Je pleurai encore, et encore. Etait-il possible de souffrir à ce point? Malheureusement oui. Mon coeur semblait se faire broyer, enfermé dans un étau qui se serrait un peu plus à chaque

respiration. Comment en étais-je arrivée ainsi?

FLASH BACK

Je venais de rentrer au bercail, mon chez moi. La maison était un peu reculée de Forks et diffusait une douce lumière avenante, réconfortante. Je n'étais pas sensée rentrer aussi tôt

mais j'avais réussi à terminer ce photo shot plus rapidement que prévu et j'avais pris le premier avion pour Seattle. De là, j'avais fait le chemin jusque Forks avec mon antique chevrolet.

Beaucoup s'étonnait que malgré mes moyens, je continuais à rouler avec une voiture plus vieille que mon père, mais elle avait une histoire et je ne pouvait la Laisser dans le fond du

garage ou pire, à la casse. Et là, j'avais la vision réconfortante de mon doux foyer, où mon mari devait sûrement s'ennuyer de mon absence. Bon, ok, je revais un peu. Jasper ne

s'ennuyait jamais. Il devait lire probablement un bon vieux bouquin en sirotant du vin rouge. Je sais, on imaginait tout de suite un vieux quand je décris le comportement de mon chéri

mais c'est juste qu'il apprécie juste les activités calmes. Enfin, ça dépend de quelles activités on parle. Je ne pus m'empêcher de rougir. C'est vrai que sur le plan intime de notre relation, Il

était tout sauf calme. Il était même très actif.

Secouant la tête, je sortais de ma voiture, me dirigeant vers la porte. J'essayais de voir par la fenêtre tout en continuant à marcher dans l'allée. Ce que je vis alors me figea. Une femme,

nue, était en train de faire une fellation à mon mari sur le canapé. Il avait sa main dans ses cheveux et l'enjoignait à aller plus vite. Ce n'était pas possible, ce que je voyais n'étais pas

possible. Il vint violemment, le bouche entrouverte. Elle s'empressa d'avaler toute sa semence. Jasper se remettre en position assise et l'embrassa goulûment. De mes yeux s'échappaient

des larmes, traîtresses. Je tomba sur mes genoux, incapable de faire quoi que ce soit d'autres. Un bruit de casse retentit, étais-ce mon coeur qui se brisait? Je n'en savais rien, je ne

savais plus rien.

-Bella?

C'était Jasper. Je leva mes yeux vers lui mais mes yeux étaient tellement brouillés par les larmes que je ne pouvait voir l'expression qu'il avait. Quelle importance de toutes manières? Il

devait probablement avoir la tête du mec qui vient de se faire prendre par sa femme entrain de baiser avec sa secrétaire. Non, pas Jasper. Jasper n'était pas ainsi. Il y avait une

explication. Il y avait toujours une explication. Maria devait l'avoir forcé à coucher avec lui, c'était ça, ça ne pouvait être que ça.

Je sentis soudainement sa main se poser sur mon épaule. J'avais été tellement perdue dans mes pensées que je ne l'avais pas vue se rapprocher. Il me prit dans ses bras. J'y étais

tellement bien. Il me rassurait si facilement. Il était mon âme-soeur, ma moitié. Il parlait, sa voix rassurante m'apaisait sans même que je n'écoute ses paroles. J'essayais de me

concentrer sur ce qu'il me murmurait à l'oreille.

-Jasper ...

-Oui, ma Bella. Comment vas-tu? Je suis tellement désolé. Tu n'étais pas sensée voir ça ...

-Pourquoi es-ce que toi et Maria avez fait ça? Tu ne m'aimes plus?

-Bella, je, ...

-Pourquoi tu ne réponds pas? Je t'en pris, dis-moi que tu m'aimes toujours, dis-moi que c'était une erreur, dis-moi que tu ne recommencera plus!

-Bien-sûr que c'était une erreur. Darling, je ne recommencerais plus, je t'aime toi et personne d'autres, je ne désire que toi.

-Mais alors, pourquoi?

-J'étais en manque et elle ...

Paf! Sa joue venait de faire la rencontre fracassante de ma main. En manque! La notion de fidélité lui était-elle donc inconnue? J'avais aussi été en manque. Mais en manque de lui,

de son corps et de sa présence, pas en manque de sexe. Je me retira brusquement de ses bras et alors qu'il recommençait à se répandre en excuses, je me mis à courir droit devant moi,

dans la forêt qui entourait la maisonnée. Je l'entendis crier et me poursuivre mais ma peine me donner des ailes et une agilité à toutes épreuves. La lune était haute dans le ciel et brillait

tellement fort qu'on y voyait aussi bien qu'en plein jour.

FIN DU FLASHBACK

C'est ainsi que je me retrouvais allongée face à une large étendue d'eau reflétant la lune qui dardait ses rayons sur moi avec indifférence. J'avais du mal à respirer. Mon coeur

tambourrinait si fort contre ma cage thoracique qu'on aurait pu croire qu'il allait s'en échapper. Pensée très tentante. Avoir le coeur hors de la poitrine ne pouvait pas être plus douloureux

que de l'avoir palpitant en moi. Soudain, l'eau remua, faisant des vagues. Je regardais alors mon reflet dans l'eau sombre et quelle ne fut pas ma surprise quand je vis un autre visage

que le mien, me contemplant avec autant d'émerveillement et d'étonnement que j'en éprouvais moi-même. Je tendis ma main vers le visage de l'ange qui se trouvait face à moi et, au lieu

de rencontrer l'eau, je touchais une peau plus douce que la soie. Il prit alors ma main et je m'enfonça dans l'eau glacée.