Note de la traductrice : Bon, voilà comme vous pouvez le constater j'ai commencé la traduction d'une nouvelle fic (avec l'accord préalable de l'auteur, bien entendu). Je tiens à prévenir les gens que cette fic est finie, c'est un ensemble de situations qui n'a pas de fin précise et déterminée mais dont la finalité est bien explicite. Voilà, après vous verrez vous même.
N'hésitez pas à aller voir la fic d'origine s/5539245/1/
Note de l'auteur : J'ai toujours voulu faire une de ces fics et je n'ai jamais vu de fic ayant pour thème les nounous dans la liste des D Gray Man, du coup j'ai pensé "Faisons en une avec du Yullen !" Donc voilà ça contient pas mal de mignonneries et d'humour. J'espère que ça vous plaira !
Warning : Kanda est OOC. Beaucoup. C'est un père de famille dans cette histoire donc il va y avoir pas mal de passages où il se montrera OOC pour ses enfants. Vous êtes avertis.
Disclaimer : J'adore Kanda et je ferais n'importe quoi pour le faire mien, mais apparemment, mon amour ne va pas aussi loin…
Chapitre 1 La nurse Pousse de Soja
"Yuu-papa !" pépia vivement Lavi en courant dans les bras de son père. "Lenalee, Yuu-papa est rentré !"
"Papa" s'écria joyeusement Lenalee à la suite de Lavi. Elle rentra dans les jambes de Kanda avec un "Humph !" et entoura rapidement ses bras autour d'une de ses jambes. Puis elle sautilla sur place en tendant les bras pour être portée "En haut, en haut !"
Kanda posa son attaché-case et attrapa ses deux enfants dans ses bras. Lenalee et Lavi éclatèrent de rire en se sentant emportés par le brusque changement de hauteur.
"Bon retour à la maison !" s'exclamèrent-ils tandis que Kanda frottait son nez contre leurs joues avec affection.
"Je crois t'avoir dit de ne pas m'appeler par mon prénom, mon lapin." dit Kanda en faisant semblant de fusiller du regard Lavi.
"C'est parce que je t'aime !" déclara Lavi avec toute la conviction qu'un enfant de cinq ans peut rassembler. Ses petites mains entourèrent le cou de son père.
"Papa, papa !" intervint Lenalee en tirant un peu sur la chemise de Kanda. "Je veux un câlin moi aussi !"
Kanda se pencha vers elle pour permettre à sa petite fille d'encercler son cou de l'autre côté. Elle enfouit son visage dans le cou de son père lorsqu'une femme déboula du salon.
"Vous ! Sales petits marmots !" s'écria-t-elle, en lançant un regard plein de haine à Lenalee et Lavi. Ses cheveux blonds étaient couverts de savon et de restes de nourriture tandis que ses vêtements étaient enduits de marmelade et de pudding. Son visage était coloré d'une étrange teinte rouge tomate, et sa fureur marquait son teint d'ordinaire plus clair.
Kanda pouvait sentir Lavi secoué par un ricanement discret. Il se doutait que Lavi et Lenalee avaient dû trafiquer le lave-vaisselle afin qu'il explose. Lavi était un génie lorsqu'il s'agissait de concocter toutes les farces possibles et imaginables pour leurs nourrices, et Lenalee, malgré son caractère timide envers quiconque sauf quelques privilégiés, était celle qui menait à bien les plans que son frère avait inventés. Secrètement, Kanda était ravi que Lavi et Lenalee soient si espiègles. C'était son procédé de sélection pour les nourrices qui se proposaient pour garder ses deux enfants. Si elles n'étaient pas capables de se garder de deux enfants de cinq ans, elles n'étaient certainement pas qualifiées pour prendre soin d'eux.
C'était aussi pour lui une sacrée bonne source d'amusement. Il déposa Lenalee et Lavi, qui s'empressèrent de se cacher derrière ses jambes, jetant furtivement des sourires malicieux depuis leur cachette.
