Titre: Tire ou meurs
Pairing: Grimmjow/Ichigo
Rating: M
Disclamer: Les personnage et le contexte historique ne m'appartiennent pas et sont les propriétés respectives de Tite Kubo et euh... de l'Histoire je suppose x)
Warnings: Présence de langage grossier voire ordurier, références à des thèmes violents (guerre, sang etc), présence de thèmes pour adultes (vous me connaissez, une fiction sans lemon est plus que rare chez moi xD)
Yop! Voilà un one shot (qui se transforme en two shot, comme d'hab' j'en envie de dire - -') qui me trotte dans la tête depuis quelques semaines donc comme il s'avère que je suis en vacances (YEAH!), j'ai pris le temps de l'écrire ^^
Néanmoins, je ne le continuerai (et finirai) que s'il vous plait ,sachant qu'il est un peu différent de ce que j'ai l'habitude d'écrire.
J'ai repris un contexte, des lieux, des personnages historiques, donc il y a quelques notes en bas pour que vous compreniez mieux quelques trucs ^^' Si vous avez des questions, vous pouvez bien sûr me les poser, j'y répondrai avec le plus de clarté possible :)
Je tiens à spécifier que mes personnages sont peut-être un poil OCC (Ichigo notamment) parce que hum... comment dire... j'ai une idée assez précise de ce que je veux que cette fic donne alors j'avoue que je joue plus au jeu 'je-modèle-mes-persos-comme-je-veux-qu-ils-soient' qu'à celui de 'j-essaye-de-faire-comme-dans-le-manga' ^^'
Mais bon, j'espère que vous aimerez quand même! :)
Je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographe, j'en ai corrigé quelques uns mais j'ai bien peur que certaines aient échappés à ma vigilance vacillante ^^'
Bonne lecture! :)
Il était humilié. Déchu, ridiculisé, rabaissé. Et à bord d'un bateau pour les Amériques. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux indisciplinés en soupirant. Il avait merdé. Mais son duc ne l'emporterait pas au paradis, c'était une promesse. Il irait rôtir en enfer, dut-il l'y accompagner.
Le bateau pencha soudainement vers la gauche et le militaire repoussa en maugréant les deux soldats tombés sur lui, inconscients et verdâtres.
"Incapables d'endurer un p'tit brin d'tempête, pitoyable"
Il se leva, titubant légèrement de par le tangage du bâteau et de la bouteille de rhum qui courait encore dans ses veines. Il agrippa le bord d'un hublot et regarda d'un air faussement désintéressé la mer qui se déchainait dehors, contre la vitre, contre la coque, contre le navire.
Il ne voulait pas être là. Il n'avait pas demandé à être là. Mais il y était parce qu'il n'avait pas le choix, parce qu'il devait obéir aux ordres. C'était ça ou la mort. Du jour de sa naissance à celui de sa mort, il appartenait au duc de Hesse-Hanau de l'ex-Saint Empire Germanique (1). Le moindre de ses gestes, de ses respirations, de ses pensées appartenaient au duc Whilhelm (2). Peu importait qu'il soit un gradé de l'armée, le sixième colonel le plus puissant de l'armée du duc, il n'avait pas plus de valeur que le plus misérable des paysans. Mais lui valait plus que ça. Il était le sixième! Le colonel Grimmjow Jaggerjack! Jamais il ne se plierait comme un animal domestique docile, jamais il ne courberait l'échine devant un homme! Plutôt mourir! Le duc Whilhelm avait parfaitement compris ça. C'est pourquoi il l'avait puni de la pire manière qu'il soit. Il avait fait pire que le tuer, oh oui, il l'avait privé de la seule chose à laquelle il tenait plus que tout. Il l'avait vendu (3). Comme un simple esclave. Lui, le grand, le redouté, le cruel colonel Jaggerjack, il l'avait convoqué comme un simple majordome, l'avait grondé comme un enfant pour avoir refusé d'obéir aux ordres et de laisser ses hommes se faire massacrés sur le champ de bataille , puis lui avait retiré tout ce qui faisait de lui un homme. Son titre d'abord, puis ses décorations, sa réputation, et sa liberté. Il l'avait destituer et vendu aux anglais comme mercenaire. Et voilà où il était maintenant, dans un rafiot qui menaçait de chavirer toutes les cinq minutes, avec le statut de hessien(4) en poche et une envie de détruire tout ce qui pouvait passer entre ses mains.
