Bonjour,
Voici une nouvelle histoire, elle devrait se passer sur quelques chapitres, entre 10 et 15. Pas quelque chose de trèèès grandiose. Je pense poster une fois par semaine si ce n'est pas trop rapide pour mon rythme de travail. Faudra voir mon niveau de motivation.
Sur ce, bonne lecture aux lecteurs.
Indicible
Voilà cinq mois que les membres de l'ordre se retrouvaient tous les vendredi soir au quartier général. Certains étaient devenus des membres permanents de la maison, comme Lupin, Molly et les trois Griffondor, Harry, Ron et Hermione. Ces derniers avaient passé leur ASPIC haut-la-main deux mois avant, et aucun d'eux n'aspiraient à des études supérieures tant que le mage noir était toujours en vie, ce qui était un problème bien trop pénible pour le moment.
Nous étions samedi soir, le lendemain d'une réunion de l'ordre.
Harry et Ron faisaient une partie d'échec en attendant le dîné. Hermione s'était assise sur une chaise pas très loin, les bras croisés sur la table. Elle était anxieuse depuis la dernière réunion de l'ordre…
Elle écoutait Molly donner des consignes de cuisines à Tonk qui répondait d'un ton enjoué. La cuisine, s'était dit Hermine, un sujet de tant de disputes, heureusement que ces deux femmes ne sont pas du genre à se quereller pour plus de sel avant ou après la cuisson. Hermione tourna la tête vers la porte close du salon. Viendrait-il ? Elle ferma les yeux et essaya de ne pas y penser.
- Ma tour ! cria d'un coup Ron.
Hermione tourna la tête, surprise. Ron semblait distrait ces derniers temps. Mais au point de négliger une partie d'échec, cela semblait irréaliste. Harry avait le sourire aux lèvres tandis qu'il faisait glisser les morceaux dans sa main. Il jeta un coup d'œil fier à leur amie en passant une main dans ces cheveux. Elle lui adressa un sourire et encouragea Ron tout en le taquinant sur sa concentration superficielle. Ils faisaient tous comme si tout était normal. Il fallait faire comme si de rien était, en gardant une mine enjouée et les mots de tous les jours.
Rien ne semblait plus difficile pour Hermione. Elle allait perdre son meilleur ami. Harry, elle allait le perdre, c'était dit, c'était écrit depuis sa naissance. Elle n'arrivait pas à croire que le destin de chacun était écrit à sa naissance. Chacun avait sa prophétie, comme si l'on naissait avec un futur obligatoire, inchangeable. Cela paraît inconcevable à Hermione, qui pense et affirme que tout ce qui se passe se trouve n'être que des résultats de faits aléatoires. Tout ce qui est arrivé, est arrivé par hasard. Il est impossible que l'on puisse prédire qu'Hermione tournera la tête à ce moment là par exemple, juste pour voir s'il était arrivé. Et pourtant, il l'avait prévenu. Ce satané professeur qui a toujours raison. Il l'a affirmé, toutes les prophéties se sont, tôt ou tard, réalisées.
Ça allait faire presque un an qu'ils ne l'avaient plus vu. Un an,… c'était depuis qu'il avait tué Dumbledore. Et puis la veille, il est arrivé au QG, déclarant qu'il ne voulait pas de mal, au contraire. Hermione se rappelle bien comment ont réagit Harry et Ron, tous les deux allaient le provoquer en duel. Ils voulaient sa mort, ils avaient hurlé au traitre. Les baguettes sorties, ils allaient lancer un sort sur leur ancien professeur de potion quand Remus et Molly ont débarqué.
Tous le prenaient pour un traître. Enfin, ils le croyaient sans le croire. Car si les membres de l'ordre avaient cru sans détour à sa traîtrise, ils auraient changé de QG. Mais comme la maison de Sirius n'a jamais était découverte par les mangemorts, Rogue n'était donc pas quelqu'un que l'ont qualifiait de traite. Personne n'osait lui mettre l'étiquette de mangemort car il n'avait dénoncé aucun des membres, mais on lui mettait encore moins l'étiquette de membre de l'ordre, il avait été expulsé, irradié de l'ordre du phœnix car il avait assassiné le puissant Albus Dumbledore.
Alors quand il est arrivé au QG, il est redevenu le traître, ils auraient tous voulu le tuer, et ne plus jamais en parler. Ils voulaient l'emprisonner, le mettre sous veritaserum pour qu'il avoue, qu'il s'explique. Alors c'est ce qu'ils ont fait. L'ancien professeur s'est laissé faire, les mains attachées à la chaise, sa baguette confisquée, il a bu la potion. Et il a tout raconté…
Hermione se remémorait parfaitement la veille.
La veille :
Au fur et à mesure que le discours progressait de Rogue, Hermione se sentait de plus en plus misérable. Elle le regardait sous un angle nouveau. Il n'était, au final, rien d'autre que le plus puissant des alliés qu'ils n'avaient jamais eu. Et il était sans cesse remis en cause, le bouc émissaire de l'ordre.
