Me voilà repartie dans une série de trois One-Shot sur James Remus et Sirius. Rien à voir avec mon nouveau projet que j'espère pouvoir publier d'ici le 15 juin. Logiquement je ne suis pas censée faire ça, je suis en exam, mais bon j'ai droit à un peu de temps mort, hein !
Si vous voulez plus d'infos rendez-vous sur mon blog (qui est en home page) ça me fera super plaisir.
N'oubliez pas de me dire ce que vous en pensez aussi !
Merci Shez
Ecorché vif : Sirius
La pièce est petite, une chambre de fille. Du rose aux murs et une odeur de pêche qui flotte de l'air. Les rayons matinaux du soleil persent faiblement au travers des persiennes de bois. La fenêtre est ouverte et, déjà, les rumeurs de Londres m'arrivent aux l'oreilles.
On entend les klaxons des taxis, les pas des passants, la voix des gens qui se saluent dans le bas de la rue, la cloche de St Patrick qui sonne l'heure de l'office journalier.
Machinalement, je jette un œil au réveil matin. 9 A.M. Mon cœur s'affole, je me redresse, bousculant au passage la fille qui dors à côté de moi. Je suis en retard !
Il me faut plus d'une seconde pour me rappeler où je suis et pourquoi je suis là.
Pas de panique, on est le premier juillet, il n'y pas de cours aujourd'hui. Cool. Je me laisse tomber sur le matelas, je me réinstalle tranquillement, enfonçant ma tête dans l'oreiller et rapprochant le corps de Calypso contre le mien.
Ca me fait toujours ça les premiers jours de vacances, c'est juste une habitude à prendre.
Je remonte les draps fleuris sur moi et je blotti mon visage contre l'épaule nue de ma compagne.
Elle bouge contre moi, s'agite dans son sommeil. Elle émet un grognement et s'étire tandis que ses grands yeux sombres papillonnent.
Qu'est-ce que tu fais là, dit-elle d'une voix un peu rauque.
C'est-à-dire que…
Sirius, je pensais qu'on s'était mis d'accord, dit-elle en s'écartant de moi pour sortir du lit.
Je la regarde traverser la chambre entièrement nue à la recherche de quelque chose à se mettre sur le dos. Elle enfile rapidement une petite culotte absolument minimaliste et un débardeur. Elle rejette ses longs cheveux bruns en arrière avant de les attacher en un chignon lâche qui la rend absolument craquante. Une fille n'est jamais aussi belle que le matin.
Elle va jusqu'à la fenêtre, relève la persienne et s'allume une cigarette, sans ajouter un mot à mon encontre.
Je pensais qu'on avait le temps, dis-je en me mettant à chercher moi aussi après mes fringues.
Tu pensais mal.
Froide, tranchante, j'ai l'impression qu'elle vient de me flinguer.
Je la regarde ébahi par sa dureté et sa froideur, elle n'est pas la même personne qu'hier soir. Et c'est toujours le problème avec Calypso. Elle n'est jamais la même personne que la veille.
Hier, elle se coulait dans mes bras, sensuelle et douce. Ce matin, elle est froide et implacable. Différente, comme à chaque fois.
Calypso est un jeu que je connais bien et pour lequel j'ai l'habitude de me faire taper sur les doigts. Ca fait des années que ça dure.
Ok, je vois. Pas la peine d'être aussi dure. J'ai saisi le message.
Je me resape tandis qu'elle termine sa clope. Elle ne s'excuse pas, la dureté va de paire avec Calypso. Pourtant, moi qui la connais dans ses moments les plus intimes, je sais qu'elle peut être douce, tellement douce.
C'est toujours ça qui me fait craquer, quand elle me fait du charme, je sais que je me ferai jeter le lendemain matin, elle ne s'en cache pas. Je sais qu'elle me brisera le cœur, sans le vouloir, mais elle le fera. Et pourtant, je remets toujours le doigt dans l'engrenage. Allez, savoir pourquoi.
