueil. Tous ces abrutis en étaient presque venus à embrasser le sol sur lequel je marchais. Du moins... tous ceux qui faisaient partie de la noble maison de Serpentard. Les autres ma foi... ils n'avaient pas tant d'adoration envers moi. Trop occupés à en avoir envers toi.

Pourquoi passer cinq minutes à me vanter de tous les aspects de ma vie ? Parce que franchement, mis à part dans ma mémoire, je ne saurais où retrouver ces instants de bonheur que j'ai un jour pu goûter. Ça me paraît si loin maintenant. Mais à quel moment exactement tout s'est-il effondré ? Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un instant en particulier, mais plutôt d'une succession d'évènements qui ont anéanti tout mon monde. Tout peut être résumé en un simple mot.

Guerre.

Intouchable avais-je donc pensé... plutôt un écran de fumée. Bien sûr, je n'ai pas connu la première guerre. Je ne suis né qu'un peu plus d'un mois avant toi et par conséquent, lorsque tu as défait le lord noir, je n'étais certainement pas en âge de comprendre ce qui s'était passé. Tu ne l'étais pas non plus d'ailleurs, mais ça ne t'a pas empêché d'acquérir une renommée qui, en une nuit seulement, a éclipsé la grandeur de mon nom. Je crois bien que c'est pour ça que je t'ai détesté dès le premier moment où je t'ai vu. Mon éducation ne m'a pas aidé à t'apprécier non plus. Mon père m'avait élevé dans la haine de ton nom et de tout ce que tu représentais, mais il m'avait aussi ordonné de me rapprocher de toi. Pourquoi ? Pour les apparences. Mais pas celles que tu croyais.

Enfin comme tu le sais, j'ai échoué et notre guerre personnelle a commencé. Rien à voir avec celle que nous vivons aujourd'hui cependant. Mais à cette époque, j'étais naïf alors je m'en amusais. Je me moquais de toi, je te jalousais, j'abhorrais ton air de parfait petit gryffondor, ta candeur, ta noblesse d'âme, ta vulnérabilité et ta discrète souffrance qui ont fait de toi le chouchou de la foule. Je ne voyais en toi qu'un acteur très doué qui jouait de la rumeur pour alimenter encore plus sa célébrité. Est-il donc possible de se tromper à ce point sur une personne ? Je ne pouvais tout simplement pas comprendre la peine et la douleur. J'avais grandi épargné par tout cela après tout. Mais toi, tu n'avais jamais pu bénéficier d'un tel cocon. Je ne te comprenais pas... et je le dis avec toute l'honnêteté qu'il m'est possible avec mon sang de Malfoy : je hais ce que je ne comprends pas.

Aujourd'hui c'est différent. Aujourd'hui, je sais ce que ça fait d'être dans la position que tu as si longtemps occupée : la chair à canon au front du champ de bataille. L'agneau stupide à sacrifier sur l'autel de la haine et de la soif de pouvoir. Aujourd'hui je te comprends... mais il est trop tard pour ça.

L'année écoulée a été épouvantable. Il y a un an, mon père échouait dans la mission que lui avait personnellement confiée le seigneur des ténèbres et c'est toute notre famille qui a payé le prix de cet échec. Moi le premier. À tout juste 16 ans, j'ai été contraint de me soumettre à cet être abjecte et de recevoir la souillure de sa marque sur mon corps. Inscrite dans la peau comme avec un fer rouge. Toute l'année, j'ai entendu les abrutis de ma maison se vanter de bientôt la recevoir. Ils en trépignaient d'impatience, exhultaient presque de joie et de fierté. Comment pouvaient-ils saisir toute la portée de cette infamie sans l'avoir vécue ? Ils allaient devenir de simples esclaves sans même le savoir et je crois qu'ils s'en moquaient bien. N'étaient-il pas des élus après tout ? Dieu qu'ils pouvaient être aveugles. Être un élu n'est pas une place enviable... tu le sais mieux que personne hein ?

Être élu c'est ne pas avoir le choix. C'est être vu pour une fonction et une utilité, non pour ce qu'on est réellement. Tu portes cette marque sur ton front, moi sur mon avant-bras. Ni toi ni moi ne l'avons choisi, mais ça nous suivra jusque dans la mort... ça nous y enverra même. Tu dois te battre pour sauver le monde, moi je dois me battre pour sauver ma famille. Je sais que mes actes auront des conséquences désatreuses sur notre société, mais ne me demande pas d'être altruiste et courageux. Mise à part cette destinée qui nous oppresse, nous n'avons rien en commun.

