Cela fait maintenant cinquante ans que nous sommes partis de là où je suis née.

Encore aujourd'hui j'ai l'impression de pouvoir voir le vert et le brun des forets. Cela me manque au plus haut point, mais heureusement nous allons bientôt y retourner.

Je suis en ce moment dans ma chambre en train de finir mes cartons pour notre déménagement.

Oh, c'est vrai, vous devez être un peu troublés car j'ai dit que cela faisait cinquante ans que j'étais partie de Forks, le nom de ma ville d'enfance, en vérité je ne suis pas comme les autres de mon âge. Cela va vous paraître bizarre car j'ai cinquante deux ans. Bon encore vous vous dites: "elle est vieille et en plus comment elle fait pour se souvenir de ses deux ans passés à Forks ?" Et bien en ce moment , j'ai plutôt l'apparence d'une belle jeune femme de seulement dix sept ans, comme mon père. Ma mère, elle, est restée figée dans ses dix neuf ans.

Bref, ça suffit, je vous dis la vérité ; mes parents sont des vampires... Et ce n'est pas fini. Moi, je ne suis pas vraiment un vampire, mais je suis plutôt mi-humaine mi-vampire. Ma mère a accouché de moi lorsqu'elle était encore en vie et humaine donc voilà pourquoi j'ai une peau moins froide et blanche que ma famille et que mon cœur bat contrairement à eux. J'ai aussi du sang qui coule dans mes veines ; mais j'en bois pour me nourrir. Jusqu'à mes deux ans avant de quitter Forks je ne buvais que du sang humain car j'étais un nouveau-né et ça me donnait plus de force mais maintenant je suis complètement rétablie, le sang des humains ne m'attire plus autant qu'avant. Quoique si vous avez une trop bonne odeur ça peut devenir compliqué.

La raison de notre départ est le fait que Carlisle commençait à paraître louche car il commandait le sang que je buvais à l'hôpital où il est médecin.

- Renesmée, m'appela ma mère du bas de l'escalier.

- Oui Maman.

- As-tu fini de tout emballer ?

- Oui, il faut juste descendre et mettre tout ça dans le camion.

- D'accord.

Quelques minutes plus tard, Jasper et Emmett arrivèrent et prirent les cartons. J'en pris quelques-uns uns, moi aussi, et descendis les marches. Une heure plus tard tout était emballé. Je fis une dernière fois le tour de notre maison. En vérité elle allait me manquer. Mais j'ai hâte de retourner là-bas. Mon père m'appela et vint à ma rencontre :

- Nessie. Alors tu es prête à partir ma puce?

- Oui papa, j'ai hâte d'être là-bas.

- Et pourquoi donc?

- Je ne sais pas. Enfaîte j'ai juste le sentiment que c'est là-bas ma maison. Comme si quelque chose ou quelqu'un nous attendait. M'attendait.

Je vis le regard de mon père passer de l'amusement à la surprise, puis, je remarquais qu'il pensait beaucoup en ce moment. Mais à quoi? Je ne savais point. Je mis ma main sur sa joue et lui montra son propre reflet avec le plus d'incompréhension que je pouvais.

- Désolé, ma puce c'est juste qu'en ce moment je pense un peu trop.

- Ouais, ok. Bon, allons-y.

Nous partîmes vers la voiture. Nous avions au moins quatorze heures de route à faire, par chance nous n'avions pas juste une voiture pour les neufs que nous étions, nous avions loué deux camions de location. Dans un, il y avait Emmett et Rosalie, dans l'autre Alice et Jasper puis dans une Porsche, il y avait mon grand-père Carlisle et Esmée, ma grand-mère. Enfin, dans une dernière, mon père, ma mère et moi.

Bien sûr, comme d'habitude mon père était au volant. Il détestait quand ma mère conduisait car elle n'aime pas la vitesse à part quand elle court. En ce moment ils se chicanent pour que papa ralentisse...

- Edward ralentis maintenant, lâcha ma mère.

- Oh, aller un peu de vitesse ça ne va pas nous tuer, dit-il avec son rire que j'aimais temps.

- Quand même mon amour, au moins de 10km/h, s'il te plaît ! supplia t-elle.

- D'accord, d'accord…

- Lorsque la nuit sera tombée, tu pourras rouler aussi vite que tu veux. Ok?

- Ouais ! ! ! Je t'aime mon cœur.

- Moi aussi mon amour .

- Moi aussi je vous aime vous savez? Répondis-je

Ils rigolèrent, j'étais un peu vexée mais mon hilarité vint rejoindre la leur et nous passâmes cinq bonnes minutes à rire.

