Tapis dans l'ombre de sa chambre, un jeune homme était allongé dans son lit.

Mince, avec des lunettes rondes et des cheveux bruns en épis, il était plongé dans le désarroi le plus total. Outre le fait qu'il venait de se disputer avec son oncle et sa tante, chez qui il vivait, il semblait réfléchir. Son oncle et sa tante l'avait recueilli lorsqu'il avait à peine un an, après la mort de ses parents. Dès lors, il n'avait su le traiter comme leur propre fils, Dudley. Il était quand à lui un jeune homme rondouillet, qui depuis son plus jeune âge était habitué à avoir ce qu'il voulait. L'orphelin, Harry, quand à lui, devait se contenter des affaires dont son cousin ne voulait plus.

Harry vivait depuis ses onze ans dans une école particulière et ne revenait que pour les vacances d'été. Cette année, son oncle et sa tante avait remarqué un changement chez celui-ci. Depuis son arrivée, il était renfermé sur lui-même et ne décrochait que très rarement un mot. Non pas que son oncle et sa tante s'en plaignent, au contraire. Cependant, plus tôt dans la journée, après lui avoir demandé de faire le ménage, n'obtenant pas de réponse, son oncle devint furieux contre Harry. C'était assez fréquent de le voir réagir de la sorte avec son neveu.

Leur comportement envers le jeune homme, malgré la tristesse qu'il affichait, n'avait pas changé. Ils ne se doutaient absolument pas des troubles auxquels était confronté l'adolescent.

A ses onze ans, il avait appris qu'il était un sorcier, et comme tous les sorciers de son âge, il devait rentrer à Poudlard.

C'était un immense château dans lequel les sorciers apprenaient à pratiquer la magie. Là-bas, il avait rencontré Albus Dumbledore, le directeur de l'école. Les années passant, le vieux sorcier avait fini par lui expliquer ce qu'il s'était passé durant la nuit de la mort de ses parents. Un mage noir, ayant peur qu'une prophétie ne se réalise, avait cherché à le tuer dès son plus jeune âge, ne se doutant pas qu'il courrait à sa propre perte. Cette fameuse nuit, son père avait été assassiné par le mage noir, Voldemort, puis sa mère s'était sacrifiée en essayant de lui sauver la vie.

Cet acte d'amour aurait, selon le directeur, protégé le jeune sorcier du sortilège de mort lancé par Voldemort. En ricochant sur Harry, le sortilège se retourna contre le seigneur des ténèbres laissant Harry avec une cicatrice en forme d'éclair sur le front. C'est ainsi que naquit la légende de l'élu, le seul sorcier à avoir survécu au sortilège de mort et à avoir éliminé le plus puissant des mages noirs.

Enfin, c'est ce que tout le monde pensait et personne hormis Dumbledore et Voldemort ne connaissait l'existence de la prophétie. Il y a deux ans de cela, le seigneur des ténèbres réapparut, mettant de nouveaux en péril la communauté des sorciers. A l'époque personne ne croyait à son retour, pas même le ministère de la magie, et la mort du jeune Cédric Diggory fut mise sur le dos des épreuves du tournoi des trois sorciers. Néanmoins, le ministre fut forcé d'admettre la vérité lorsque Voldemort apparut au ministère dans le but de récolter la prophétie le liant au jeune Potter dans le département des mystères.

Ensuite, jugeant Harry prêt, Dumbledore lui enseigna tout ce qu'il savait à propos du seigneur des ténèbres et notamment l'existence des horcruxes, des reliques empreint de la plus vil des magies noires permettant à son créateur de séparer son âme en plusieurs morceaux et de les enfermer dans des objets. D'après Dumbledore, Voldemort en aurait créait sept et deux était déjà détruit. Le premier fut détruit par Harry lui-même bien qu'il ne le sache pas. Il s'agit du journal de Tom Jedusor qui renfermait une partie de son âme sous forme de souvenir. Il l'avait détruit lors de sa deuxième année avec un des crocs du basilic qu'il venait de tuer, sauvant ainsi Ginny Weasley.

Le deuxième horcruxe détruit était la bague des Gaunt. S'était une ancienne bague se transmettant de génération en génération dans la famille de Voldemort. Dumbledore avait réussi à retrouver sa trace et à la détruire. Néanmoins, la destruction de la bague le priva de sa main droite.