La nourrice regarda soudain Kanda avec un air de surprise et de choc. "Oh, Kanda-san ! Je ne savais pas que vous étiez ici !". Son visage arbora soudain un air contrit et elle tenta de remettre en ordre sa chevelure et ses vêtements. "J'allais justement envoyer les enfants au lit."
Un homme en costume entra alors. Il tenait un ballon dégonflé, le violet que Kanda avait offert à Lenalee pour son anniversaire. A première vue, le ballon semblait avoir été percé par un couteau. Kanda leva un sourcil en direction du nouvel arrivant.
"Maître Kanda" salua Marie, le majordome avec une inclinaison de tête cordiale. "Bienvenue chez vous".
Kanda hocha la tête en guise de réponse avant de recentrer son regard sur la nourrice qui se figea sous son intensité.
Pathétique, songea Kanda en se moquant ouvertement d'elle.
"Kanda-san, je peux vous expliquer…" commença la nourrice avant de se taire sous le regard glacial de Kanda.
"Vous êtes virée" déclara sèchement Kanda. "Sortez tout de suite de ma maison avant que je n'appelle la sécurité. Il est évident que vous ne pouvez pas vous occuper seule de mes enfants".
"Mais, je-" tenta la nourrice.
"Dehors. Tout de suite" l'interrompit Kanda d'une voix rude. La nourrice ouvrit la bouche, comme si elle voulait protester à nouveau, mais elle la referma. Elle se recomposa avec autant de dignité qu'elle put (qui n'était pas si digne que ça avec toute la gelée et le pudding qui lui restait dessus), tourna les talons la tête haute avec un air d'indifférence et quitta le manoir.
"Bye, bye !" ricana Lavi en faisant signe de la main. Quand les portes se refermèrent, Lavi jubila "C'était trop drôle, Lenalee ! Tu as vu sa tête ? Et ses habits ? Elle en traînait plein le sol aussi !"
"C'était super marrant !" s'exclama Lenalee en applaudissant joyeusement.
Kanda regarda ses enfants chéris babiller à propos de leur dernière farce réussie. Il s'agenouilla afin de pouvoir les regarder dans les yeux.
"Lavi, Lenalee" déclara Kanda. "Vous ne devez plus jouez de mauvais tours à vos nounous. Ça prend un temps incroyable de trouver une nouvelle nourrice pour vous deux."
" Mais elle a éclaté le ballon de Lenalee !" protesta Lavi. " Elle a sorti un couteau de la cuisine et nous a dit que nous ne pouvions plus jouer car nous étions bruyants et elle a éclaté le ballon avec !"
Kanda se crispa, sentant la colère enfler en lui. Un couteau ? Tenir un objet si dangereux devant ses enfants était inacceptable et il était ravi que Lavi et Lenalee ait pu s'en occuper d'eux-mêmes. Il savait qu'il devait élever deux enfants qui grandiront pour être des personnes fortes et capables. Mais il devait aussi agir en tant que père dans ces situations. Il posa ses mains sur les têtes de Lavi et Lenalee en un geste réconfortant.
"Malgré tout, vous ne devez pas faire ça" expliqua Kanda patiemment. "Maintenant promettez moi que vous ne ferez plus de farces aux nourrices."
"Promis, Yuu-papa" répondit innocemment Lavi, mais Kanda put voir qu'ils croisaient les doigts dans leurs dos. Il soupira. Ce serait le mieux qu'il pourrait tirer d'eux.
"Qu'est ce que vous voulez manger ce soir ? " demanda-t-il alors.
"Spaghetti !" s'exclama aussitôt Lenalee, alors que Lavi s'exclamait en même temps "Du gâteau !"
Kanda autorisa un rare sourire à éclairer son visage. Il ne souriait que pour ses deux enfants. " Des spaghetti et du gâteau, alors."