Après avoir été chassé de la cour du duc, il avait immédiatement été enchainé et envoyé par bateau en Angleterre avec deux bons milliers d'autres pauvres bougres provenant de tout duché. Après avoir été passé en revu comme du bétail une fois rendus en Angleterre, on leur avait donné un fusil-baillonette, arme française d'après ce que Grimmjow connaissait, un uniforme, un paquet de cigarettes et on les avaient fait embarqués pour un mois de traversée de l'Atlantique. Il ne leur restait plus que trois jours à tenir et un bon tiers des nouveaux hessiens étaient déjà morts. Grimmjow avait été quasiment immédiatement désigné comme leader de la petite armée qu'ils formaient, sa réputation connue, crainte et respectée de tous. Mais Grimmjow s'en foutait. Ses vrais soldats, eux, étaient dans la fosse commune des exécutés. Ils avaient trahis, ils n'avaient pas obéis aux ordres de leur souverain, ils avaient préféré l'écouter lui, leur colonel. Ils l'avaient cru lorsqu'il avait dit que faire le tour du village pour prendre en tenaille l'ennemi leur assurerait la victoire. Et ç'avait été le cas. La victoire avait été facile, avec un minimum de perte. Mais le duc avait dit de rester face à l'ennemi, quitte à se faire exterminer. Ils l'avaient choisi. Par fidélité. Par confiance. Grimmjow les détestaient pour ça. Mais il se détestait encore plus pour être responsable de la mort de ses cinq cents hommes.
Il sortit son paquet de cigarettes déjà bien entamé de sa poche et en attrapa une entre ses lèvres, tâtant son gilet pour trouver son briquet. Il allait allumer sa cigarette quand un de ses nouveaux soldats l'interrompit.
-Heu... Colonel... Ce n'est peut-être pas une très bonne idée d'allumer de feu dans un bateau... dit timidement l'homme, visiblement gêné.
Grimmjow le regarda quelques secondes, alluma sa cigarette en le regardant droit dans les yeux, puis l'attrapa par le col de son uniforme, collant son visage sur le hublot à côté d'eux.
-T'vois ça? T'crois pas qu'y a suffisamment de flotte pour qu'ce bateau prenne pas feu? Gronda-t-il.
-E-Euh... S-Si colonel, bégaya le jeune soldats, effrayé.
-M'appelles pas comme ça crétin! J'le suis plus, maugréa Grimmjow en relâchant le soldat qui partit se réfugier à l'autre bout de la cale.
Grimmjow soupira et passa une main nerveuse dans ses cheveux bleus, une nouvelle fois. Il était à fleur de peau en ce moment, il n'en pouvait plus de ruminer sans cesse ses soucis sans pouvoir extérioriser sa colère. Il ne supportait plus ce maudit rafiot. Il jeta un énième regard à travers le hublot, satisfait de voir la mer houleuse et déchaînée. Elle au moins n'était pas contrainte, enfermée. Emprisonnée.
Il se laissa tomber dans un hamac à proximité et ferma ses yeux cobalt, s'obligeant à se détendre suffisamment pour pouvoir dormir, au moins d'un œil.
Grimmjow exultait. Enfin, enfin il retrouvait son élément. Le sang, la douleur, l'adrénaline, la chair brûlée. La mort, toute proche, palpable. Il aimait, non, il adorait ça. Il aimait voir les dernières étincelles de vie quitter les yeux de ses adversaires. Il aimait sentir le pouvoir total qu'il tenait au bout de sa gâchette. Il se sentait vivant, il se sentait puissant, il était libre.
Il avait sous ses ordres la troupe qui avait débarquée avec lui, c'est-à-dire environ mille deux cents hommes. Le reste était mort lors de la traversée ou n'avaient pas survécus aux premiers combats.
