Note : Voici le début d'une nouvelle fic ! Et oui, encore ! Bon, ce premier chapitre est très court, mais j'espère que vous aimerez quand même ^^ Bonne lecture et n'hésitez pas à donner votre avis !


Le Pacte


Chapitre 1

Le silence avait prit place dans l'air doux de cette soirée de début d'automne, et les deux jeunes hommes se regardaient fixement sans prononcer un mot. Le premier, l'aîné, le plus grand des deux, leader d'un groupe d'idoles japonais, semblait perdre toute sa confiance en lui alors qu'il scrutait désespérément les prunelles noisette posées tranquillement sur lui. Le deuxième, le cadet du groupe, le plus petit aussi, cherchait dans le regard brun du plus âgé un quelconque indice. Yamashita Tomohisa, un des Johnnys les plus connus, convoité pour son physique de rêve, admiré pour son sérieux légendaire et sa facilité à faire face aux situations les plus compliquées, était en train de perdre tout son sang-froid. Il n'y avait en réalité qu'une seule chose capable de le troubler autant – ou plutôt quelqu'un- et cette personne était en ce moment en train de le regarder silencieusement sans comprendre ce qu'il lui voulait à une heure aussi tardive. Alors, il inspira profondément, se tortillant les doigts avec nervosité tout en fixant son regard sur ses chaussures, il se mordit la lèvre pour se donner du courage, puis se lança.

-Je t'aime.

Le silence retomba encore, plus lourd cette fois, et le cadet, Tegoshi Yuya, la main toujours posée sur la poignée de la porte, lâcha un petit soupir qui vint siffler comme un vent défavorable à l'oreille de Yamashita qui se raidit alors. Il garda la tête baissée, ne voulant pas affronter un regard dur ni quelques remontrances, et déglutit difficilement, capitulant, puis se retourna pour s'enfuir à toutes jambes, la peur au ventre. Il n'eut cependant que le temps de faire un pas qu'une petite main se refermait sur son poignet avant de le tirer en arrière, et il tomba dans les bras du plus jeune qui entourèrent ensuite sa taille fine. Le coeur battant, il sentit son petit nez rond se glisser dans sa nuque, et ses lèvres se poser doucement sur sa peau, le faisant frémir. Aussitôt, malgré le minuscule espoir qui grandissait en lui en cet instant, il ne put s'empêcher de penser que Tegoshi faisait peut-être cela dans le but de se faire pardonner de ne pas pouvoir répondre à ses sentiments et qu'il allait accepter de se laisser toucher sans rien dire, et il se retourna vivement pour scruter ses belles prunelles dont il était fou. Faisant à présent face au plus jeune, il chercha son regard, le fixa, pour y déceler ce qu'il craignait, mais il ne vit rien qu'une gigantesque flamme ardente qui brûlait en lui, si grande que rien n'aurait pu la réduire et que tout effort n'aurait fait que la renforcer. Son palpitant rata un battement alors que Yuya s'approchait pour venir poser doucement, tranquillement, sans nervosité, ses lèvres tendres sur les siennes, pour l'embrasser, tout en le maintenant par la taille. Il effleura, frôla, caressa, puis se sépara et nicha son visage dans le cou de son aîné qui entoura alors son corps frêle de ses bras, mais tout de même plus que choqué et abasourdi par ce qu'il venait de vivre, ce font il avait toujours rêvé.

-Si tu savais depuis combien de temps je t'attends, Tomo-chan.

Son coeur sembla s'arrêter sur le coup, se prenant une furieuse vague emplie d'amour qui le fit chavirer, et Yamashita sentit alors les larmes du bonheur déferler sur ses joues, son sourire se tordant en un rictus profondément touché par l'émotion et, de ses mains, il tourna le visage doux de celui qu'il aimait plus que tout vers le sien pour l'embrasser de nouveau, goûtant cette fois plus longtemps et avec plus d'appétit ses délicieuses lèvres délicatement charnues et si douces qu'elles semblaient couler et glisser contre les siennes. Il caressa ses joues de ses doigts, le serrant contre lui d'une main entourée autour de la taille, tout en lui offrant un baiser tendre, empli de tout son amour, durant lequel aucun des deux ne chercha à le rendre plus fougueux. Les larmes du leader coulaient, roulaient toujours sur ses joues, et venaient se mélanger au baiser, glissant ensuite sur leurs deux mentons pour se perdre le long de leur gorge.

