Bonjour bounjouuuur! VOilà une nouvelle histoire, -Re-Sentiments. (Le "re" est barré, normalement.)

Alors je vous fais le résumé :

"Paul ? Je ne le connais pas trop.

En fait, je ne sais rien de lui.

Mais je le hais."

Ciara est une jeune fillle placée en famille d'accueil. Ils sont gentils, et elle adore leur vraie fille, Angelica. Mais Ciara reste sauvage, colérique, capricieuse et elle adore fuguer.

Puis elles rentrent au lycée. Où elles rencontrent deux garçons.

Seth, jeune précoce au caractère doux et rêveur.

Paul, redoublant qui semble attiré par Ciara.

Ciara hait Paul. Elle ne le connait pas, mais elle le hait. Pour savoir d'où vient cette haine, elle devra se souvenir.

Pourquoi est-elle en famille d'accueil? A-t-elle fait quelque chose de mal ?

Ce qu'elle s'est forcée d'oublier, dix années disparues, suivies de six bien trop sombre, remontent à la surface.

Si elle a effacé tout ça de sa mémoire, c'était pour une raison. Et parfois, se souvenir n'est pas la meilleure solution...

Voilà! Cette histoire est destinée à Umbris qui l'a choisie. J'espère qu'elle te plaira!

Et bien sûr, les personnages appartiennent à Stephenie Meyer, sauf Ciara, Angelica, ses parents, les parents de Ciara, Leïla, Colin, et j'en passe...

Enjoy!


-Re-Sentiments.

Première Partie : L'humaine.

Chapitre un : L'inconnu aux vêtements.

Je nageais. Non dans le bonheur, mais dans une eau glaciale et revigorante. Rien de tel qu'un bain de minuit pour apaiser mes angoisses, mes remords quand à ma dispute avec Angel. Le sujet était stupide. Comme toujours.

Gloussements. Sinistres ricanements qui ne présageaient rien de bon. En frissonnant, je regagnais la plage. Tout y était… Désert. Personne, ni rien. Rien du tout. Pas même mes vêtements. Je retournai au pied de l'arbre. Je grimpai doucement à l'échelle. Le vent froid sur ma peau humide était désagréable.

Une cabane, enfin. La notre. Celle que mon père et celui d'Angie avaient construite, quand nous étions enfants.

Ma couverture me fit une splendide toge couverte de feuilles, qui avaient du se glisser par la fenêtre. Comme toutes les autres.

Aucun doute possible. J'attraperais froid, cette nuit. Mais tant pis, j'avais trop de fierté pour saisir mon portable et appeler ma sœur. La dispute était encore présente. Je m'étendais sur le matelas dégonflé, et m'endormit dans une nuit comme toute les autres. Une nuit que je croyais toujours paisible…

J'ignore si ce fut la clarté de la lune, ou alors un bruit qui m'éveilla, mais je me redressais d'un bond, et, prise d'un soudain instinct, je jetais un coup d'œil au bas de l'échelle. Un pull épais et un pantalon de jogging trônaient, soigneusement plié. Je descendis doucement, m'en saisit et regagnait l'abri.

Un petit bout de papier était épinglé. Dessus y était griffonné.

Les vêtements appartiennent à Leah. Rends-les à Seth, à la rentrée. Quand à moi, je vais casser la figure à ces voleurs de vêtements.

Leah, Seth, l'auteur du papier… Je ne connaissais personne ! Aucun de ces noms ne m'évoquait grand chose. Les habits étaient neutres, dénués de toute initiale qui aurait pu m'aiguiller sur le nom de famille. Et puis, une autre pensée survint d'un coup.

Quelqu'un m'avait vue. Je venais de perdre mes vêtements, et un quelconque pervers s'était amusé à me regarder, et à me le signaler par un mot. Qui que soit cette personne, ce garçon, je le pressentais, il passerait un sale quart d'heure quand je l'aurais identifié !

Satisfaite par cette promesse de vengeance, je m'assoupis dans cette même nuit soi-disant paisible.

Cette fois-ci, je sais ce qui me réveilla. Mon portable qui vibrait sur le sol en bois d'une manière agaçante, comme à chaque message que je recevais.

« Cia, tu es où ? Même si je pense deviner, rentre vite. Papa et Maman s'inquiètent. Ils craignent une autre fugue. »

Cia. Elle était la seule personne autorisée à m'appeler ainsi. Et quand à la fugue… Il est vrai que j'en avais fait deux ou trois il y a quelques années, persuadée que je rejoindrais mon ancienne demeure. La belle maison où j'étais complète.

Bien sûr, aux côté d'Angel, j'étais heureuse. Sa maison était spacieuse et agréable, ses parents gentils comme tout, et elle méritait son surnom d'Ange. Mais ce n'était pas assez. Elle le savait, ils le savaient tous, et ils n'y pouvaient rien. Alors j'essayais. Encore. Toujours. Je voulais être complète.