Il était maintenant sur le sol américain depuis un bon mois et commençait à voir cet exil de son duché natal comme une bonne chose: il avait retrouvé un poste de haute fonction dans l'armée, pouvait toujours combattre et surtout, il n'avait plus cette autorité toute puissante qui pesait sur le moindre de ses gestes. Il était cent fois plus libre ici qu'en Hesse-Hanau. Et dieu qu'il aimait ça. Il se foutait complétement de se battre pour ceux qui réduisaient en esclavage les autres. Lui était libre. C'était tout ce qui comptait. A vrai dire, il trouvait même pitoyable que ces hommes qu'il massacrait allégrement ne sache même pas combattre pour la plupart. Mais il respectait leur idéal de liberté. Après tout, lui aussi aspirait à être libre. Néanmoins, ils étaient l'ennemi et il avait besoin d'ennemis pour pouvoir tuer et ressentir toutes ces délicieuses sensations qui parcouraient ses veines à chaque combat.
Une balle passa à quelques centimètres de sa tête. Souriant comme le psychopathe assoiffé de sang qu'il était, il prit le temps de viser deux secondes puis tira, satisfait d'entendre la chute de la cible à cent mètres. Un troisième œil lui apprendra dans une autre vie à trouver de vraies cachettes. Il analysa rapidement son environnement et fut satisfait de voir que ses troupes avaient clairement l'avantage. Cette petite ville n'avait été, de toute façon, pas très difficile à reconquérir. Les confédérés étaient désorganisés et ne se concentraient que sur les grandes villes, laissant de petites cités comme celle-ci sous la garde de jeunes soldats souvent inexpérimentés.
Grimmjow sourit à cette pensée et retourna dans le cœur du carnage, plongeant avec délice dans l'ivresse des morts.
Quelques heures plus tard, la victoire était assurée et les derniers soldats faits prisonniers. Satisfait, Grimmjow félicita ses troupes puis donna ses ordres pour que le camp soit établi un peu plus loin. Ses hommes obéirent immédiatement dans une relative bonne humeur ; c'était un jour de plus gagné contre la mort. Grimmjow quant à lui retourna vérifier une dernière fois dans la ville que tout le monde était bien parti. C'était l'un de ses rituels ; il ne supportait pas l'idée d'avoir laisser l'un de ses soldats blessé ou agonisant derrière lui. Il traversait tranquillement l'avenue principale, mains dans les poches, lorsqu'un coup de feu retentit à quelques rues de là. Un sourire aux lèvres, il se dirigea dans cette direction, espérant que c'était un rescapé ennemi qu'il pourrait découper en morceaux à nouveau. Il se dirigea à pas de loups vers la grande maison d'où venait le coup de feu, dans une rue perpendiculaire à l'axe principal. Il pénétra silencieusement dans le bâtiment, ses sens déployés à leur maximum, essayant de capter le moindre indice qui pourrait lui indiquer qui était là et où. Il traversa le couloir d'entrée de la maison et déboucha dans un salon de taille modeste. Attentif, il arma son fusil et se dirigea vers la porte qui se situait à sa droite. Arme en avant, il découvrit la cuisine, dévastée et vide. Il retourna dans le salon et leva son regard vers l'escalier. Il entendit une trépidation précipitée à l'étage et sourit largement ; sa proie était là, tapie et tremblante de peur, il en était sûr. Confiant et assuré, il s'engagea à toute vitesse dans l'escalier, gravissant deux pas deux les marches, un sourire dément aux lèvres.
