Bien le bonjour chers lecteurs ! Me voilà avec une nouvelle fic (oui encore ! Je suis jeune et j'ai l'esprit fertile, faut en profiter, nan ?!). Ce premier chapitre est un peu sombre mais le reste de la fic sera, disons, plus dilué, même si le cadre sombre restera au deuxième plan ! En tous cas, rien de trash, et je ne pense pas que ce soit une dark fic parce que j'aime pas quand ça finit mal !
Pour les infos pratiques, ça se passe en 6 eme année, au milieu disons, et Sirius est bien mort.
Voilà, j'espère que ça va vous plaire !
Bisous
Angedescieux
Chapitre 1 : Les mots de trop
Cette fois il avait été trop loin. L'insulte avait fusé pour la énième fois, venimeuse, gratuite, méchante, sadique et douloureusement précise.
- T'en as pas marre de décimer les gens autour de toi Potter ? Les Potter, Diggory, le Black, à qui le tour maintenant ? Tu as fait une liste j'espère ! C'est quoi ton critère ? Tu fais par ordre d'importance ? Nan, vraiment ça m'intrigue !
Drago Malfoy. Le pire de ses cauchemars. Après Voldemort, et à égalité avec Rogue. Depuis six ans, il ne se lassait pas de le poursuivre et lui, eh bien il lui rendait la pareille avec férocité. Six années où tout s'enchaînait sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Les gens mourraient autour de lui, mais lui restait. Comme une fatalité.
On semblait le maintenir vivant pour mieux le tuer au moment venu, lorsqu'il affronterait Voldemort.
Son regard glissa sur le Serpentard. Il ne voulait pas pleurer devant lui. Devant personne.
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Le silence s'était fait, le Grand Hall s'était figé et tout le monde avait retenu son souffle face à l'insulte provocatrice du Prince des Serpentards. Encore une joute qui finirait en pugilat. Un cercle s'était formé autour d'eux, une arène où le lion et le serpent allaient se défier pour la millième fois.
Un murmure désapprobateur avait couru après ces mots violents et tous les regards avaient convergé sur le Survivant. Les yeux verts étincelaient mais aucun mot, aucun souffle ne franchit les lèvres plissées et blanches sous l'effort pour se contenir.
Il ne l'avait même pas regardé et s'était lentement détourné. La foule s'était écartée dans un silence de mort, faisant une haie d'honneur pour laisser le passage libre à l'étudiant au visage impassible qu'était à cet instant Harry Potter.
- Tu es allé trop loin, Malfoy.- murmura Hermione.
Un murmure qui résonna comme un cri dans le Hall silencieux. Les regards se braquèrent sur elle. Pâle, elle regardait Malfoy avec une expression de colère indéfinissable. Et Ron ne se sentait pas de défier Malfoy pour sauver l'honneur de son ami. Non, cette fois les mots avaient dépassé la frontière des simples mots.
Les deux Gryffondors lancèrent un regard dur au Serpentard impassible avant de s'éloigner en silence dans la direction qu'Harry avait prise. La foule regarda partir les deux amis du Survivant avant de fixer à nouveau Malfoy. Il avait toujours cet air supérieur, comme s'il ne comprenait pas qu'il avait dépassé les bornes aujourd'hui. Leur rivalité était un fait, certes, et les élèves assistaient à leurs combats avec un plaisir malsain. Mais les mots de haine habituels cette fois avaient laissé place à des mots plus durs, infiniment plus blessants que tout ce qu'ils avaient pu se dire jusqu'ici.
Drago répandit son impérial regard sur cette masse d'élèves qui l'accusaient silencieusement. Il avait réussi à fermer le clapet de ce petit con de Gryffondor, quoi de plus normal ? Il se tourna vers son meilleur ami, Blaise Zabini, pour y voir ce sourire terriblement Serpentard, mais il ne tomba que sur un visage fermé.
Agacé, Drago fit volte face et se fraya un chemin parmi les élèves pour sortir de cette masse et gagner la salle commune des Serpentards.
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Ron et Hermione pénétrèrent dans la Salle Commune avec un regard inquiet. Le Harry qu'ils connaissaient aurait dû faire cracher tripes et boyaux à Malfoy pour avoir osé dire de telles choses. Mais le Harry de maintenant était assis sur le canapé de la salle commune vide. Il regardait le feu, comme bien souvent depuis ce début d'année. Il n'avait rien dit et était parti sans accorder un mot à son ennemi juré.
