Coucou. J'avais envie depuis quelques temps d'inventer à Ziva un retour. Comme j'ai différentes idées sur cela, ce qui va suivre va être une série d'OS (qui n'auront pas de suite bien entendu, et pas de liens entre eux). Pour le premier, ce que vous allez lire, je préfère ne rien vous dire. Vous découvrirez par vous-mêmes. :p
Ah, et désolée, j'ai pas relu. Pouvais pas. (oui, oui, un auteur peut se faire ressentir des feels en écrivant, oui)
Bonne lecture !
Trois jours que la télévision diffusait en boucle l'info. Images de drame, explications, témoignages des témoins, recherche des responsables, nombre de morts croissant, images du drame, explications, témoins, investigateurs qui avancent lentement …
Et depuis trois jours, cette foutue télé diffusait sans cesse la même chose sans que l'on puisse l'éteindre : Gibbs voulant être au courant des avancées.
Je n'en pouvais plus de ce climat morbide.
Car, en plus de ça, il fallait que ça tombe sur une période creuse.
Assis au bureau, à rédiger nos rapports sur les enquêtes passées, plongés dans des souvenirs plus ou moins sanglants, il fallait qu'il y ait en plus ce réjouissant fond sonore.
Ca avait au moins l'air d'inspirer McGee dans ses rédactions de comptes-rendus glauques.
Moi, ça me donnait envie de vomir et/ou de déprimer. Abby aussi, puisqu'elle ne mettait plus les pieds ici qu'en cas de force majeure. Et la pénurie de Caf Pow ne faisait même pas partie de sa liste actuelle de cas de force majeure. C'est dire.
Gibbs écoutait chaque flash info d'une oreille discrète mais attentive.
Et Bishop, tout comme nous, avait cessé d'y prêter réellement attention. Et, tout comme Abby, elle était allée s'exiler ailleurs. Probablement sur une table près des distributeurs de gâteaux.
J'avais conscience d'être dur d'avoir de telles pensées, vis-à-vis de cet attentat. Comme si je me foutais royalement de cette explosion ayant causé quelques centaines de victimes. En réalité, bien entendu, je ne m'en foutais pas.
Mais … elle avait eue lieu en Israël. Ravageant une aile des bâtiments du Mossad.
Et disons que j'avais vis-à-vis de cette organisation quelques reproches, mépris, … et que j'avais donc, la surprise passée, préféré passer outre.
Non, je ne m'en fichais pas. Mais je préférais me comporter comme tout citoyen alpha n'ayant jamais eu affaire au Mossad, éprouver de l'empathie, puis passer à autre chose. Préférant considérer tous ces souvenirs de l'agence comme du passé, notre passé, et ne pas m'en soucier outre mesure.
Je n'avais vraiment pas envie de côtoyer à nouveau les gens que j'y avais rencontrés, de gré ou de force. Alors tant bien que mal, je ferme mes écoutilles et pense profondément à autre chose lorsque se faisaient entendre les noms des victimes, des témoins, où de toute personne pouvant faire partie de cette organisation ayant tellement malmenée la vie d'une femme.
Et j'espérais seulement que cette femme en question n'est pas trop touchée par cet évènement. Et passait outre, elle aussi. Même si je me doutais, au fond de moi, qu'elle ne tenterait aucune revanche cette fois-ci.
Ce qui, je l'avoue, me rassurait et m'aidait à ne plus me soucier de cette explosion et de ses conséquences.
J'osais donc sortir quelques blagues, enquiquiner mon voisin, me prélasser sur ma chaise, ou bailler ostensiblement, quand bien même le présentateur de CBS prenait une allure grave de circonstance en citant le nombre de disparus ou l'avancée des recherches.
J'en avais assez de ce climat.
- Patron ?
Le concerné leva la tête et haussa un sourcil en ma direction.
- Tu ne voudrais pas couper le son de l'écran ? Ils ont dû nous passer ce documentaire sur le Mossad au moins une demi-douzaine de fois.
Notre cher patron soupira. Il avait une tête fatiguée. Du moins, plus que d'habitude. La semaine précédente avait été éprouvante : la disparition d'un enfant avec à la clé la mort de son père. On avait déjà vécu des situations semblables, mais c'était plus ou moins facile à supporter avec le poids des années.
Je ne comprenais pas pourquoi, en plus, il s'infligeait les comptes-rendus de l'attentat au Mossad.
- Tu peux l'éteindre.
J'affichais une mine étonnée. L'éteindre ? Alors qu'elle était allumée depuis trois jours, et qu'il avait passé une bonne majorité de son temps devant ?
- Tu es sûr ?
Il ôta ses lunettes et fourra ses papiers dans un de ses tiroirs d'un mouvement vif.
