Titre : The rain's melody
Disclaimer : Hetalia Axis Power appartient à Hidekaz Himaruya.
Personnages/Pairings : Ukraine/Katyusha, Russie/Ivan, Biélorussie/Natalya, USA/Alfred, Belgique/Louise, mention de Hongrie/Elizaveta, de Angleterre/Arthur, de Lettonie/Raivis, de OC Charente/Mélie, de France/Francis et de Chine/Yao. Louise/Katyusha, Ivan/Raivis, Ivan/Yao, Ivan/Alfred, Alfred/Arthur mentionné et Ivan/Natalya à sens unique. UA
Bon cette histoire est pas joyeuse-joyeuse déjà. Ensuite, OCCharente viens d'une autre histoire, commencé bien avant celle-ci et qui n'est toujours pas terminé (mais un jour, j'y arriverais !). Cet OS, ainsi que ceux qui vont suivre, datent d'il y a pas mal de temps... pour vous donner une idée, celui-là a été finit d'écrire le 15 août 2011...Et enfin pour terminer, bonne lecture :).
Je m'appelle Katyusha Savchenko, j'ai 22 ans et aujourd'hui, cela fait 4 ans qu'ils sont morts. Quand je dis « ils », je parle de ma sœur et de mon frère de cœur : Natalya Arlovskaya et Ivan Braginski. Nous n'étions pas liés par le sang. Mais dans nos cœurs, nous nous considérions comme une famille. Nous étions une famille, envers et contre tout. C'est ce que je pensais. Ce que j'aurais toujours voulu penser.
Je boutonne doucement mon manteau noir, beaucoup plus fin que ceux que je portais enfant en Ukraine, et sort de chez moi, n'oubliant pas de fermer la porte. Le ciel est sombre en cet après-midi d'hiver, le gel est encore présent sur les feuilles des arbres mais ça ne m'atteint pas. Le froid et le vent ne me font pas peur. Je suis ukrainienne après tout.
Jusqu'à mes 7 ans, âge auquel je suis arrivée en France, j'habitais dans un petit village ukrainien non loin de la frontière russe. Les hivers y étaient long et rudes, comme partout en Europe de l'Est, et plus d'une fois, le village fut bloqué par la neige. Il faillait déblayer et espérer que les jours suivants soient plus cléments. À partir de mars, les températures remontaient et dés lors, tout le monde travaillaient dans les champs Même nous, les enfants, nous allions aider le soir, après l'école et les devoirs. C'était harassant comme travail, je me souviens. Je ne l'avait fait que le printemps et l'été de mes 6 ans mais j'en garde un mauvais souvenir. Surtout que les tracteurs et tous ces engins existaient à l'époque ! Ma famille, cependant, était trop pauvre pour s'en acheter, donc nous faisions tout à la main. Je me contentais de cette vie, pensant que c'était mon destin et que ce serait pareil pour mes enfants. Et un jour, sans que je ne comprenne pourquoi, je m'étais réveillée dans un orphelinat, une lettre de mon père dans la main. La directrice l'avait lu puis avait tourné les talons, me laissant seule avec mon incompréhension, mes questions et mes doutes. J'avais pleuré longtemps avant qu'une fille, de 3 ans mon aînée, ne me prenne dans ses bras pour me consoler. Je sanglotais en lui demandant où était mon papa, quand est-ce qu'il viendrait me chercher, pourquoi il m'avait laissé ici... Elle essaya au début de répondre avec tact puis, voyant que ça ne marchait pas, elle m'avait tout dit sans rien me cacher. À ce moment, je me suis arrêtée de pleurer et dés lors, j'ai détesté mes parents pour m'avoir abandonnée. Je ne les ai toujours pas pardonné aujourd'hui. Je ne suis restée dans cette orphelinat que quelques mois avant d'être emmenée en France. J'ai débarqué dans ce pays dont je ne connaissais pas la langue, avec des gens qui étaient pour moi de parfaits inconnus. J'étais terrorisée. Le couple qui m'avait adoptée m'apprit les rudiments du français, cette langue horriblement compliquée à mes yeux, afin de ne pas être trop en retard par rapport aux enfants à l'école. Ça avait été dur mais je m'étais accrochée. Et j'avais réussi.
