Two Worlds

Auteur : oOWhite Fox From NorthOo

Base : Yuyu Hakusho

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent aucunement, ils sont la propriété des Yoshihiro Togashi et des Studio Pierrot. Je ne fais que les emprunter, pour ne pas changer…

Pairing : C'est un secret absolu et vous ne le découvrirez qu'en lisant.

Genre : Fic à chapitre, UA, yaoi

Note de l'auteur : Je tiens à dédier cette fic à ma première lectrice –Ju' The Red- et à kitsu34, auteur de l'excellente fic Entre Deux qui m'a inspiré l'histoire qui va suivre. J'espère que cela vous plaira. Sur ce, je vous laisse lire.

Note de l'auteur 2: Comme il s'agit d'une fic se situant dans un univers alternatif, les personnages sont parfaitement humains. Enfin parfaitement…

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Chapitre Un :

Cheveux gominés, lunettes noires sur le nez, blouson en cuir noir sur le dos et jean râpé, troué et usé de toutes les manières possibles sur les fesses, Yusuke Urameshi, voyou de son état admirait son reflet dans le miroir en pied dans le coin chambre de sa piaule. Il s'adressa un sourire satisfait puis se tourna vers la fenêtre en entendant un coup de klaxon.

« Raah… Pas foutu d'attendre cinq minutes ! » ronchonna-t-il en relevant le col de son blouson.

« Urameshi ! Magne ! » hurla le rouquin qui se tenait au volant d'un vieux cabriolet à moitié retapé.

Le brun soupira et se décida enfin à quitter son si merveilleux reflet. Il ferma la porte derrière lui, lança ses clés en l'air et les rattrapa d'un geste vif. Il fit rapidement le tour du véhicule et sauta la portière pour s'installer du côté passager.

« Y'a des jours où j'me demande si t'étais pas une nana dans une autre vie… » ricana le chauffeur en jetant un œil vers Yusuke qui s'assurait de la bonne tenue de sa coiffure dans le miroir de courtoisie.

« Kuwabara… Boucle-la, tu veux. »

Le dénommé Kuwabara se concentra sur la route, un sourire moqueur quand même plaqué sur les lèvres. Il ne se gêna pas pour griller quelques feux et bien vite, ils quittèrent la partie animée de la ville pour aller en direction du centre industriel où l'on trouvait quantité d'entrepôts désaffectés ou tout simplement abandonnés. C'était à la fois leur territoire et leur terrain de jeux. Arrivés à destination, la voiture ralentit, toussa un peu avant de s'arrêter tandis qu'une légère fumée commença à s'élever de sous le capot. Les deux jeunes hommes descendirent en parfaite synchronisation. Le roux fouilla dans la poche de son pantalon et en sortit un ruban dont il ceignit son front. D'une démarche qui se voulait virile et inquiétante, le duo se mit en marche. Plus ils progressaient entre les entrepôts et plus ils croisaient des véhicules garés ça et là, le ventilateur ronronnant encore pour certains, ainsi que quelques propriétaires des-dites voitures. Chaque loubard rencontré venait se placer derrière les autres, formant au fur et à mesure une grappe puis carrément une bande comptant une trentaine de personnes. Enfin, tous stoppèrent au centre d'une place dégagée. Au bout de quelques instants apparut un second groupe du côté opposé de la place.

Le silence régna un moment puis Urameshi cracha et fit un pas en avant. Une rumeur sourde monta derrière lui tandis qu'en face se déroulait à peu de choses près le même manège. Il s'avança encore un peu et la rumeur enfla. Bientôt la place fut assourdissante de bruit, l'air empli de cris plus ou moins distincts visant à encourager chacun des deux meneurs.

« Alors… On peut savoir ce que tu fiches ici ? » lança Yusuke en retirant ses lunettes d'un air à la fois agacé et méprisant.

Son vis-à-vis tiqua puis un sourire narquois s'afficha sur son visage. Il passa une main dans sa crête mauve pâle puis sourit.

« Oh, pas grand-chose, juste quelques emplettes… »

« Vraiment ? »

Le silence revint et la tension entre les deux bandes se fit plus palpable. Le crêté sortit de la poche de sa veste une flasque et en but une large rasade.

