Chapitre 1

Un repas étonnant

L'été Pré-au-lard était un village paisible. Des enfants joués aux bavboules dans la rue et les rayons de soleil de midi radieux perçaient les nuages. Un vieux sorcier passa devant les enfants et s'écarta alors qu'une des billes éclaboussa le perdant. Le perdant s'écria quelque chose comme mais elles sont détraquées ces bavboules ! Ou toute autre phrase pour garder la face. Le vieil homme ria de bon cœur et poussa la porte des « Trois balais ».

« Bonjour ! S'exclama-t-il. »

Plusieurs clients le saluèrent même s'ils étaient peu nombreux. Quelques sorciers affairaient autour d'une table et un jeune couple. Un homme d'âge moyen à la carrure sportive lui fit un signe de la main.

« Bonjour Albus, comment vas-tu ?

- Et bien disons que je suis affamé et ravi de te voir ! »

Dumbledore s'assit avec son ami et chercha Rosmerta des yeux. Celle-ci ne tarda pas, sortant des cuisines avec un plat fumant pour la table voisine.

« Voici votre steak monsieur. Ah vous voilà Professeur ! dit-elle en apercevant le directeur de Poudlard. Qu'est-ce que je vous sers ?

- Hum je vois que vous avez du poisson alors je prendrai du saumon avec des pommes de terre.

- Et vous Monsieur Crodeben ?

- Un de vos pavés de cerf et deux bieraubeurre bien sûr !

La tenancière agita sa baguette et la note partie en cuisine. Elle s'approcha visiblement ravi de voir deux clients. Elle s'assit et soupira de contentement.

« Cela fait du bien de se reposer cinq minutes ! J'ai eu un arrivage de touristes et pas une minute à moi ! Des sorciers du Benin qui ne cessent de me demander si on peut visiter la cabane hurlante ou Poudlard…

- Je crois que la cabane Hurlante n'est pas un très bon choix mais je suis disposé à les laissé rentrer à Poudlard.

- Merci beaucoup ! Je vais leur dire de ce pas ! »

Joignant le geste à la parole Miss Rosmerta parti vers une table qui s'anima beaucoup avec son arrivée. Dumbledore lui se tourna vers Armand et lui sourit.

« Voilà bien longtemps que l'on ne c'était pas vu ! Depuis la fête pour la disparition de Voldemort je crois !

-Oui, répondit son interlocuteur non sans frissonner à l'évocation de Vous-Savez-Qui, j'ai pleuré James et Lily puis fêté l'évènement dignement…

- Comme tout le monde Armand, comme tout le monde. Mais cela fait quatre ans maintenant. Et je suis heureux de voir que le monde magique a su réagir de façon presque moldus : faire comme si rien ne c'était passé !

- C'est bien vrai ! Cet hiver j'étais en Irlande et les gens ne parlaient que de Quidditch et pas de l'anniversaire de la mort de Celui-dont-on-ne-peut-pas-prononcer-le-nom.

- Eh bien tant mieux ! Espérons qu'il en sera encore ainsi dans 7 ans quand le jeune Potter ira à Poudlard ! A propos de Poudlard As-tu réfléchi à ma proposition ?

- Oui ! Je pense accepter ! J'ai beaucoup voyagé ces temps-ci et un peu de repos ne me fera pas de mal ! Et je pense pouvoir faire un Professeur de Défense contre les Forces du Mal acceptable.

- Tu m'en vois ravi !

La conversation continua jusqu'à l'arrivée des plats et des boissons. Armand parla de ses voyages comme Briseur de sorts indépendants Et Dumbledore des anecdotes du jeune Crodeben à Poudlard. Chacun était heureux de revoir l'autre et cela se voyait. Ils commandèrent des desserts, une tarte citron et un fondant au chocolat. Lorsque l'auberge se vida Rosmerta vint s'assoir avec eux.

« Tu as un nouveaux cuisinier, Cela ne ressemble pas à Sucellos…

- Oui… Sucellos est malade et un ami m'a recommandé un jeune homme tout à fait capable. Et j'avoue que je ne m'en plains pas. Il travaille dur et ses plats sont appréciés.

- Je peux le féliciter ? Dit Dumbledore en se levant. »

Rosmerta sembla perturbé mais on ne peut pas refuser grand-chose au grand sorcier qu'était Albus Dumbledore. Elle le suivit donc contrit lorsqu'il entra dans la cuisine. C'était une belle cuisine avec des fourneaux, des meubles en bois, un grand espace de travail et un jeune homme en train de faire la vaisselle. Dumbledore marque un temps d'arrêter et le jeune homme en fit de même. Il devait avoir 16 ans et la peur dans ses yeux marron était bien visible. Ce fut Dumbledore qui rompit le silence gêné qui c'était installé durant quelques secondes.

