Note de l'auteuse : Ahoy hoy amis lecteurs (potentiels) ! Bon ok j'ai déjà une fic en route, et j'ai pas mal de retard à cause de plusieurs trucs, mais j'ai quand même tenu à en commencer une autre, qui m'est venue dans un rêve... Merlin vient dans mes songes, ça vous la coupe, hein ? Bref, trève de vannes pourries, j'espère que cela vous plaira ! Une dizaine de chapitres sont prévues, les 3 suivants étant déjà écrits, j'révise juste quelques points.
Enjoy guys !
Annonce solennelle : bien que l'on pourrait en douter, ça n'est pas moi qui ai créé les persos apparaissant dans l'histoire, sauf un gros boulet qui apparaîtra par la suite (en tant que guest non rémunéré).
Lily regardait le ciel teinté de rose. La nuit n'allait pas tarder à tomber. De fines larmes coulaient sur ses joues, larmes qui rendaient ses yeux d'un vert plus prononcé. Pour la deuxième année consécutive, elle n'avait pas reçu la traditionnelle carte de Severus pour son anniversaire. Ni le cadeau qui l'accompagnait. On dit souvent qu'on oublie les amis avec le temps, mais dans le cas de Lily, c'était l'inverse. Plus le temps passait, plus son absence la faisait souffrir. Bien sûr, fierté oblige, jamais elle n'oserait avouer à Severus qu'il lui manquait, qu'elle aimerait à nouveau pouvoir lui parler de longues heures ou simplement l'entendre parler. Pourtant, elle s'en voulait énormément. Il s'était justifié, excusé plus d'une fois mais Lily avait refusé de le croire, par orgueil, sans savoir pourquoi. C'était le genre de chose que l'on a conscience de faire, mais que l'on fait sans aucune raison, sanas réfléchir. Et accessoirement, que l'on regrette par la suite.
Bien sûr, elle avait d'autres amis, en particulier Alice, et elle riait beaucoup avec, elle l'aimait beaucoup, mais ça n'était pas pareil. C'était comme si personne ne pouvait ou ne voulait comprendre sa tristesse. Elle avait perdu son ami, cet ami-là si spécial, l'ami que vous souhaiteriez avoir à vos côtés toute votre vie, qui vous est indispensable. Comme un frère ou une sœur en quelque sorte. Sans en être amoureuse, elle l'aimait assez pour que son absence la fasse souffrir et depuis ce triste jour de leur 5ème année, elle éprouvait d'immenses regrets.
- Lily…
Lily ne bougea pas un sourcil, profitant des dernières secondes de calme avant qu'elle ne doive expliquer pourquoi le lendemain de son anniversaire, elle pleurait. D'accord, c'était très gentil et tout qu'Alice s'inquiète pour elle, mais elle ne comprenait pas que parfois, parler ne soulage pas forcément les peines mais au contraire les ravive. Heureusement, ayant déjà assisté à cette scène l'an passé, la rouge et or se contenta de prendre son amie dans ses bras et la laissa pleurer sans retenue sur son épaule. Après de longues minutes, Lily se décida à bouger.
- Merci Lice… Je suis désolée, mais j'arrive pas à me retenir.
- T'as pas à être désolée ma belle, au contraire il faut que tu pleures pour évacuer toute ta peine, répondit Alice avec un sourire qui se voulait compatissant.
- Alors attends-toi à ce que je remplisse le lac ! répliqua Lily, souriant à l'écoute de sa vaine tentative de faire de l'humour.
- Hum je veux pas te vexer, mais… James en sort des meilleures ! En parlant de lui, il voulait te voir, apparemment ce soir vous faites votre ronde ensemble.
- Génial, demain je te parie que je suis en mesure de te lister tous les défauts de l'équipe de Quidditch des Serpentard…
Bien que les relations entre James et Lily se soient nettement améliorées depuis cette fameuse journée il y a deux ans, Lily trouvait que le garçon était vachement ennuyeux, en sa présence il ne parlait que de Quidditch, de la formation d'Auror ou de sujets aussi répétitifs… Cependant, et Lily lui accordait volontiers, James avait mûri, il ne se comportait plus en gamin impulsif. Maintenant, il se comportait en ado impulsif et ennuyeux à la fois… Ce qui revenait à la même chose, excepté qu'il ne lui demandait plus de sortir avec lui à tout bout de champ, il se contentait seulement d'allusions pathétiques. En fait, s'ils se parlaient de manière civilisée, c'était surtout grâce à Remus, que Lily appréciait énormément et dont elle connaissait le…secret.