« Toi et ton clan êtes sur notre territoire, Chuu. Vous n'avez rien à faire ici. Déguerpissez et vous éviterez des bricoles. » menaça Yusuke, le visage fermé.

Le dénommé Chuu ricana, vida d'une traite le reste de la flasque puis la jeta au sol. Une mine orgueilleuse anima son visage et les tintements de la petite bouteille de métal résonnèrent un moment dans le silence ambiant. Il n'y avait pas d'autre issue, aucune des deux bandes ne voulait abandonner la partie. Pour Chuu comme pour Urameshi, cela serait revenu à abandonner leur fierté. Ils étaient tous prêts à en découdre pour se faire respecter et accessoirement pour prendre le contrôle total de la zone.

La règle est simple : tous les coups sont permis. Le jugement final l'est également : le dernier à se tenir debout sera le vainqueur. Aucune contestation possible. Yusuke se débarrassa de son blouson qu'il lança en l'air. Le temps parut se suspendre quelques secondes. Et lorsque le vêtement toucha le sol, les deux adversaires s'élancèrent. En une demi-seconde, ce fut la mêlée générale. L'endroit était devenu en instant un véritable champ de bataille. Au bout d'une dizaine de minutes, il y avait déjà des corps étendus ça et là, complètement sonnés. Et au milieu de tout cela, les deux chefs s'acharnaient plus qu'aucun autre. Les coups pleuvaient à une allure folle et avec une violence telle que l'on pouvait parfois les os de l'un comme de l'autre craquer sous le choc. Mais Chuu comme Urameshi ne cherchaient pas à les éviter. Celui qui n'était pas capable d'encaisser les coups serait vite mis KO. Au fur et à mesure les autres combats ça et là cessaient. En cause, les blessures trop nombreuses ou trop graves pour pouvoir continuer. Les moins touchés aidaient leurs camarades, les vainqueurs ramenant les vaincus à leur compagnons par signe de respect pour ces adversaires qui n'avaient pas flanché et qui avaient lancé dans la bataille toutes leurs forces.

Bientôt ne restèrent plus que les deux leaders qui semblaient totalement dans leur bulle, uniquement conscients de l'autre, sans plus. Le brun souriait et ses yeux brillaient, comme animé par un feu qui brûlait en tant normal dans son cœur et qui s'était propagé dans son corps et dans son esprit. C'était ça, sa vie. Le grand frisson, l'excitation du combat lui procurait cette incroyable sensation de vie, cette impression qu'il pouvait soulever des montagnes, qu'il pouvait affronter le monde entier à lui seul. Rien n'avait jamais pu égaler ce frémissement indescriptible qui remontait le long de son échine. Et ce combat était comme un cadeau explosif pour son vingt et unième printemps.

Chuu ne savait faire que cela. Se battre pour survivre. Se battre pour l'honneur. Se battre pour un territoire. Se battre pour le plaisir. Depuis qu'il était môme, son destin était tracé. Sa vie en elle-même se résumait à un combat. Perdre ou gagner lui importait peu la plupart du temps. Tout ce qui comptait, c'était l'adrénaline, les coups, relever le défi. Et aujourd'hui, il avait un adversaire de taille. Ce n'était bien évidement pas la première fois qu'il affrontait Yusuke. Ce dernier était le seul à avoir réussi à lui tenir tête jusqu'à un match nul lors de leur première rencontre. Depuis, le crêté le considérait comme son rival et malgré son statut d'ennemi, il le voyait comme un égal. Et à chacune de leurs altercations, il n'y avait aucun vainqueur. Mais un jour cela changerait peut-être.