« Hé bien mon garçon en voilà une surprise ! Comme je le dis toujours le talent n'attend pas le nombre des années ! Et chose encore plus rare voici un jeune homme que je ne connais pas… Mais au vu de certains éléments je dirais que voici Evan MacFusty ! »

Le jeune homme acquiesça et ses joues prirent une couleur rouge vif. Il se dandinait de gauche à droite comme un enfant pris la main dans le sac.

« Bonjour Professeur Dumbledore, bredouilla-t-il.

- Cela me ravi de te voir ici ! Je voulais te féliciter pour tes plats ! C'était délicieux ! Mais je ne te dérangerai pas plus longtemps ! A très bientôt.

Puis le professeur sortit tranquillement poussa son ami Crodeben qui n'avait pu rentrer ne cuisine avec des « Voyons, voyons… » Devant ses protestations. Jusqu'à se retrouvé devant la sortie. Ce fut alors que celui-ci réagit.

« Mais professeur, euh monsieur le directeur, c'était un élève non ? Et vous ne le connaissez pas !

- Voyez-vous Armand j'ai entendu parlez du jeune MacFusty, et j'avoue que j'aurais dû y faire plus attention. Un tel jeune homme devrait pouvoir venir à Poudlard vous avez raisons. Il va falloir que je règle certaines choses mais je pense la chose possible.

- Possible ? Mais quel est le problème ?

- Le problème voyez-vous c'est qu'Evan fait la cuisine merveilleusement bien et sans baguette ! Il fait la vaisselle aussi sans magie et il le fait car il ne peut pas faire avec. Evan est un Cracmol.

Armand Crodeben n'était pas homme à céder à la surprise facilement. Mais un Cracmol à Pré-au-Lard ? C'était probablement inédit ! Et Dumbledore voulait le faire rentrer à Poudlard ?

« Mais…

- Pardon Armand mais il faut que je fasse vite. Les vacances touchent bientôt à leurs fins et je vais avoir beaucoup à faire. Reposez-vous ici, nous nous reverrons à la rentrée.

Sans lui laissez le temps de répondre Dumbledore transplana dans un petit plop caractéristique

- Et ben ça alors ! jura le briseur de sort avant de fermer la porte de l'auberge.

Dans la cuisine le jeune Evan c'était remis à sa tâche. Plusieurs sentiments se disputaient en lui. La fierté que le directeur de Poudlard, l'un des plus grand sorcier du monde, soit venu le félicité lui ! Mais aussi la honte de sa condition. Etre ainsi exposé le rend toujours mal à l'aise. La plupart des gens le regarde comme une attraction de foire et très peu cache leurs dédain pour lui le Cracmol, le Sans-Magie.

Parfois il envie les moldus, eux au moins ils ne savent pas à côté de quoi ils passent ! Ils ne voient pas leurs familles volaient sur des balais ou ranger leurs chambres d'un coup de baguettes. C'est pourquoi il avait mis tout son cœur dans son travail. Il adorait cuisiner mais être à Pré-au-Lard le seul village de Grande Bretagne sans moldus était une vraie joie. Il pouvait se balader ici sans qu'on parle dans son dos et son salaire lui permettait de se régaler des confiseries d'Honeydukes. Rosmerta était très gentille avec lui, même s'il n'appréciait pas qu'on le prenne en pitié c'était parfois plus agréable que les moqueries. Puis il chassa ses pensées vagabondes et se remit à frotter cette casserole incrustée de jus de citrouilles. Il ne le savait pas encore mais cette année promettait d'être spécial !

Loin de là Houch, elfe de maison de son état, nettoyé les escaliers de l'entrée lorsqu'il vit le jeune maître écouter aux portes sachant que le maître n'apprécierait pas il alla voir l'indélicat.

« Pardonnez-moi maitre mais je doute que monsieur votre père…

- Silence Houch ! Et fiche le camp !

Incapable de désobéir Houch retourna à sa corvée. Il espérait que le propriétaire des lieux ne découvrirait pas ce qui se passait. Le jeune homme quant à lui retourna à son espionnage. Cet imbécile d'elfe de maison l'avait fait perdre le fil de la discussion. Il entendit la voix de son père se plaindre :

- Si tu savais comme j'ai honte que mon fils n'ait pas une lance d'argent. Je pense que c'est normal pour un père de vouloir le meilleur. C'est comme découvrir qu'il n'a pas de potentiel, qu'il ne fera rien de bien. Si tu savais comme j'ai été déçu le jour où…

- Voyons mon ami du calme je sais que tu aurais voulu l'inverse mais il faut…

Du bruit dans le couloir fit battre ne retraite le jeune homme, sa mère arrivé et elle allait tout gâcher. Il repartit le souffle court. Son père avait honte de lui. Mais pourquoi ? Il avait toujours fait ce qu'il fallait non, et c'était quoi cette histoire de lance d'argent ?