Les deux amis se lancèrent un regard mutuel et s'approchèrent d'Harry. Il ne leva même pas la tête, comme s'il avait décidé de se couper du monde. Son visage était dur et triste. Mais il n'avait pas pleuré. Il ne voulait plus pleurer, plus jamais.
- Hermione, est-ce que tu pourrais dire aux profs que je ne viendrais pas en cours aujourd'hui ?
Nouveau regard échangé.
- On est dimanche Harry.
- Oh, très bien. Je vais aller me coucher, je suis fatigué.
- Harry…-commença Ron.
- Je me sens fatigué.- répéta le brun d'une voix plus dure, en se levant.
- Très bien.- soupira le roux, le regard peiné.
La porte du dortoir se referma sans un bruit.
- Je préfère quand il est en colère, au moins on sait ce qu'il pense.- murmura tristement Hermione.
- Malfoy est vraiment un enfoiré. Et même en sachant ça, je ne pensais pas qu'il oserait aller jusque là.
Hermione ne dit rien. Elle se demandait seulement pourquoi Malfoy poussait ainsi la haine jusqu'à la cruauté. Depuis le début de l'année, Harry n'avait été qu'un pâle reflet de lui-même. Il ne parlait que très rarement et se faisait oublier autant que possible. Il ne répondait même plus aux provocations de Rogue qui le regardait bizarrement à présent mais sans lâcher prise.
Malfoy quant à lui semblait s'acharner encore plus que d'habitude, sans doute ravi qu'Harry ne réponde plus aussi véhément à ses attaques. Il devait manifestement savourer sa victoire à chaque fois qu'il voyait qu'il l'avait blessé.
- Je me sens impuissante, Ron.
- Pareil pour moi. Bordel, ça fait combien de temps qu'on ne l'a pas vu sourire, hein ?
Hermione frissonna. Il avait raison. Harry ne souriait plus, c'était comme s'il était devenu insensible à la joie. Et c'était effrayant.
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Drago Malfoy était clairement en colère et ça les Serpentards avaient appris à le reconnaître et à se faire oublier quand c'était le cas. Il s'était laissé tombé sur son fauteuil attitré dans la salle commune et envoyait des regards meurtriers à quiconque le regardait plus que quelques secondes.
- Dray, tu vas arrêter de terroriser les personnes de ta propre maison oui ou non ?- fit la voix lasse de Blaise au bout d'un long quart d'heure.
Drago le trucida du regard et le snoba.
- Drago, si tu veux passer ta colère sur quelque chose, va te défouler ailleurs.
- Zabini, je t'ai rien demandé, je te sonnerais les cloches quand j'aurais besoin de conseils débiles !- cingla férocement le blond.
L'autre Serpentard leva les yeux au ciel :
- T'es impossible ! Y a rien à faire quand tu viens de te fritter avec Potter !
Les yeux du blond se plissèrent jusqu'à devenir deux fentes :
- Je t'interdis de me parler de lui.
Blaise frissonna :
- Arrête on dirait McGo comme ça.
Drago renifla avec mépris et reporta son regard alentour pour voir si personne ne le dévisageait encore avec insistance.
- Dray, tu sais, je pensais pas que je dirais ça un jour dans ma vie, mais je suis d'accord avec Granger.
- A propos de ?- demanda vaguement Drago comme si c'était tout à fait naturel qu'un Serpentard soit d'accord avec une Gryffondore.
- Dray, arrête de traumatiser ce pauvre deuxième année et regarde-moi quand je te parle !
- T'es chiant tu sais ?
- Extrêmement. Drago, tu crois pas que tu es allé un peu trop loin ?
- Avec qui donc ?
- Dray !!! Arrête de te foutre de moi ! Avec Potter !
- Roooo, vous êtes lourds à la fin ! Depuis quand y a une limite ? Je dis ce que je veux ok ?
Le Serpentard lui lança un regard dur :
- Tu vas le détruire.
- Et alors, je te rappelle que c'est ce que je cherche depuis six ans, t'as perdu la mémoire ou quoi ?!
- Je suis sérieux. Regarde-le, le Potter qui te répondait du tac au tac a disparu ! Ce mec tient à peine debout et toi tu insistes pour le couler et lui maintenir la tête sous l'eau !
- Je ne savais pas que tu voulais faire dans l'humanitaire, Blaisounet.
