Chapitre un :
L'aube se levait, teintant le ciel immense et nuageux de mille nuances de rose et d'or. Les premières lueurs du soleil se glissèrent entre les tentures d'un bureau d'étude sobrement meublé mais encombré d'un incroyable fatras d'objet ésotérique, de livres anciens et de centaine de page entièrement recouvertes d'une petite écriture noire et serrée, de calculs et de schéma.
Une seule porte, donnant sur un couloir étroit. A gauche la porte d'entrée, à droite une étrange salle sans fenêtre et au milieu de cette salle, un petit corps blanc qui frémit. Ses longs cheveux étaient répandus telle une nappe d'encre. Ses paupières fines furent prises de soubresaut et ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser échapper un souffle rauque et douloureux. Ses jambes se replièrent et ses mains prirent appuis sur le sol pour l'aider à s'asseoir.
Les objets qui l'entouraient projetaient de ombres effrayantes dans la lumière des lampes à pétroles. Elle voulut se reculer et sa main glissa dans quelque chose de chaud et un peu épais. Il y avait une silhouette étendue derrière elle. Etendue sur le dos, au milieu d'écarlate. Elle s'avança à quatre pattes, vers l'homme, sans se soucier de tremper ses mains et ses genoux dans l'étrange substance.
Il regardait le plafond d'un air vide, son regard était terne, presque opaque. Elle posa une main sur le visage de l'inconnu mais ne sentit aucune réaction, pas la plus petite contraction. Elle glissa doucement une main sous la tête de l'homme et fut surprise de la sentir s'enfoncer dans quelque chose. Sur ses doigts, il y avait une humeur visqueuse et transparente. Elle le poussa pour qu'il soit face contre terre. Bon, il ne risquait pas de réagir : L'arrière de son crâne n'était plus qu'un trou et son cerveau avait disparu.
Elle se désintéressa de lui et s'essaya à la position verticale. Une surface étrange attira son attention dans un coin de la pièce, près de la porte. Elle s'avança et resta captivé devant le spectacle de son reflet dans une psyché. Ses membres long et frêle, son torse encore plat de gamine de dix ans et son invraisemblable chevelure qui lui retombait jusqu'à mis cuisse lui donnaient l'air d'une étrange nymphe égarée. Ses yeux étaient d'un bleu nuit presque noir et un petit tatouage rouge ornait son ventre juste au-dessus de son nombril.
Un cri d'un volume sonore aberrant l'arracha à sa contemplation. Elle se retourna brusquement cherchant l'être capable de produire un son aussi déchirant mais ne vit rien. Pourtant le cri reprit de plus belle quelque seconde plus tard. D'un pas prudent, elle franchit la porte et se guida au son, pour arriver dans une jolie petite pièce au mur recouvert de papier peint bleu à petites étoiles dorées. Le hurlement barbare provenait de toute évidence de ce petit tas, gesticulant dans une sorte de cage en bois, ouverte sur le haut. La cage était munie d'une porte sur un côté. Le loquet fut vite poussé et l'homonculus s'avança au milieu des couvertures et des peluches pour prendre la chose à deux mains et la soulevée au niveau de ses yeux. Ca se mit à brailler de plus belle.
- Quoi qu'est-ce qu'il y a ?
Un nouveau vagissement lui répondit. Mais qu'est-ce que c'était que cette chose ? Et qu'est-ce que ça avait à faire autant de bruit ? Ca avait mal quelque part ? Ca n'aimait peut-être pas la façon dont elle le tenait ? Elle était prête à tout pour que ça arrête de s'époumoner, surtout que ça avait l'air d'avoir du mal à reprendre son souffle. Est-ce qu'elle le serrait trop fort ? Elle essaya de tenir la créature autrement et de ne plus l'écraser. Les cris s'interrompirent une seconde.
« Bon, apparemment ça va, à présent » eut le temps de penser l'homonculus, avant que ça ne recommence.
La bestiole avait peut-être faim. Regard circulaire sur la pièce, rien de comestible ici. Toujours aussi nue et tenant le bébé qui se démenait, dans ses bras, elle se dirigea vers la cuisine. Un étrange récipient muni d'un embout en caoutchouc était rangé dans la porte du frigo. Elle le porta à ses lèvres, pour voir.
« Hum ! Pas mauvais ! »
Aussi sec, elle enfonça l'embout dans la bouche de petit être qui poussa un couinement étouffé. Allons bon, elle avait juste été un peu brusque, fallait la comprendre. Elle reprit le biberon et se montra plus douce cette fois-ci. La bestiole se mit à téter avec avidité.