Mon léger sac sous le bras, contenant portefeuille, portable, crayon et sac en papier, je repris la route de la maison. Angel m'attendait devant.

-Tu étais à la cabane ?

J'opinais.

-Où tu as eu ces vêtements ? Ils ne sont pas à toi, ça c'est sûr !

-Je te raconterais plus tard. Alors, je trouve quoi comme excuse ?

-Ah, te voilà, jeune fille ! Il va falloir qu'on ait une légère discussion !

Angie me jeta un regard désolé. Il fallait m'en sortir seule.

-Où étais-tu ? Tu crois que c'est amusant, de te faire la belle ainsi, en nous inquiétant ?

-Le temps était clair, il faisait chaud. Je me suis dit que dormir à la cabane serait tranquille.

-Et cette tenue ? D'où vient-elle ?

Je jetai un regard paniqué à Angel. Son père me faisait passer un véritable interrogatoire.

-Je l'ai achetée quand je suis partie. Je voulais faire un jogging sur la plage et être habillée en robe ce n'est pas conseillé.

-Et ta robe, où est-elle ?

J'ouvris de grands yeux innocents en remerciant ma professeur de français de m'avoir fait répéter une dizaine de fois la même scène jusqu'à ce que j'ai l'air crédible.

-Mince ! J'ai du la laisser à la cabane, je n'y pensais plus du tout !

Il hocha vaguement la tête, convaincu et tranquillisé.

-Bon, je vais voir Erika, histoire de la calmer… Préviens avant de partir, la prochaine fois. Je ne supporte pas de la voir dans cet état.

Je baissais les yeux, et Angel m'entraîna dans notre chambre. La maison n'avait pas été conçue pour ma présence, mais dormir avec elle ne me dérangeait pas. Et elle insistait pour que je m'endorme uniquement quand elle était là. Elle prétendait refuser de partager mon sommeil avec quelqu'un d'autre.

-Alors, explique !

Ce que je fis. Tout dans les moindres détails – je lui montrais même le mot.

-Écriture masculine, sans aucun doute possible. Pas une écriture d'enfant, pas une d'adulte non plus. Je dirais quelqu'un dans nos âges.

Je la dévisageai, incrédule. Elle sourit et se justifia.

-Les filles ont en général une écriture plus soignée. Un enfant écrit avec application comme on le lui apprend à l'école, un adulte écrit vite. Le vocabulaire laisse entendre quelqu'un de notre âge, jamais un gamin de douze ans ne parlerait d'aller casser la figure à quelqu'un, et s'il évoque la rentrée, il doit encore aller en cours, même si les habits ne doivent pas lui être rendus personnellement. Je vais demander à mes parents si Seth et Leah leur disent quelque chose. On le coincera, ton soi-disant « pervers » que je trouve, pour ma part, très gentil. Et maintenant, on va se promener ? Je suggère Port Angeles, je prétexterais à ma mère qu'on a besoin de fournitures pour la rentrée. C'est demain, figure-toi ! Je n'ai jamais vu les vacances filer aussi vite. Enfin, excepté l'année où on est allé en France, bien sûr, mais ça ne compte pas vraiment…

Mon cœur rata un battement tandis qu'elle continuait de jacasser.

-Demain ? Demain, nous serons renseignées. Nous saurons qui a écrit ce message. Normalement. Demain, le lycée comptera un étudiant en moins, tant pis.

Elle hocha vivement la tête, un peu vexée que je l'aie interrompue, et appela sa mère. Cette dernière arriva, les yeux rougis par les larmes, et elle accepta de nous emmener.

Le trajet aurait pu être silencieux, sans Angel qui avait visiblement décidé de mettre l'ambiance. Et elle parlait, parlait, sans qu'on puisse l'arrêter, jamais.

-Voilà, les filles, je passe vous reprendre à dix-sept heures ici. Et gare à vous si vous n'êtes pas là !

Nous déglutîmes en chœur. La seule fois où nous étions arrivées en retard au rendez-vous, elle nous avait donné pour seul nourriture du foie de je-ne-sais quel animal, aromatisé au piment et en boisson, nous eûmes le droit à une boisson à mi-chemin entre le jus d'orange et le lait caillé avec un goût infect d'anis. De quoi se réjouir, en somme.

-Comment tu t'habilles, demain ?

-Je ne sais pas. Une tenue sombre, histoire de ne pas me tacher de sang… Plus sérieusement, un t-shirt et un jean, à quoi tu t'attends ?!

-Oh, allez, pour une année sois originale ! Moi, je vais porter ma robe rose bonbon, je pense… Quoique, non, la tunique bleue ciel serait magnifique. Je mettrais des nu-pieds laissant admirer mon vernis sublime, et… Regarde moi ces boucles d'oreilles !