Malgré toutes les préoccupations qu'apportait l'existence des horcruxes à Harry, s'était bien autre chose qui le déprimait depuis la fin de sa dernière année scolaire. Harry et Dumbledore étaient partis à la recherche du troisième horcruxe. C'était le moment pour Harry de faire ses preuves et de participer à la chute du mage noir. Mais l'escapade ne se passa pas comme prévu et pour avoir accès à l'horcruxe, Dumbledore dû boire un poison laissé par Voldemort. Une fois cela fait, Dumbledore se montra fortement affaiblis et à leurs retour à Poudlard, ils virent avec stupéfaction une attaque de mangemorts, les partisans du seigneur des ténèbres.

Dès leur arrivée dans le château, le professeur Dumbledore demanda à Harry de se mettre à l'abri et de ne se montrer sous aucuns prétextes, ce qu'Harry fit. Il lui avait promis de lui obéir quoi qu'il arrive. C'est à ce moment que Drago Malefoy fit son entrée en désarmant le directeur. Depuis sa cachette, Harry entendit Drago révélé comment il avait fait entrer les mangemorts dans le château et comment Voldemort lui avait demandé de tuer Dumbledore.

Plus les minutes passaient, et plus Harry s'apercevait que Drago n'arrivait pas à accomplir sa mission. Il avait devant lui un Dumbledore démuni et pourtant il ne pouvait se résoudre à le tuer.

Les hésitations de Drago furent malgré tout de courtes durées. Il fut rejoint par les mangemorts, parmi eux, Bellatrix Lestrange, cousine et assassin de Sirius Black le parrain d'Harry, Fenrir Greyback et Severus Rogue, le professeur de potion de Poudlard, soi-disant ancien mangemort rallié à la cause de Dumbledore pendant la guerre contre Voldemort.

A ce moment fatidique, Harry entendit son professeur de potion prononcer les mots : « Avada Kedavra ». Il vit un rayon de lumière verte, caractéristique du sortilège de mort, sortir de la baguette du traitre pour venir frapper son mentor en pleine poitrine, projetant le vieil homme du haut de la tour d'astronomie.

Les évènements qui suivirent s'enchainèrent très rapidement. Les mangemorts ayant réussi leur objectif prirent la fuite en saccageant le plus de choses possibles sur leurs passage.

Puis tous découvrir le corps d'Albus Dumbledore, le plus grand directeur de Poudlard, gisant au pied de la tour d'astronomie.

La perte de son mentor avait été très dure pour Harry. Malheureusement pour le jeune sorcier, il allait devoir faire son deuil rapidement. Le troisième horcruxe qu'il avait trouvé était un faux. Il représentait le médaillon de Salazar Serpentard, mais s'était une copie. Quelqu'un avait laissé un mot à l'intérieur, disant qu'il avait récupérer le médaillon dans le but de le détruire. Cette personne avait laissé une signature : R.A.B. Harry n'avait aucune idée de ce à quoi pouvait correspondre cette signature. La seule chose qu'il savait, s'était qu'il fallait qu'il parte à la recherche des horcruxes, mais que cela impliqué qu'il ne pourrait pas faire se dernière année à Poudlard. Il avait informé à la fin de l'année scolaire ses deux meilleurs amis de sa décision. Ses amis lui dirent qu'ils l'accompagneraient. Même si Harry n'était pas vraiment pour cette décision qui pouvait mettre en danger ses amis, ils lui firent comprendre qu'il n'avait pas vraiment le choix.

Avant de prendre le Poudlard express pour rentrer chez eux, Ron Weasley, le meilleur ami d'Harry, l'invita à le rejoindre chez lui le trente et un juillet. C'était la date de l'anniversaire d'Harry. Il serait majeur et pourrait alors quitter les Dursley.

Dumbledore lui avait expliqué que le sacrifice de sa mère avait permis de protéger le sang de sa famille. Enfin en quelque sorte. Harry n'avait pas forcément tout compris. Il avait simplement retenu que jusqu'à sa majorité, le fait de rester dans sa famille le protégé de Voldemort par un sortilège puissant et inconnu. C'est en lui expliquant l'existence de ce sortilège qu'Harry compris pourquoi Dumbledore l'avait laissé chez des personnages aussi odieux.