- Oui, tu as raison. Ca suffit.
J'avais pensé le temps d'une seconde qu'il parlait du documentaire, lorsqu'il avait dit « ça suffit ». En fait, la conclusion de sa phrase ne concernait visiblement pas que la télévision, puisqu'il se leva immédiatement et nous fit signe de le suivre.
- Tim, Tony, suivez-moi.
Lorsque nous fumes arrivés à la morgue, l'endroit où notre grand manitou voulait visiblement nous conduire, nous nous retrouvions avec Ducky et Palmer.
L'un essuyait consciencieusement ses lunettes, assis sur un tabouret les yeux dans le vide, et l'autre rangeait de-ci de-là quelques papiers. Eux aussi étaient visiblement dans une période creuse.
Durant notre descente rapide, je m'étais imaginé les différents scénarios résultant de cette soudaine activité. La seule explication qui me tournait en boucle dans la tête était « Mossad ». J'espérais me tromper. Je n'avais vraiment pas envie d'y retourner.
Je leur faisais entièrement confiance pour se venger eux-mêmes : ils en étaient capables et l'avaient maintes fois démontré par le passé. De plus, mettre les pieds là-bas signifiaient aussi se trouver dans le même pays qu'une certaine personne.
Effectivement, la seule chose qui aurait pu me donner l'envie d'aller en Israël aurait été l'éventuelle possibilité de la revoir. Ziva. Mais je savais qu'une telle chose ne se réaliserait pas si elle ne le voulait pas. Si le moment n'était pas encore le bon. Je savais aussi qu'elle me contacterait lorsque ce moment arriverait.
J'imaginais la possibilité qu'elle soit allée au Mossad, peut-être proposer son aide après l'attentat. Si tel était le cas, de une : ils seraient bien aidés, et de deux : s'ils avaient besoin d'aide, ils savaient où nous trouver.
C'est sur cette conclusion que je pénétrais dans la pièce de Ducky, toujours perdu dans mes pensées, mais espérant que Gibbs n'ait pas envie d'aller mettre son nez au Mossad « pour aider ».
- Duck', interpella notre grand manitou.
Le concerné leva la tête vers nous, papillonnant des paupières, et repositionna ses lunettes sur son nez. Il se leva sans un mot, posant sa main sur une des tables grises pour s'aider.
- C'est fait, Jethro.
Il opina légèrement du chef, et Gibbs comprit visiblement quelque chose par ce biais. Il commença à parler en fixant Ducky, mais en s'adressant à nous tous.
- Ce que disent les journalistes sur l'attentat au Mossad n'est pas la vérité. La bombe n'a pas été placée par un déséquilibré voulant se venger d'eux.
Je lui accordais toute mon attention, intrigué. Encore des ficelles tirées par les politiciens pour cacher une vérité dangereuse ?
- C'était par un Iranien. Continua-t-il.
Il nous laissa deux secondes, à McGee et moi-même, pour encaisser la nouvelle. Qui ne m'étonna qu'à moitié. Je comprenais mieux pourquoi cela restait secret pour le moment.
- Après la mort de Kazmi et d'Eli David, les tensions entre les deux pays se sont aggravées. La directrice du Mossad a pris le parti de suivre les traces de son prédécesseur, et a tenté des conciliations. Mais un groupe d'extrémistes iraniens a préparé une mission commando. Ils prévoyaient de faire sauter des bombes à différents endroits des Etats Unis, en passant pas des Israéliens qu'ils forceraient, ou non, à faire ce boulot-là.
Je serrais les poings et sentais McGee se tendre à ma gauche.
- Pour faire porter le chapeau aux israéliens. Complétais-je d'un ton lugubre.
Gibbs hocha la tête.
- Ils avaient un plan parfait. Quasiment aucunes failles. En faisant ainsi, et en infiltrant discrètement le Mossad, ils faisaient qu'aucun doute ne pouvait être possible. Tous les indices convergeant vers le Mossad, ils étaient presque sûrs de pouvoir faire éclater une guerre. Personne n'aurait été en mesure de rétablir la vérité.
- Comment es-tu au courant ?
Il me regarda sans répondre, me faisant comprendre d'un regard. Vance. Et certainement d'autres, qu'il n'avait pas le droit de nommer. Le tout relevant certainement d'un très, très haut niveau d'accréditation top-secret.
- Il y avait parmi les négociateurs israéliens plusieurs personnes de notre connaissance. Adam Eshel, Amir Mantel, Liat Tuvia, Malachi Ben-Gidon … énuméra-t-il.
- Ils s'en sont sortis ? Demanda McGee.
Cette question m'était plutôt sortie de la tête. Un peu penaud, je refocalisais donc mon attention sur Gibbs.
