Prologue
Bonjour ! Je mets ici tous les détails de présentation de ma fanfic (2 lignes me semblent un peu trop courtes xD) :
Bien mystérieuse, la demoiselle Lee Johnson. De nature très rebelle, elle va en étonner plus d'un avec sa détermination sans faille. Ceinture noire, elle semble ne rien craindre. Et pourtant... Lorsqu'elle revient une fois de plus au Japon, au lycée de Deimon, la jeune franco-américaine va découvrir que, quoiqu'en dise Hiruma, le passé rattrape toujours. Et son passé n'est malheureusement pas de ceux que tous auraient voulu avoir... Extrait du chapitre 4 : "Moi, Lee Johnson, âgée de quinze ans, franco-américaine, et folle de football américain, ne serais plus rien si un gros linebacker, un kickeur et un démon ne m'avaient pas retrouvée un soir de mai, gisant, en sang et à demi-consciente, sur les dalles dures et froides d'une place blanche. En fait... Couple principal : Hiru/Mamo Couple(s) secondaires(s): Sena/Suzu et peut-être d'autres...
Sans eux je serais morte."
Donc voici le prologue de ma première fic (il est légèrement long pour un prologue, d'ailleurs... xD). J'espère qu'elle vous plaira autant que j'aime l'écrire… Le personnage dans ce prologue reste inconnu pour l'instant (pour vous :p) et ne sera connu que dans le premier chapitre (avec description et tout et tout ^^). Vous aurez seulement le nom… :p
J'ai mis 13+ car j'ignore encore ce que va subir ma petite héroïne… juste pour être tranquille. ^^
Je précise que cette fic aura un tournant fantastique, mais je ne sais pas encore quand…
Bonne lecture ^^
Il pleuvait. Le ciel était gris, presque noir, et les nuages dansaient. Ils exécutaient une valse tournoyante et fascinante, animée par l'averse et portée par le vent. J'aimais la pluie. Je l'aimais car j'avais la sensation qu'elle me lavait, qu'elle effaçait ces marques et ces souvenirs présents en moi jusqu'à ma mort.
Je souris, levai mon visage pour l'offrir au ciel qui semblait pleurer mon sort. La pluie qui caressait ma figure avait un rythme désordonné et tombait sur le bitume en une musique calme et apaisante.
- Lee.
Je grimaçai. Ce n'était pas le moment. Je ne voulais pas recevoir une saleté de marque de plus. Je me retournai à contrecœur, et mes yeux ne rencontrèrent que le vide. Surprise, j'inspectai la pièce sous toutes ses coutures. Rien. Pas âme qui vive. Mais qui avait parlé, alors ?
Je soupirai sans retenue. Abandonnant mes recherches et n'essayant même pas de réfléchir qui avait bien pu être la personne à prononcer mon nom, je retournai sur le balcon de ma chambre. Je m'appuyai doucement contre le mur, prise d'une nausée, puis me glissai le long de celui-ci, pour enfin finir dans ce coin, la balustrade à ma droite et le mur à gauche, où j'étais tout le temps malgré l'interdiction que j'avais de m'y trouver.
En fait, je n'y restais seulement lorsque j'étais enfermée, ce qui signifiait souvent. Et dans ces moments-là, je me répétais toujours inlassablement les mêmes paroles : « Faites qu'il ne rentre pas, faites qu'il ne rentre pas… ».
Et pendant ces temps où j'étais repliée sur moi-même, la seule chose que j'aie eue envie de faire était de courir, courir le plus loin possible, le plus vite possible et de dépasser un chiffre de malheur sur environ trente-six pauvres mètres.
Il m'aurait fallu une seconde de moins, non, un dixième, pour sauver cette personne… eh bien non. On ne m'avait pas accordé la force nécessaire pour pouvoir battre ce chiffre à ce moment-là. Ce moment dont je me souviendrais toujours, ce moment qui fut le déclencheur de nombreuses marques et de mon amour incontesté pour la pluie, ce moment qui fut celui qui me fit aimer le football américain, ce moment qui fut une course sur quarante yards, ce moment où je perdis tout.
J'entendis un claquement de porte bruyant qui me sortit de mes pensées. Je tendis l'oreille, distinguai des pas irréguliers sur le carrelage, se rapprochant dangereusement de ma chambre. Je vis la porte s'ouvrir lentement, très lentement, et aperçus mon père. Je me calai contre mon coin de mur, entendant et sentant ses pas alourdis par la boisson se rapprocher de moi. Je fermai les yeux, me concentrai sur la pluie.
Je sentis une main puissante m'empoigner, me gifler. Je gardai les yeux fermés. Mon père ne dit rien, continua simplement de me gifler. Puis, lassé de mon absence de réaction, il me jeta sur le parquet froid de ma chambre. J'avais les joues en feu, les larmes aux yeux, mais les gardai toujours fermés. Je ne voulais pas voir ces yeux rougis par les pleurs et l'alcool, je ne voulais pas voir ces yeux rougis par la haine.