Dans son esprit il prit note de trouver une nouvelle nurse pour le lendemain. En y pensant, Cross, ce satané soiffard de la Black Order Compagny, n'a-t-il pas recommandé quelqu'un ? Autant il détestait Cross pour son goût notoire de galante compagnie et sa paresse, autant l'individu pouvait être utile pour trouver des personnes qui faisaient correctement leurs boulots et inventer de nouveaux gadgets qui faisaient les meilleures ventes dans leur société. Il se rappelait vaguement une conversation où ce coureur de jupons avait présenté son apprentie comme la parfaite nourrice.
Il devrait l'appeler, après avoir fait le dîner de ses deux petits anges.
"Quoi ?" s'exclama Allen, estomaqué. Il arrêta momentanément de laver la vaisselle et l'assiette savonneuse qu'il tenait dans ses mains glissa dans l'évier sans qu'il ne la remarque malgré le bruit de casse qu'elle fit.
Cross se renfrogna en entendant l'assiette se briser en rencontrant le fond de l'évier. Le gamin devra payer pour ça après cette discussion.
"Tu bosseras comme nounou pour le PDG de la Mugen Compagny" répéta Cross. Il se renfrogna davantage : il détestait avoir à se répéter, particulièrement pour ce gamin inutile.
Allen semblait inconscient du regard agacé que lui jetait Cross. Ses yeux chromés s'écarquillaient de confusion.
"U-une nounou ?" demanda-t-il incrédule. Cross hocha lentement de la tête, maudissant la lenteur d'esprit d'Allen. Il lança un regard au verre de vin vide dans sa main, espérant qu'il soit plein et que lui-même soit ivre en parlant à son apprenti. Il se sentait toujours comme ça lorsqu'il parlait à Allen. Son idiotie était parfois si dense que Cross devait lui faire rentrer les mots dans le crâne, physiquement, avec un marteau.
"Ce putain de gamin aux cheveux longs a deux gosses." Répondit Cross. "Des jumeaux : un garçon et une fille. Ils ont fait tourner en bourrique chaque nurse depuis qu'ils sont assez grands pour savoir marcher." Il lava à grande eau le verre vide, espérant qu'il se remplisse. "C'est pourquoi ce Kanda offre un paquet de fric pour quiconque voudra s'occuper de ses gosses."
"Je ne le ferai pas." Fit Allen, impassible. Il ramena une mèche blanche derrière son oreille et retourna à sa vaisselle.
Cross sentit la colère monter lentement en lui. Sa main alla trouver le marteau qu'il gardait à portée à sa ceinture. Il était là depuis qu'il avait pris Allen et ne l'avait jamais quitté.
"Et pourquoi non ?" demanda Cross, la voix lourde de menaces. "C'est payé en bon argent et si tu acceptes tu n'auras plus de petits boulots secondaires à faire. En plus tu vivras là bas aussi, tes frais seront payés et tu n'auras plus à revenir dans ce trou à rat."
"Vous voulez juste me jeter dehors, oui !" répliqua Allen en se retournant rapidement. Il essuya ses mains et attrapa une bouteille de vin dans le placard qui le surplombait.
"Qui t'as donné le choix ?" ricana Cross. "Prends ce job ou je te fais sauter la cervelle en éclats"
Allen se raidit. Il était habitué aux menaces et il savait que Cross, étant le maître sadique qu'il était, n'hésiterait pas à donner corps à ses menaces.
"Je ne travaille pas bien avec les enfants !" protesta Allen. Il se calma et rajouta en murmurant "Ils penseront que je suis dégoûtant."
Allen s'assit et ouvrit la bouteille de vin. Il regarda sombrement le liquide ; les gens évitent les enfants laids et maudits, comme lui, donc il était habitué à voir les visages dégoûtés ainsi que les regards curieux. Quand il était plus jeune, il était méprisé pour son bras bizarre qui lui a donné une enfance si misérable. Voir des enfants se moquer de son étrange apparence était comme revivre sa propre enfance, encore et encore, sur leurs jeunes visages. Pour Allen, voir la haine, le mépris et l'humiliation dans le regard des adultes et encore plus des enfants était trop. C'est pourquoi il faisait de son mieux pour cacher son bras en portant des gants.