Quatre mois plus tard, ils venaient d'emménager ensemble, au plus grand bonheur du reste du groupe qui s'amusait bien à se moquer de leur amour si passionnel qu'ils ne comprenaient parfois pas leurs comportements, et on les voyait rarement l'un sans l'autre. Connaissant par coeur les closes du contrat qu'ils avaient signé en entrant dans cette agence, ils ne s'affichaient pas en public, se contentant de garder un regard sérieux et professionnel, pour mieux se tenir par la main et se lancer des petits regards amoureux une fois en lieu sûr. Le fait qu'ils soient en couple ne choquait nullement les autres membres du groupe qui avaient alors pris la décision d'être sincères avec leurs sentiments, et deux autres couples s'étaient formés pas moins de trois semaines après la déclaration du leader. On pouvait ainsi retrouver les quasi-inséparables Masuda Takahisa et Kato Shigeaki, et les deux phénomènes Koyama Keiichiro et Nishikido Ryo. Dans le reste de l'agence, les nouvelles avaient vite fait le tour, et voir Yamashita et Tegoshi se tenir par la main était devenu une agréable habitude qui faisait souvent sourire. Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls en couples mais il n'y a aucunement besoin de s'attarder sur les autres.

L'amour entre le leader et le cadet du groupe était si fusionnel et pur qu'ils pouvaient passer des soirées entières à seulement s'embrasser tendrement, se caresser du bout des doigts, sans chercher à aller plus loin ou à franchir un premier pas un peu redouté pour l'un des deux, et ils se satisfaisaient de pouvoir se réveiller l'un à côté de l'autre, de tout partager, de s'entraider, et de se retrouver toujours aussi aimant -voire plus- chaque soir. Mais cette situation, aussi belle et douce soit-elle, avait un très léger arrière goût un peu fade pour l'aîné qui souhaitait pouvoir goûter aux plaisirs de la chair avec son compagnon, mais il savait que Yuya ne se sentait pas prêt puisque c'était la réponse qui revenait à chaque fois. Le plus jeune l'aimait de tout son coeur et de toute son âme, mais il n'avait encore jamais couché avec un homme, et l'inconnu l'effrayait. L'idée d'avoir mal aussi, et même sous les promesses de douceur et de tendresse de son homme, il ne capitulait pas, ce qui attristait un tantinet Tomohisa.

Puis vint la très attendue Saint-Valentin. Depuis plusieurs semaines, Yuya n'avait cessé de rappeler à son amant qu'il ne devait rien prévoir puisque c'était lui qui préparait la soirée et qu'il n'avait donc pas le droit d'être à l'appartement avant 20h30. Le jour même, se demandant toujours ce que lui avait réservé son adorable cadet, il était resté à l'agence, discutant avec les quelques derniers célibataires en attendant l'heure de pouvoir rejoindre Tegoshi le plus vite possible -parce qu'il fallait avouer que son petit ange lui avait terriblement manqué durant ces dernières heures. Il avait pensé à lui acheter un cadeau, quelque chose qui le ravirait, même si c'était simple, il était sûr que son amant allait apprécier. Lui qui aimait tous ces objets ornés d'une tête de mort, il allait adorer ce pendentif en argent que Yamashita avait fait gravé de leurs initiales, et il trépignait déjà d'impatience dans la salle de repos de la Jimusho rien qu'à l'idée qu'il allait le lui offrir quelques heures plus tard.