Je stoppe net l'afflux de mes souvenirs et je m'arrête devant la grille du cimetière, des fleurs achetées machinalement à la main. Je pousse la porte et m'avance lentement parmi les allées de pierres tombales, pour certaines là depuis plusieurs siècles. Un instant, je me demande si leurs restes ne sont plus que poussière ou s'ils sont réduits à n'être que des squelettes habillés. J'imagine Natalya et Ivan dans cet état mais je chasse ça vite fait de ma tête, préférant les revoir de leur vivant, Ivan avec son sourire et Natalya avec son habituel air neutre. Toujours aussi lentement, je dépose le bouquet sur la tombe et me recueille quelques minutes avant de faire demi-tour et de repartir. Je rentre chez moi juste à temps avant que la pluie ne commence à tomber. J'accroche mon manteau, avant de scruter du regard l'appartement vide dans lequel Louise, ma petite amie, et moi, vivons. Il a beau être chaleureux et rempli de couleur, aujourd'hui, tout m'apparaît gris et triste. En me promenant dans le salon, je remarque une tasse de chocolat chaud encore fumant sur la fenêtre où j'aime m'asseoir. Louise me connaît depuis depuis longtemps, elle sait donc qu'aujourd'hui, j'ai besoin de réconfort. Je me pose donc sur le rebord, la tête contre la vitre, la tasse de cacao bien calée entre mes mains et j'écoute la pluie qui frappe les carreaux. C'est une mélodie dont je ne me lasse jamais. Ivan aussi adorait l'écouter, sans doute pour oublier la neige de chez lui. Quand à Natalya, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. J'entends encore Ivan murmurer « C'est beau cette musique, da ? » et Natalya soupirer. Quel drôle de trio nous faisions à l'époque : Un russe qui souriait 24/24, une biélorusse sans émotion passionnée par les armes blanches et une ukrainienne aux seins surdéveloppés, même à 10 ans. Mais c'est eux ma famille... enfin c'était eux... La tasse de chocolat finie, je me lève et la dépose dans l'évier avant de reprendre ma position à la fenêtre. Et alors que je ferme les yeux, tout repasse dans ma tête : de notre rencontre jusqu'à la fin tragique qui m'a séparé d'eux...
J'avais 9 ans quand j'ai rencontré Ivan. Ma famille adoptive ne pouvait plus s'occuper de moi et d'un accord commun, ils m'avaient confié à un institut privé en m'expliquant qu'à plus ou moins long terme, j'irais dans une famille d'accueil. Je l'avait accepté quasiment tout de suite et ce pour une raison : Eux, ils m'avaient prévenu avant de m'abandonner, pas comme mes parents. Rien que pour ça, je ne leur en voulais pas. Un beau jour, donc, mon sac à dos et ma valise à la main, je suis arrivée dans ma nouvelle chambre. Immédiatement, j'avais cherché à apporter de la couleur dans cette pièce blanche et froide. En allant en cours le lendemain, j'avais percuté quelqu'un d'assez costaud puisque j'avais été projetée au sol.
-« Eh ! Ça vas, tu n'as pas trrrop mal ? »
J'avais relevé la tête aussi sec en entendant l'accent de ce garçon.
-« Tu es russe ?
-Da. Euh je veux dirrre oui. Et toi ?
-Ukrainienne. Tu sais, tu peux dire des mots dire des mots russes, je n'habitais pas loin de la Russie. Moi c'est Katyusha Savchenko. Et toi ?
-Ivan Brrraginski. »
C'est ainsi que j'ai rencontré celui qui allait devenir mon frère de cœur. Par un hasard incroyable, une famille d'accueil nous prit tous les deux, avant d'accepter Natalya qui avait à peine 7 ans. Natalya qui ne voulait parler qu'à Ivan et qui semblait prête à lui décrocher la lune s'il le lui demandait. Natalya qui assassinait du regard quiconque s'approchait un peu trop d'Ivan. Natalya qui était folle amoureuse d'Ivan. Et Ivan qui, à douze ans, se sut attiré par les garçons. Il l'avait caché pendant quelques temps puis avait décider de s'afficher avec sa première conquête, un letton du nom de Raivis, qui était hétéro mais surtout terrifié. Natalya n'avait rien dit, sans doute parce qu'elle avait compris qu'il faisait çà pour jouer. C'est l'une de choses que j'ai toujours reproché à Ivan : sa cruauté.