- Je descends, juste le temps de mettre ma cape, il fait froid dans ces fichus couloirs… Dois-je « omettre » de vérifier la salle désaffectée ce soir, ou Thomas et toi allez rester sages ce soir ?...
Alice ne répondit rien, se contentant de pousser Lily sur son lit et de s'affaler sur le sien.
- Tout ce que je te demande, c'est de ne pas en parler à James, le connaissant Frank va être mis au courant et je ne tiens pas à ce qu'il sache que je ressors avec quelqu'un…
- Comme tu veux, mais en retour, je veux une bièraubeurre sur ma table de chevet quand je rentrerai.
- Bien sûr, milady ! Franchement, je me demande comment ce type a fait pour devenir préfet-en-chef, marmonna Alice, vaguement jalouse…
Lily s'abstint de répondre mais lui sourit puis descendit dans la salle commune, presque vide à l'exception de ses autres camarades de chambre et de deux des maraudeurs. James l'attendait debout devant la cheminée, et fixait le feu d'un air absent.
- Un tableau touchant, un jeune homme fixant le feu l'air perdu, attendant que son âme sœur apparaisse parmi les flammes… Tu es prêt ? lui demanda Lily, peu enchantée à l'idée de passer une heure et demie à marcher à ses côtés
- Ouep, on y va ! Tu deviens poétique en vieillissant toi…
Les deux Gryffondor sortirent, James non sans avoir salué ses deux amis et ils commencèrent leur ronde. Les couloirs étaient sombres et déserts, et les ombres des armures apportaient quelque chose d'angoissant. Finalement, Lily n'était pas mécontente de ne pas être seule ce soir… Pendant une bonne demi-heure, aucun des deux ne parla, se contentant de marcher côte à côte, baguette à la main pour éclairer leur chemin. Cependant, ça n'était pas le genre de silence gênant qui peut mettre mal à l'aise, non, chacun était plongé dans ses propres pensées. James se décida tout de même à briser cette absence de paroles en posant une question qui le taraudait.
- Tu as pleuré, n'est-ce pas ? Tes yeux sont plus verts que d'habitude. Et ils sont rouges…
Lily resta sans voix cinq bonnes secondes. Elle n'en revenait pas de la familiarité avec laquelle il s'adressait à elle, depuis quand étaient-ils intimes à ce point ? De plus, même si les tensions entre eux (quoique la tension venait d'elle) avaient disparu, ils n'était pas amis pour autant…
- A la limite, je préférais quand tu ne parlais pas... Non, je n'ai pas pleuré. Et quand bien même, je ne veux pas être désagréable, James, mais ça ne te regarderait pas.
- Je trouve juste bizarre qu'une fille qui a eu un super anniversaire pleure le lendemain. Ce qui m'amène à la question suivante, quelque chose ne va pas ? On est seuls, tu peux parler personne ne t'entendra…
- Si, toi. Ecoute, t'es bien gentil, mais t'es bien la dernière personne avec qui je parlerais de ce problème en particulier… lança sèchement la jeune fille.
James se tut un instant, un peu vexé des paroles de Lily. Il n'avait pas la réputation d'être une balance, alors pourquoi réagir de la sorte ? A cause de leurs antécédents ? Peut-être ne le prenait-elle pas au sérieux, il est vrai que James Potter, bien qu'intelligent, n'avait pas la réputation d'être très…attentif. Ou alors, la seule chose dont Lily ne parlerait jamais devant lui…
- Rogue ? risqua-t-il, prenant soin de bien la regarder dans les yeux.
- On y est… Vas-tu me dire que j'ai perdu presque 10 ans de ma vie à être son amie, ou que tu vas lui faire bouffer les mandragores par la racine pour avoir oser m'approcher de trop près ou m'avoir fait pleurer ? s'énerva Lily, faisant notamment référence à des évènements passés. Et baisse les yeux, ça m'énerve.
- Du calme, je comptais ne rien dire, juste te laisser vider ton sac si tu voulais, mais apparemment je ne suis pas digne de ton attention. Oublie ça, garde tout pour toi et retombons dans ce silence qui n'avait pas l'air de te déranger. Je crois que je vois de la lumière, là-bas, conclut James.