Elle stoppa net devant une boutique en bavant presque. De gigantesques anneaux bleu outremer étaient en vitrine, et je sus instinctivement qu'elle parlait de ceux-là, malgré les autres modèles présents.

-Tu viens, je veux les acheter !

Je jetais un coup d'œil au loup empaillé qui accueillait les visiteurs, et frissonnais.

-Sans façon. De toute façon, ça empeste l'encens, à l'intérieur… Achète-les et reviens, d'accord ? Moi, je vais aller dans cette papeterie, en face… J'ai besoin d'un nouveau bloc note.

Après ce petit arrangement, nous nous séparâmes et j'entrais dans la boutique colorée. J'aimais l'odeur des vieux livres, celle du papier et celle des reliures. Je laissais mes doigts errer le long des cahiers, avant de trouver un petit carnet en cuir, fermant par une bande de tissus qui s'enroulait autour d'un bouton de nacre. Le prix était raisonnable, aussi j'en profitais pour acheter un stylo plume décoré soigneusement d'étoiles.

Alors que j'attendais Angel devant la boutique, comme elle s'attardait –comme toujours–, je remarquais une fille, de la réserve, d'ailleurs, que j'avais croisée de temps en temps, qui me dévisageait. Quand elle remarqua que j'avais vu son manège, et eut un bref sourire et s'éclipsa dans un magasin.

-J'ai pu m'acheter des gants et des mitaines, au passage ! Et ce tutu était vraiment donné. Il est beau, tu ne trouve pas ?

Elle était à présent vêtue avec des collants noirs, sur lequel détonnait un tutu en tulle rose flashy, et ses ballerines blanches brillaient de propreté, comme toutes les chaussures neuves. Dans le sac qu'elle tenait étaient rangées en boule les affaires qu'elle portait ce matin, et le changement effectué ne me choqua guère. J'étais habituée, avec elle. Un jour, elle était venue avec les cheveux violets, et quand sa mère hurla, elle partit prendre une douche. Tout était parti. Elle aimait le changement, mais se savait si versatile qu'elle prenait soin d'utiliser des produits provisoires. Erika s'était donc elle même calmée sur les goûts étranges de sa fille, qui ne manqueraient pas de s'assagir avec le temps. Normalement.

-J'ai besoin de lire. Viens, on va à la bibliothèque !

Et elle m'entraîna sans que j'aie mon mot à dire. Pendant qu'elle sortait des tas de livres à l'odeur exquise, prenait des notes et les remettait en place, je griffonnais sur mon carnet. J'adorais dessiner, et j'avais une sorte de talent, pour ça. Elle jeta un coup d'œil sur le visage que je dessinais.

-C'est Leïla, pas vrai ? Je ne me souviens pas vraiment d'elle, mais c'est elle ?

Je hochais la tête tristement, enchaînant sur un autre dessin.

-Monica, si je ne me trompe pas ?

Nouvelle approbation. Je commençais mon dernier dessin. Ces trois là, je les dessinais souvent, mais c'était la première fois que ma sœur les voyait.

-Un homme… Menotté ? C'est… Simon ?

Je refermais brusquement le carnet.

-J'ai assez dessiné comme ça. Tu as fini de prendre tes notes, j'espère, parce que sinon, on devra courir pour rejoindre Erika à temps !

Nous dûmes tout de même prendre nos jambes à notre cou pour retrouver la place où elle nous avait déposées. Et la chance était avec nous : elle arriva une minute plus tard !

-Alors, les filles, bonne après… Angelica, tu as intérêt à m'expliquer pourquoi ta jupe est parsemée de trous et transparente, et sur le champ !

-Mais, maman, c'est à la mode !

-Et bien, suis plutôt la mode de Ciara. Elle est bien plus raisonnable !

Elles levèrent les yeux au ciel, et le reste de la route fut dans le silence le plus total. Je n'aimais pas parler en voiture. Il m'était arrivé d'avoir des crises pour moins que ça.

Plus tard, dans la soirée, juste après le repas, j'étouffais un long bâillement, et me levais pour aller dormir. Angel m'emboîta le pas, comme si elle avait peur que je m'enferme et ne la laisse pas entrer. Ce tic, elle l'avait depuis quatre ans, depuis mon arrivée ici, en fait.

-Demain, c'est la rentrée. M'informa-t-elle comme si elle craignait que je l'ignore. Tâche de dormir calmement.

Sur ces mots, je fermais les yeux et sombrais. Le papier anonyme m'obsédait toujours autant…


Une review pour donner votre avis sur le premier chapitre?

Et je sais que les réactions de Ciara sont disproportionnées face à un acte de gentillesse... MAis pour elle, ce garçon se moque ouvertement d'elle. Et puis, elle à honte de s'être fait vior en tenue d'Eve, admettons-le... =)