For the rest of my life.
C'était face à cette lumière aveuglante, et ce fort vent que Bonnie avait face à son destin. Et ce avec Damon. C'était dans un dernier élan de courage qu'elle lui avait pris la main. Le contact de sa peau lui réchauffa un peu le cœur comme si elle y trouvait un certain réconfort, comme si cela lui donnait du courage. Parce que, malgré la haine qu'ils puissent se porter, ils étaient tout de même là l'un pour l'autre, ensemble.
Il était vrai que Damon et elle avait eu énormément de bas dans leur relation, mais ils avaient toujours affronté les choses difficiles de Mystic Falls ensemble. Et dans un sens, cela la réconfortait de ne pas affronter cette nouvelle épreuve seule, mais encore avec lui.
- Tu penses que çà va faire mal ? Avait-elle demandé.
- Je ne sais p-
La lumière les envahit alors pleinement, et tant elle était aveuglante, elle ferma alors fortement les yeux, appréhendant déjà la douleur qu'elle allait ressentir. La main de Damon sembla glisser de la sienne, si bien qu'elle ne ressentit plus la chaleur de Damon auprès d'elle.
Alors, elle sut. Elle sut que c'était la dernière fois qu'elle entendit la voix de Damon. Comme c'était la dernière fois qu'elle était vivante. Cette fois-ci, elle était morte, pour de bon.
Or, un bruyant son la sortit de ce moment d'inconscience. Celui-ci était d'abord lointain, puis se rapprochait fortement d'elle. Et lorsqu'elle ne put le supporter, elle ouvrit les yeux brutalement.
Elle se releva légèrement, tout en attendant encore ce son constant qui l'avait sorti de son sommeil, et elle aperçut alors qu'elle se trouvait dans cet endroit familier : sa propre chambre.
Que faisait-elle ici ? N'était-elle pas censée être morte ? Et si ce n'était pas le cas, où était Damon ?
Bonnie se leva alors rapidement de son lit, dégageant les couvertures avec brutalité. Elle se précipita sur son bureau à la recherche de son téléphone, et quand elle le trouva, elle s'empressa de regarder la date du jour. Et ce qu'elle vit ne fut rien d'autre, qu'un an après sa soit-disant mort.
Il n'en fallut pas plus pour qu'elle s'empresse de s'habiller, attrapant au passage son sac où elle y fourra son téléphone, et sortit de chez elle. Elle se dirigea ensuite vers sa voiture, et démarra en trombe.
La panique s'empara d'elle, parce que Bonnie ne savait en aucun cas pourquoi elle était toujours en vie – malgré qu'elle était soulagée de ce fait – ni pourquoi elle était toujours à Mystic Falls, dans un temps avancée du sien. Elle ne savait pas non plus, si ses amis faisaient partie intégrante de ce futur, ni si Damon était en vie. « Pourvu que ce soit le cas » chuchota t-elle pour elle-même.
La jeune métisse se retrouva alors devant le manoir des Salvatore avec une certaine boule au ventre qui grandissait à chaque pas qu'elle faisait en direction de la porte. Elle ne savait pas pourquoi elle était venue directement ici, mais c'était la seule idée qui lui était venue à l'esprit. Elle pourrait dans ce cas-là, s'assurait que Damon était en vie, et voir si Elena faisait partie de ce monde. Ainsi, elle pourrait logiquement penser que Caroline, Jeremy et les autres étaient aussi ici.
Elle ne prit même pas la peine de frapper à la porte, qu'elle entra sans plus attendre. Elle pénétra dans le hall, qui donnait vu directement sur le salon qu'elle ne connaissait que trop, où elle y aperçut Elena et Stefan en train de discuter. Or, ces derniers s'arrêtèrent net, quand ils virent l'expression du visage de Bonnie, qui semblait à la fois soulagé, et stupéfait.
Elena se leva directement vers son amie, et déposa alors sa main sur le bras de la jeune métisse, comme en signe de réconfort. Elle arborait une expression inquiète face au silence de Bonnie, encore choquée de voir, qu'elle était apparemment, bien en vie.
- Bonnie, est-ce que tout va bien ? Dit Elena d'une voix inquiète.
- J-Je-, bégaya Bonnie. Où est Damon ?
- Damon ? Interrogat-elle en regardant Stefan étrangement. Pourquoi tu veux savoir où est Damon ? Il t'a fais quelque chose de mal ?
- N-Non, je pensais qu'il était avec toi.
- Non, j'étais avec Stefan toute la matinée. J'ai vu Damon sortir et il semblait énervée alors je ne l'ai pas contrarié plus.
