Bonjour les aventuriers désespérés!
S'il ya un truc que je reproche au darkest dungeon, c'est que ce jeu manque cruellement de fanfics. Pourtant, ya du potentiel ! On a tous vécu à peu près les mêmes miracles et les mêmes fails dans les couloirs sordides des ruines et de la futaie, et on en a des choses à raconter !
voila une histoire banale qui vous est surement arrivée aussi de nombreuses fois, et que j'avais envie de raconter :
Toi et moi dans le darkest dungeon
J'aime pas être pessimiste, mais parfois je me demande si j'ai pas raté ma vie. Peut-être pas complètement et irrémédiablement raté mais... un petit peu... sur quelques points. Avec du recul je pourrais mieux en juger, mais c'est difficile de reculer parce que juste derrière moi ya l'autre débile, pardon, mon allié indispensable, qui fait ses incantations.
Et devant moi c'est encore pire. Je veux pas y aller, vraiment.
Mon métier à la base, c'est bouffon. Niveau ratage de vie, je commençais bien. Mais un jour, je sais pas, j'ai craqué, j'ai cru que ce serait plus stylé d'aller jouer de la mandoline dans des couloirs infesté de monstres à tentacules que devant les courtisans et leurs perruques poudrées. Question style, je dis pas. Question espérance de vie par contre ça craint bien comme il faut. Enfin, maintenant que je suis là... je vais vous présenter mes petits camarades :
Devant moi, Reynauld, surnommé Reynauld-le-relou par mes soins. Ce mec arrive a placer « honneur », « lumière » et « dignité » dans toutes ses phrases, même si c'est pour te demander du PQ. C'est un croisé, autrement dit il est pas foutu de comprendre une blague. J'ai bien essayé de le faire marrer, vu que c'est mon taf, mais ya rien a faire, je me demande ce qu'on fout dans la même équipe.
Ensuite vient Ygou, un lépreux qui vient d'arriver. Que vient faire faire un lépreux dans une aventure héroïque, mystère. Enfin, après tout pourquoi pas, ils recrutent bien des bouffons, et tous les hors-là-loi qui traînent. Et puis au moins celui-là s'il claque en chemin, on pourra dire que c'était pas notre faute.
Ensuite vient moi, Postel, bouffon, pour vous servir, #révérence #coincoindemandoline. Qu'est-ce que je fous là ? Je me le demande encore.
Et derrière moi, notre soigneur (enfin quand il veut), Bachlier, occultiste.
Un occultiste.
Vous comprenez pourquoi je pense avoir raté ma vie ?
Pour le moment on était en sécurité, on venait de finir un combat. Reynauld avait bourriné tout le monde en gueulant « Pour l'honneur » et « Au nom de la Lumière !», Ygou avait frappé là ou ses bras disloqués le guidaient, j'avais gratté ma mandoline en attendant que ça passe (mes équipiers ont l'air de penser que je sers à rien. Ils ne comprennent pas la beauté du son des grelots qui tintent au rythme de mes tremblements d'effroi, ces rustres) Et Bachlier avait parlé tout seul en agitant les bras. On pissait tous le sang à cause de ses soins bidons, rien d'anormal.
Évidemment, on avait pas de bandages. On a fait trois pas dans le couloir en laissant des traînées de sang partout et Ygou a pleurniché :
- Il ne restera plus de sang pour les sangsues.
De quelles sangsues il parle, ce crétin ? Sa peau est tellement pourrie qu'aucune sangsue voudrait y toucher. Comme je suis un garçon bien éduqué, je n'ai rien dit et j'ai évacué mon énervement en grattant harmonieusement ma mandoline. Aaah, la musique... la poésie... Est-il sur cette terre plus belle façon d'adoucir...
- Postel, mon ami, fais silence, a dit Reynauld-le-relou. Nous devons garder à l'affût tous nos sens afin de ne pas risquer une embuscade.