Puis, il se dirigea rapidement vers ladite lumière pour s'éloigner le plus possible de Lily et arrivé au coin du couloir, il aperçut deux élèves de Serdaigle de cinquième année, un de leur préfet qui conduisait une fille visiblement malade à l'infirmerie. James faillit leur demander pourquoi ils passaient par le 6ème étage mais, se rappelant que leur salle commune se trouvait elle aussi dans une tour, il sourit à la fille d'un air compatissant et indiqua au garçon le passage secret derrière le tableau de Circée, qui conduisait rapidement au premier étage. Pendant ce temps, Lily n'avait pas bougé d'un pouce, un peu froissée par les remarques de James. Froissée et étonnée. Les larmes remontaient lentement au coin de ses yeux et elle se retourna vivement pour les essuyer avant que James ne revienne à ses côtés, mais le garçon ne bougea pas, se contentant de l'attendre appuyé contre un mur, le regard assez dur. La jeune fille prit une inspiration et se décida à aller le rejoindre, prenant soin de ne pas croiser son regard. Ils recommencèrent leur ronde, en silence. Lily regardait le sol et James jouait à faire tourner sa baguette entre ses doigts, le faisceau lumineux se reflétant sur les murs. Une minute passa, puis deux, cinq, ainsi de suite jusqu'à ce que Lily, fatiguée de cette ambiance, se décide à rompre la glace.
- C'était bien à cause de Severus que j'ai pleuré, et oui j'ai bien pleuré, ça te va ?
Surpris, James fit tomber sa baguette, ce qui fit sourire Lily.
- Pourquoi ? Il a fait quelque chose…commença le garçon.
- Non, ça peut paraître bête mais…
Lily prit une profonde inspiration puis décida de se confier à James, d'une part pour se faire « pardonner » de l'avoir rabaisser quelques minutes auparavant et d'autre part parce qu'elle en éprouvait le besoin.
- En fait, chaque année depuis mes 7 ans, Severus m'envoyait une carte et un petit cadeau pour mon anniversaire. Et même quand ça allait mal entre nous, qu'on était en froid ou quoi, il ne m'oubliait jamais. Et hier, pour la deuxième fois, je n'ai rien reçu. Ca n'est pas tant la carte que je regrette, mais je suis sûre que tout est vraiment terminé entre nous…
Voyant le regard effarouché de James, Lily sourit légèrement et prit soin d'éclaircir son récit.
- Notre amitié, James. Te fais pas de films… Il était un peu comme un frère pour moi, mais il a changé. Trop. Et moi aussi… Je sais qu'aujourd'hui, on est trop différents pour être amis, mais tout ça me manque. D'accord, j'ai toujours Alice et les autres, mais même les blagues de cette bouffonne ne le ramèneront pas ! conclut-elle, sur une touche vaine d'humour.
James l'avait écouté sans l'interrompre. C'était bien la première fois que Lily se confiait à lui de la sorte, et il en était heureux. L'incident avec Remus, ce fameux soir de pleine lune où il sauva en quelque sorte la vie de Rogue lui revint subitement en mémoire, mais il préféra garder ça pour lui. Lentement, il avança sa main dans l'intention de la poser sur l'épaule de Lily, mais il se retint et fit balancer ses bras d'avant en arrière.
- En omettant le fait qu'il s'agisse de Rogue – tu noteras par ailleurs que par respect pour toi, je l'appelle par son nom -, j'arrive à te comprendre. A cause d'une mauvaise blague qui a failli mal tourner, j'ai failli perdre Sirius une fois, et pendant une semaine, j'ai ressenti ce que tu ressens avec Rogue… Désolé, l'appeler par son prénom serait trop me demander…
Lily sourit vaguement et leva les yeux vers lui. Son air indiquait qu'il était on ne peut plus sérieux, et pour la première fois, ils étaient sur la même longueur d'onde. James était heureux, cela faisait des années qu'il avait espéré qu'à défaut d'être sa petite amie, Lily soit au moins son amie et même s'ils ne l'étaient pas encore tout à fait, le jeune homme était persuadé qu'ils en prenaient le chemin.
- Merci, James. Le prends pas mal, je tiens pas à te rabaisser ou quoi, mais je ne m'attendais vraiment pas à autant de compréhension de ta part…
- Du calme Evans, je suis pas prêt à recevoir autant de cognards d'un coup ! s'exclama James en rigolant. Au fait, pas pour changer de sujet, mais Frank m'a demandé un truc et vu que tu es là...
- Vas-y je t'écoute, répondit Lily prudemment, se doutant de quoi il s'agissait.
- Alice sort avec Thomas Finn, n'est-ce pas ? Ca restera entre nous, t'en fais pas !