"Ils n'ont pas besoin de t'aimer" fit Cross en coupant court à ses réflexions. "Quelqu'un viendra te prendre et t'amener là bas. Et ne t'avise pas de penser que tu peux y échapper. Je ne veux plus revoir ton affreuse figure dans les parages, donc tu ferais mieux de garder ce job."
Allen grommela et se prit la tête dans les mains. Avec le visage caché par ses mains, il ne vit pas la figure de Cross s'étirer en un sourire narquois.
"Donc, c'est la maison des Kanda" songea Allen. Il regarda avec admiration l'immensité de la propriété. Le manoir avait un ton blanc apaisant avec quelques touches de bleu. Il y avait une large cour avec une fontaine bouillonnante et des myriades de fleurs. La scène dans son entier était si pittoresque qu'elle semblait sortir d'un des contes de fées que Mana lui racontait quand il était petit.
"Monsieur Walker" l'interpella Thomas, le chauffeur. "Nous sommes arrivés."
Comme si Thomas avait besoin de dire quoi que ce soit.
La voiture s'arrêta devant la maison et Allen marcha jusqu'à la porte principale. De plus près, les lourds battants en bois étaient plus imposants et l'intimidèrent.
Prenant une profonde inspiration, il sonna. Les portes s'ouvrirent sans un grincement malgré leur taille et un homme en costume, portant une oreillette, se présenta.
"Bienvenue, monsieur Walker" fit avec un sourire poli, celui qu'Allen identifia comme le majordome. "Nous vous attendions. Je suis Marie Noise, le majordome de la famille Kanda." Allen lui rendit son sourire nerveusement.
"Bon-bonjour" bégaya Allen. Il humecta ses lèvres sèches et maudit sa panique soudaine. "Je suis ici pour le poste de nurse."
Un regard qu'Allen put déchiffrer, traversa le visage de Marie mais il disparut aussi vite qu'il était venu. Marie sourit mystérieusement et l'invita à entrer.
"Entrez, je vous prie et faites comme chez vous" déclara Marie."Les enfants seront bientôt là." Il dirigea Allen parmi des couloirs en marbres dont le sol était recouvert de moelleux tapis pelucheux jusqu'à un grand salon rempli avec un mobilier moderne et élégant. La plupart étant de style oriental, nota Allen. Le long d'un des murs se trouvait une cheminée.
Sur le manteau de la cheminée se trouvaient en guise de décoration des photos de deux enfants en compagnie d'un adulte ainsi qu'une horloge étrange à l'intérieur de laquelle fleurissait un lotus. Sur chaque image Allen pouvait voir le visage souriant des enfants et de leur père. Allen regarda les photos avec envie. Ils avaient l'air si parfaits.
Deux enfants, un garçon à la tignasse flamboyante et aux yeux d'émeraude et une fille aux yeux violets avec des tresses déboulèrent dans la pièce. Le garçon menait et la fille, tenant un ballon vert dans ses mains, trottait joyeusement derrière lui.
"La nounou est là, la nounou est là" chantaient-ils tous les deux en sautant autour du fauteuil où était assis Allen. Ce dernier les regardait, béat d'admiration.
Ils sont si beaux, pensa-t-il.
"Les voici" fit Marie avec un sourire. Les enfants se cachèrent derrière les jambes du majordome lançant furtivement des coups d'œil timides. Marie mit une main dans le dos de chacun et les poussa doucement en avant. Ils trébuchèrent un peu avant de s'élancer et de s'accrocher au pantalon-robe d'Allen. Celui-ci sursauta à cause de ce mouvement inattendu mais rattrapa les deux corps afin qu'ils ne tombent pas.