Une fois qu'il eut fini de s'amuser avec Raivis, il avait jeté son dévolu sur un chinois du nom de Wang Yao. Leur relation n'avait pas duré longtemps, puisque Yao avait changé d'établissement au bout d'un mois mais cela avait conforté Ivan dans l'idée qu'il pouvait contrôler tout le monde. Pendant qu'il établissait son clan de soumis, je me liais d'amitié avec Louise, une belge chocolatophile, et Elizaveta , une hongroise dingue de Boy's Love. Quand je repense au collège, je souris : Quasiment tous les élèves avaient une nationalité différente. Dans ma classe, il n'y avait que Mélie et Francis qui venaient du même pays, sur 24 élèves. D'ailleurs, pendant un temps dans ma classe de 4éme, nous nous étions appelés par le nom de nos pays respectifs. Même les professeurs avaient joué le jeu ! C'est vraiment des souvenirs géniaux... en 3éme par contre, nous avions arrêté ce petit jeu pour observer le combat silencieux entre Ivan et Alfred, un américain fraîchement débarqué affublé d'un complexe du héros particulièrement géant. Combat qui s'était soldé d'une manière plutôt comique : Ivan s'était jeté sur Alfred, le poing en avant, ils étaient tombés par terre, s'étaient regardé droit dans les yeux avant de se dévorer mutuellement la bouche. Pendant un cours de maths, en plus. Mais à notre grande surprise, la professeur de mathématiques avait applaudi puis avait annoncé officiellement, c'est-à-dire avec des affiches partout, qu'Ivan et Alfred sortaient ensemble. Et à ce moment, j'ai su que « mon frère » avait trouvé le bon. Je m'en réjouissais. Natalya, elle, prit mal. Très mal. Il y eu une grande dispute à ce sujet et là, je ne peux que jeter la pierre à Ivan qui, avec un plaisir sadique, avait brisé un à un tous les espoirs de Natalya, pour bien lui faire comprendre que c'était lui qui menait la danse. Natalya, néanmoins, avait vertement répliqué en lui crachant sa peur de la solitude au visage. Je ne les avais jamais vu aussi en colère que ce jour-là. J'aurais du comprendre dés ce moment que la famille que j'avais formée avait définitivement volé en éclats. Mais non, j'ai consolé une Natalya en pleurs et j'ai fermé les yeux sur sa haine, sur sa jalousie et sur sa peine. Je m'en voudrais toute ma vie d'avoir été aussi aveugle... Seulement, sur le coup, je ne pensais pas que ça irait si loin. J'ai failli à mon rôle de grande sœur (j'ai quelques mois de plus qu'Ivan) et çà a été la plus grande erreur de toute ma vie. Parce que pendant 3 ans, la haine et la jalousie de Natalya ont prit racine en elle, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus les contenir...
Elle a explosé un soir, pendant qu'Alfred et Ivan se disputaient. Ivan reprochait à Alfred de le tromper avec un autre, un certain Arthur Kirkland, et Alfred niait tout en bloc, arguant qu'Ivan n'avait pas de preuve et qu'il cherchait juste à le priver de vie sociale. Des preuves, nous avions justement. Des photos sans équivoque, qui montraient qu'Alfred trompait Ivan sans remords. Devant tout ça, Alfred avait simplement annoncé à Ivan que tout était fini. Un silence. Puis une larme s'était échappée des yeux de mon frère de cœur. Ce fut une unique larme mais de la part d'Ivan, cela signifiait beaucoup : Il avait mal, terriblement mal et lui arracher le cœur à vif et sauter dessus à pieds joints aurait été moins douloureux. Le temps avait été figé jusqu'à ce que, soudainement, Natalya se lève, la tête basse, et s'avance vers Alfred. Elle s'était arrêtée devant lui et, avant que nous n'esquissions un geste, Alfred gisait par terre, en sang, tandis que Natalya, le regard glacé, tenait dans sa main son couteau fétiche, noir rayé de bronze. Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre. Pendant que j'appelais les secours, Ivan s'était précipité vers Alfred, se retrouvant dos à Natalya. Grossière erreur. Natalya, malgré ses 16 ans, était passionnée par les armes, surtout les dagues ou les couteaux. Elle savait donc où frapper pour faire mal... ou pour tuer. Alfred, touché mortellement, eu juste le temps de demander pardon à Ivan avant d'expirer dans ses bras. Ce dernier avait regardé Natalya puis avait tenté d'attraper son robinet, dont il se servit comme d'une arme. Trop tard. Natalya s'était jetée sur lui avant même qu'il n'eut fait un mouvement. Pour la 1ére fois, Natalya avait le dessus sur Ivan. Le couteau sur la gorge, Ivan avait regardé Natalya avec effroi, comprenant soudainement de quoi elle était capable. Moi, j'avais finalement le droit de raccrocher et m'étais précipitée vers eux.