Mon père mit de la musique, je commençais à lire un livre de ma mère : "Les Hauts de Hurlevent"

Il était vieux et abîmé par le temps mais elle refusait de le jeter...
Une fois ma lecture finie j'engageais la conversation.

- Maman il est vraiment trop plate ton livre.

- Enfin une de mon coté, dit mon père.

- Mais arrêtez! Il est très bien ce livre! Je trouve même que c'est un des meilleurs au monde ...

- A bon? Dis-je. Alors pourquoi le seul mot qui me vient en tête lorsque je pense à ce livre est 'lâche'?

- Eh! Il n'est pas lâche !

- A non? Alors pour toi, il n'est pas lâche de ne pas être arriver à surmonter sa peine mais non, monsieur a fallu qu'il détruise la vie de tout le monde autour de lui.

- Elle a raison Bella, approuva mon géniteur.

- C'est bon je ne dis plus rien.

Mon père se pencha vers elle et déposa un baiser sur ses cheveux. Puis il se tourna vers moi et m'afficha un grand sourire.

Lorsque je vois mes parents, il est clair qu'ils s'aiment ... La façon dont leurs yeux pétillent de mille étoiles lorsque les deux êtres se regardent me fait rêver... Je me demande si un jour, un homme me regardera ainsi. Sincèrement je ne crois pas... Lorsque je regarde en moi loin et profond je ne voie que du froid et du noir. Ce n'est pas vivable quelques fois, je rêve qu'un jour je rencontrerai quelqu'un qui m'aime comme je suis mais cela n'arrivera jamais, je suis bien trop différente des autres. Tout a coup j'entendis un grondement je me retournais vers mon père qui me regardait droit dans les yeux.

C'est vrais que j'ai oublié de préciser que mon père lisait dans les pensées, donc il vient d'entendre tout ce que j'ai dit Je sens que ça va barder ...

- Renesmée, je t'interdis de croire cela! Lança t-il .

- Comme tu veux…

- Je ne blague pas, regarde nous ta mère et moi, jamais je n'aurai cru rencontrer quelqu'un comme elle, et pourtant c'est arrivé, et en plus toi tu as encore le temps, rajouta-il de sa voix douce et protectrice.

- Je sais… dis-je en baissant la tête.

Ma mère se retourna ne comprenant rien.

- Laisse maman, de toute façon papa te le dira dès que nous sortirons de cette auto.

Je me tourna vers la fenêtre coupant cours à notre discussion. Pourquoi fallait-il qu'il puisse lire tout ce que je dis, je n'en peux plus. J'aimerais tellement être comme ma mère. Je crois que je me sentirais mieux ainsi.

Il ne reste plus qu'une heure pour arriver à Forks. Je suis impatiente mais je ne sais pas pourquoi je ressens cela. Peut être parce que je me rappelle de tout là-bas, les moindres jours et heures depuis ma naissance.

J'aimerais que ca sois ainsi pour tout le monde. J'ai pu avoir des amies humains seulement à partir de mes 20 ans car je n'étais pas encore complètement rétablie. A chaque fois que je leur pose des questions sur leurs enfances, ils me disent qu'ils ne se souviennent de rien avant 4-5 ans je trouve ca plate pour eux. Mais bon à quoi ca sert de se torturer avec sa.

- Maman est ce qu'on pourra aller à la tombe de grand-papa?

- Euh... Bien sur ma puce, répondit-elle

A chaque fois que nous parlons de mon grand-père, Charlie, Elle devient toute triste, mais il faudrait bien qu'elle s'en remette un peu, il est mort il y a au moins 30 ans.

Je vois enfin la pancarte "Bienvenue a Forks". Génial !

Nous nous dirigeâmes vers de petit chemin étroit et bouseux. Nous voilà arriver devant la grande villa blanche que j'affectionne temps, elle est tellement belle, il y a des fenêtre partout et un petit étang ou mon père et moi nous nous amusions. Je me sens nostalgique tout à coup mais je n'ai pas le temps d'y penser que mon père m'appelle pour les aider à décharger. Je me dirige vers le coffre et en sort quelques valises que je rentre à l'intérieur.

- Ma puce, m'appela mon père, nous n'allons pas habiter là, nous allons dans notre maison dans les champs, nous serons que nous trois.

- D'accord, répondis-je.

Je repris les valises, sortis et me dirigea vers cette petite maison de campagne qu' Esmée avait confectionné pour Bella et Edward. Elle était petite mais belle à la fois.