Freewill

Chapitre Un : « Une pièce sans fenêtre avec vu sur mes pieds »

Auteur : Morora

Couple : Kyo (dir en grey) Satsuki (ex RENTRER EN SOI)

Rating : [13+] K

Disclaimer : Aucun personnage ne m'appartient.

Note: Cela fait un an que j'ai commencé cette fanfiction, je n'aurais jamais pensé en arriver au bout, mais voila … je me suis laissé emporter par mes personnages. J'ai essayé d'être le plus réaliste possible, mon but était de rendre mon histoire et mes personnages crédibles. Les fanfictions yaoiste ont souvent tendances à oublier que les personnages sont des hommes, et que les relations entre être humains sont bien plus compliquées qu'il n'y parait.

Evidemment, j'aimerais souligner, qu'en aucun cas j'affirme que mes personnages sont gays.

Malheureusement, bien que grande fan de la musique de rentrer en soi et de dir en grey, je ne me suis pas penché plus que ca sur leur biographie, elle est un peu mince pour Satsuki. Je me suis contenté de laissé aller mon imagination, toutes mes excuses aux fans qui verraient des énormités dans mon histoire.

Sans aucunes connaissances des deux groupes, la compréhension est possible, certes ma fan fiction est violente mais je rassure les âmes sensibles : pas de viol au programme.

J'y ai mis mon cœur, merci de lire : Freewill.

Je le regardais toujours de loin, en évitant de le croiser lui et son regard méprisant. Depuis notre première rencontre rien n'a changé, il a toujours cette attitude froide et hautaine envers moi, son dégoût se lit dans son regard et sa haine se devine dans son mutisme.

Pourtant, moi je l'admire, je ne peux m'en empêcher, et il le sait, la satisfaction et la fierté transparaissent dans son attitude, sa démarche assurée et son visage levé vers le ciel ne sont qu'une réponse à mon regard brillant d'admiration. J'ai tord, je le sais, je tends le bâton pour me faire frapper. Il me hait, je n'invente rien, personne ne veut me croire mais je le sais. Gentiment on me dit que c'est de la jalousie … cette idée me parait si inconcevable, si stupide qu'elle me blesse, le compliment se retourne contre moi et me transperce de douleur. Jamais je n'aurais sa voix, son émotion, son style, son charisme ou son aura. C'est bien au delà de la jalousie, c'est plus fort, c'est une douleur plus aigue, plus insidieuse, celle qui vous fait regretter d'être né. Mieux vaut ne pas exister si c'est pour avoir une existence aussi terne, un avenir aussi banal et un visage aussi ennuyeux. Oh oui, certes je noircis le trait, mais tout va si mal en ce moment : je me désintéresse de mon groupe, je ne me sens plus en accord avec ce que je fais, avec notre image ; dans ma famille tout va mal, j'ai perdu une grande partie de mes amis à force de ne plus prendre de leur nouvelles. Je m'éloigne de tout ce qui m'était cher. Moi-même je change, mes pensées s'assombrissent, je me replie sur moi-même et j'aime cette idée d'apprendre à me connaître, mais ça me fait peur, je m'isole peu à peu, j'en deviens presque cynique. C'est comme si je découvrais le monde une deuxième fois, mais cette fois ci sans désillusion, je ne veux pas dire que tout est clair, que rien n'a de secret pour moi ; au contraire c'est la noirceur de ce monde que je découvre. La nature humaine est pitoyablement terre à terre, et moi plus que personne, tout le monde me dégoûte…et tout est venu en écoutant ses chansons.

J'ai toujours pensé qu'il jouait la comédie, que c'était un déprimé né qui n'avait dans son intention que d'attirer l'attention sur lui-même. Je ne sais plus comment c'est venu, mais un jour j'ai subitement réalisé que je m'étais trompé : Kyo avait raison, il n'était pas négatif, juste réaliste. Kyo n'était pas triste mais honnête, ce n'était pas un dégénéré mais un génie, ce n'était pas un blondinet égocentrique, mais un homme aussi mal dans sa peau que je le suis.

Mais Dieu sait que je le hais moi aussi, il se croit tout permis dans la compagnie, il rabaisse rentrer en soi, mon groupe. Jamais on ne s'est permis de critiquer nos sempai de Dir en grey, mais lui sans cesse fait il des allusions désobligeantes, des critiques ouvertes, à la limite de l'insulte.