Soudain, le sol se déroba sous ses jambes et une douleur violente et inattendue traversa en un éclair son système nerveux. Il entendit un cri résonner et ne s'apperçut qu'après quelques secondes que c'était lui qui l'avait poussé. Sa respiration était saccadée, la douleur traversait par spasmes ses membres, sa vision peinait à redevenir nette, il était mort. Ou plutôt, il était un mort en sursis. Il y avait un ennemi probablement tout proche de lui qui devait en ce moment même pointer son fusil sur sa tête ou son cœur. Grimmjow grogna sourdement. Il ne mourrait pas aussi bêtement! Il essaya de se relever mais il ne fit qu'accentuer la douleur qui déchirait sa jambe gauche. il jeta un coup d'oeil sur le bas de son corps et fut surpris de ne pas le voir. Ou plutôt, de voir qu'il était passé à travers l'escalier. Le militaire repassa la scène dans sa tête et réalisa qu'il avait manqué de prudence et qu'une marche avait cédé sous son poids, le faisant traverser le bois. Il soupira, agacé par sa propre bêtise et la situation ridicule dans laquelle il se trouvait. Il tenta de prendre appui sur ses bras pour se soulever mais sa jambe gauche semblait être coincée et cassée au vu de la douleur qui la parcourait. Grimmjow soupira à nouveau, passa une main nerveuse dans ses cheveux. Soudain, il se sentit s'enfoncer, aussi attrapa-t-il la marche supérieur et la rambarde pour se retenir. Il grinça des dents lorsque sa jambe gauche bougea de quelques millimètres.
"Génial, ç'peut pas être mieux là" se dit-il sarcastiquement.
Soudain, des pas se firent entendre à proximité , lui faisant redresser la tête. Il essaya d'attraper son fusil poser à côté mais lâcher un de ses appuis signifiait passer un peu plus à travers le bois et casser un peu plus sa jambe. Grimmjow regardait nerveusement autour de lui, tentant de voir son ennemi de sa position. Son estomac et sa gorge étaient noués, son souffle saccadé, de la sueur coulait de son front jusqu'à ses yeux. Merde, il avait peur. Il avait côtoyé un nombre incalculable de fois la mort mais là, là il risquait de mourir bêtement, de mourir de la manière la plus stupide au monde, abattu comme un animal par un soldat trouillard. Il avait toujours pensé qu'il mourrait de la main d'un ennemi puissant, d'un sniper expert sur un champ de bataille. Pas à moitié enseveli dans un escalier à la con!
-Q-Qui êtes-vous? demanda une voix légèrement tremblante mais ferme, tirant Grimmjow de ses pensées.
-Ton ennemi ou ton supérieur crétin! répondit sèchement Grimmjow.
Et en plus il allait mourir de la main d'un abruti. Qu'avait-il bien pu faire pour mériter un tel déshonneur?
-C'est pas moi qui suis passé à travers l'escalier du con! répondit la voix de façon acerbe, sa source toujours invisible aux yeux de Grimmjow.
-J't'emmerde! Viens m'tuer plutôt qu'débiter des conneries!
Grimmjow n'entendit aucune réponse mais le bruit de pas avait repris. Il entendit la première marche de l'escalier, puis la deuxième , la troisième... Bientôt deux chaussures envahirent son champ visuel ainsi que le bout d'un canon de fusil.
-Quoi, t'as la frousse de m'tuer ou quoi? Dépêches toi, j'ai pas qu'ça à faire, grogna le militaire sans lever la tête.
-J-Je vois pas pourquoi je devrai te tuer, contra l'autre.
Grimmjow leva la tête de surprise et de colère. Ce... gamin aux cheveux bizarres refusait de l'achever? Il ne voyait aucune raison de le tuer? C'était pire qu'être abruti là...
-Aucune raison de m'tuer? Mais t'es con ou quoi? J'suis ton ennemi et si je l'pouvais, j't'aurais descendu d'puis un bail maintenant! Alors prend c'putain de fusil et appuis sur la gâchette merde! ordonna Grimmjow, rageur.
Le jeune soldat en face de lui se mordit la lèvre mais ne bougea pas. Grimmjow observa un instant ses cheveux oranges - mais qui pouvait avoir des putain de cheveux oranges? - ses yeux couleur chocolat fondu - oui, chocolat fondu - et son visage fin, encore légèrement rond de l'enfance. Ce type était le gamin le plus étrange qu'il n'avait jamais vu. Non seulement il refusait de le tuer, mais en plus il avait des... son visage était... bref! Il était bizarre.
-Alors? C'pour aujourd'hui ou demain? grogna Grimmjow.
-Je te tuerai pas je te dis, répliqua le soldat aux cheveux oranges, l'air déterminé.
-Merde, t'fais chier, souffla le bleuté, frustré et fatigué.
Ses bras commençaient à le lâcher. il avait une journée de combats dans les pattes et suspendre tout son poids au bout de ses bras usait ses dernières ressources.