Elle alla la remettre dans sa cage et prit la direction de la salle de bain pour se laver du sang qui maculait ses mains et ses jambes qui avait déjà commencé à sécher, formant des croûtes brunes très désagréable sur sa peau. En ressortant de la salle d'eau, elle aperçut l'homme toujours couché dans l'écarlate et vint s'appuyer au chambranle de la porte, une seconde.
- Un rêveur, les meilleurs intension du monde et beaucoup, énormément de vanité. Dit-elle. Vanity….Pourquoi pas ?
C'est ainsi que Vanity se dirigea vers la chambre de l'homme pour essayer d'y trouver de quoi se vêtir.
XXX
Le colonel Roy Mustang était affalé sur son bureau, tête appuyée sur ses bras croisés, les yeux clos et la bouche légèrement entrouverte, avec un petit filet de bave qui coulait, diluant l'encre de la signature qu'il avait apposée sur un document de la plus haute importance. Il n'entendit pas la porte s'ouvrir et la jeune femme blonde entrée, avec une tasse de café qu'elle lui avait apporté dans un élan de gentillesse inhabituel. Un cri perçant retentit, faisant sursauter les militaires qui passaient dans le couloir.
- Putain ! Ca brûle !
- Il est connu que le café réveille. Dit Riza d'une voix parfaitement neutre.
- Cette fois, vous êtes allé trop loin, lieutenant Hawkeye !
- Et qu'est-ce que vous comptez faire ?
Ouh, la ! Menace ! Roy perdit une bonne partie de son assurance d'un coup. Pourquoi était-il incapable de faire face à son bras droit ? Si ce n'était pas pathétique ça…Il était encore à se demander ce qu'il allait répliquer à Riza, lorsqu'une alarme se déclencha et que Maes Hughes déboula dans son bureau.
- Que se passe-t-il ?
- Une jeune fille s'est introduite dans la base, je crois qu'il s'agit d'une homonculus.
- Une homonculus ?
- Que s'est-il passé exactement ? Demanda Riza, en les suivant dans le couloir, flingue déjà prêt à sévir.
- Elle s'est présentée à l'entrée et à demander si vous étiez là, colonel. Comme ils refusaient de la laisser entrer, avant de vous avoir contacté, elle a fait mine de s'en aller et de revenir plus tard mais , à peine s'était-elle un peu éloignée qu'elle faisait demi-tour en courant et sautait par-dessus la grille haute de huit mètres, sans aucune difficulté. Les gardes n'ont pas osé lui tirer dessus, parce qu'ils avaient peur de toucher l'enfant.
- Quel enfant ?
- Une fillette qu'elle porte dans ses bras.
Ils débouchèrent dehors. Aussitôt des cris retentirent.
- Par ici, on l'a capturé !
- Ce n'est pas comme si j'avais essayé de m'enfuir, mes chéris ! Dit une voix.
Le colonel Roy Mustang s'avança vers le coin où une dizaine de militaire tenait en joue une jeune fille de quinze ou seize ans, de petite stature, habillé comme un dandy (c'est-à-dire soulier vernis, pantalon droit, chemise, gilet, veste et même borsalino assortis), qui tenait une fillette blonde de six ou sept ans dans les bras. La gamine lançait de regard noir aux canons des fusils.
- Je suis le colonel Roy Mustang ! Il parait qu'on voulait me voir.
L'homonculus fit comme si elle ne l'avait pas entendu et s'adressa à la petite fille.
- Ben dis donc, ma petite Emma ! En voilà, un accueil ! Toute arme braquée contre la petite Emma ! Il a pas l'air finaud celui à qui ton père faisait tant confiance, tu ne trouves pas, avec sa tâche de café sur son bel uniforme.
- Oui, il n'a pas l'air finaud. Confirma l'enfant.
- Ca, je suis d'accord ! Clama une voix derrière eux.
- Bonjour, Edward. Fit Mustang sans même se retourner.
Un militaire chuchota quelque chose à l'oreille du Fullmétal.
- Hein ? Un homonculus ?
- Une homonculus. Grinça l'inconnue.
- Ben, avec ton costume…
- Qui est le père de cette enfant ? Interrompit Roy.
- Alexander Franz.
- Un ami à vous ? Demanda Riza.
- Lorsque je suis entré dans l'armée mais je n'ai plus eu de nouvelle de lui, depuis un peu moins de dix ans.