- Oui… Mais…hésita Lily. Je devrais pas t'en parler, mais je vais le faire. Elle n'en est pas du tout amoureuse, elle est juste un peu déphasée. A cause de la mort de ses parents… Elle a quitté Frank sur un coup de tête et est sortie avec Thomas sur un coup de tête également.
C'est à ce moment même qu'une chose sauta aux yeux de Lily une boule s'installa dans son ventre. Elle-même arrivait à pleurer de la fin de son amitié avec Severus, mais elle n'avait vu Alice pleurer qu'une seule fois, à l'annonce de la mort de ses parents. Depuis ce jour, et cela faisait presque 3 mois, plus rien. La jeune fille se promit de remédier à ça dès le lendemain matin. Elle aurait une grande conversation avec son amie, c'est décidé.
- Désolé pour elle…marmonna James, un peu maladroit.
- J'ai essayé de la raisonner et tout, mais elle m'écoute pas. Je sais qu'elle a fait une belle connerie en quittant Frank, et elle le sait aussi au fond d'elle, mais s'il ne se décide pas à aller lui parler, tout restera comme ça.
- Hum tu connais Frank, trop timide. C'est Alice qui a fait le premier pas la première fois, et il continue d'espérer qu'elle le refera. D'ailleurs, il n'a pas tort, la fille peut également faire le premier pas, lui dit-il d'une voix pleine de sous-entendus…
- James, James, James… Il faut tout d'abord que la fille en éprouve l'envie. Pour en revenir à Alice et Frank, j'irai parler à Frank. De ton côté, j'aimerais que tu lui dises d'arrêter d'éviter Alice, ça n'est pas comme ça qu'il va la récupérer !
Puis, pour passer le temps tout en surveillant les couloirs, ils échafaudèrent divers plans pour réunir leurs amis, comme simuler un accident de balai pour Frank ou mettre Alice dans une situation très dangereuse qui nécessiterait l'intervention de son prince charmant. Alors que James, parlant toujours d'un moyen pour les réunir, mentionnait la Forêt Interdite, les centaures et une licorne (plan complètement à côté de la plaque, pensa Lily), des voix d'adultes les firent se taire. Les deux préfets reconnurent les voix de McGonagall, Dumbledore, Slughorn et Flitwick et James reconnut entre mille la voix qui sanglotait, et sut que quelque chose de grave venait de survenir.
- Je suis infiniment désolé, Augusta, et vous présente mes sincères condoléances…
La voix de Flitwick résonnait aux oreilles de James, qui comprit instinctivement que Mr Londubat venait de mourir. Et à en juger par les cris alarmant et les pleurs de sa femme, ça ne devait pas être un accident…
- Ah, bonsoir Mr Potter et Mlle Evans, je vous prie de bien vouloir nous conduire dans votre salle commune, leur demanda Dumbledore, poli et courtois malgré la gravité de la situation.
- Potter, vous irez réveiller Londubat, nous devons lui parler à propos de son père… J'ai le regret de vous annoncer qu'il est…
Une plainte d'Augusta étouffa la fin de la phrase du professeur McGonagall et chacun garda le silence jusqu'à ce que Frank soit réveillé par James, qu'il descende, voit sa mère en sanglots et qu'il comprenne qu'il ne reverrait plus jamais son père. Assassiné par des Mangemorts, et sa mère s'en était sorti de justesse grâce à l'intervention in extremis des professeurs Slughorn et Flitwick, prévenus par Patronus alors qu'ils se trouvaient à Pré-au-Lard. Frank ne pleura pas tout de suite, et ne serra pas sa mère dans ses bras non plus. Il lui fallut plusieurs minutes avant de comprendre l'ampleur de la situation. Lily se sentait extrêmement mal à l'aise, elle n'avait rien à faire ici, contrairement à James (les Potter et les Londubat étant amis). En regardant Frank, debout face à sa mère au milieu de la salle commune des Gryffondor, Lily eut un immense élan d'empathie pour lui. Il ne pleurait toujours pas, mais son visage exprimait une tristesse infinie, aussi grande que celle de sa mère. Personne ne le sut jamais, mais c'est à cet instant précis que Frank Londubat eut la ferme intention de devenir Auror et de venger son père. Et c'est à ce moment précis qu'il s'effondra sur sa mère, comme un enfant.
Je vous l'accorde, fin un peu sombre, mais nécessaire pour la suite à mon sens... Non ?