"Je vous laisse faire connaissance et vous occuper des enfants." Expliqua Marie. "Il y une liste sur le réfrigérateur dans la cuisine, de ce qu'i faire aujourd'hui. Il y a aussi les numéros d'urgence si quelque chose arrive. La nourriture est préparée sur la table pour le petit déjeuner et le déjeuner. Je serais de retour dans l'après midi pour aider à préparer le dîner. Maître Kanda peut être de retour plus tôt aujourd'hui, donc ne soyez pas alarmé quand vous le verrez. Votre chambre est à côté de celle des enfants, à gauche, et vos affaires y ont été apportées, donc faites comme chez vous."
"Ok" acquiesça Allen en guise de réponse. A vrai dire, il avait eu du mal à enregistrer toutes les informations. Il craignait d'oublier quelque chose et d'être viré. Et donc d'avoir à faire face à Cross et le marteau par la suite. Le souvenir de l'outil rencontrant sa tête le fit grimacer de douleur. "Bon voyage M. Marie.
"Bye Marie !" fit Lavi avec un signe de la main. "Bye Marie !" fit Lenalee en écho en faisant un grand salut frénétique.
Marie leur dit "au revoir", serrant dans ses bras les enfants tour à tour, et prit une paire de clés de voiture d'un support qui en contenant au moins cinq autres. Aussitôt qu'ils entendirent la porte se fermer, Lavi et Lenalee se retournèrent vers leur nouvelle nounou. Allen sentit son cœur accélérer lorsqu'il vit un regard violet et l'autre émeraude, le dévisager avec étonnement. Il savait qu'ils regardaient sa cicatrice et sa chevelure pâle. Il vit le jugement silencieux dans leurs yeux, et, pendant une seconde, il laissa voir sa panique sur son visage.
Il ne devrait pas faire ça. Il ne plaisantait pas lorsqu'il disait qu'il n'avait littéralement pas d'expérience avec les enfants. Bébé, il a été adopté par Mana, son père adoptif adoré, et il a vécu avec lui, aussi heureux qu'un enfant puisse l'être. Son apparence étrange faisait que les autres enfants restaient loin de lui, le privant d'une enfance normale. Et puis quand Mana est mort et qu'il a été pris pas Cross, ses interactions avec les gens en général, sauf pour les boulots et les jeux d'argent, étaient devenues non existantes.
Deux sourires jumeaux naquirent sur les visages de Lavi et Lenalee. Soudainement, la peur disparut et Allen se retrouva à leur sourire à son tour.
"Je suis Lavi !" se désigna-t-il lui-même.
"Je suis Lenalee, " fit elle avec un sourire timide. Sa petite main serrait celle de son frère en une étreinte serrée, remarqua Allen. Elle doit être la plus en retrait des deux.
Allen laissa échapper un soupir de soulagement ; il semblait qu'il était accepté.
"Je suis Allen Walker mais vous pouvez m'appeler Allen si vous voulez" déclara-t-il vivement. Puis il y eut un silence tendu durant lequel Allen ne savait pas quoi faire.
"Est-ce que tu es notre nouvelle nanny, Allen-nanny ?" demanda Lavi. Allen acquiesça rapidement.
"Je suppose que c'est ce que je suis."
Allen jeta un coup d'œil à l'horloge de la pièce et se leva. Il ferait tout aussi bien de commencer la journée.
"C'est l'heure du petit déjeuner" annonça-t-il. Immédiatement les visages des deux enfants se tendirent. La panique familière reflua chez Allen et il se demanda brièvement s'il ne les avait pas contrariés.
"On veut pas petit déjeuner" fit Lavi avec humeur. "Le petit déjeuner c'est pour les mauviettes."
"Ouais, pour les mauviettes" répéta Lenalee en écho à son frère. Elle regarda le ballon qu'elle tenait dans ses mains. "Je veux jouer dehors" déclara-t-elle en brandissant son ballon.
Allen sentit un filet de sueur couler dans sa nuque et il passa la main dans ses cheveux. Ils n'allaient pas être faciles à gérer.