Alors j'ai obéi. J'ai réparé cette armoire et l'assaut est pour ce soir. Je les précède juste et dois préparer leur arrivée. Toute cette souffrance pour en arriver là. Le vieil homme est en face de moi, désarmé, vulnérable, seul. Moi je me tiens debout, la baguette pointée droit sur lui et le sort de la mort au bout des lèvres. Me croiras-tu si je te dis que je n'ai jamais lancé ce sort ? On me l'a appris c'est vrai, mais jamais on ne me l'a fait lancer sur un être humain. Le Seigneur des ténèbres ne le voulait pas. Il voit ça comme un test. Ma grande première sera contre l'homme qui porte en lui les espoirs de tout un peuple : Albus Dumbledore, le bienveillant directeur de Poudlard. Le tuer est autant un coup fatal que symbolique pour l'autre camp. En tuant la tête, c'est toute la structure qui s'effondre.

Je suis là, la main serrée autour de ma baguette qui me semble peser des tonnes et je dois le faire. Tuer est quelque chose d'affreux et d'impardonnable selon toi, mais je sais ce qu'il m'en coûtera de ne pas le faire. Mes parents sont en sursis et je tiens leur vie entre mes mains. Leur survie dépend uniquement de deux mots. Si je les prononce, tout sera fini... du moins c'est ce qu'il voudrait me faire croire. Un serpentard n'est pas courageux. Il louvoie et fuit. Tuer un homme sans défense ne demande pas de courage normalement, juste un peu de persuasion. Et il a su se montrer très persuasif tu sais ? Surtout lorsque son long doigt squelettique a effleuré la joue de ma mère alors que je voyais dans les yeux de cette dernière une lueur indéfinissable. Était-ce de la peur ? Un Malfoy n'est pas sensé montrer sa peur... mais moi j'ai peur en ce moment et je suis sûr que ça se voit. Alors ça devait être ça.

Une minute s'est écoulée depuis que j'ai désarmé le vieillard. Ou peut-être était-ce deux ? Je ne sais plus vraiment. Je le tiens en joug et mes pensées vagabondent. Quelle que soit la façon dont je retourne la situation, je suis totalement piégé. Quoi que je fasse, je deviendrai un assassin. Tuer Dumbledore est la voie la plus directe. Ne pas le tuer condamne indirectement mes parents et j'aurais leur sang sur mes mains. Je dois me concentrer, je sais que je peux le faire... le directeur le sait probablement aussi.

Il me regarde de ses yeux bleus qui ne pétillent plus du tout. Il a juste une expression si triste... est-il triste de mourir ? N'a-t-il donc aucune peur en lui ? Tant mieux... je crois que ça m'aidera un peu.

- Drago, ne fais rien que tu pourrais regretter, me dit-il de sa voix si exaspérément paternelle.

- Silence ! Je sais très bien que les regrets viendront si je ne le fais pas au contraire ! M'exclame-je avec hargne alors qu'en moi tout est en train de s'effondrer sous la pression.

Maintenir les apparences... c'est ce qu'on m'a toujours appris à faire. Merde ! Toi qui surgis toujours pour sauver la veuve et l'orphelin, pourquoi ne viens-tu pas maintenant ? ... Et pourquoi est-ce que je souhaite subitement te voir venir ? Pour m'arrêter ? C'est ridicule !

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et je fais un pas en avant.

- Allons mon garçon baisse ta baguette, me demande doucement le vieil homme.

- Je ne peux pas, réponds-je comme une évidence.

Qu'espérait-il en me disant ça ? Que j'allais tout abandonner en disant ''Mais bien sûr monsieur le directeur ! Je n'ai qu'à oublier toute cette année de solitude et de souffrance et même enterrer de suite mes parents !''. Vieux fou ! Il prend toujours son air d'infinie sagesse, jouant à l'homme qui sait tout, mais en vérité il ne sait rien.

- Bien sûr que tu le peux, contre-t-il avec un maigre sourire.

- Ça vous arrangerait bien, mais désolé de casser vos espoirs. Je n'ai pas le choix. Je dois le faire !

- On a toujours le choix.

Je lâche un petit rire nerveux.

- Forcément, quand on est aussi puissant que vous, le choix vous appartient, mais pas à ceux qui sont en-dessous de vous ! C'est bien beau de dire qu'on a toujours le choix ! Mais les gens que vous manipulez pour mener votre guéguerre contre le Seigneur de ténèbres, l'ont-ils ce choix eux ?

- Oui, on a toujours le choix. Il ne tient qu'à toi de prendre la décision de tout arrêter. Tu n'es pas un meurtrier Drago.