Pour l'heure le combat ne tournait en faveur d'aucun des deux combattants. Kuwabara se surprit à penser qu'il y aurait une énième fois match nul entre les deux meneurs. Pourtant, il se produisit quelque chose de vraiment inattendu. Une lueur brilla intensément dans l'œil de Yusuke qui s'arqua et lança un poing magistral dans l'estomac de son adversaire qui en eu le souffle coupé, tombant à genoux sous le choc. Un violent uppercut le cueillit sous le menton et Chuu bascula en arrière, sa tête heurta durement le sol et il ne bougea plus. Le brun le fixa un moment, puis s'avança et s'accroupit près de lui. Le crêté n'était pas prêt de se relever, totalement sonné. Le rouquin le rejoignit et soupira en constatant que l'adversaire de son patron n'avait pas rendu l'âme. Et comme un arbitre sur un ring, il prit le bras d'Urameshi et le leva en signe de victoire. La majorité des gars du clan encore capables de se mettre debout coururent sur le vainqueur et, dans des cris de joie, le portèrent en triomphe. La série des égalités se terminait sur un succès de Yusuke et le clan raflait au passage un territoire.

« Bien, les gars. Vous avez tous mérité du bon temps. Rendez-vous au Bloody King, ce soir. » déclara Yusuke après avoir enfin retrouvé la terre ferme.

La bande hurla de joie comme un seul homme puis tous se dispersèrent afin de retourner à leurs véhicules. Kuwabara soutint Urameshi jusqu'à sa voiture et cette fois, plus question de sauter les portières. Le brun soupira à la fois de douleur et de soulagement en s'étendant sur la banquette arrière. Le roux ricana en fermant la portière puis grimaça en s'installant sur le siège conducteur. Bientôt le moteur, toussa, cracha puis se mit à ronronner tranquillement et le semi-tacot s'ébranla pour quitter la zone d'entrepôts. Le chauffeur jeta un œil à sa montre qui avait miraculeusement survécu à son combat et remarqua que l'après-midi touchait à sa fin. Et dire que l'affrontement avait débuté en fin de matinée. Ils avaient passé près de six heures à se taper dessus. Un véritable exploit pour le gang. Enfin, la voiture s'arrêta devant la petite baraque où Yusuke avait élu domicile. C'était petit et son misérable job de caissier à mi-temps lui permettait tout juste de vivre décemment et de payer son loyer. Cela devait bien faire trois ans qu'il vivait ici. Il avait quitté la maison familiale parce qu'avec une mère alcoolique, l'atmosphère était devenue invivable.

« Merci vieux… » lâcha le brun en descendant.

« J'passe te prendre d'ici deux heures, ok ? »

« Ca marche. »

« Et surtout ne prends pas trop de temps pour te faire belle ma poule ! » railla Kuwabara alors qu'il redémarrait.

« Abruti fini ! » hurla Yusuke en lui balançant une canette qui traînait.

La voiture tourna le coin de la rue et disparut. Le brun grogna, enfonça les mains dans ses poches et remonta la petite allée menant à son nid douillet. C'était une simple petite maison dont les pièces n'étaient séparées que par de minces cloisons et à certains endroits par des paravents. Il se dirigea en traînant des pieds vers la salle de bain, retira ses vêtements et entra dans la cabine de douche. Le jet d'eau brûlant jaillit du pommeau de douche ruissela sur le corps endolori et tendu du bagarreur. Appuyant son front contre le mur carrelé, le jeune homme soupira : il se rendait à peine compte qu'il avait étalé l'immense Chuu en seulement deux coups. Apparemment l'entraînement avait porté ses fruits. Il était allé voir la vieille Genkai, un maître étrange mais tellement doué et fort que le simple fait de prononcer son nom faisait froid dans le dos des plus téméraires. Urameshi eut un sourire amusé : fallait dire qu'elle était pas commode aussi. Elle passait son temps à jouer à des jeux d'arcades sur borne. Et ses entraînements sortaient de l'ordinaire. Mais il l'aimait bien.

« Assez rêvassé… » murmura-t-il pour lui-même.

Il se secoua, se lava puis se sécha. Ensuite, il pansa ses plaies pour finir par s'affaler sur son lit pour se reposer. Chuu était vraiment quelqu'un de coriace. Il s'étonnait d'avoir réussi à le mettre KO. Mais il avait dû puiser dans ses réserves pour y parvenir et à présent, il se sentait lessivé. D'une main tâtonnante, il chercha sur sa table de nuit son réveil. Il le programma pour sonner une demi-heure avant l'arrivée de Kuwabara. Cela lui laissait donc deux heures et demi pour pioncer à sa guise. Le brun laissa échapper un soupir d'aise, posa sa tête sur l'oreiller et s'endormit aussitôt, sans même s'en apercevoir.

