Tradution de Saving Ginevra Weasley (www. fanfiction s/ 4221719/ 1/ Saving_Ginevra_Weasley) de Azrulai.


L'emploi du temps du seigneur des Ténèbres ressemblait beaucoup à celui de Harry Potter et, par chance, ce dernier était dans la même année que moi à lieu d'obtenir un emploi au Ministère ou de passer un an à l'étranger comme n'importe quel autre sorcier de mon âge, j'ai célébré la fin de mes études en me faisant tatouer une tête de mort et un serpent sur le bras. Puis je me suis entraîné, puis je suis parti me battre.

Je devrais commencer mon histoire par la mort du dernier fils Weasley. C'est ce qui m'a mis dans cette situation, pour commencer. Pas le fait de devenir un Mangemort, ça c'était mon père. Je veux parler de la situation « Il faut sauver Ginevra Weasley ».

La guerre battait son plein et tous les sorciers de dix-sept ans ou plus étaient au front. Il n'y avait plus d'école, plus de ministère de la Magie ; seulement la guerre. La vie de chacun se résumait à la guerre, peu importe pour quel camp il se battait. Nous vivions dans des campements, les maisons étant trop dangereuses, même pour les enfants et les femmes qui ne se battaient pas. Nous passions de longues journées à attendre qu'on nous donne l'ordre de faire quelque chose, n'importe quoi, pendant que les hauts placés élaboraient des stratégies ; et finalement, nous tentions des choses qui causaient invariablement plus de morts que de progrès. Les deux camps avaient accusé beaucoup de pertes, mais ce n'était pas un hasard que seuls deux des enfants Weasley étaient toujours en vie. Non, notre camp avait attaqué leur famille avec un acharnement particulier. Aucune famille n'avait jamais autant trahi son sang pur et ils étaient honnis pour cela. De toute façon, avec leurs maudits cheveux, on les remarquait à mille lieues à la ronde. Ils attiraient les Mangemorts comme les Gallions attirent les Niffleurs.

À cette époque, donc, seuls Ginevra, l'accident génétique de la famille, et le bras-droit idiot de Potter étaient toujours vivants. Je dois avouer qu'ils m'impressionnaient, à se battre avec autant de vigueur après avoir perdu cinq frères. Leur père était mort aussi ; un des premiers, en fait.

J'étais là quand Weasley est mort. Non, je ne l'ai pas tué, pour l'amour de Merlin. C'était Nott, je crois. Ce qui est drôle, en fait, c'est qu'il ne visait même pas Weasley cette fois-là. J'ai vu apparaître le jet de magie et il se dirigeait droit sur Granger. …videmment, le Roi Weasley n'a rien trouvé de plus intelligent à faire que se jeter devant, en bon Gryffondor qu'il est. Franchement, qui pourrait autant aimer Granger ? À son crédit, je dois dire qu'il avait du cran ; moi, je ne crois pas que je prendrais un Avada, même pour ma propre mère.

Quoi qu'il en soit, j'étais là et la Weaslette aussi. Ils se battaient toujours ensemble, ces trois-là. Le Garçon-qui-ne-voulait-pas-mourir n'était habituellement pas avec eux, probablement en train de jouer les héros ailleurs (il devait s'ennuyer ferme, d'ailleurs, étant donné que le Seigneur des Ténèbres ne s'était pas montré durant tout ce temps).

J'ai vu le sort voler vers Granger, vu Weasley se jeter devant comme un idiot, vu Weaslette tendre les bras vers lui alors que ses yeux s'éteignaient et qu'il tombait au sol, et je l'ai entendue crier. Jamais auparavant n'avais-je entendu de cri aussi troublant, aussi déchirant.

Ce qu'elle a fait ensuite m'a impressionné. Au lieu de s'effondrer, sanglotant, sur le corps sans vie de son dernier frère, elle a fait volte-face et a pointé sa baguette vers le Mangemort masqué qui avait jeté le sort. Lui lançant un regard meurtrier, elle a murmuré « Endoloris ». À ma connaissance, c'était le premier Sort Impardonnable qu'elle avait jeté (quoique depuis la chute du Ministère, il n'y avait plus personne pour le rendre impardonnable). Ce ne fut pas son dernier, en revanche. Elle l'a tué quelques minutes plus tard, quand il devint évident qu'elle ne pourrait plus rester debout et le torturer au beau milieu d'un champ de bataille beaucoup plus longtemps. J'ai vu la lueur enragée quitter ses yeux, les laissant froids et vides mais toujours secs, alors qu'elle se retournait de nouveau vers le corps de son frère. Elle s'est écartée de la main étirée de Granger (Granger qui, évidemment, pleurait comme une madeleine) et a balayé sa baguette au-dessus du corps, sans doute pour le faire apparaître dans le champ où reposaient les morts de la Lumière. Puis elle a touché le portoloin d'urgence qui pendait autour de son cou, a murmuré les mots déclencheurs et a disparu.

Plus tard, j'ai été rendre visite à mon père, dans l'hôpital de fortune non loin du champ de bataille, où il se mourait d'un sort incurable à action lente. Ça ne me dérangeait pas plus que ça, à vrai dire. Il n'avait jamais vraiment été un père pour moi. Quelques coups de temps en temps à l'écart des regards, une main sur mon épaule, parfois, quand nous nous trouvions en public ; l'instinct paternel de Lucius s'arrêtait là. Mais il m'avait demandé de lui amener des nouvelles de la bataille, et j'avais été élevé à suivre ses ordres.

Alors je me suis assis et je lui ai annoncé que le dernier des fils Weasley était mort. C'est alors que mon père m'a fait sa propre révélation.

Pouvez-vous imaginer ma réaction quand mon père, Lucius Malefoy, m'a dit qu'il avait été amoureux d'une Weasley ? Bon, une Prewett en réalité, mais tout de même.

J'ai vu des photos de Molly jeune fille. Elle avait toujours été un peu grassouillette, mais elle avait ce genre de beauté que Dieu a tendance à donner aux gros en compensation pour leur surpoids. Elle avait de grands yeux et les lèvres rouges, la peau pâle et lisse, même adolescente. Mais honnêtement, je ne vois pas ce que Lucius lui trouvait. C'est Molly Weasley ! Celle qui avait fini par mettre bas à pratiquement une douzaine de petits rouquins stupides ! Père n'avait quand même pas pu tomber amoureux de sa personnalité, pas vrai ? Je suis quasiment certain qu'il n'a pas de cœur…

Bref, après m'avoir raconté cette charmante histoire, il m'a jeté un sort pour que je ne puisse en souffler mot à personne. Je ne sais pas à qui il s'imaginait que j'allais en parler ; je n'avais certainement aucune intention de déshonorer notre nom de famille.

Le choc de cette nouvelle, en revanche, n'était rien comparé à celui qui a suivi quand il parla à nouveau. Il m'a demandé de protéger Ginevra Weasley. Oui, de la protéger. Pourquoi ? Il a dit qu'il ne voulait pas que Molly perde tous ses enfants. Il ne pouvait pas imaginer la douleur d'avoir perdu ses six fils, encore moins celle de devoir enterrer sept enfants. Il a donc un cœur, finalement. Il est capable de faire preuve d'empathie. Wow. Peut-être que le sort avait affecté son cerveau.

Il est mort le lendemain. Ma mère était là, mais les derniers mots qu'il m'a adressés furent « souviens-toi, Drago, de ce que je t'ai dit hier… ». Sa putain de dernière volonté. Eh bien, j'étais un Malefoy. Je ne pouvais pas désobéir à un vœu de mon père. Alors j'ai commencé à protéger la petite Weaslette.