- Arrête de tourner tout en dérision ! Je te parle sérieusement ! Potter est en train de dépérir à vue d'œil, tu ne crois pas que ça suffit comme ça ?
- J'en ai rien à faire de la santé de Potty, Blaise. Il peut crever, ça me fera des vacances.
Le Serpentard se leva de tout son haut et menaça Drago du regard. Le silence se fit dans la salle commune.
- Je ne te crois pas. Que les Serpentards détestent les Gryffondors, c'est un fait. Que tu détestes Potter, c'est un fait. Mais il y a une limite à tout. Tu n'es pas cruel. Ou du moins, tu ne l'avais pas été jusqu'ici.
Il avait parlé sincèrement, sans rancœur et sans méchanceté. Peu importait que Drago soit un Malfoy et que sa famille soit hiérarchiquement supérieure à la sienne. Drago était en train de se lancer sur une pente glissante et il ne s'arrêterait pas si personne ne lui disait rien. Il fallait qu'il lui dise, quitte à s'attirer ses foudres. Au moins, il aurait la conscience tranquille.
Drago se leva sans un mot et le dépassa silencieusement, jusqu'à sa chambre. La porte claqua violemment, signe que le Prince des Serpentards ne prenait pas bien du tout cette remarque. Blaise resta stoïquement à sa place, défiant ses camarades. Il n'avait rien à se reprocher, il avait juste dit la vérité.
Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence le plus total. Blaise se sentit seul et isolé. Il avait l'habitude mais sans Drago c'était encore plus présent. Il reprit sa place calmement et attrapa la première revue de Quiddich qui lui tomba sous la main. Il osa lever les yeux en sentant un regard peser sur lui.
Prêt à se mettre en colère, il fut pourtant surpris de voir un petit sourire fleurir sur les lèvres de plusieurs élèves. Blaise sourit à son tour : les Serpentards n'étaient sans doute pas les meilleurs pour montrer leurs sentiments mais au moins, ils étaient solidaires. Et même si personne ne lui dit rien cette après-midi, il vit bien que plusieurs personnes ne désapprouvaient pas ce qu'il avait dit à Drago.
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Harry se retourna pour la énième fois dans son lit. Les épais rideaux qui l'entouraient ne parvenaient pas à la plonger dans une profonde obscurité. C'était à la fois agaçant et rassurant. Savoir que la lumière existe encore et ne pas pouvoir fermer l'œil.
Les mots de Malfoy tournaient en boucle dans son esprit, comme un refrain impossible à effacer, gravé au cutter sur les parois de sa boite crânienne. Et chaque mot était d'autant plus douloureux qu'il était vrai. Entièrement vrai. Encore une fois, Malfoy avait mis le doigt sur une vérité qu'il s'efforçait d'oublier. Il tuait tous ceux qui s'approchaient trop près de lui. Et cela depuis sa naissance.
Les picotements aux yeux se firent plus intenses et il serra les paupières du plus fort qu'il pût pour ne pas pleurer. La douleur physique plutôt que la douleur mentale. Tout plutôt que de penser à combien Malfoy avait raison.
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Il avait brusquement refermé la porte, pour montrer qu'il n'appréciait vraiment pas du tout. Comment Blaise avait-il osé ?! Lui, le Prince des Serpentards, l'héritier de l'illustre famille Malfoy ! Il avait eu l'audace de lui sortir ses quatre vérités devant la salle commune au grand complet !
Le pire était qu'il avait parlé avec un tel calme, une telle franchise qu'il ne pouvait pas se mettre à lui hurler dessus, ce qui n'aurait pas été très digne certes, ni lui jeter quels phrases venimeuses pour le remettre à sa place.
Et puis, même s'il ne l'admettrait jamais, l'avis de son ami comptait pour lui et ses mots l'avaient vraiment touché. Et il savait qu'il avait raison. Parce qu'encore une fois, Blaise avait clairement lu en lui. Il savait pertinemment que si Potter mourrait il ne pourrait pas rester de marbre.
Agacé, le jeune homme s'assit à son bureau et se mît à se limer frénétiquement les ongles. Il s'en fichait que ce soit une attitude féminine, ça le déstressait et ça l'aidait à réfléchir.