Alors qu'il conduisait rapidement mais sûrement vers leur appartement, il se mit à espérer que la tendance très mignonne de Tegoshi n'allait pas déteindre sur la soirée, parce qu'il n'avait pas vraiment envie de ressembler à un couple niais heureux de fêter leur première Saint-Valentin. Il redoutait donc tous ces trucs clichés et horripilants : les bougies, les ballons, les froufrous et dentelles, et les roses rouges, naturellement ; préférant s'imaginer dans leur salon tout aussi normal que d'habitude pour ne pas avoir le regard dérangé par une décoration, pour pouvoir observer tranquillement l'ange assit en face de lui. C'est donc en appréhendant un peu cette soirée surprise qu'il frappa à la porte, ne sachant pas vraiment s'il avait le droit d'entrer chez lui sans prévenir, et, le coeur battant, il vit son cher amant lui ouvrir, un merveilleux sourire étirant ses lèvres rosées. Après quelques mots échangés et un bref baiser de bienvenue, le cadet se poussa pour laisser entrer Yamashita qui découvrit avec soulagement qu'aucun changement n'avait été apporté à l'appartement, mis à la table qui avait été dressée sur la table basse, et subtilement arrangée dans des tons de blanc et de crème, donnant au tout une impression de pureté. Il s'installa, alors que Yuya revenait avec les différents plats, et il fut plus que surpris de découvrir les talents culinaires maintenus secrets de son compagnon, et le repas fut clôturé par l'échange des cadeaux. Comme il s'y attendait, Tegoshi fut particulièrement touché par son présent, et il n'hésita pas à remercier Tomohisa par un nombre surprenant de petits mercis timides, qui reçu lui une superbe montre d'une très bonne marque.

Une fois la table débarrassée, Yamashita s'était allongé sur leur lit, attendant patiemment que son amant sorte de la douche pour terminer cette merveilleuse soirée passée à échanger leur amour, et il ne fut aucunement surpris de le voir arriver dans son peignoir blanc, laissant deviner ses courbes et la finesse de sa silhouette, avant que le cadet ne rejoigne le leader sur le lit, s'allongeant sur le flanc pour lui faire face. L'aîné leva lentement la main et vint caresser son visage, tendrement, avec un doux sourire et un regard des plus affectueux, passant sur ses grains de beauté qui l'avaient hypnotisés depuis le premier jour de leur rencontre, glissant ensuite contre sa mâchoire pour se perdre dans sa nuque, et il le rapprocha de lui pour l'embrasser doucement.

Le lendemain, après une nuit des plus calmes et sereines, les deux amants quittèrent leur appartement afin de rejoindre l'agence où ils avaient une réunion en début d'après-midi, et ils décidèrent de déjeuner à l'extérieur, dans un coin tranquille du parc situé non loin de chez eux. C'est de cette façon qu'ils se retrouvèrent tous deux, camouflés jusqu'aux yeux pour ne pas être reconnus, à marcher le long d'une rue qui proposait un grand nombre de petits restaurants de nouilles, de gyozas, et autres mets à emporter.

-Tomo, ça te dis de prendre des takoyakis ? lui demanda discrètement Tegoshi.

-Oh, pourquoi pas. Tu sais où on peut en trouver ?

-Juste en face ! fit joyeusement le cadet en montrant la boutique du doigt. Je vais en acheter, tu m'attends là ?

-Tu ne veux pas que je vienne ?

-Non non, je n'en ai pas pour longtemps.

Souriant, Yuya se retourna et traversa rapidement la rue pour se rendre dans la petite boutique dont l'enseigne rouge vif se balançait doucement au gré de la légère brise qui soufflait ce matin là. Une impression étrange se mit à monter en Yamashita qui fronça les sourcils, peu sûr de comprendre ce qu'il ressentait, et il leva vivement la tête lorsqu'un corbeau noir croassa au-dessus de lui. Incertain, il se mordilla la lèvre, remonta son écharpe sur son visage et refit face au magasin dont sortait à présent son amant, les yeux rieurs, une barquette de takoyakis dans chaque main, s'avançant en sautillant joyeusement. Avant de traverser, il vérifia que la rue était vide, et il s'engagea d'un pas tranquille cette fois.