La jeune fille le regardait parler, il avait la tête haute, ne tremblant que lorsqu'il nommait celui qu'il avait tué par obligation. Elle sentait son cœur chavirer. Les autres semblaient comme elle, comme fixés devant un écran passant « Nuit et brouillard ». C'était captivant, et, c'était l'horreur. Les membres avaient découvert peu à peu ce qu'il avait vécu. En voyant les autres membres ainsi, et cet homme raconter, elle décida d'elle-même, sans faire trop de bruits, à se déplacer pour arriver devant lui. Elle lui détacha les poignets avec soin en regardant Remus qui lui fit signe qu'elle pouvait le faire. Elle alla à l'autre bout de la pièce chercher sa baguette pour la lui remettre. Il l'a pris, mais il ne lui accorda pas un regard.
Hermione retourna s'asseoir, et écouta la fin, le regard attaché à cet homme qui parlait qui parlait sans conviction, elle était accablée. Lorsqu'il eut terminé, chacun souffla pour lui-même. Molly alla ouvrir les fenêtres pour laisser passer l'air. Remus s'était ensuite levé pour s'excuser de leur comportement à son arrivée, de ce qu'il avait cru, il avait répété qu'il était désolé et l'avait laissé. L'ancien professeur de potion avait balayé ses paroles d'un geste tout en gardant un visage sans expression.
Tonk, à son tour, avait fait la même chose que son ami. Se fichant du nouveau balayement de paroles. Elle l'avait fait parce qu'il le méritait. Les trois jeunes Griffondor n'avaient pas osé. Ils étaient trop impressionnés par cet homme, se rappelant de sa façon de les humilier en une réplique bien sentie. Ils étaient restés en retrait, regardant les membres de l'ordre passer à chacun leur tour devant Rogue.
Ensuite, Tonk proposa de passer à table, et demanda à Rogue de rester, ce qu'il fit. Hermione essaya de se mettre pas trop loin de lui. Elle était déçue au fond, qu'il ne l'ait pas remerciée pour tout à l'heure quand elle l'a détaché et lui a rendu sa baguette, ne serait-ce que d'un regard. Elle ne portait plus le même regard qu'avant sur cet homme vêtu de noir. Elle éprouvait désormais une admiration sans borne. Elle voulait être vue par quelqu'un comme lui, elle voulait même qu'il reconnaisse son talent.
Mais elle réalisa bien vite qu'elle demandait la lune.
Pourquoi, grands Dieux, quelqu'un se soucierait-il d'elle à un moment pareil ?
Durant le repas, il ne parla pas, ni même ne mangea. Une question tournait dans la tête de la jeune fille, mais que s'est-il donc passé ? Leur ancien professeur regardait parfois Remus ou Maugrey parler. Quand on lui demandait son avis, il haussait les épaules.
Ce comportement n'était pas normal. Où sont passées ses paroles acerbes et ses regards noirs ? La plupart du temps il avait un regard vitreux, le visage fermé. A la fin du repas, Hermione se leva pour débarrasser, elle s'était arrangée pour débarrasser l'assiette de Rogue. C'était un geste inconscient, pourquoi faisait-elle cela ? Par sympathie, sans doute.
Mais il ne fit pas un regard vers elle. A croire qu'elle n'existait pas. Elle était passée entre les tables et avait déposé le tout dans la cuisine à l'aide du sort de lévitation. Elle était restée un moment seule dans la cuisine. Il fallait qu'elle respire loin du silence angoissant du repas. Elle avait regardé fixement un coin sombre de la cuisine durant plusieurs minutes en respirant par grandes bouffées silencieuses. Parfois, des larmes lui montaient aux yeux, puis elles s'en allaient au fur et à mesure des pensées qui la traversaient.
Quand elle fut revenue au salon, ses amis étaient montés dans leur chambre. Hermione, en temps normal partageait la sienne avec Ginny, la petite sœur. Mais ne faisant pas partie des membres de l'ordre, elle devait rester à Poudlard, au grand dam de cette dernière. Molly était sans doute montée se coucher, ou alors préparer une chambre pour Rogue s'il avait l'intention de rester.
En tout cas, il ne restait dans le salon que Rogue lui-même, avec Remus et Maugrey. Ces deux derniers posaient des questions sur l'avancement du côté de Voldemort. Il est vrai que le maître des potions n'avait pas raconté ce qui s'était passé après qu'il ait abattu le directeur de Poudlard. Hermione en voyant cela se sentie de trop. C'était une conversation entre adultes. Ils étaient tous les trois sur des fauteuils à côté de la grande table à manger. Remus et Maugrey avaient levé la tête en l'entendant entrer, mais ils n'avaient rien dit.
Hermione voulait rester, elle voulait l'entendre parler encore. Et s'ils voulaient qu'elle s'en aille, elle pourrait toujours prétexter qu'elle aussi, maintenant, elle faisait partie de l'ordre.