- Je le deviendrai que je le veuille ou non. Vous ne savez rien de ce qui m'a amené ici. Ne prenez pas vos grands airs avec moi. Je vois bien votre petit jeu. Vous voulez juste sauver votre peau ! Mais pourquoi devrait-elle valoir plus que celle des autres ? Car si je vous tue, je peux sauver mes parents.

Je vois le grand Albus s'affaisser un peu. Sous le poids de la fatigue ? De la vieillesse ? De la mort qui va s'abattre sur lui ? De la tristesse ? J'en sais rien. Et à dire vrai, je ne sais même pas pourquoi je me pose la question. Je sens la sueur perler sur ma nuque. Ma main est moite mais – Salazar soit loué ! – elle ne tremble pas. Je fais un petit pas supplémentaire. Je le regarde droit dans les yeux et lui me fixe aussi. Il prend un air triste et résigné. Encore une astuce pour me faire flancher ? Raté. Car ce n'est pas lui que je vois, mais ceux que je peux sauver... et ceux que je vais tuer.

C'est vrai, en assassinant Dumbledore, je vais ouvrir la voie au Lord noir. Qui d'autre pourrait lui faire rempart ? Toi Potter ? Non... puisque comme moi, tu n'es qu'un gamin malmené par la houle de cette bataille. Dis-moi, toi qui as eu bien plus le temps que moi de réfléchir à cette question : pourquoi cela doit-il nous arriver ? Pourquoi nous ? Il est puéril et vain de se poser la question maintenant mais c'est plus fort que moi. J'ai besoin d'une raison.

Et puis des pas précipités se font entendre derrière moi. Quelqu'un monte les escaliers menant à la tour d'astronomie. Ami ? Ennemi ? Mais qui sont-ils de toute façon ? Je ne sais même pas quelle est ma place au milieu de ce bordel. Non ! Je ne dois pas y penser. Juste... ma famille. Rien que ma famille. Les autres ne comptent pas. Les autres n'existent pas. Je la sauve et on trouve un moyen de s'enfuir et de disparaître.

Une personne surgit alors et je la vois du coin de l'œil. Je n'ai pas quitté le vieillard du regard.

- Oh voyez-vous ça ! Le puissant Dumbledore à la merci d'un de ses élèves !

Je pourrais reconnaître la jubilation malsaine de ma tante Bellatrix même en étant sourd. Dire que cette follasse est la sœur de ma mère. Ça me met en rage rien que d'y penser !

- Alors mon cher neveu, qu'attends-tu pour abréger sa vie ? Me demande-t-elle en se dandinant telle une gamine devant un sapin de noël alors que quelqu'un d'autre est en train de gravir les marches.

Je ne réponds pas. Le duel silencieux entre mon regard et celui du vieux est loin d'être fini.

- Tu n'oserais pas te dérober quand même ? Continue-t-elle en se passant la langue sur les lèvres, comme si elle se trouvait devant un festin particulièrement appétissant.

- Je ne me dérobe pas, siffle-je hargneusement entre mes dents.

- Alors fais-le !

- Il ne le fera pas. Il est aussi incompétent que son père.

- On ne t'a rien demandé loup-garou ! S'exclame Bellatrix à l'encontre de Greybacks.

Je n'ai même pas eu besoin d'entendre sa voix s'élever pour deviner qu'il était celui étant apparu derrière moi. Sa présence me file toujours la chair de poule. Un loup-garou psychopathe et une folle bonne à enfermer... c'est ça que je dois appeler ''alliés'' ? Mais où est donc passé la noblesse de mon rang dont mon père ne cessait de me parler ? Que sommes-nous devenus pour nous abaisser à nous associer à de tels résidus ? Était-ce vraiment ce à quoi s'attendait mon père en rejoignant le Lord ? Non... sinon je crois qu'il ne se serait jamais plié à ça. Je suis absolument convaincu qu'il ne se serait jamais plié à ça. Et d'ailleurs, je ne pense pas qu'il voulait que je m'y plie moi-même. Pas une seule fois depuis que le maître est revenu il ne m'a parlé de prendre la marque et de le rejoindre. Pas une seule fois... alors que les autres serpentards de mon âge sont déjà totalement formatés. Grandeur, indépendance, pouvoir... il m'a appris tout ça. Pour mon propre bénéfice.

Alors que dois-je faire maintenant ? Me soumettre en bafouant tout ce que mon père m'a toujours enseigné ? Ou refuser et le condamner ? Que dois-je faire ? Condamner toutes ses années ? Ou condamner ces derniers temps que nous savons abominables ? Comment mes parents voudraient-ils vivre ? Il devait y avoir quelque chose... dans ses yeux il y a quelques nuits. Dans les yeux de ma mère lorsque le lord me menaçait une dernière fois pour s'assurer ma loyauté.

