Je crois que mon frère et moi, on a fait à peu près le tour de toutes les bêtises que deux enfants pouvaient faire. Des pièces avalées aux bataille de purées. Et ça ne s'est pas arrangé.
Adolescents, on a fait tourner la tête a plus d'un professeur avec nos farces idiotes. Mais infiniment drôles. Ben, quoi ? On a mis des années à perfectionner nos Berlingots de fièvre. Les Serpentard en ont bavés. C'était nos cobayes préférés. De si bonnes proies. C'était impossible de résister à l'envie de leur jouer des mauvais tours. On peut dire qu'ils ont contribué à l'élaboration de plusieurs de nos grands succès. Indirectement, bien sûr.
L'idée de la boutique, c'est Fred. Et quelle idée ! Enfin débarrassés de Poudlard, nous avons pu nous consacrer à ce que nous faisions le mieux. « Farces pour sorciers facétieux » a éclairé les temps de la guerre.
Le chemin de Traverse voyait ses commerçants mettre la clé sous la porte à une vitesse ahurissante. Seule notre enseigne est toujours restée allumée. Une lueur d'humour et d'espoir durant ces temps sombres. Ce fut notre période la plus inventive. Nous développions de nouveaux concepts. Des tas n'ont jamais vu le jour. Nous nous amusions comme des fous. Potterveille fut notre grand succès durant la guerre. Encore une invention, qui découverte par le Ministère nous aurait valu bien des ennuis.
Comme deux adultes qui refusent de grandir. Nous étions restés dans le monde de l'enfance. Insouciance et innocence.
Mais, dans un monde ravagé par la guerre. Deux éternels enfants ne peuvent pas le rester. Eternels. Tôt ou tard, il faut se réveiller. Nous n'y avons pas échappé. A refuser de grandir, la réalité de la vie vous frappe souvent de plein fouet.
C'est ce qui m'est arrivé. Quand Fred a quitté ce monde. Je n'étais même pas près de lui. Sa dernière blague, son dernier rire. Je ne les avaient pas partagés.
A vouloir jouer à Peter Pan, on fini toujours comme Windy. Sagement sur son lit, un livre à la main, des larmes aux yeux et des souvenirs pleins la tête.
