Bonjour à tous ! C'est ma première fic en plusieurs chapitres, mais aussi ma première fic Hetalia ! Sur un personnage que j'adore (même s'il risque d'être un peu OOC) : Prusse !

Bon je ne sais pas trop quoi ajouter...

Hetalia et ses personnages ne m'appartiennent évidemment pas (dommage)

Pairing: Aucun pour le moment

Warning: Aucun

Bonne lecture :D


Chapitre 1: Auf Wiedersehen bruder

Gilbert en avait marre. Marre d'être un boulet accroché à son petit frère, marre de ne plus rien représenter mais de rester en vie. Marre des regards excédés de son frère. Marre de sa sollicitude qu'il devinait forcée. Marre d'exister, encore... Marre...

Cela faisait dix ans qu'il ne représentait plus rien. De 1947 à 1989, il avait habité chez Ivan et avait représenté l'Allemagne de l'Est. Pas qu'il en ait eu envie, hein ! Mais il avait encore un peuple, un territoire... A présent, il n'avait plus rien. Plus de Nation, plus de terres, plus de peuple...

Comme il regrettait ces années où il était la Prusse ! Il était une grande Nation alors ! Un guerrier ! Un gagnant ! Pas un boulet qui vivait aux crochets de Ludwig...

Ludwig avait réussi à perdurer, lui. Il était devenu une Nation importante, malgré les deux guerres. Il allait à tous les meetings et son avis était toujours pris en compte. On admirait l'Allemand, on le respectait. Et lui, l'ancien Prussien, l'Ex-Nation, on ne lui prêtait pas attention. Il avait beau hurler, tout déranger autour de lui, on le regardait de moins en moins.

Seul son frère se préoccupait toujours de lui. Il n'aimait pas ça. Il avait l'impression que les rôles s'échangeaient. C'était lui le grand frère bon sang ! Il n'aurait jamais cru qu'un jour ce serait Ludwig qui le traînerait chez le médecin au moindre rhume, qui le regarderait avec inquiétude à la moindre quinte de toux et qui lui hurlerait dessus en lui disant que ce n'était pas parce qu'il n'était plus une Nation qu'il allait mourir, donc qu'il avait intérêt à la fermer et à le laisser travailler.

Mais Ludwig se trompait. Les Ex-Nations disparaissent. C'était ainsi. L'Empire Romain avait disparu, et Gilbert allait disparaître à son tour. Il était déjà resté trop longtemps sur cette terre.

Il allait mourir. Maladie ? Crise cardiaque ? Il n'en savait rien. Et Lutz non plus. Son petit frère le regardait comme s'il allait mourir d'un instant à l'autre quand il croyait que Gilbert ne le voyait pas.

Le jeune homme posa doucement sa main sur son abdomen, sur la minuscule bulle de vide qu'il sentait, qui formait un renflement presque invisible sur son ventre. Cette petite bulle. La promesse d'une mort à venir. Il la sentait depuis deux jours. Il n'en avait pas parlé à Ludwig. Le blond avait d'autres préoccupations, en tant que Nation. Gilbert fit lentement glisser son pouce contre la bulle, à peine plus grosse qu'un bouton de moustique. Difficile de penser que c'était ce minuscule vide qui allait causer sa mort quand des guerres, des batailles et des centaines d'épées n'étaient pas venues à bout de lui lorsqu'il était la Prusse.

Soudain, trois coups furent doucement frappés contre la porte. Ludwig. Gilbert ne lui parlait presque plus depuis deux jours. Histoire que le plus jeune s'éloigne de lui, qu'il ait moins mal. La voix de son frère résonna à travers la porte:

-Bruder ! Je peux entrer ?

-Vas-y ! répondit-il en forçant sa voix à prendre un ton enjoué.

La porte s'ouvrit et Ludwig entra. Depuis son lit, Gilbert contempla la noble Nation d'Allemagne. Son petit frère. Droit comme un manche à balai serré dans un costume. Tellement différent de lui, affalé en jean et T-shirt sur son matelas... Pitoyable... Il avait l'impression d'être sur son lit de mort. Il avait même droit au regard triste du grand blond. Gilbert étira ses lèvres en un sourire rassurant et demanda, toujours de la même voix enjouée:

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je pars... Un meeting. Je ne serai pas là avant ce soir.

Le jeune homme continua de sourire et déclara, un faux sourire dans la voix:

-Eh bien vas-y ! Tu vas être en retard !

Un sourire en coin illumina le visage de Ludwig, réchauffant quelque peu le coeur de son aîné.

-Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'appelles. Hein ?

-T'inquiètes, ricana-t-il. Je sais me gérer.

Sans cesser de sourire, le grand blond se détourna et, au moment de sortir dans le couloir, ajouta d'une voix hésitante:

-Ich liebe dich, mein bruder.