Elle prit alors une chaise et s'assit à la grande table pas très loin, mais pas trop près non plus. Elle s'était positionnée de sorte à être à peu près en face du trio, les bras croisés sur la table, le menton posé dessus. Elle ne voulait pas cacher ses intentions. Si elle restait là, c'était pour qu'elle écoute les nouvelles de la guerre. Rogue avait enfin levé sa tête pour voir qui était assit à la grande table, et il l'avait rebaissée, faisant comme s'il ne l'avait pas remarqué.
La jeune fille s'était pincée les lèvres, voyant qu'il gardait son attitude indifférente. Mais au moins, s'était-elle dit, il n'avait pas souhaité qu'elle s'en aille. Alors pour la seconde fois dans la soirée, elle l'écouta parler. Il avait une voix grave qu'on ne pouvait se permettre de couper. C'était agréable d'écouter cette voix grave, au-delà du fait qu'elle racontait des atrocités récentes, elle semblait lasse de tout parcours, comme si elle n'avait déjà que trop vécue.
Si au début elle avait fait un effort pour comprendre ce qu'il disait, maintenant, elle ne se concentrait que sur sa voix. Elle l'entendait résonner doucement dans cette pièce chaude, elle la trouvait presque agréable, se demandant ce qui avait pu faire qu'elle soit légèrement cassée. Combien de verres d'alcool étaient passés dans cette gorge ? Combien de cigarettes entre ces lèvres ? Combien de rires…
- …Potter est condamné.
Hermione compris soudain le sens de ces paroles. Elle fixa avec une surprise mal dissimulée l'auteur de ces paroles et elle eu un violent tremblement.
- Pardon ?
C'était sorti sans qu'elle ne s'en aperçoive. Les trois hommes relevèrent la tête dans sa direction. Son ancien professeur ne reprit pas la phrase qu'il avait précédemment dite, il rebaissa simplement la tête sur ses mains qui portaient un verre contenant un liquide ambré. Ce fut Maugrey qui s'en chargea.
- Il disait, qu'étant donné qu'une prophétie dévoile à qui veut l'entendre, ce qui adviendra celle de Mr Potter ne semble guère prédire des miracles.
Hermione eut un hoquet. Elle dévisagea Remus, le regard suppliant, attendant qu'il intervienne pour lui dire que c'est fichtrement faux. Mais il se contenta de faire une négation de la tête en ferment les yeux.
- Non… S'il vous plait, non. Non !
La jeune fille était prise de panique, elle poussa une exclamation en mettant ses mains devant sa bouche. Ses larmes coulèrent le long de ses joues, se perdant dans son cou. Elle avait des sanglots incontrôlables et répétait le nom de son ami. Elle était repliée en deux sur sa chaise, les mains sur son visage, triste comme une mère qui perd son enfant.
- Ce n'est pas possible,… Mr Lupin, ce n'est pas possible n'est-ce pas ? Rien n'est déterminé à l'avance ! Ne dites pas de telles stupidités sur une maudite prophétie !
Remus se leva et se dirigea vers Hermione. Il la prit doucement par les épaules tout en lui disant de se calmer. Voyant que cela ne fonctionnait pas, il hésita, puis se mit à genoux devant la fille pour pouvoir la prendre dans ses bras. La jeune fille accepta la place qu'il lui faisait avec gratitude, elle s'y logea instantanément et les bruits de ses pleurs cessèrent, malgré les larmes qui coulaient abondamment sur le pull de l'homme.
Ils s'échangèrent des mots murmurés. Lupin calmait la jeune fille tout en essayant de lui faire comprendre ce qui signifiait une prophétie et pourquoi on ne pouvait pas faire autrement que d'en tenir compte.
Hermione se rendit compte, quelques instants après, du spectacle qu'elle devait donner. Elle avait tenu à rester pour entendre Rogue parler. Juste pour l'entendre, comme un caprice. Et voilà qu'elle interrompait leur discution de façon pathétique.
Elle se détacha de Lupin qui se releva. Elle devait avoir les joues toutes rouges d'avoir pleuré, elle jeta un rapide coup d'œil aux deux hommes encore assis dans les fauteuils. Les deux la regardaient étrangement, comme si voir une fille en crise de larme était un rare phénomène. Quand elle ouvrit la bouche pour s'excuser, Maugrey détourna la tête instantanément en marmonnant à la jeune fille qu'elle ferait mieux d'aller se coucher.
Se sentant honteuse, Hermione hocha la tête et se leva en direction de la cage à escalier.
- Je vais faire de même, Alastor, dit alors Rogue d'une voix toujours aussi éteinte, coupant court à leur conversation.
Tandis qu'elle montait les marches une à une, elle sentait l'imposante présence qui se trouvait juste derrière elle. Au moment d'entrer dans sa chambre, elle se retourna vers lui, leurs regards se croisèrent le temps d'un battement d'aile, puis sans un bruit, allèrent se coucher.
C'est à partir de ce moment là qu'Hermione voulu que son ancien professeur ne quitte plus jamais cette maison. Qu'il en devienne un membre à part entière comme Molly ou Lupin. Elle voulait qu'il soit présent, qu'il devienne indispensable…
