Bonsoir ! Décidément, en ce moment , je suis inspirée. Moi qui n'ai pas écrit depuis des années. Pour ce nouveau récit, je me suis lancée un nouveau défit. Écrire à la première personne. Seulement je n'écris pas en tant que moi-même, je dois me mettre dans la peau d'un personnage pour retranscrire au mieux ses pensées, sa façon d'agir en essayant de coller au plus près à la réalité puisque ces personnages ne m'appartiennent pas. Nous verrons bien ce que cela peut donner.
Clara/ Eleven/ John smith/ Oc
Rated T pour chapitres à venir.
Chapitre 1 : " La vie de Clara"
Je m'appelle Clara Oswald et je suis une jeune enseignante de 26 ans à Coal Hill School. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il s'agit d'un grand établissement réputé, situé à l'Est de Londres. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé m'occuper des enfants, du moins ceux des autres. Pourquoi ? Me demanderez-vous. Et bien, disons simplement que je n'ai pas rencontré le compagnon idéal. Et même si c'était le cas, rien ne presse, la vie est remplie de surprise, je la prends comme elle vient.
On dit souvent de moi que je suis une rêveuse. Il est vrai que j'ai souvent la tête dans les nuages, ou plutôt tournée vers les étoiles, préférerai-je dire. J'aime à imaginer les mondes mystérieux qui pourraient s'y cacher et tout ce qu...
-Mrs Oswald !
Je me redressai en sursaut. Le directeur de Coal Hill School, Mr Carvill me regardait avec sévérité. Il fallait avouer que je me trouvai littéralement avachie sur mon bureau de la salle des professeurs. Le break de midi n'étant pas terminé, je m'étais autorisée une petite sieste, la tête entre les bras. Seulement voilà, j'en avais oublié la fameuse réunion. Je me levai précipitamment et rangeai ma boîte déjeuner. Le proviseur avait tourné les talons, je me lançai sur ses pas.
Les autres enseignants nous attendaient déjà dans la salle de débriefing et me dévisagèrent lorsque je passai la porte. Contrairement à une grande partie d'entre eux, j'aimai prendre mon repas du midi seule devant mon ordinateur ou avec un bon livre. Il paraît que je suis douée pour l'informatique, pour moi c'est naturel, tout me semble logique à la manière d'une deuxième langue maternelle. Alors, la plupart du temps je préfère m'y consacrer ou manger en compagnie d'un roman d'aventures et d'une tasse de thé plutôt que de subir les commérages de mes collègues à propos d'untel. Ou pire encore, les entendre débattre sur les couples de "stars". Je n'ai par ailleurs jamais compris pourquoi définir ces personnes par le mot "star", ce qui est pour moi un affront à l'univers.
Dernièrement, le sujet principal de conversation de mes collègues se trouvait être le nouveau professeur de physique. Moi qui me pensai originale, cet individu me battait à plates coutures. J'avais par ailleurs noté que celui-ci s'éclipsait aussi très souvent à l'heure du déjeuner. Peut-être rentrait-il chez lui ?
Je fus interrompue dans mes pensées par Mr Carvill me faisant signe de m'asseoir. Je filai à ma place et tentai de m'y faire discrète. La réunion avait pour matière, une poignée d'élèves difficiles. Notre établissement étant réputé, ce genre d'incident se trouvait être d'une grande importance pour notre directeur. Je regardai subrepticement autour de moi. Beth Kizlet, une collègue d'Histoire dans la cinquantaine, semblait lutter pour rester éveillée et je remarquai que Mr Palmer, notre seul professeur d'Art, tentait de camoufler une série de bâillements. C'est à cet instant que j'aperçu Smith, le fameux professeur de physique dont la venue paraissait avoir éclipsé toutes les autres préoccupations superficielles de certains. Assis nonchalamment au fond à droite de la salle, légèrement en retrait par rapport au reste de l'équipe, il se tenait les jambes croisées, triturant d'une main nerveuse de petits objets que j'identifiai comme des trombones. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi étrange de toute ma vie. Dans mon enfance, mes professeurs de sciences m'avaient toujours parus toqués, mais pas autant que celui là. Sa façon de s'habiller plus qu'originale - et pourtant à Londres, croyez-moi, on voit de tout- lui donnait un air particulièrement ringard. Il était accoutré comme un universitaire des années soixante mélangé au style de l'époque Victorienne. Malgré un visage aux traits encore enfantins auquel on ne donnait pas plus de la trentaine, il arborait une veste en tweed violette à queue de pie et un nœud papillon aux motifs douteux qui ne tenait jamais droit sur une chemise blanche à col parfaitement taillée. Ses gestes étaient nerveux et il passait souvent sa main dans l'espèce de grosse tignasse qui lui retombait dans les yeux. Il était grand et avait l'allure d'une allumette qu'on aurait tenté d'habiller.
Coupant court à mon observation, les trombones que je le voyais asticoter depuis plusieurs minutes lui sautèrent brusquement à la figure. Il ne put retenir un sursaut de recul et son grand corps dégingandé vacilla sur sa chaise. Je le vis se rattraper de justesse au bureau devant lui. Il grimaça et soupira en roulant des yeux. les autres lui tournaient le dos et n'avaient rien remarqué. J'étouffai un rire. Avant de devenir prof, ce gars avait dû être clown.