- Dans l'attentat ? Pas Malachi.
Malgré ma volonté de faire preuve d'intérêt, cette information ne me fit pourtant pas grand-chose.
- Il y avait aussi Ziva.
Je m'arrêtais momentanément de respirer tandis que mon cerveau se mettait à tourner à 200km/h. Comment ça ? Elle s'était battue contre les iraniens ? Etait allée aider ? Avait cherché des survivants ? Avait été une des proies des iraniens pour porter les bombes aux Etats Unis ? Un tel flot de question déferlait en moi qu'il m'était impossible d'ouvrir la bouche pour en choisir une et la poser.
Le sang venait de cogner à mes tempes avec un bruit si assourdissant que j'avais l'impression qu'il envahissait la pièce.
Gibbs ferma les yeux et une autre vague d'adrénaline m'envahit.
- Quoi … McGee ne put continuer sa phrase.
Il avala sa salive et, les yeux exorbités fixés sur Gibbs, il réessaya de parler.
- Elle était où ? demanda-t-il, résumant assez bien les questions que je me posais.
Ducky n'avait pas bougé, et Palmer continuait toujours de ranger ses trucs, planqué derrière ses tiroirs.
- Au Mossad, reprit Gibbs. Elle a aidé Elbaz, dans ses tentatives de conciliation. Elle n'est pas allée en Iran mais les a aidés en Israël, leur donnant des pistes en se fiant à ce que lui avaient dit son père et Kazmi … Ca a marché. Avec quelques uns des plus hauts dignitaires.
J'esquissais un sourire soulagé. Ziva avait été au Mossad pour aider à rétablir la paix. Elle ne s'était engagée nulle part. Elle les avait simplement conseillés. Elle n'était pas revenue parmi eux, ne les avaient pas finalement préférés à nous … elle avait juste aidé.
Les yeux se Gibbs s'accrochèrent aux miens tandis qu'il continuait de parler. Il me fixait sans cligner des paupières.
- Mais Elbaz a réussi à savoir ce que les iraniens manigançaient. Conscients d'être démasqués sous peu, les extrémistes ont réussi à avoir quelques noms, ils ont pu savoir qui avait négocié la paix avec l'Iran. Ils savaient où placer leur bombe pour avoir les principaux acteurs.
- S'il n'y a eu que Malachi, ils n'ont pas vraiment réussi leur coup … répliquais-je d'un ton volontairement badin.
- Tony.
Et mon cœur s'arrêta immédiatement de battre.
- Ziva était dans la zone où la bombe a explosé.
Le reste s'est passé dans un univers parallèle. Mon corps marchait, mes jambes avançaient, mais plus rien ne battait en moi. Le cerveau au ralenti, menaçant d'imploser sous le coup des révélations, je niais tout en bloc. Sans dire un mot.
Ducky s'était rassis sur sa chaise. Palmer avait arrêté de ranger. McGee s'était figé, et Gibbs avait pris 20 ans sous mes yeux, sans lâcher mon regard vide.
Les quelques explications complémentaires qu'il avait apporté tournaient en boucle dans ma tête.
Les autres, Tuvia et compagnie, étaient en mission secrète ailleurs. C'est pour ça qu'ils n'étaient pas morts. Orli Elbaz était gravement blessée, mais vivante, elle avait pu prouver la plupart de ce qu'elle soupçonnait sur le groupe extrémiste et leur volonté de faire éclater la guerre. Des types importants du gouvernement américain avaient par la suite creusé un peu et démantelé quasiment tout le réseau, mais cela devait rester secret pour que les derniers membres ne prennent pas la suite, et que le pays ne cède pas à la panique face à ces menaces peut-être toujours présentes.
Concernant Ziva, Vance avait été averti il y a deux jours. Mais méfiant, il avait demandé à ce que l'on rapatrie son corps aux locaux du NCIS. Ducky, Palmer et Abby avaient pu certifier qu'il s'agissait de celui de Ziva sans aucuns doutes possibles. Mais ils avaient immédiatement rapatrié le corps. Même Gibbs avait reçu l'interdiction de le voir, bien qu'au courant directement après Vance. Lors de ces explications, Ducky avait lui aussi fermé les yeux et posé sa main sur ses paupières, et j'avais pu discerner Jimmy trembler, caché par ses tiroirs.
Concernant Gibbs, il n'avait rien voulu nous dire, à Tim et moi, avant d'être certain.
On avait soupçonnée sa mort à de nombreuses reprises. On l'avait cru disparue à jamais une fois.
Et là, malgré toutes les options possibles et imaginables que nos cerveaux pouvaient inventer, malgré toutes les théories fumeuses possibles, la réalité était là. Frappante.