-« Ivan ! L'ambulance arrive ! Il y a peut-être encore de l'espoir pour Alfred !
-Impossible. J'ai frappé à des endroits où je suis sûr que ce bâtard n'en réchapperas pas. »
La voix neutre de Natalya m'avait horrifiée et m'horrifie toujours. Comme si elle s'en fichait pas mal d'avoir tué quelqu'un, d'avoir du sang sur les mains.
-« Pourrrquoi t'as fait ça, Natalya ? Pourrrquoi tu as tué celui que j'aimais ?
-Il t'avait fait du mal. Personne n'a le droit de te faire pleurer.
-Nat' , lâches ce couteau.
-Encorrre ta jalousie ? Mets-toi ça dans la tête Natalya, je ne t'aimerrrais jamais ! Tu n'as jamais eu aucune chance et tu n'en aurrra jamais ! Arrrête tes caprrrices et grrrandis ! »
Je sus d'instinct qu'il avait dit le mot de trop. Natalya frappa 3 fois : cou-coeur-rein. Cocktail de coups mortels puisqu'Ivan était mort quelques secondes après avoir touché le sol. La vérité m'apparut au grand jour : Nous avions laissé Natalya seule avec ses démons, sans tenter de discuter avec elle. Peut-être que si nous l'avions fait, rien de tout ça ne serait arrivé, nous aurions pu rester la drôle de famille que nous avions toujours été et ce jusqu'à la fin de nos vies... Mais non, tout ce que j'avais pu imaginer pendant toutes ces années passées avec eux vola en morceaux quand les secours arrivèrent, accompagnés de la gendarmerie. Ces derniers mirent immédiatement Natalya en joue. Elle les avait regardé sans émotion apparente. Moi seule put déceler cette lueur dans ses yeux et je frémis. Les yeux écarquillés en sachant d'avance ce qui allait se passer, je lui chuchotais « ne fais pas ça », conseil dont elle ne tint pas rigueur, comme je m'y attendais. Quand j'ai vu qu'elle levait son couteau, j'ai immédiatement fermé les yeux et plaqué mes mains sur mes oreilles. Un policier ou un gendarme, s'il se sent menacé, peut tirer pour se défendre. C'est précisément ce qu'il arriva.
Après les coups de feu, je nageais dans le flou le plus totale. J'ai juste eu conscience que l'on emmenait à l'hôpital et c'est tout. Je me suis réveillée le lendemain et la première chose que je fis, c'est de regarder où j'étais, afin de savoir si j'avais rêvé ou si tout s'était réellement produit. La seconde, ça a été d'éclater en sanglot. En quelques instants, la famille que je m'étais construite avait disparu, détruite par le poison de la jalousie. Après ma sortie de l'hôpital, j'ai suivi une thérapie pendant 1 an. Tous mes amis m'ont aidés à m'en remettre mais cette épisode de ma vie reste gravé dans ma mémoire, impossible à oublier. Il m'arrive encore d'en faire des cauchemars.
Je rouvre les yeux. Dehors, il pleut toujours, mais autour de moi, il fait soudainement chaud. Je me cale plus confortablement contre Louise et continue de regarder la pluie.
-« Lou' ?
-Hm ?
-Tu entends la mélodie de la pluie ? C'est si beau...»
Ahahaha~ plus je lis, plus je trouve que la fin est horriblement triste~ Vos avis ?