Mr Carvill me rappela à nouveau à l'ordre en me demandant mon avis. Je n'avais pas entendu la question, je bafouillai alors une brève réponse.
- Oui.
Les autres me regardèrent interloqués. Je répétai alors avec plus de conviction:
- Oui, je suis d'accord !
Et j'affichai mon plus beau sourire. Déconcerté, le directeur me fixa un instant en clignant des yeux puis passa à mon collègue de droite. Mark, le prof de Mathématiques me regardait d'un air navré.
- Quoi ? lui demandai-je.
Il détourna le regard, prétendant poursuivre le débat tandis qu'Oliver, assis en face de moi, me décochait un sourire. Oliver enseignait la géographie, nous avions fait nos études primaires ensemble puis nos chemins s'étaient séparés jusqu'à ce qu'on se retrouve avec stupeur affectés dans la même école, après avoir passé nos examens.
Oliver Dodgers, de son nom complet, était un jeune homme séduisant pour lequel j'avais eu un faible pendant quelques années. Peut-être était-ce même toujours le cas ? Il était enjoué, dynamique, souvent maladroit mais doté d'une grande gentillesse et intelligent. Je crois qu'il ne m'a jamais vue autrement que comme une bonne amie, ce qui fait que notre relation est toujours restée à ce qu'elle était : au point mort.
Il m'adressa un clin d'œil complice. Je sentis mes joues s'enflammer et baissai la tête en espérant qu'il ne le remarque pas.
Oliver est aussi grand que je suis petite. Il a toujours fait une bonne tête et demie de plus que moi. Sportif, il n'a pourtant pas l'air costaud à première vue mais je sais qu'il cache bien son jeu. Ses cheveux châtains sont coupés courts et ébouriffés sur le devant. Quand il sourit, des fossettes creusent ses joues de manière adorable. Bref, peut-être devrais-je m'en tenir là en ce qui le concerne, je suis au travail, pas en colonie de vacances !
Je sentais à présent le repas de midi peser dans mon estomac. Peu à peu, mes paupières se firent lourdes. Je papillonnai plusieurs fois des yeux mais la conversation m'échappait totalement. Après ce qui me sembla une éternité, la sonnerie de reprise des cours me tira de ma léthargie. Tous se levèrent. Je saisis mes affaires avec lourdeur et me dirigeai vers l'entrebâillure de la porte. Du coin de l'œil, j'aperçu Smith qui se tenait nonchalamment avachit sur sa chaise, lorgnant le plafond. Soudain, comme s'il avait sentit mon regard peser sur lui, il tourna le visage vers moi et me dévisagea avec insistance. Je détournai rapidement la tête, mal à l'aise et filai à toute allure rejoindre ma classe d'Anglais.
...
.
Il était dix-huit heures quand je quittai l'établissement. Je soupirai de soulagement. J'adorais mon boulot mais certains de mes élèves allaient me rendre chèvre. J'avais, plus tôt dans l'après-midi, mis fin à un échange illicite de petit mots entre deux garçons d'une quinzaine d'années. Quelle n'avait pas été ma surprise en découvrant que le sujet de la conversation me concernait. Il était question d'une "robe rouge sexy",de " et si elle portait des stilettos ?", et j'en passe. Même si tout cela était au fond plutôt flatteur, les papiers avaient trouvé chemin jusqu'à la poubelle et leurs auteurs s'étaient vus gratifiés d'une punition écrite à la hauteur de leur prose.
Dehors, le vent était frais et une fine pluie me fouettait le visage. Je me dirigeai sur Hackney Road pour prendre le bus afin de regagner mon appartement : un petit deux pièces que j'occupai depuis peu, non loin de Woodside par. À peine entrée, je jetai ma veste humide sur le porte manteau, retirai mes bottes sans me pencher et m'affalai épuisée sur le canapé. La nuit était tombée mais la rue restait animée par le passage des bus et des automobilistes. Je restais ainsi engourdie une bonne vingtaine de minutes, laissant mon esprit vagabonder sans réelle direction. Soudain mon estomac vint me rappeler que j'étais toujours un être vivant. Je soupirais, enfouissant ma tête dans un coussin.
Je finis par me décider et me levai pour aller à la cuisine quand la sonnerie du téléphone fixe retentit. J'aperçu le numéro s'afficher et fis demi-tour. Je décrochai le combiné, je m'attendais à cet appel.
- Bonsoir Clara !
- Hello Maman !
Je souris. Nous ne nous étions pas parlées depuis deux semaines. Si elle ne m'avait pas appelé à cet instant, je l'aurais fait plus tard dans la soirée ou le lendemain. Ma mère et moi aimions beaucoup discuter comme de vieilles copines. J'entendis mon père me saluer au loin et lui rendais un " Hello papa !" énergique. Le combiné coincé entre l'épaule et l'oreille, je retournai à la cuisine et attrapai un paquet de cookies. La véritable cuisine attendrait.
À suivre...
...
Quoi ?Comment ? Si vous commencez à vous poser des questions, surtout ne ratez pas la suite :)