Je sentis un coup dans mes côtes, serrai la mâchoire. Surtout ne laisser aucun son sortir de la bouche. Aucun son. Un coup dans le dos. Je restai par terre, ne bougeai pas. Ma main fut écrasée par quelque chose. Le talon de mon père, sans doute. Il la broya de toutes ses forces, j'entendis un craquement puis la douleur vint à moi d'un seul coup, explosant à l'intérieur de mon membre droit. J'étouffai un cri puis m'autorisai à voir pour pouvoir foudroyer mon père du regard.
Alors je les vis. Ces yeux. Ces yeux rougis par l'alcool plus encore qu'à l'accoutumée, ces yeux rongés par la haine. Je le défiai de mes prunelles, ignorant la douleur. J'avais appris à mes heures perdues que l'on n'est jamais autant battu que lorsqu'on ne dit rien. Et là, il fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait.
Il sortit un morceau de métal de sa veste. Une forme était faite, je reconnus une rose. Mon père me la mit sous les yeux, je pus voir à quel point elle était bien réalisée. Le type qui avait fait ça devait être un professionnel. J'en fus ébahie quelques secondes.
Mon père reprit la rose de métal, sortit de ma chambre et m'enferma à double tour. « Quoi, c'est tout ? » ironisai-je pour moi-même avec un sourire amer. Alors, comme pour me répondre, la douleur sur ma main revint. Et une marque de plus… je laissai petit à petit les larmes me monter aux yeux, pensant que mon calvaire était terminé. J'avais tort.
J'entendis la serrure de ma porte cliqueter, ravalai mes larmes et fixai un point de ma chambre. J'étais étendue au sol, toujours au même endroit. Mon père me souleva pour me jeter contre le mur. Je restai une fraction de seconde collée contre celui-ci, puis vis le parquet se rapprocher à toute allure avant qu'il ne m'explose au visage. J'étais tombée par terre, de nouveau.
Alors, mon père m'ôta ma veste noire usée avec force, et sans prendre la peine de m'enlever mon débardeur déjà déchiré, il me plaqua quelque chose contre l'omoplate. Au bout d'une fraction de seconde, une douleur fulgurante me traversa, si forte que je ne pus réprimer un hurlement. Une odeur de chair brûlée me parvint et je devinai que c'était la mienne.
Mon père me tenait fermement, un sourire sadique sur les lèvres. Il appuyait fortement sur ce qu'il m'avait plaqué dans le dos, et je n'en ressentis que plus de souffrance. Je grimaçai fortement.
Je sentais ma peau griller, j'avais la sensation douloureuse que ce qu'on m'enfonçait dans le dos avait atteint mon omoplate gauche et commençait à la consumer aussi. J'avais mal. Très mal. J'avais l'impression que chaque seconde qui passait durait une éternité, mais je refusai de laisser couler mes larmes pour le plaisir sadique de mon père.
Il resta ainsi une bonne minute au moins, l'objet brûlant, métallique devrais-je dire vu comme il était ardent, entre ses mains. Je m'étais profondément mordue la lèvre, et tentai de me fixer sur l'autre douleur, presque plus agréable de ma main plutôt que de me focaliser sur cette souffrance brûlante qui commençait à me ronger l'os.
Puis, enfin, il retira le bout de métal qui se révéla être la rose, lentement, doucement, intentionnellement. Cela raviva encore plus ma douleur et je contins un cri de rage et de souffrance, ainsi qu'une flopée d'injures qui m'auraient valu encore quelques coups de plus. Et, finalement, il se retira, me laissant respirer ou plutôt m'étouffer de haine et de douleur au sol. Il sortit, ferma la porte à double tour. En gros : tu ne manges pas ce soir, ma petite Lee.
Je tentai de bouger, grimaçai de douleur. Je retirai mon débardeur blanc avec peine, observant d'abord le bandage sommairement fait, résultat des précédents coups, laissant, à présent que j'étais seule, mes larmes couler librement le long de mes joues. Je me tortillai douloureusement devant le miroir pour voir ce que tout cela avait donné. Une rose. Nette, précise et parfaite. Une rose ayant brûlé ma peau. Elle ne partirait pas. Oh non, celle-ci ne partirait certainement pas.
Je me dirigeai sur mon balcon, dans mon coin. Une fois mes genoux repliés contre ma poitrine, j'observai ma main avec dégoût. Elle était difforme, et qui plus est douloureuse et ensanglantée. Je laissai déborder mes larmes de plus belle, rentrai ma tête derrière mes bras, derrière mes jambes. Je laissai la pluie se mêler à mes larmes, je la laissai couler le long de mon dos et caresser ma rose brûlée qui ne partirait jamais, me faisant frémir de douleur chaque fois qu'une goutte d'eau tombait trop fort dessus.
Une autre marque. Une énième marque. Celle-ci ne s'effacerait pas.
Je ne sais plus comment je m'appelle. Je crois bien que mon nom est Lee. Je crois bien aussi, que j'ai quatorze ans et demi. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'un vide profond me ronge et me creuse jusqu'à me faire oublier qui je suis, mais qui ne me rappellera que trop bien que je hais mon père de tout mon être.
Ce jour-là, il pleuvait. Le ciel était gris, presque noir. Ce jour-là, les nuages exécutaient leur valse tournoyante et fascinante dans les cieux, rythmés par l'averse et portés par le vent…