Il m'a dit de fermer ma gueule, là ! Je déconne pas, en langage de croisé il m'a dit de fermer ma gueule ! Je suis vexé à mort. Qu'il se tape six ans de solfège, ce con, et on en reparlera. Je n'aime pas cette équipe. Je pars jamais avec eux, d'habitude. J'ai un pote, Crèvecoeur, c'est une abomination, on fait tout le temps équipe ensemble, avec Bachlier parfois, et on se marre bien. Mais là il fallait que Reynauld-le-relou vienne avec nous pour gagner de l'expérience, et Monsieur tient trop à sa réputation pour risquer d'être vu en présence d'une Abo. Connard. Du coup on a embarqué Ygou, qui venait juste d'arriver mais se permettait déjà de détester les abos aussi. Autant pour un croisé je veux bien, ça colle avec leur caractère péteux, autant de la part d'un lépreux, haïr les abos ça ressemble à du foutage de gueule ! Ils sont aussi dégueu qu'eux, ils devraient être potes de laideur, fonder le club des rejetés de la life... enfin moi c'que j'en dis...
- J'ai faim, a fait la voix de Bachlier derrière moi.
On s'est tous figés. Quand l'un de nous a faim, s'il le dit à voix haute c'est foutu : on veut tous manger, on veut pas laisser notre part. Heureusement, on avait prévu assez pour tout le...
- Cinq rations ? A dit Reynauld outré, qui est-ce qui réclame plus que sa part ?
Oups... c'est moi, ça... c'est la honte, j'ai chopé le ténia en ouvrant un coffre (oui oui). Maintenant j'ai doublement la dalle.
- Puisqu'il en est ainsi, personne ne mangera.
- Mais, a fait Ygou, on a quatre rations, on peut quand même rassasier trois d'entre nous.
Reynauld a bombé le torse et a entamé sur son discours sur la solidarité des frères d'armes unis dans l'adversité. On mangerait tous ensemble, ou bien on crèverait de faim tous ensemble avec quatre rations intactes au fond du sac a dos. On est des vrais.
Je sais pas quand Reynauld s'est autoproclamé leader. Il est comme ça dans toutes ses quêtes, il paraît. C'est vrai qu'avec son pote Dismas, c'est les premiers arrivés, et c'est eux qui ont dégagé la route du hameau, c'est donc grâce à eux si on est là. Je sais pas si on devrait pas leur jeter des cailloux, plutôt que les respecter, faudrait que j'en parle aux autres en rentrant.
On est repartis en pleurnichant et en traînant les pieds, ne pas manger nous avait sapé le moral. Et puis soudain on a entendu un « Gong » effrayant. C'était Reynauld, qui a force de se vider de son sang venait de se heurter aux portes de la mort. S'il pouvait y passer celui-là...
- On va... on va faire le campement ici, a-t-il bredouillé.
Youpiiii ! J'adore les campements ! On fait griller des marsmallow, on se raconte des histoires de fantômes... j'ai une copine, Bigod, une pilleuse, c'est la reine des histoires au coin du feu, elle nous fout la trouille et des fois elle harcèle moralement l'un d'entre nous, c'est rigolo sauf quand c'est moi.
Mais là, entre Reynauld-le-relou et Ygou-le-pourissant, c'était beaucoup moins drôle. J'avais envie de chanter une chanson pour détendre l'atmosphère mais vu comment il me regardaient...
récapitulatif :
1. Je faisait la gueule à Reynauld parce qu'il était chiant.
2. Ygou me faisait la gueule parce qu'il me jugeait responsable du fait qu'on ait pas pu manger. Hé oh ! Pas ma faute si j'ai le ver solitaire, et je suis le premier à en souffrir je te signale. Tss, les lépreux je vous jure, pour eux ya que leur maladie qui compte.
3. Reynauld me faisait la gueule parce que je faisais sois-disant trop de bruit
4. Reynauld faisait la gueule a Ygou parce que notre petit nouveau avait le taux de précision le plus foireux qu'on ait jamais vu
5. On faisait tous plus ou moins la gueule a Bachlier. Ouais ça c'est normal.
Donc, adieu la rigolade, on a fait que se soigner. Heureusement, on stressait pas trop, comme quoi, le bouffon, il n'est pas si inutile que ça finalement, hein !
- Réveillez-vous ! Ils sont là !