Soudain, tout commença à se dérouler comme au ralenti pour le leader qui sentit son coeur se mettre à battre plus fort et tout se corps se paralyser de stupeur et d'effroi tandis qu'un crissement de pneus se faisait entendre plus loin, résonnant entre les immeubles et les restaurants, faisant se figer les passants. Le véhicule, d'un noir funèbre, rugit, gronda, alors qu'il remontait la rue à toute vitesse, se dirigeant tout droit vers le cadet qui se trouvait encore au milieu du passage piéton. Mais c'est à ce moment là que tout devint réellement étrange. Entendant ce son, Yuya aurait vu la fourgonnette et se serait dépêché de traverser afin de ne pas se faire happer par son passage, mais, au contraire, il leva les yeux vers le corbeau perché sur un lampadaire et son sourire disparu de ses yeux, il se figea, et se tourna de lui même vers le fourgon qui fonçait sur lui. Il ferma les yeux, laissa tomber par terre les deux barquettes qu'il tenait, faisant s'écraser les petites boules sur le béton gris, étendant les bras tel un ange avant de se prendre le véhicule de plein fouet. Le choc fut plus que brutal, projetant le corps du chanteur à plusieurs mètres de là qui tomba, roula, et resta allongé sur le sol, immobile. Tomohisa se sentait mourir, son coeur s'était arrêté, il avait cessé de respirer, et ses yeux figés et agrandis d'effroi restaient fixés sur le corps inerte de Tegoshi. Il s'élança alors, hurla son prénom à pleins poumons, se fichant d'être reconnu, il couru vers son amant, arrachant son écharpe pour pouvoir mieux respirer et hurler, et traversa les quelques mètres qui le séparaient de lui dans une terrible lenteur. Ses jambes étaient lourde, et son corps tout autant, et il eut l'impression qu'il lui fallu plusieurs minutes pour se retrouver près de Yuya, pleurant toutes les larmes de son corps, déformant son visage sous le chagrin qui le terrassait à présent, il se laissa enfin tomber à côté de lui, le retournant sur le dos avec des yeux ruisselants d'un torrent de larmes.

Le visage de Tegoshi était devenu aussi blanc qu'un linge, livide, pâle comme la mort... car c'était ce qui l'avait attrapé cette fois, et son corps était déjà tout raide et dur. Se fichant d'être vu, oubliant les dizaines de personnes qui se rassemblaient autour d'eux, il se pencha vers Yuya afin de déposer ses lèvres sur celles, encore chaudes de celui qu'il avait aimé plus que tout au monde, plus que sa propre vie. Alors pourquoi fallait-il que ce soit lui qui parte en premier ? Pourquoi fallait-il qu'il meurt maintenant ? Pourquoi si tôt ? Il pressa encore et encore ses lèvres, y chercha une quelconque vie, un quelconque frémissement, mais elles restaient fermement closes et serrées, et aussi dure que de la pierre. Entre ses mains, son corps frêle qu'il avait tant aimé caressé devenait froid peu à peu, la vie s'échappant à grande vitesse de sous cette peau. Ses yeux se s'ouvriraient plus, il ne verrait plus jamais la lueur noisette de ses si belles pupilles. Son sourire se s'étirerait plus, il ne verrait plus jamais ce qui l'avait charmé. Son visage resterait éternellement figé dans cette mort douloureuse qui avait froncé ses sourcils fins et plissé son petit nez rond qu'il avait tant adoré touché du doigt pour le taquiner.

Le serrant davantage contre son coeur tout en hurlant sa peine et sa douleur, ses pleurs redoublèrent d'intensité alors qu'il se rappelait toutes ces choses qu'il avait tant aimé chez lui, toutes ces choses qu'ils avaient partagé, toutes ces choses qui avaient empli son quotidien afin d'en faire un véritable paradis. Mais là, c'était son corps dur et froid qu'il tenait contre lui, un corps qui ne bougerait plus jamais, une voix qu'il n'entendrait plus jamais, un sourire qu'il ne verrait plus jamais, un regard qu'il ne croiserait plus jamais, des lèvres qu'il n'embrasserait plus jamais, un coeur qu'il ne sentirait plus jamais battre la chamade sous ses doigts, des frissons qu'il ne pourrait plus provoquer, un amour qu'il ne pourrait plus lire dans ses gestes, ni entendre dans sa voix, ni sentir sous ses caresses...

Tegoshi Yuya était mort.

A suivre...


Merci d'avoir lu ! ^o^ Alors vous pensiez que ça allait se finir ici ? Et ben non ! J'espère que vous avez aimé malgré le fait que notre petit Tesshi soit mort... ;_; mais je rattraperai plus tard, promis ! A bientôt, et dites ce que vous en avez pensé s'il vous plait !