- Il est mort, il y a six ans. Dit la fille. Je suis désolée de vous l'annoncer, après autant de temps.
- Je m'en doutais, pour être franc.
- Je n'ai trouvé que récemment un document où il parlait de vous et disait qu'en cas de malencontreux incident, il avait toute confiance en vous pour vous assurer qu'il n'arriverait rien à sa fille.
L'homonculus se pencha, ignorant les armes toujours braquées sur elle et déposa la fillette au sol. Cette dernière resta un instant agrippé à son pantalon, refusant de s'éloigner d'elle puis finalement, se dirigea à pas lent vers Roy.
- Et on peut savoir qui tu es ? Demanda Edward.
- Je m'appelle Vanity.
- Non, Vandy ! Contredit la fillette que Hughes avait soulevée dans ses bras.
- Et vous pouvez m'appeler Vandy.
- Comment es-tu entré en relation avec Alexander Franz ?
- A votre avis ?
Pas de réponse. Vandy soupira et repoussa une mèche qui s'était échappée de son chignon serré.
- C'est lui qui m'a crée. Je ne l'ai pas bien connu, vu que lorsque je me suis réveillée, il était complètement décérébré.
- Décérébré ?
- Ben, oui ! Il avait perdu une partie de son corps et il a fallu que cette partie soit son cerveau. Pas beau à voir, je vous le concède.
- Une transmutation humaine. Je savais qu'il ferait quelque chose dans ce genre un jour ou l'autre. Soupira Roy.
- C'est un peu plus compliqué que ça ! On pourrait en discuter ailleurs, de préférence sans ces trucs braqués sur moi. Pas que je craigne réellement les balles mais je m'en suis prise une , une fois , et ça m'a fait suffisamment mal pour que je n'ai plus envie que ça recommence.
- Dans ce cas, tu éviteras les gestes inconsidérés. Dit Riza, montrant sa propre arme.
- Soyez-en assurée.
Roy, Riza, les frères Elric et deux militaires escortèrent l'homonculus jusqu'à une salle d'interrogatoire, tandis que Hugues emmenait la fillette à l'infirmerie pour qu'on s'assure qu'elle n'avait rien. Elle marchait au milieu d'eux, bien droite dans son costume de dandy, comme si l'idée qu'elle était leur prisonnière ne l'avait pas effleuré un seul instant.
- Sympa la déco. Fit-elle, entrant dans la salle aux murs entièrement nus, juste meublée d'une table soudée au sol et de quelques chaises.
Roy brancha l'enregistreur, posé sur la table.
- Peux-tu répéter ton nom pour le rapport.
- Je m'appelle Vanity mais je préfère qu'on me nomme Vandy…Au cas où vous ne l'auriez pas compris, Vandy est la fusion de Vanity et de dandy. C'est drôle, non ?
- Hum…oui. Quel âge as-tu ?
- Six ans, je crois.
- Donc, homonculus Vanity, surnommée Vandy, âgée d'approximativement six ans, crée par Alexander Franz…
- Jusque là, tout est juste.
Aubépine : Et de un chapitre ! Tout le monde est content ?
Roy : Ce n'est pas que je me plaigne mais j'ai eu l'impression…Oh ! Ce n'était sûrement pas voulu, on peut excuser ce genre de faute à une débutante…Est-ce que je ne passerais pas un peu pour un idiot qui roupille sur sa paperasse et se fait traiter de « pas finaud » par une gamine de sept ans ?
Aubépine : Non.
Roy : Ouf, je suis rassuré.
Aubépine : la gamine n'a que six ans.
Roy « sort ses gants » : Ah ! Je vois ! Puisque c'est ainsi, il me semble qu'il est de mon devoir d'alchimiste d'état de veiller à ce que cette fic n'ait pas de deuxième chapitre.
Aubépine : Si tu fais ça, j'offre une cafetière toute neuve à Hawkeye !
Hawkeye « arrive avec une tasse café fumante à la main » : On parle de moi.
Roy « s'enfuit »
Hawkeye, perplexe : Ben ! Qu'est-ce qui lui prend ? « Boit une gorgée de son café du matin »
Aubépine : Rien, rien ! Bon, cher lecteur, chère lectrice, si vous voulez que je continue, laissez-moi une rewiew et taper un, si vous voulez que Roy me flambe, laissez-moi une rewiew et taper deux, si vous vous en foutez, laissez-moi une rewiew quand même…