Et s'il y a une chose que je peux lui reprocher, c'est qu'il est une véritable peste, j'ai parfois l'impression qu'il vit grâce à la tristesse et à la colère, qu'il suce du corps des gens. Jamais il n'est rassasié, il frappera une personne à terre sans hésiter. Kyo n'est qu'une boule de haine et de mépris, il déverse son venin avec une aisance surhumaine. Il reste froid, un sourire en coin, face à la douleur d'autrui. C'est l'image qu'il donne, et c'est ce qu'il est. Il dit à qui veut l'entendre qu'on l'a trahi, qu'il ne fait plus confiance à personne…on récolte uniquement ce que l'on a semé. Kyo a une telle attitude avec les gens, qu'il reçoit en retour la juste récompense. Les membres de son groupe ne sont pas si différents de lui, entre eux ils se comprennent, c'est vrai qu'ils se sont bien trouvé ceux là !

J'ai cette vision ambivalente du petit chanteur de dir en grey, je sais qu'il hait tout ce qui n'est pas dir en grey, tout ce qui ne fait pas partie de son petit univers étriqué, alors je ne devrais pas m'inquiéter du fait qu'il me déteste autant. Pourtant ça me blesse, je ne comprends pas, je n'ai rien fait, il est injuste je voudrais tant l'approcher, lui parler. Je suis attiré vers lui, c'est une personne, peu importe qui il aurait été j'aurais voulu le connaître.

Je suis heureux de travailler dans la même compagnie que lui, de côtoyer les même gens. J'ai l'impression de me retrouver une dizaine d'année en arrière, dans les couloirs du lycée, Kyo est la star d'un petit monde clos, et même en dehors il réussissait à devenir le centre de l'attention. Je l'admire tant que je souffre de ne pas être comme lui, et en consolation de ne même pas pouvoir l'approcher … si seulement je lui étais indifférent comme au début de ma carrière. Je crois même de me souvenir d'une fois où me prenant pour un membre du staff, il m'avait lancé un sourire et un bonjour … peut être que j'invente. En tout cas, du jour au lendemain, après le succès de sphire croid je crois, il est soudain devenu d'une froideur et d'une méchanceté sans égal à mon égard. Il me trouve sûrement ridicule, mais après tout lui aussi à ses débuts arborait le même look. Peut être pense t'il que je le vois comme un modèle… je ne saurais pas dire si il a tord.

Depuis des mois la situation était comme je viens de la décrire, indifférence ou regard haineux, rien de très directe. Mais récemment tout c'est accélérer, je ne sais plus trop comment c'est venu … j'étais mal luné je crois tout simplement.

Il y avait des travaux dans la cuisine commune de notre étage, on m'a dit de faire comme tout le monde et d'aller à la cuisine de l'étage dessus pour aller boire mon café. Personne ne m'accompagnait, mais je n'étais pas encore très réveillé alors ça ne me dérangeait pas plus que cela.

Tranquillement je réajustais mon pantalon et passais une main dans mes cheveux en me fixant dans le petit miroir de l'ascenseur. J'avançais à l'aveuglette dans les couloirs du quatrième étages, cherchant désespérément une cuisine, évidemment toutes les portes se ressemblaient. J'avais une peur dingue d'entrer dans une salle et de couper un groupe en pleine répétition ou une réunion très importante, voir pire, une conférence vidéo. Comparé à notre étage celui-ci grouillait, je n'avais jamais vu la plupart de ses gens. Je n'avais pas la force, je n'étais pas d'humeur à supporter autant de visage inconnu, j'avais besoin de mon café et commençait ç m'impatienté, et à légèrement paniqué : je n'allais toute de même pas repartir sans mon café.

Au loin j'aperçu une femme affairée qui tenait un café à la main, dieu m'avais entendu, j'accourais vers elle. Elle semblait au bord de la crise de larmes, ses nerfs allaient lâcher d'un moment à un autre vu la façon dont elle se cramponnait à son gobelet. Elle leva son visage fier vers moi et ne m'offris même pas un sourire, toute son énergie devait déjà être concentré dans le seul effort de rester debout face à moi.