"Eh bien" commença-t-il pendant que sa tête il pataugeait pour trouver des compromis. Il était vraiment mauvais avec les enfants. "Qu'est ce que vous dites de déjeuner avant que je ne vous emmène dehors pour jouer le reste de l'après midi ?"
A nouveau, il y eut une communication silencieuse qu'Allen ne comprit pas.
"Ok" acquiescèrent simultanément Lavi et Lenalee.
"Vous pouvez me conduire à la cuisine ?" demanda Allen en prenant la main de Lavi. Ce dernier hocha la tête et le guida. Mais une autre main attrapa sa main libre et le stoppa. Lavi lâcha la main d'Allen avec un haussement d'épaule et Allen continua sans eux.
"Allen" appela Lenalee, tendant sa main libre vers lui. Il fut surpris par ce mouvement. Puis il réalisa que Lenalee voulait probablement être portée et en souriant il posa la petite fille confortablement contre sa hanche. Elle fut un peu surprise mais elle eut un petit rire et blottit son visage contre l'épaule d'Allen.
"Allons chercher ton frère" murmura Allen en se mettant en marche dans la direction que Lavi avait prise.
La cuisine était aussi incroyable que le reste de la maison. Elle était impeccable, équipée d'appareils les plus récents et remplie avec plus de nourriture qu'Allen n'en avait jamais vu dans sa vie.
Allen jeta un regard au porridge qui était sorti pour les enfants. Il semblait gluant, grumeleux et pas du tout appétissant. Il y avait aussi quelques légumes et du poisson, qui n'avaient non plus l'air appétissant pour des enfants de cinq ans.
Pas besoin de se demander pourquoi ces enfants ne veulent pas prendre de petit déjeuner, songea Allen. Il n'aurait certainement pas mangé cela et il ne voyait pas l'intérêt de forcer les enfants à le faire.
Se creusant la cervelle, il repensa à son petit déjeuner favori lorsqu'il était enfant. Il se rappela Mana, son père adoptif, et les matinées qu'il avait passées avec lui.
"Est-ce que vous aimez les pancakes ?" demanda Allen en s'agenouillant pour être à leur hauteur.
Lenalee et Lavi semblèrent abasourdis. Plusieurs nounous leur ont demandé de manger le déjeuner préparé pour eux ou alors de sauter le petit déjeuner ensembles et les laisser faire.
"Ummm…Allen-nanny ?" demanda Lavi en hésitant. "C'est quoi des pancakes ?"
Oh ! pensa Allen. Leur père est Japonais. Ils n'ont probablement pas vu beaucoup de nourriture américaine.
"Ce sont des sortes de crêpes épaisses américaines" répondit Allen. Il essaya tant bien que mal de les décrire. "Umm… c'est de la pâte moelleuse et euh… c'est délicieux avec du sirop d'érable et du beurre."
Lenalee et Lavi parurent incrédules. Ils s'entre regardèrent sceptiquement puis revinrent sur Allen qui attendait patiemment avec un gentil sourire.
"Yuu-papa dit que la nourriture américaine c'est que pour les traîne misère et les chiens" commenta légèrement Lavi dans l'espoir de briser l'espoir de leur nounou à essayer de faire connaissance.
Allen tiqua. Qu'est-ce que leur père avait appris à ces enfants ? Allen soupira et posa les mains sur ses hanches.
"Eh bien c'est que votre père n'a probablement pas essayé les pancakes avant !" déclara Allen avec conviction. "Nous essaierons d'abord les pancakes, mais si vous n'aimez pas on pourra essayer quelque chose d'autre."
Un nouveau jugement silencieux passa entre les jumeaux. Immédiatement après Lavi s'accrocha à la jambe d'Allen, lui tirant un "ouf !" surpris.
"Ouais" répondit-il pour deux. "Pancakes ! Je veux essayer !"
Puis il se précipita dans un couloir où Allen supposa que devait être entreposés la farine et autres ingrédients.
"Je veux aider !" ajouta Lenalee, tirant timidement sur la jambe de pantalon à Allen. Il baissa le regard vers elle et prit sa petite main dans la sienne.