Il va arriver, précise-t-elle.
Coup de poignard. Il c'est Rabastan. Rabastan Lestrange.
Elle ne l'a pas choisi, elle ne l'aime pas. Il est sa tranquillité, je suis sa liberté. Elle l'épousera.
Je déteste la plupart des choses qu'elle est. Elle est brune, j'aime les blondes. Elle de Sang-Pur, je les méprise. Elle est sombre, j'aime les filles qui pétillent. Elle s'est soumise, je me suis révolté. Elle est dure et cassante, je ne recherche que la douceur. Elle me renvoi mes origines en pleine gueule, je fais tout pour les oublier.
Elle est comme un mur contre lequel j'irais me crasher volontairement.
Je peux t'offrir le petit déjeuner ?
Non.
J'ai le droit d'en griller une avant de partir, demandai-je en sortant mon paquet de cigarette de la poche de ma veste.
Pourquoi tu fais durer ça ?
Pourquoi ? Tu ne vas pas me dire que ça te rend triste de me voir partir, Princesse. T'as pris ton pied c'est tout ce que tu voulais.
T'es con.
Elle ne crie pas, elle ne hurle pas. Elle constate. Elle garde son self-control même si je sais qu'elle fulmine intérieurement et j'espère même l'avoir blessée.
J'allume ma clope et me poste à côté d'elle à la fenêtre.
Ses yeux sont tristes donc elle ne me regarde pas. Et dans le fond, je sais qu'elle m'aime.
Je termine ma clope, j'enfile ma veste. Elle me tourne le dos, ne me jette pas un regard. Ma main glisse sur la poignée de la porte, je l'ouvre et la claque derrière moi.
Je traverse le salon sous l'œil ébahi de ses colocs qui sont entrain de déjeuner.
Je fais le décompte dans ma tête. Je salue les filles, 1. Je passe près du canapé, 2. Ma main glisse sur la poignée de la porte d'entrée, 3. J'entrouvre la porte, 4.
Sirius !
Je me retourne, je lui jette un regard froid.
A plus tard, murmure-t-elle.
C'est plutôt une question, qu'une affirmation. J'ai envie de lui répondre à jamais, mais je n'y arrive pas.
Ouais, à plus tard. Tu sais où me trouver.
Elle hoche la tête, son masque est tombé. Elle est rongée. Rongée par cette peine qui m'envahit moi aussi à chaque fois que je la quitte.
Je referme la porte derrière moi. Je dévale l'escalier qui mène au rez-de-chaussée.
Dans le bas de la rue je croise Rabastan. Il fait semblant de ne pas m'avoir vu, mais je sais qu'il connaît notre petit manège. Je me demande pourquoi il l'accepte. Moi, je n'ai qu'une envie, lui coller mon poing dans la gueule. Même si je sais que si ça n'était pas lui, ça serait un autre et que dans tous les cas, ça ne serait pas moi.
Mais peut-être qu'il fait semblant de rien, car il a peur de la perdre. Peut-être que lui aussi l'aime. Je l'espère, s'il l'aime ça sera mieux pour elle … ou pire, faut voir.
Elle m'a flingué, poignardé, tué comme à chaque fois. Mais ce soir, demain ou dans trois jours au plus tard, elle sera sur le pas de ma porte. Drapée dans sa tristesse et ses emmerdes, ses yeux criant à quel point elle m'aime, même si elle ne le dira pas.
Et moi, je ne pourrai rien faire, je pourrai seulement l'aimer. Elle sera douce, elle sera fragile, elle sera tendre.
Au petit matin, encore une fois, j'irai me crasher droit dans le mur. Je sentirai mon corps se briser encore sous sa dureté. Je sentirai tous mes organes me crier à quel point je l'aime. Elle ne sera plus douce, elle ne sera plus fragile, elle ne sera plus tendre. Elle me fera mal. Elle m'écorchera vif.
FIN
Rewiew please !!