« Excusez-moi, où puis je trouver du café ? »

« Au bout du couloir, la porte entre ouverte » dit-elle en me pointant la direction opposée. Je n'eu même pas le temps de la remercier qu'elle s'était déjà enfui. Si elle venait de sortir de la cuisine, j'espérais que ça ne soit pas à cause de ça qu'elle pleure. Je regrettais de ne pas lui avoir demandé comment était le café…

Déterminé, j'entrais dans la cuisine d'un pas décidé. A l'entrée de la pièce il y avait une luxueuse –bien plus qu'à notre étage- cuisine ouverte sur un petit salon avec des tables. Mon visage se figea quand je vis les cinq hommes me dévisager : je venais d'entrer dans leur territoire … le silence régnait désormais dans la pièce et je n'osais plus faire un bruit. Je les voyais sans les voir, visiblement j'étais l'intrus et pas du tout bienvenue, on cherchait clairement à me le faire comprendre. L'ambiance lourde me pesait tellement que je n'arrivais plus à bouger, comme scotché au sol. Et mon regard croisa le sien, j'eu si mal que je du reculer d'un pas pour ne pas défaillir devant lui, tant de haine, de dégoût, de moquerie et de mépris dans son regard, sa bouche retombant dans une expression de total incompréhension. Qu'est ce qu'il ne comprenait pas ? La raison de ma présence ? Mon immobilité ? La laideur de mon visage ? La stupidité de mes traits ? Mon inutilité sur cette Terre ?

Je fus prit d'une douleur vive au cœur : un mélange de honte et de colère, par instinct de survie je me tournais vers le mur afin de trouver la cafetière. Je n'avais même pas réussi à me montrer fort, et à dire 'bonjour', malgré leurs regards, à être un homme et à défier leurs sourires moqueurs. J'avais baissé les yeux et je les avais laissé m'humilier.

Mes mains tremblaient et j'avais soudain très froid, un courant glacial parcourait ma colonne vertébrale et me faisait frissonner. Derrière, je sentis que la conversation avait repris, des éclats de rire fusaient, j'étais persuadé qu'ils étaient pour moi ; je n'y pouvais rien, il me rendait paranoïaque. Mon regard était fixé sur la cafetière qui mettait un temps fou à faire ce pourquoi elle était conçue. J'attendis 5 minutes, mais sentant le poids des regards dans mon dos, j'aurais bien dit 1 heure. Je me servis une énorme tasse de café, oublia de prendre un sucre, et me retourna sans un mot pour sorti au plus vite de cette cuisine. Alors que j'allais refermer la porte sur moi je sentis une résistance de l'autre coté de la porte. Je plissais les yeux et inspira fortement pour relâcher la poignée et laissé la personne sortir.

« Satsuki, enfinnn, tu ne dis pas bonjour » fit le blond de sa voix mielleuse. Le chanteur accoudé au mur me toisa de son regard malveillant, il préparait un mauvais coup on le sentait. Je distinguais clairement le reste du groupe nous regarder en coin, attendant le moment de rigolade qu'avait du leur promettre le blond.

J'avais beau me dire qu'il fallait que je parle, ma bouche restait stupidement ouverte sans pour autant que le moindre son en sorte. Je toussotai pour me donner de la contenance, et son sourire disparu, mon silence ne l'amusait visiblement plus. Ses yeux voulaient accrocher les miens pour les défier, pour m'humilier encore une fois ; je ne lui laisserais pas l'opportunité. J'ai relevé la tête et lui ai fait un grand sourire hypocrite.

« Je ne voulais pas interrompre vos commérages d'adolescentes, vous aviez l'air de tellement vous amusez »

Kyo déglutit, il ne s'attendait pas à ce que j'ai quelque chose à répondre. Je savais que la pire insulte à faire était de les comparer à des femmes, rien ne les blessait plus.

« Tu ne nous dérangeais pas, justement, on parlait de Toi et de ton groupe. Vos dernières tenues était fan-tas-ti-que, très … » enchaîna Kyo, un index sur son menton et les yeux levé en l'air, comme s'il réfléchissait au mot le plus juste.

« Nos stylistes se sont inspiré de vos premières tenues, ça doit être pour ça que ça vous plait tant » dis je avec un petit sourire satisfait ; ce que je disais était totalement faux, mais il n'y avait que cet argument qui pouvait le faire taire.

« Heureusement, …la musique nous rattrapait … » répondit Kyo, piqué au vif. Sous entendant bien sur que ce n'était pas le cas de mon groupe.