Ron avait aussi invité Hermione Granger à venir les rejoindre. C'était la meilleure amie d'Harry. A eux trois il formait un trio inséparable qui avait de nombreuses fois su relever des défis insurmontable. Mais parviendront-ils à surmonter le défi à venir ?

Harry se posait cette question depuis le début de l'été. Cela l'angoissé énormément. Il semblait dépassé par tous les sentiments qui le submergeaient. Et il souffrait de ne pouvoir en parler à personne. Il avait convenu avec ses amis de couper les communications par hibou le temps des vacances pour ne pas attirer l'attention de Voldemort sur eux. Les hiboux étaient très facilement repérables.

La solitude rongeait Harry, après toutes les épreuves qu'il avait dû traverser, rester dans cette maison où personne ne le désirait était une torture pour lui. Son mentor lui manquait. Son parrain lui manquait. Ses amis lui manquaient. Ginny lui manquait. Elle était la petite sœur de Ron. L'année dernière, Harry était tombé sous le charme de la jolie rousse et ils avaient commencé à se fréquenter. Harry s'était senti comblé avec elle. Ron avait même finit par accepter leur relation tant le couple semblait heureux ensemble. Mais après le décès de Dumbledore, Harry avait rompu avec Ginny. Il ne voulait pas qu'elle devienne la cible des mangemorts et la jeune Weasley avait compris la décision du sorcier.

En cette journée d'été, le jeune homme commençait à devenir anxieux, à minuit ce soir, il allait avoir dix-sept ans et allait pouvoir quitter la maison des Dursley. Il se rendrait ensuite en Magicobus jusqu'au Terrier, la demeure des Weasley. Il se sentait comme chez lui là-bas mais appréhendait les retrouvailles avec Ginny, ainsi que la réaction de la mère des Weasley, Molly, lorsque son fils partirait avec ses amis.

Les heures passèrent et Harry, après moult réflexions, avait informé les Dursley de son départ. Leur joie face à cette annonce les quitta rapidement quand Harry leur expliqua le danger encouru lorsque la protection de la maison se briserait sous les coups de minuit. Il leur conseilla de partir en vacances le temps que les mangemorts constatent que la maison n'est plus habitée par lui. Mais ils en firent qu'à leur tête, le traitant d'insolent. Pour eux, Harry voulait juste les faire partir pour pouvoir faire ce qu'il voulait de la maison. C'était idiot, mais il ne pouvait rien faire de plus. Il partit donc ranger le peu d'affaire qui n'avait pas quitté sa valise et se prépara au départ.

Dans la soirée la raison se fit entendre chez l'oncle et la tante du sorcier, et ils décidèrent de quitter Privet Drive pour aller chez la tante Marge, la sœur de Vernon. Harry fut heureux de les savoir en sécurité, bien qu'il ne se l'avouerait jamais, malgré toutes les maltraitances qu'il ait pu subir depuis son enfance, ils étaient les derniers membres de sa famille et il ne leur voulait aucun mal.

Lorsque les Dursley partirent, il n'y eut aucun adieu, à peine un bref signe de tête. Le couple et leur fils montèrent dans la voiture et Harry les regarda partir. Il suivit la voiture des yeux jusqu'à ce qu'elle sorte de son champs de vision et se dit avec regret qu'il aurait aimé être en bon terme avec eux.

Une fois la maison vide, il fit un tour des pièces pour les graver dans son esprit. Il savait que s'était la dernière fois qu'il venait ici. Il y avait vécu toute son enfance et il avait un pincement au cœur en se disant qu'il passait ses dernières heures ici. Il finit le tour de la demeure par le placard sous l'escalier. C'était une pièce exiguë qui avait fait office de chambre jusqu'à ses onze ans.

Il se revit en train de jouer avec les anciens jouets de Dudley, tout en se disant que finalement, les meilleurs moments qu'il avait vécus dans cette maison s'étaient déroulés dans cette pièce.