-Je m'appelle Ichigo, et toi? demanda le jeune soldat en s'accroupissant pour se rapprocher du niveau de Grimmjow.
-'Tire-moi-une-balle-dans-la-tête', répondit Grimmjow, délibérément sardonique.
Ichigo soupira. Il posa son arme à côté de lui mais à bonne distance de l'autre militaire, éloignant son arme par la même occasion et se baissa précautionneusement pour attraper les coudes de l'homme à moitié avalé par l'escalier.
-Oi! T'fais quoi là? S'écria Grimmjow.
-Je t'aide à sortir de là, répondit Ichigo comme si c'était la chose la plus naturelle au monde.
-Mais t'es vraiment con putain! J'suis ton ennemi, e-nne-mi! Tu piges pas quoi dans c'mot à la con?
-La ferme et tire, répliqua Ichigo en commençant à tirer sur les bras du militaire. Tu vas bientôt lâcher si je t'aide pas.
Grimmjow allait répondre vertement lorsque le jeune soldat tira un peu brusquement sur ses bras, l'amenant à bouger ses jambes par pur réflexe. Un grognement de douleur lui échappa alors qu'il serrait les dents às'en briser la mâchoire.
"P'tain , il va finir pas m'tuer en fait"
-Tire pas comme ça gamin, t'vas m'arracher la jambe bordel! T'pourrais au moins m'ach'ver rapidement connard! Cracha Grimmjow en essayant de gérer au mieux sa douleur.
-Ta jambe est coincée? Cassée? demanda le plus jeune, inquiet.
Grimmjow se contenta de ruminer encore quelques injures, furieux d'être en position de vulnérabilité devant un gosse.
Ichigo soupira ; il était vraiment tombé sur un connard têtu. Mais il n'allait pas le laisser mourir, oh non. Cette guerre lui avait volé trop de choses pour qu'il renonce à ses principes.
-Réponds ou je te laisse crever ici, menaça Ichigo.
-Oh, alors t'veux pas m'tuer, mais t'veux bien m'laisser crever comme un chien? J'vois, t'es un lâche qu'a peur d'un peu d'sang sur ses mains blanches, hein? T'fais pitié Ichi, ricana Grimmjow.
Il ne vit pas le coup partir mais sentit clairement le sang se diffuser dans sa bouche et sa mâchoire protester.
-Tu sais quoi, ça te ferait trop plaisir de mourir, alors je vais te sauver, que tu le veuilles ou non sale bâtard arrogant, dit Ichigo d'une voix glaciale.
Grimmjow écarquilla les yeux, interdit devant l'aura menaçante du jeune soldat, avant de sourire de toutes ses dents. Voilà qui était intéressant.
-Tu m'plais gamin, déclara-t-il, l'air plus fou encore qu'auparavant aux yeux d'Ichigo.
L'orangé ne répondit rien, interloqué par ce type qui semblait définitivement hors normes.
-Ma jambe gauche est coincée et cassée.
Ichigo le regarda avec étonnement puis acquieça.
-Je vais descendre et essayer de te débloquer d'en-dessous, annonça le plus jeune en passant lentement et avec toutes les précautions du monde à côté de Grimmjow.
Une fois les marches dangereuses passées, il se précipita en bas de l'escalier et ouvrit la porte du placard qui occupait l'espace sous l'escalier. Il attrapa des allumettes et une bougie sur une table à proximité et l'alluma. Il pénétra dans le petit espace et chercha les jambes du militaire. Il avait beau tendre sa bougie le plus haut possible, il n'arrivait pas à les voir. Soudain, quelques gouttes de liquide chaud lui tombèrent sur le visage. Il passa sa main et constata que c'était du sang. Il leva les yeux et vit les jambes sanguinolentes du militaire.
-Je les ai trouvé! Cria-t-il.
Grimmjow, en l'entendant, maugréa un "t'voulais qu'elles soient où, crétin", avant de crisper la mâchoire.
-S'tu pouvais éviter d'taper dans mon os , ça m'arrangerait connard! Gueula-t-il.