Blaise avait mis les mots sur cette impression confuse qu'il avait depuis ce début d'année. Il ne voulait pas y penser mais cette fois Blaise l'avait forcé à voir la vérité en face : Potter dépérissait. Les cernes sous ses yeux faisaient peur à voir et sa peau aurait pu faire concurrence avec la sienne tellement il était pâle. Il laissait Rogue l'insulter sans même lever les yeux. Il se fermait au monde.
Drago serra les dents de douleur et regarda son ongle : il l'avait limé jusqu'à s'en faire mal, jusqu'à saigner. Un coup de baguette magique et il n'y avait plus rien. Mais la douleur subsistait. Et elle n'avait rien à voir avec son ongle.
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Le réveil sonna pour réveiller le dortoir des quatre Gryffondors. Une première fois puis une deuxième fois puisque personne n'avait daigné bouger ne serait-ce qu'un orteil. Enfin, on entendit un vague grognement signe de l'éveil d'au moins un de ces messieurs :
- Putain de réveil magique à la con, je vais trucider Hermione…
- Ouais je veux pas dire mais sur ce coup elle fait chier !
- Seamus, elle veut juste bien faire !- s'exclama Neville pour défendre la plus intelligente de leurs camarades.
- Ouais bah si elle voulait vraiment bien faire, elle nous laisserait dormir ! Et puis pourquoi t'as pas encore bousillé ce cadeau empoisonné Ron ?
- J'ai essayé. Mais il est incassable…- marmonna t-il en émergeant de sous sa couette.
Les deux Gryffondors se mirent à rire autant face à la tête ensommeillée de leur ami qu'à sa remarque révélatrice sur ce qu'il pensait du merveilleux cadeau d'Hermione. Ils émergèrent lentement, sans se presser puisque le charmant réveil avait été ensorcelé pour les réveiller avec une marge de temps supplémentaire pour les particulièrement lents au réveil.
Chacun à leur tour ils partirent dans la salle de bain, jetant des coups d'œil aux rideaux toujours fermés du lit d'Harry. D'un accord tacite informulé, ils se rejoignirent dans la salle de bain.
- On le réveille ?- demanda Seamus.
Ron grimaça devant la glace alors qu'il se rasait.
- On a pas osé te demander hier soir de peur qu'il entende. Comment il a réagit ?- demanda Neville à voix basse.
- Il a pas réagi, c'est ça le problème.- fit Ron en se tournant vers eux.
- Bordel, Malfoy est vraiment con.- maugréa Seamus.
La porte s'ouvrit tout à coup et laissa voir un Harry ensommeillé, c'est-à-dire avec les cheveux encore plus en bataille que d'habitude.
- Oh, salut les mecs ! Qu'est-ce qui se passe ? Vous complotez pour quelque chose ?
Trois paires d'yeux le dévisagèrent avec stupéfaction avant que Ron ne réussisse à bégayer :
- Dean veut sortir avec Padma.
- C'est vrai ?- s'étonna Harry en levant les sourcils.- Je savais pas ! Et elle, elle veut bien ?
- Euh, on sait pas encore.- répondit Seamus, en refermant enfin la bouche.
- Oh… Bon, je vais prendre ma douche, sinon je vais être en retard pour les cours.
- Ah, euh, oui, on te laisse la salle de bain. On t'attend pour le petit déj !
- Ok merci, je me dépêche !- fit Harry en souriant.
Il referma la porte en sifflotant et en laissant derrière lui trois amis complètement sous le choc.
- Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qui vient de se passer ?- demanda Seamus en fixant toujours la porte de la salle de bain.
- Je n'en ai pas la moindre idée mais je m'en fiche : il a sourit !- s'exclama Ron avec un sourire d'une oreille à l'autre.
- Putain, Harry a des ressources insoupçonnées, ce mec est vraiment fort pour ne pas être touché par ce que Malfoy lui a dit.
- C'est Harry, que veux-tu !- fit Neville en souriant lui aussi.
Seamus se frotta l'arrière du crâne et puis finit par se laisser lui aussi gagner par l'enthousiasme. Harry, leur Harry, leur ami plein de joie de vivre et d'enthousiasme était de retour, il fallait fêter ça !
Voilà pour ce premier chapitre ! J'espère que ça vous aura plus et que ça vous intrigue un peu, surtout la réaction d'Harry ! Vous en saurez plus au prochain chapitre !
Merci d'être parvenus au bout de ce chapitre et si vous avez envie de me laissez un petit mot, je serai ravie !
A bientôt,
Angedescieux