Hein ? Quoi ? Qui ? Qui est le con qui était censé monter la garde ? Mince, j'espère que c'était pas moi. On avait tous tellement la tête dans le cul qu'on s'est retrouvés tout dans le désordre, franchement, les ennemis auraient pu nous tuer dans notre sommeil plutôt que nous réveiller comme des sagouins. Pour la peine on va les buter ! Yaaaaaah !
Bon... Reynauld et Ygou vont commencer par passer leur tour parce qu'avec tout ce bordel ils se retrouvent aux dernières positions et ils servent à rien. Et Bachlier et moi on est en première ligne. Au secours ! qu'est-ce que vous voulez que je fasse en première ligne ? Déjà que dans le bon ordre on est une équipe mal équilibrée même pas foutus d'atteindre les ennemis du fond, mais si en plus on est mélangés...
N'écoutant que son courage, Bachlier tenta un coup de couteau sur l'ennemi le plus proche, lui faisant subir... moins de dégats qu'à moi la dernière fois qu'il m'a soigné, mais c'est l'intention qui compte, pas vrai ? Sacré Bachlier ! Un avantage à ce qu'il soit en première position, c'est qu'il ne peut pas nous faire de soins ! Même si Ygou derrière moi a été pris pour cible et commence à avoir sérieusement besoin d'un peu de vie. Enfin, au point ou il en est...
Le tour suivant n'a été que « j'avance, tu recules, pousses-toi de là que je m'y mettes » en même temps que la pluie de coups nous tombait dessus. Enfin, on a retrouvé notre ordre initial : Occultiste, bouffon, lépreux, croisé. La justesse. L'harmonie suprême. C'était beau comme de la musique. Manque de bol, c'était au tour du gros tank cochon d'attaquer, il était buffé comme un bourrin et patatra : double-critique-de-la-mort-qui-tue. Instantanément, Reynauld et Ygou ont vacillé sous le glas des portes de la mort.
-Tiens bon, je vais te sauver ! A crié Bachlier à Ygou (parce que Reynauld tout le monde s'en fout il peut crever).
Le pauvre Ygou n'a pas eu le temps de crier « pitié non » qu'il s'est pris un pur sort d'occultiste dans la face : zéro de soin et hémorragie.
Il a sombré dans le désespoir et s'est roulé par terre en pleurant. Devant cette débâcle j'ai sagement proposé :
- Dites, les copains... si on s'enfuyait ?
Reynauld, a réfléchi a ma proposition, puis à déclaré, le poing levé vers le ciel :
- Parfois, une fuite n'est qu'un autre combat. Nous reviendrons laver notre honneur.
Sur ce, nous avons tous détalé comme des lapins.
Revenir laver notre honneur, je dis pas non, mais plus jamais je repars avec ces mecs là, alors-là plus jamais ! De toute façon la semaine prochaine c'est pas moi qui m'y colle, faut que j'aille au sanatorium faire soigner mon ténia. Ils sont bizarres, au sanatorium, quand même, ils arrivent à te soigner la syphilis, la méningite, la peste bubonique et tout un tas d'horreurs, mais notre copain lépreux, pour lui ils essaient même pas, ils doivent vraiment le détester. Je les comprends.
Au final, je n'ai toujours pas réussi à trancher si oui ou non j'avais raté ma vie, mais peut-être qu'une semaine enfermé dans une cellule au sous-sol du sanatorium à subir des lavements là ou ça fait mal m'aidera a trancher cette épineuse question, qui sait ?
Je vous tiendrai au courant. A plus les minus !
une semaine comme une autre dans l'ombre du... Darkest dungeon ! j'espère que cette petite aventure vous a plu et qu'elle vous a rappelé vos propres histoires.
Je raconterai peut-être les quêtes suivantes avec d'autres persos, si je suis inspirée et que j'ai quelques lecteurs, vu comme la section est vide j'ai un peu peur que ma fic se retrouve plus seule que l'Abomination en salle de prière. Pauvre de lui.
Je n'ai toujours pas fini le jeu, je suis en train de me casser les dents sur le donjon final, alors je vous souhaite bonne chance si vous y êtes aussi, c'est pas facile mais on y arrivera !