Il fut vite tiré de ses pensées lorsqu'il entendit plusieurs « cracs » retentir dans la rue. Harry avait un mauvais pressentiment. Il avait reconnu le bruit distinctif du transplanage. Sauf que d'après ce qu'il avait entendu, il y en avait eu plusieurs. Il se dirigea rapidement vers la fenêtre la plus proche, tout en gardant la tête baissée et en se cachant. Ses craintes furent bientôt fondées. Il vit dans la rue plusieurs mangemorts masqués encerclant la maison. La panique commença à le saisir. Il entendit battre rapidement son cœur dans sa poitrine et sentit des sueurs froides lui parcourir le dos. Que faire. Il réfléchit. Le jeune sorcier se savait en sécurité dans la maison jusqu'à minuit. D'ici là, le ministère interviendrait. Un tel nombre de sorcier qui transplane dans une rue moldu inquiètera les aurors et ils viendront voir ce qu'il se passe. Avec un peu de chance, des membres de l'ordre du Phénix feront partit des troupes et pourront le sortir de ce guêpier.

Tout l'été il avait réfléchit à son départ du Privet Drive et il avait envisageait la possibilité d'une attaque. Mais il ne s'était pas vraiment douté que les mangemorts auraient osé venir tout en sachant que les membres de l'ordre surveillaient eux aussi la maison. Quelque chose clochait. Le ministère de la magie aurait déjà dû intervenir. A présent, la maison était encerclée par une vingtaine de mangemorts.

Harry remarqua que les voisins ne semblaient se rendre compte de rien et soudain il comprit que les mangemorts avait dû mettre en place un bouclier occultant. Le professeur Flitwick, qui enseignait l'art des sortilèges à Poudlard, leur avait déjà fait part du fonctionnement de ce sort. Mais il n'avait pas pu le pratiquer, le sort n'étant pas de leur niveau. Il fouilla la pièce dur regard, cherchant des yeux ce qu'il pourrait utiliser pour se défendre. Son regard se posa alors sur la cheminée des Dursley. Il fonça alors à toute allure dans l'ancienne chambre de Dudley, qu'il occupait depuis quelques années maintenant, et fouilla dans sa malle. Il eut une exclamation de joie quand il trouva une petite bourse en cuir. Elle contenait de la poudre de cheminette. Une idée qu'Hermione avait eu avant leur de départ de Poudlard, juste au cas où.

« Hermione tu es un génie ! » s'enthousiasma Harry.

Il retourna à toute allure dans le salon et alluma un feu dans la cheminée. Il regarda la pendule placée dans le coin de la pièce. Celle-ci indiquait vingt-trois heure trente. Il sourit, il allait avoir largement le temps de partir avant que la protection ne se lève.

Sa joie fut de courte durée lorsqu'il remarqua que les flammes ne devinrent pas vertes après avoir appliqué la poudre de cheminette.

« Et merde » jura-t-il.

La cheminée des Dursley avait dû être enlevée du réseau des cheminées. Pourtant Mr Weasley, le père de Ron, avait assuré à son fils d'avoir fait la demande pour que celle-ci soit directement reliée au Terrier.

La peur tenailla Harry. Il se sentait de plus en plus pris au piège. Il ne voyait qu'une seule échappatoire, son Eclair de Feu. Mais il doutait que son balai volant puisse le sortir de cette situation. Il ne savait même pas où se trouvait le Terrier et il ne doutait pas que les mangemorts aient prévu cette option. Mais il se résolu à retourner dans sa chambre et à se préparer à partir sur son balai. Il eut une pensée pour Hedwige, sa chouette qui était parti chasser plus tôt dans la soirée. Et il espérait qu'elle le rejoigne.

Vingt-trois heures quarante-cinq. Plus qu'un quart d'heure. Il sentit alors des démangeaisons sur sa cicatrice.

« Voldemort est heureux » Se devina-t-il.

Et là, il sut. Il était définitivement prit au piège. Plus sa majorité approchait et plus sa cicatrice lui faisait mal.

Minuit. Il sentit une fulgurante douleur le saisir à sa cicatrice. Il avait l'impression que son crâne se fendait en deux. Il entendit une explosion et sentit toute la demeure trembler. Il tomba au sol, et ne supportant plus la douleur, sombra dans l'inconscience.