« oooh » fis je d'un air entendu « aujourd'hui ça serait donc le moment se mettre aux belles tenues pour vous ».

Au regard estomaqué de Kyo, je savais que j'étais allé très loin, beaucoup trop loin. Je ne pensais même pas ce que je disais c'était de la méchanceté pur, j'étais devenu aussi bas que lui… j'étais fatigué, il ne fallait pas me pousser, je n'avais même pas prit mon café. Kaoru et die venait de se lever … j'étais en mauvaise posture, personne dans la compagnie ne me défendrait face aux dir en grey au grand complet, je venais de me faire un ennemi de taille. Kyo n'avait plus rien à répondre, et je l'avais insulté sur son âme propre, sa musique. Il avait de quoi être vexé, sa seule réponse fut donc la violence. Sa main empoigna mon col, et le fait qu'il soit plus petit que moi n'y changea rien, il avait beaucoup de force et ne la bridait jamais, rien n'était dans la demi mesure avec lui. Il me plaqua contre la porte en bois.

« Je te trouve bien mal placé pour insulter notre musique mon petit Satsuki » son visage me crachait ses mots à quelques centimètres du mien, ses sourcils froncés et ses petits yeux m'effrayaient réellement.

Il colla son torse au mien pour me montrer qu'il pouvait m'écraser, il appuya sa cage thoracique contre mes cotes jusqu'à me faire gémir de douleur. Une simple démonstration de force, une provocation à laquelle je ne comptais pas répondre.

« C'est un avertissement Satsuki, je t'ai à l'œil… » Il se décrocha brutalement de moi et reparti vers ses amis, leur faisant signe qu'ils pouvaient se rasseoir. .. Kyo était le centre de ce petit monde où tous étaient à ses pieds. Allait il un jour descendre de son piédestal…allait il réaliser jusqu'où il était descendu ? Se rendait il compte que désormais tout le monde pouvait le regarder de haut, même dans ce petit monde, il suffisait juste de prendre du recul.

Mon cœur battait si vite, la cadence de mes pas devait suivre ce rythme effréné ou bien je m'effondrerais ; mon esprit fusait aussi. Mes pensées s'entrecoupaient et se mêlaient, ne me laissant plus le temps de réfléchir. J'étais devenu une machine en surchauffe.

Une fois revenue dans mon domaine, le calme troisième étage et son ambiance sereine, j'allai m'asseoir avec le reste de mon groupe.

« T'en a mis du temps pour un café » me fit remarquer Takumi.

Je jetai un regard étonné à ma main fermement replier sur l'anse de ma tasse … comment avais je fais pour que rien ne se renverse ? Pour oublier que cette tasse était là, sans pour autant la lâcher ?

Mon esprit, même ailleurs, avait du pressentir que si ma tasse de café était tombé au sol, j'aurais fait une crise de nerfs, et alors il aurait du prendre du congé. Avant même de répondre, je portai avec précipitation ma tasse à mes lèvres ; le liquide chaud coulait le long de ma gorge, sa saveur amère me procurant déjà un sursaut de réveil. Je me sentais désormais d'attaque à parler.

« Vous auriez pu me dire, que les dir en grey au grand complet était là » dis-je simplement. Tous se regardèrent d'un air gêné.

« Ils étaient pas encore là tout à l'heure. Ca s'est mal passé ? »

« Plutôt oui, ça a failli se finir en bagarre »

Leurs yeux horrifiés me regardaient avec étonnement. Mon manager s'était stoppé dans son mouvement et avait une expression comme figée d'effrois.

« C'est … Kyo ? »

« Ouai, il a insinué que nos tenues été ridicules, je l'ai envoyé balader, le ton est monté et j'ai fini par dire que leur musique actuelle était merdique. Ils l'ont très mal prit, et Kyo ma dit à sa manière qu'il m'avait à l'œil et que j'allais morfler »

« Déconne pas avec eux Satsuki !! Tu mets ta peau et la notre en jeu »

« Je suis sûr que c'est des yakusa » marmonna la voix sombre de Ryo.

« Ça j'en sais rien, mais en tout cas ils ont beaucoup de pouvoir » dit mon manager d'une voix monocorde. Ce « je t'ai à l'œil » sonnait désormais comme une malédiction à mes oreilles.