-Ich liebe dich auch, souffla Gilbert en réponse.

La porte était déjà refermée.

Gilbert soupira. Son frère le connaissait, depuis le temps. Il n'était pas stupide au point de croire que son aîné se portait toujours aussi bien. De toute façon, que Gilbert soit là ou pas, le monde de Ludwig ne s'arrêterait pas de tourner pour autant. Il n'était pas si important... Pas important... Plus important...

Le jeune homme se glissa hors de son lit et, d'un pas lent, gagna la salle de bains.

Ludwig lui fournissait le gîte et le couvert. Il ne lui donnait rien en retour. A quoi servait-il ? Lui ? Gilbert ? Le « génial » Gilbert ?

A rien. A attendre la mort. A peser sur le dos de son petit frère pour survivre. Survivre ? Ridicule. Il allait mourir, de toute façon.

Son regard se posa sur le miroir, où son reflet le dévisageait. C'était lui ? Ça ? Cet être terne, fatigué ? C'était « ça », le fantastique Gilbert ? Ses cheveux n'avaient plus le blanc neigeux dont il était fier. Ses yeux rouges semblaient éteins. Où était passé son regard carnassier ? Ce rouge sang féroce ? Et sa peau ! Sa peau était encore plus pâle que d'habitude ! Elle n'était plus blanche, elle était cadavérique ! Pas étonnant que son frère s'inquiète ! Il était devenu une loque, une épave. Il valait plus que ça ! Il était... Il était Prusse bon sang ! Il sentait les larmes de rage lui monter aux yeux. D'un geste furieux, il lança son poing contre la surface lisse du miroir, qui explosa en une centaine de petits morceaux de verre. Le sang écarlate ruissela sur sa peau crayeuse. Les larmes lui brouillaient la vue. A tâtons, l'albinos ouvrit le robinet pour rincer le sang. Les pensées couraient dans sa tête à la vitesse du sang dilué qui s'engouffrait dans le tuyau d'évacuation. Il n'allait pas rester là, à ne rien faire, attendant patiemment que la maladie le dévore ! Il n'était pas un vulgaire animal terrifié !

Qu'aurait fait l'ancien Gilbert ? Qu'aurait fait Prusse ? Qu'aurait fait ce combattant , Il aurait arrêter de se voiler la face ! Il se serait repris en main !

Le regard de Gilbert, comme éclairé d'une flamme nouvelle, parcourut la chambre. Comment avait-il pu abandonner à ce point ? Comment avait-il pu se barricader dans une maison qui n'était pas la sienne, vivre comme un parasite ? Il était pitoyable... Pitoyable !

Il avait besoin de changer d'air ! Il avait besoin de... de vivre ! C'est ça ! De vivre ! Il voulait vivre ! Il voulait être libre ! Profiter ! Exister pleinement !

Se sentant soudain étouffé, le jeune homme ouvrit la fenêtre à la volée, laissant l'air froid s'engouffrer dans la chambre. Mais le vent glacé ne dissipait pas sa sensation d'apnée, d'enfermement.

Il ouvrit la porte et sortit, courant à travers la maison de son frère, en quête d'air. Couloir. Escalier. Salon. Il enfila son manteau et quitta la demeure. Tandis qu'il s'éloignait, aspirant goulûment l'air glacial, un frisson d'excitation remonta le long de son dos. Il partait à l'aventure. Sa dernière aventure. Mais il préférait mourir à l'air libre à crever comme un rat dans la maison de son frère. Il allait enfin respirer ! Il allait quitter Berlin. Prendre l'avion. Aller... Il ne savait pas où, mais partir !

Avant de bifurquer dans la rue, il jeta un regard au logis de Ludwig. Il sentait toujours le peiti vide, dans son abdomen. Mais il ne crèverait pas comme un rat en attendant la mort. Il allait vivre comme un fou !

L'albinos hurla de toute la force de ses poumons:

-Auf Wiedersehen bruder ! Ich liebe dich !

Et il partit en courant, son long manteau noir battant l'air dans son sillage. A l'aéroport. Monter dans un avion. Qu'importe la destination. Tout semblait... Tellement simple à présent...


Et voilààààà ! Ce chapitre est fini ! Bon... Mon Gilbert est sans doute un peu (voir beaucoup) OOC, et l'histoire n'est pas très gaie pour le moment mais ça devrait s'arranger dans les chapitres suivants, en tout cas pour le côté dépressif de la fic (en tout cas j'espère)...

Laissez moi une review, s'il vous plaît! Elles me motivent pour avancer et m'aident à progresser alors n'hésitez pas (pliiiiize)...

A la prochaine !

Auf Wiedersehen : Au revoir

Ich liebe dich: Je t'aime

Ich liebe dich auch: Je t'aime aussi