( Note de l'auteur : Ayant perdu la quasi totalité de ma fic suite à la mort de mon vieux pc, il m'a fallut reprendre toutes mes bonnes vieilles notes pour la retranscrire d'un bout à l'autre. Oui certes certains reconnaîtrons aisément mon histoire. Pourtant méfiez vous car j'ai profité de cette opportunité pour changer la donne et offrir une meilleure optique à cette fic qui me tient à cœur. Sur ce bonne lecture à vous et au plaisir de vos commentaires)

Chapitre 1 : Un instant d'abandon

Les nuages semblaient avoir quittés le ciel du Seireitei, une douce chaleur printanière caressait l'herbe fraiche et verdoyante, tandis que les branches souples et harmonieuses des arbres se berçaient lentement. Le calme était le maître des lieux et tout paraissait dans une parfaite plénitude. Les fleurs des arbres fruitiers offraient leur beauté à qui savait les observer. L'une d'elles perdit une pétale, qui virevolta un bref instant suspendue dans les airs avant de choir sans heurt sur l'épaule d'un homme. Ce dernier semblait assoupi car il ne fit aucun mouvement. Sa longue écharpe blanche autour du cou cachait le bas de son visage. Ce visage si calme, peut être un peu trop. Ses paupières closes et ce front si détendu. Tout portait à croire que le sommeil était présent. Ses longs cheveux sombres étaient ordonnés et orner du Kenseikaan. Le rythme de son cœur battait sereinement en sa poitrine, qui était à demi nue sous la caresse du vent bienfaiteur, l'une de ses mains reposait sur son genou droit, tandis que la seconde était posée sur le sol, paume tournée vers les cieux. Rien ne présageait que ce tableau des plus doux, serait brisé en cet instant.

En effet des pas lents et à la fois légers se manifestèrent, les longues herbes se poussaient doucement sous l'avancée de la jeune femme aux cheveux noirs. Elle portait un kimono aux motifs forts simples et au tissu des plus riches. Son pas se ralentit cependant, car elle arrivait désormais en face de cet homme. Ses yeux si sombres n'avaient jamais contemplé, ou surpris un tel abandon en cet être, sous cet arbre. Graduellement Rukia s'accroupit, pour ne pas éveiller le dormeur. Une fois assise elle observa à loisir cet homme qu'elle ne connaissait pour ainsi dire pas vraiment. Du moins juste ce qu'il laissait transparaitre. D'une main elle voulut dégager ce regard clos d'une mèche de cheveux qui semblait de trop. Mais son geste était tremblant, voir figé. Même ainsi elle n'osait pas. Pourtant il n'y avait que mère nature pour seul témoin de son attitude, et malgré tout elle n'osait pas. Rukia baissa le regard en signe de résignation et de doute, avant de retirer sa main. C'est à ce moment qu'elle crut entendre une voix. Une voix emplie de doute elle aussi et d'une mélancolie presque poignante. Une intonation qui susurrait, alors que la jeune femme sentit une pression sur son bras qui n'avait pas encore eut le temps de complètement se retirer.

« Hi..sana… »

Le cœur de la jeune femme se serra en sa poitrine, tandis que son regard agrandit par la surprise, se porta de nouveau sur son frère. La crainte soudaine de l'avoir éveillé. L'erreur d'être ici même lui tenaillait le ventre. Mais quelle ne fut point sa surprise que de constater qu'il ne faisait que rêver… En effet, la main gantée, qui lui tenait le bras n'était pas ferme, mais douce, quasi relâchée. Si elle remuait, nul doute que cette étreinte prendrait fin. Rukia n'osa donc bouger, du moins pas avant d'être sûre que Byakuya ne s'éveille pas. Elle n'avait aucune envie de se confronter à son regard, sachant qu'en plus il ne supporterait pas d'être vu ainsi, dépourvu de tout masque, de tout faux semblant que son rang lui imposait. Cependant, en son esprit résonnait encore cette voix emplie de tristesse….ce nom.. le nom d'une personne qu'elle n'avait pas connu. Depuis ce fameux jour ou son frère lui avait révéler la vérité, ils n'en avaient plus jamais reparlé. Bien sur il y eut quelques changements entre eux, mais rien de plus. Un soupir vint perturber ses pensées et ramena son attention sur le dormeur. Ce dernier relâcha le bras de Rukia, et sa main retomba mollement sur le sol verdoyant.