Moins pour nous que pour ceux qui l'avaient évaluée de leurs propres yeux. Mais notre confiance en ces personnes finissaient par enlever en nous tous les doutes, ou plutôt espoirs, possibles.
Un mot seul avait pu sortir de mes lèvres.
- Abby ?
- Elle est dans son labo, m'avait répondu Gibbs. Elle a du mal à encaisser. Je ne pouvais pas vous le cacher plus longtemps, elle n'aurait pas supporté.
J'imaginais notre laborantine préférée prostrée dans un coin de son labo, ses bras entourant ses jambes. Une poigne de fer étreignit mon palpitant.
Gibbs avait continué de nous raconter en bref le rôle de Bishop dans le démantèlement du groupe extrémiste et du décorticage de leur façon de faire. Cela expliquait pourquoi elle avait disparu.
J'avais tenu, ce jour-là et le suivant, à la seule force de mes nerfs.
J'avais fini par m'effondrer chez moi.
Je ne pouvais plus respirer. A peine manger. Jamais dormir.
Combien de fois ai-je rêvé, dans des demi-sommeils cauchemardesques, que j'achevais ces fils de chien jusque chez eux. Ou que je remontais le temps. Si Tim, Abby, Gibbs et les autres n'avaient pas été là, j'y serai certainement allé. Comme en Somalie.
Mais encore plus décidé. Sans aucune volonté de revenir. Aucune.
Sans cesse, les mêmes images, sans cesse les mêmes souvenirs, sa peau sous mes mains, ses lèvres sur la mienne, ses yeux devant les miens. J'entendais ses dernières paroles comme une litanie, mon cerveau ahuri les replaçait même dans de nouveaux contextes durant mes cauchemars.
Je me réveillais certain d'avoir assisté à ses derniers soupirs, sous les décombres, et de l'entendre me dire les dernières paroles qu'elle avait prononcées devant moi, sur ce tarmac, mais dans un tout autre univers.
Comment dormir, comment vivre, après ça ?
Je m'en voulais de ne pas avoir été là. De ne pas avoir été sous les décombres. De ne pas être mort à sa place.
Ce que je faisais n'avait plus aucun sens.
Nous avions tous été conviés à l'immense cérémonie funèbre en Israël. McGee ne m'avait pas lâché d'une semelle tandis que nous traversions la rangée de tombes fraîchement placées. J'avais lu tous les noms en essayant de les retenir, des centaines, en me disant sans cesse que, peut-être, ils avaient été à côté d'elle lors de l'explosion.
Des images toutes plus morbides les unes que les autres, des cadavres ensanglantés, tournaient dans mon esprit, mais jamais je n'arrivais à les rattacher à l'image de Ziva.
J'avais tenu durant toute la cérémonie.
Et m'étais à nouveau effondré chez moi, une dernière fois. Abattu par mon propre reflet dans la glace, je m'étais repris en main. Avec Gibbs et d'autres membres de diverses organisations américaines, nous avions arrêtés tous les responsables restants.
La conférence de presse qui avait découlé avait été suivie par des dizaines de millions de téléspectateurs. Sans qu'aucune guerre n'éclate. Je ne pouvais enlever son souvenir de ma mémoire. Je ne sais pas si je le pourrais un jour.
Elle était toujours présente, là, dans un coin de mon subconscient, comme les mois suivants sa décision de rester en Israël. Une petite partie de ce subconscient la considérait toujours comme vivante, et considérait certainement qu'il fallait qu'elle reste un souvenir impérissable dans ma mémoire.
J'essayais donc de vivre avec. De survivre. Pour elle.
Sa photo avait été longtemps affichée à la télévision. La plaque commémorative qui avait été installée au NCIS avait reçu des centaines de fleurs et de pèlerinages. C'est Tim, Gibbs, Abby, Ducky, Jimmy, Vance et moi-même qui avions décidé de l'inscription et du lieu. Un ultime geste en sa mémoire, en son souvenir impérissable.
« A la mémoire de Ziva DAVID
Agent spécial du NCIS à la loyauté sans faiblesses.
Protectrice d'Israël, des Etats Unis, et de la paix.
1982 – 2014 »
Ahum. *déglutis* (je précise qu'il n'y aura personne de ressuscité puisqu'il n'y aura pas de suite)
Qu'est ce que vous en avez pensé ?
Est-ce que ça paraissait crédible ?
C'est un scénario que j'imagine pouvant se produire. En fait, j'ai tellement envie d'avoir des nouvelles de Ziva dans la saison 12, mais en même temps peur que ça tombe dans le "trop de Tiva" ... alors ben j'imagine tout plein de scénarios. Je vous rassure, les autres ne seront pas aussi tristes !