Acceptation.

Un mot qui s'impose bien malgré moi dans mon esprit et ma main commence à trembler. Elle souriait d'une façon si triste mais si sereine. C'était pour ça que je ne pouvais pas comprendre cette lueur ! En de telles circonstances, je ne pouvais saisir le pourquoi d'un sourire.

Acceptation.

Elle était résolue à mourir. Elle a fait de moi un homme fort et droit. Selon les valeurs des Malfoy et des Back bien sûr, mais j'étais intègre malgré tout. Elle ne voulait pas que j'aie les mains sales. En acceptant son sort, elle me dédouane de la condamnation. C'est elle qui a choisi son destin.

''On a toujours le choix''.

L'ai-je aussi ? Un cheminement de pensées alors que mes yeux sont toujours plongés dans les siens. Accepter d'abandonner, c'est accepter de mourir. Je savais que j'allais mourir de toute façon mais je ne savais pas quand cela allait arriver. Si je choisis de lâcher maintenant, cela revient à choisir librement ma façon de mourir... comme ma mère. Nous étions condamnés depuis le début. Alors mourir avec une âme pure, je crois que c'est le dernier droit que je vais prendre.

Inconsciemment, ma main se baisse et des cris résonnent à mon oreille. Je ne les entends pas. Je souris juste un peu. Est-ce donc si simple que ça ? Oui, ce serait assez normal. Choisir de mourir est simple. Vivre est bien plus compliqué. C'est bon maintenant, tout est fini. J'en ai marre d'être utilisé et mes parents ne voudraient certainement pas servir de moyen de pression contre moi jusqu'à la fin de leur vie. Ils ne devraient pas trop m'en vouloir. Et puis je suis leur fils après tout. Ils m'aimeront envers et contre tout. C'est ce que ma mère m'a dit il n'y a pas si longtemps. Savait-elle déjà que j'en arriverais à faire un tel choix ? Plus rien ne m'étonnerait venant d'elle. C'est ma mère après tout.

- Drago ! Tue-le bon sang ! C'est un ordre du maître ! Il faut que ce soit toi ! Hurle Bellatrix.

- Il... il n'est pas mon maître, prononce-je d'une voix claire bien que faible.

Je l'entends lâcher une exclamation indignée et la seconde suivante, une poigne de fer s'abat sur mon bras à m'en briser les os.

- Sale petit morveux, grogne Greybacks. Tu n'avais pourtant pas grand chose à faire !

- Emmenons-le auprès du maître, il voudra sûrement se charger de sa punition.

Punition... oui, je n'attends que ça en vérité. Un peu de souffrance suivie de trois exécutions. Mais au moins, nous serons ensemble. Un choix qui scelle ma fin... c'est quelque chose de très doux au bout du compte. Il n'y a plus rien. Ah si... des exclamations, des cris, des pas de course, la poigne sur mon bras. Je me sens tiré vers le bord de la tour. N'était-ce pas la place de Dumbledore ? Où est-il ?

- DRAGO !

Mon prénom... qui l'a prononcé ? Severus ? Alors ce soir marque la fin de sa double vie ? Sûrement puisqu'il essaie de lancer un sort à Bellatrix. Le vieux fou est à ses côtés, affaibli et néanmoins impressionnant. Et puis une autre silhouette. Plus frêle, avec les cheveux bruns en bataille. C'est toi Potter ? Qu'es-tu donc venu faire ici ? Tu es venu te repaître du spectacle de ma chute ? C'est amusant n'est-ce pas ? De voir ton pire ennemi provoquer lui-même sa descente ? En parlant de descente... les sorts ne fusent plus et je me sens tomber. La poigne m'a forcé à sauter par-dessus la muraille. Le haut de la tour s'éloigne comme au ralenti. Une tête émerge au bord.

Deux grands yeux verts. Ils semblent briller dans la nuit. Et puis une voix qui perce les ténèbres dans lesquelles je m'enfonce.

- Je viendrai te chercher Drago ! Je te le promets ! Attends-moi ! Je viendrai !

Et puis plus rien d'autre que ce sentiment.

Résignation.


Note de l'auteur : Bon, j'essaie toujours de trouver mes marques dans l'univers HP et pour ça, j'explore un peu toutes les directions. Pour savoir si je ne me plante pas de chemin, j'apprécierais d'avoir votre avis ! ^^ En outre, ce chapitre bénéficiera sous peu d'une bêta-lecture mais est encore, à ce stade, non corrigé. N'hésitez donc pas à pointer d'éventuelles fautes !

Chapitre 2 "Plus bas que terre" en ligne mercredi 18 Novembre.