Ce geste inconscient, libera la jeune femme qui ne se décida pas pour autant d'en profiter pour s'écarter. Bien au contraire. Encore une fois elle approcha ses doigts des traits de Byakuya et cette fois si, ce fut sans une once de tremblement qu'elle écarta cette fameuse mèche, effleura par mégarde de ses phalanges l'épiderme lisse et douce de son front. Puis son geste délicat s'abaissa sur l'aspect détendu de l'inconscient, afin de retirer partiellement cette écharpe. Ainsi le visage de Byakuya lui était offert sans plus aucun facteur de gène, ni de tromperie. Rukia pouvait enfin reconnaître cet homme comme ce qu'il était et non ce qu'il voulait faire paraitre. Mais bien sur, elle était seule, seule à pouvoir le contempler. Ce n'était pas non plus une attitude égoïste, mais elle voulait pour une fois, voir la véritable apparence de cet homme, sans éprouver de crainte, si ce n'est de l'éveiller. Ses pupilles scrutèrent chaque recoin des traits si nobles du roku ban tai Taisho, alors que sa main retira complètement l'étoffe blanche et immaculée, qui retombait de manière négligée sur le haut de la poitrine du dormeur. Nul n'aurait pu savoir ce qu'elle pensait en cet instant, tandis qu'elle se redressait sur ses jambes. Doucement elle s'écarta de l'homme endormi et cessa le contact visuel avec le dormeur. La nature, seule, devait être témoin de cette scène, et c'était bien ainsi que Rukia l'entendait. Ses pas se détournèrent avec respect de ce tableau décrit à vos yeux, laissant le noble à ses songes, un petit sourire aux lèvres sous ses traits délicats et le carcan de sa chevelure d'ébène.

Le soleil était encore haut dans le ciel, quand l'homme sentit la fraicheur du vent venir lui caresser son cou de ses bras invisibles. Ses yeux ombrageux s'ouvrirent lentement et fébrilement, encore un peu perdu entre le rêve et l'éveil, avant de froncer des sourcils, comme s'il reprenait conscience du lieu où il se trouvait présentement. Comment avait-il pu s'être abandonné ainsi au sommeil ? Ses paupières s'abaissèrent un instant, alors qu'en son esprit cartésien le noble devait reconnaître que cela faisait depuis sa sortie de la Quatrième Division, qu'il ressentait comme un besoin chronique de se reposer quelques heures durant la journée. Unohana taîsho l'avait avertit qu'il ne recouvrerait pleinement son reiatsu ainsi que sa pleine forme, qu'une fois la cicatrisation interne parfaitement remise. En y songeant, Byakuya glissa un doigt sur la surface si pâle de sa peau au niveau de son cœur, caressant cette fine cicatrice laissé par Gin.

Le silence perdura autour de lui et Byakuya eut l'étrange impression d'avoir été surpris durant son moment de repos, et pourtant tout semblait paisible. Pas une once de présence aux alentours. Retirant sa main de sa poitrine, il remit son écharpe en place et ressentit l'impression d'une empreinte sur sa joue. Là encore son regard ombrageux se troubla de surprise et pendant un moment Byakuya resta immobile. Il se rappelait de son rêve… de ce qu'il avait perdu il y a de cela des années maintenant….Mais c'était encore si vivace… si réel, et les évènements qui venaient de se dérouler n'avaient fait que raffermir leurs présences. Le zéphyr le ramena à la réalité en lui offrant un frisson des plus subtiles le long de son dos. D'un pas calculé, le noble Kuchiki quitta ce lieu, seul témoin de la scène qui venait de se dérouler… Seul? Voila bien une chose dont on n'est jamais vraiment sûr, pas même lorsqu'on était l'un des plus puissants chefs de l'une des plus puissantes maisons de ce monde. Un chat descendit lestement de l'arbre sur lequel il était perché et s'en fut dans les profondeurs du Seireitei.