Ichigo soupira. Il n'avait pas frappé, il avait effleuré la jambe. Mais si le plus âgé le sentait comme un coup, la jambe devait être salement amochée. Il soupira à nouveau, cherchant un moyen pour tirer le militaire de là avec un minimum de souffrance. La jambe droite était en parfait état et restait suspendue dans le vide. le problème résidait à vrai dire dans l'autre jambe : elle était comprise entre deux poutres dont l'une brisée, qui avait tordu la jambe du bleuté dans un sens tout sauf naturel. En approchant sa bougie, Ichigo put voir que l'os cassé avait presque transpercé la peau du mollet et cela l'inquiétait au moins autant que la plaie béante qu'un bout de bois avait créé sur dix centimètres dans la cuisse. S'il voulait dégager le plus âgé, il ne voyait qu'une solution: essayer d'arracher le plus rapidement possible la poutre déjà brisée pour pouvoir remonter l'homme par la suite. Mais il allait forcément faire mal au bleuté, c'était certain.
"Autant faire ça le plus rapidement possible" se dit Ichigo.
-Hey! Serre les dents, ça va faire mal! Prévint-il.
Grimmjow allait demander ce qui exactement nécessitait qu'il serre les dents, quand une douleur foudroyante le saisit, le faisant hurler comme un damné. il serra les poings sur ses prises de toutes ses forces, faisant blanchir ses jointures, tandis qu'il se forçait à respirer profondément, luttant contre l'envie de s'évanouir.
Ichigo remonta aussitôt et se positionna face au bleuté pour lui attraper les bras et commencer à le tirer.
-A-Attends bordel! Protesta Grimmjow, toujours hors d'haleine. Laisse moi deux s'condes gamin...
Ichigo allait rétorquer que plus vite ça serait fait, plus vite il pourrait le soigner mais en voyant le visage crispé du militaire aux cheveux bleus, il décida de ne rien dire et d'attendre un petit peu. Quelques secondes plus tard, Grimmjow le regarda droit dans les yeux et cela lui suffit pour comprendre qu'il était prêt. Il assura sa prise sur ses coudes, avant de se raviser et de le prendre directement sous les épaules et tira de toutes ses forces. Il sentait l'homme contre lui tendu comme un arc, cherchant à se tirer à l'aide de ses bras et à gérer la douleur qu'engendrait chaque mouvement.
Bientôt, ils réussirent à retirer complétement les jambes du plus âgé du trou dans l'escalier. Ichigo ne s'arrêta pour autant pas là ; il traina l'homme jusqu'en haut des dernières marches de l'escalier. Il tenta de les mettre tout deux debout mais le poids de l'autre plus la fatigue de l'effort violent qu'il avait du fournir eurent raison de ses dernières forces. Il se retrouva ainsi allongé de tout son long par terre, le plancher dur et inconfortable sous son dos, avec le corps du bleuté sur le sien, son visage dans le creux de son cou. Il sentait sa respiration saccadée contre sa peau.
Soudain, le bleuté se redressa sur ses coudes, fixant d'un air indéfinissable le plus jeune durant ce qui parut une éternité à ce dernier. Tout-à-coup, sans qu'il ne l'ai même vu, une main vint agripper son cou et serrer de plus en plus son emprise.
-T'croyais vraiment qu'j'allais t'laisser faire tout ton putain d'bordel sans broncher gamin? demanda Grimmjow, un sourire immense et éminemment psychopathe sur le visage.
(1) Un duché qui est actuellement en Allemagne.
(2) Duc qui a éxisté, il a effectivement fourni l'Angleterre en soldats lors de la guerre d'indépendance des futurs États-Unis.
(3) Les souverains avaient droit de vie et de mort sur leurs sujets, et certains dont le duc Whilhelm de Hesse-Hanau vendaient leurs sujets (souvent enrôlés de force) à des puissances étrangères dans le but de s'enrichir.
(4) Nom que l'on donnait aux mercenaires allemands "engagés" par les anglais pour combattre en Amérique et au Canada.
Et voilà! :)
J'espère que vous avez aimé, personnellement, j'ai aimé l'écrire :) laissez moi vos commentaires, critiques ou questions svp! :)