Bonnie n'y comprenait fichtrement rien. Elena était censée soutenir Damon, comme à ses habitudes, lorsque celui-ci n'était pas bien. Elle prenait ce rôle très à cœur, alors pourquoi ce revirement de situation ? Et pourquoi avait-elle passé sa matinée avec Stefan, alors que ces deux derniers ne s'entendaient plus tant que çà ?
- Avec Stefan ? Dit-elle, perdue. Mais-
Cependant, elle n'eut le temps de rien dire de plus, que la sonnerie de son téléphone retentit. Elle fouilla activement dans son sac, et lorsqu'elle vit alors le prénom de Damon sur son écran, elle s'excusa empressement auprès des ses deux amis, pour sortir du manoir et décrocher au plus vite.
- Je vois que tu es toujours en vie aussi, entendit-elle.
L'entente de la voix de Damon sonna comme une mélodie qui procure un genre de bien-être. En effet, elle fut soudainement soulagée et libérer d'un certain poids qui s'était logé au creux de son ventre. Elle se dirigea alors de nouveau à sa voiture, s'asseyant sur le siège conducteur, sans pour autant démarrer.
- Je vois que tu n'as toujours pas appris les bonnes manières, ne put-elle s'empêcher de dire.
- Ha-ha, feint Damon de rire. Où es-tu ? Il faut qu'on parle.
- Devant le manoir.
- Oh, tu était inquiète pour moi. Cela me touche, se moqua t-il.
- On se retrouve où ? Changea t-elle de sujet.
- Retrouve moi au square au bord du lac.
Et sans plus attendre, Damon raccrocha, la laissant déjà irritée de son comportement enfantin. Mais elle ne put s'empêcher de sourire bêtement : malgré qu'elle détestait tout chez lui, elle ne pouvait s'empêcher d'être contente qu'il soit en vie. Et ce, aussi bizarre que ce soit.
En arrivant à l'endroit que Damon lui avait annoncé quelques minutes auparavant, Bonnie aperçut immédiatement Damon, assis sur un banc, dans une posture décontractée, comme à son habitude, le bras gauche appuyé sur le bois du banc.
Bonnie arriva alors immédiatement à sa hauteur, et lorsque leurs regards se croisèrent, elle ressentit de nouveau ce soulagement, ce sentiment de chez-soi qu'elle n'éprouvait jamais envers lui. Mais là, les circonstances étaient différentes.
Celle-ci s'assit alors sur le banc à ses côtés, prenant toujours ses distances de sécurité habituelles avec lui.
- Je suis, hum, soulagée que nous soyons en vie, tous les deux, commença Bonnie, en regardant l'horizon.
- Je le suis aussi, répondit Damon, sérieux.
- Et je ne comprends pas dans quel monde nous sommes. C'est comme si le temps avait avancé, mais que nous, non.
- Ce que je sais, c'est que les gens que nous avons quitté, ne sont plus les mêmes ici.
- Que veux-tu dire par là ? Les vampires n'existent plus ?
- Non, nous sommes toujours des vampires, sauf Elena. Tout ce qui s'est passé après la transformation d'Elena dans notre monde, ne s'est pas passé ici.
Le tristesse et la colère se lisait sur son visage, et Bonnie comprit alors le sens de toutes ses paroles, et des sentiments qu'il pouvait dégager : Elena et lui n'avait jamais existé.
- Elle est avec Stefan, dit-il en serrant les poings.
- Ce n'est qu'un monde alternatif, ce n'est pas la réalité, tenta t-elle de le rassurer.
- Et je suis censée subir çà jusqu'à quand, hein, Bonnie ? S'écria t-il en se levant. Jusqu'à ce qu'on retourne chez nous ? Oh mais j'oubliais, c'est impossible parce qu'on est mort !
- Ce n'est pas la réalité Damon, cria t-elle en se levant à son tour pour lui faire face. La vraie Elena est en train de surmonter sa peine, avec tous nos amis ! Alors, il faut que tu fasses avec, et j'essaierais de trouver une solution !
- Et comment ?!
- Parce que si Elena n'est pas devenue un vampire, je ne suis pas morte pour Jeremy. Je suis toujours une sorcière.
Damon perdit alors toute l'adrénaline qu'il venait d'acquérir en quelques secondes, et sembla retrouver son calme face à l'assurance et la logique de Bonnie. Cette dernière se calma à son tour, mais sa respiration était toujours haletante.
- Fais nous sortir de ce bordel Bonnie, ou je te jure que des têtes vont tombés.
Et il partit en direction de sa voiture, tout en prenant soin, au passage de bousculer Bonnie avec son épaule.