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

« Uwaaa ! »

BROM !

Une flopée de jurons résonna dans la chambre plongée dans la pénombre, seulement éclairée par le faible halo de la lampe magma posée dans un coin de la chambre. Etalé au sol, Yusuke s'était magistralement viandé au pied de son lit. Bien installé sur le chevet, le réveil se mit à sonner. Le jeune homme se remit sur ses deux jambes et éteignit l'alarme en grognant. Sa pommette le faisait souffrir et pour éviter d'avoir un bleu il se dépêcha de poser une poche de glace dessus. Il quittait le coin cuisine lorsque la sonnerie du téléphone retentit dans la maison silencieuse.

« Allô ? » dit-il un peu abruptement.

« T'as bouffé un chien enragé ou quoi ? » ironisa la voix du rouquin à l'autre bout du fil.

« Abrège, pourquoi tu téléphones ? »

« Parce que j'aurais un peu de retard… » marmonna-t-il.

« Ah ouais ? »

« Ma sœur me colle aux basques, elle veut savoir avec qui j'me suis battu. »

« Bah, ça lui passera. Appelle-moi quand tu décolles. »

« Ok, vieux. »

Il y eut un déclic puis la tonalité. Urameshi voyait ce retard d'un bon œil : ça lui permettait d'aller faire un tour au convini du coin pour s'acheter des nouilles instantanées. Au moins, il n'aurait pas le ventre vide pour faire la fête. Il enfila rapidement une veste légère et sortit, les mains enfoncées dans les poches. Bien vite, il atteignit la petite échoppe où il acheta en plus de son dîner d'autres plats pour les jours à venir car son frigo se faisait désespérément vide. En rentrant, il s'affala dans le canapé, alluma le poste de télévision tandis que l'eau bouillait. Après avoir zappé une bonne vingtaine de fois sans rester plus de cinq minutes sur une même chaîne, le brun lança la télécommande dans le canapé et s'occupa de ses nouilles. Après s'être brûlé la langue en mangeant, il gagna la salle de bain pour juger de tête dans le miroir. Il examina sa pommette qui avait juste légèrement enflé et avait une teinte rosée. Yusuke fit ensuite le tour de sa garde robe pour arrêter son choix sur un jean foncé et une chemise blanche. A peine avait-il fini de se préparer qu'un coup de klaxon retentit à l'extérieur.

« Je t'avais pas dit de m'appeler avant de venir ?! » grogna-t-il en s'installant sur le siège passager.

« Si mais Shizuru a encore fait des siennes et j'suis privé de téléphone pour deux semaines… » bougonna le rouquin en redémarrant.

« Ah, t'as pas craché le morceau… » constata le brun.

« Si je l'avais fait, t'irais pas en boîte ce soir. »

« Merci, Kuwa. Je te revaudrai ça. »

Durant le reste du trajet, tous deux discutèrent de leurs dernières conquêtes en date et ils jubilèrent à l'idée des jeunes femmes qui n'attendaient plus qu'eux. Enfin ils arrivèrent à destination : le Bloody King, une boîte de nuit où la plupart des loubards des environs venaient pour passer du bon temps, surtout en draguant, et quelques fois en se tapant dessus. A peine eurent-ils franchi le seuil qu'une nuée de jeunes femmes les accostèrent. Il fallait dire que les videurs avaient été sympa : le patron faisait entrer les filles d'abord pour ensuite permettre aux garçons qui entraient les premiers d'avoir du choix en matière de « dame de compagnie » et ce soir, ils étaient les premiers. Yusuke et Kuwabara, une fille pendue à chaque bras, allèrent s'installer dans un coin tranquille. Ils se regardèrent et sourirent de manière entendue : la nuit ne faisait que commencer…

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Note de fin : Voilà, c'est la fin du premier chapitre et j'espère que vous avez apprécié la lecture. Evidement, ce n'est pas un chapitre palpitant mais il faut que je mette en place les personnages, ce qui prendra au moins jusqu'au troisième chapitre. Voilà. C'est possible d'avoir une petite review ?