"Tu veux bien me montrer où est l'office1 alors ?" demanda-t-il avec un doux sourire. Lenalee hocha la tête et le conduisit vers une large double porte.
Lavi et Lenalee se tenaient tous deux devant la porte et Allen supposa qu'ils n'étaient pas autorisés à l'intérieur.
Il trouva une paire de petits tabliers, l'un violet et l'autre vert, neufs et immaculés, montrant à peine une trace d'utilisation. Les jumeaux se tortillaient d'excitation alors qu'Allen les aidait à enfiler les tabliers. Puis ce dernier en trouva un autre bleu marine de taille normal pour lui-même et s'attaqua à rassembler les ingrédients.
Lavi et Lenalee tendaient leurs bras obligeamment, attendant qu'Allen leur donne les ingrédients qu'ils allaient déposer dans la cuisine avant de revenir rapidement en prendre d'autres.
Finalement Allen les suivit dans la cuisine et fouilla dans le frigo pour trouver quelque chose d'autre pouvant être utile pendant que les jumeaux sortaient un saladier d'un placard. Allen trouva mignon la manière dont ils mirent leurs efforts combinés pour déposer l'énorme récipient sur la table de cuisine.
"Que pensez-vous de pancakes aux myrtilles ?" demanda Allen en sortant les dites myrtilles du réfrigérateur.
"Ouais !" s'écrièrent les enfants.
Ils passèrent donc l'après midi à faire des pancakes. Allen fut impressionné par leur volonté à participer. Ils étaient si adorables et l'aidaient chaque fois qu'il avait besoin. Et le fait de les voir couvert de farine et d'œufs les rendait attachants. Il était maintenant à l'aise avec les enfants et toute la nervosité et la panique d'avant semblaient ridicules.
Ainsi, c'est comme ça d'être avec d'autres enfants songea Allen avec un sourire.
Il prit bien garde d'éloigner les enfants de la cuisinière pendant qu'il faisait cuire les pancakes. Les voir lancer des "Ahh" et des "Ohh" ébahis chaque fois qu'il faisait sauter un pancake haut en l'air, le faisait rire.
"Ils sont tout moelleux !" déclara Lavi en prenant une nouvelle bouchée de son pancake dégoulinant de miel. Allen n'avait pas été en mesure de trouver du sirop d'érable et l'avait remplacé par du miel. Ça avait beaucoup plu aux jumeaux, qui avaient rapidement demandé un deuxième puis un troisième. Allen lui-même avait englouti la moitié des pancakes qu'ils avaient faits, à la grande fascination de Lavi (et de Lenalee, même si elle était trop polie et timide pour le montrer).
"Tu as du miel sur la joue" fit gentiment Allen en prenant une serviette et en essuyant la joue de Lavi.
Un jugement silencieux s'échangea à nouveau entre les jumeaux.
"Allen, on veut que tu restes pour toujours !" marmonna Lenalee. Puis son visage prit une teinte rose et elle fit semblant de s'occuper à manger le reste de son pancake.
Allen sourit. Elle était si adorable ! "Pas de problème. Après tout votre père m'a embauché comme nounou…"
"Non, Allen-nanny" clarifia Lavi en lui lançant un regard vert perçant. "Nous voulons que tu restes pour être notre nouvelle maman."
Allen s'étrangla avec le pancake qu'il était en train de manger et chercha désespérément de l'air alors qu'il était resté coincé dans sa gorge.
Note de l'auteur : Alors, vous avez aimé ? Détesté ? Je continue ? Rewiew please !
Notes de la traductrice :
1 Visiblement pour les anglais la cuisine et l'office sont deux endroits bien distincts. La cuisine sert pour déjeuner en petit comité, l'office est l'endroit où l'on cuisine.
Bon, voilà le premier chapitre. Certaines phrases sont un peu bancales, mais j'espère que ça ne vous empêchera pas d'apprécier quand même !