FAITES VOS JEUX !
1 –
- Je suis désolée ! Je n'ai pas pu le retenir ! , s'excusa Jessica, ma secrétaire .
- La politesse n'a jamais fait partie de l'éducation de Maître Jenks ! … Ne t'inquiète pas Jessica, je vais gérer !, soupirai-je en tortillant une mèche de mes cheveux.
- Je suis affreusement désolé Madame le Maire, mais mon client et moi sommes pressés d'implanter notre casino !
- Minute papillon ! , l'interrompis-je en pleine tirade, un index levé. Ai-je à un quelconque moment signé une autorisation en ce sens ? Et finissez donc d'entrer !
- Madame le Maire , je vous présente mon client, Monsieur Cullen…
- Abrégeons les civilités Jason ! Asseyez-vous donc ! , dis-je sans lever les yeux des plans du nouveau lycée de Forks.
- Isabella … Il est absolument nécessaire pour la survie de Forks que Monsieur Cullen puisse implanter un de ses casinos ici …
- Je vous remercie de vous soucier autant de l'avenir de Forks, mais vous êtes en train de me les briser menu Jason …
- Isabella ! , s'exclama-t-il offusqué.
- Quoi Isabella ? , dis-je en regardant cet avocaillon véreux. Vous ne défendez que ceux qui ont les moyens de vous payer de quoi entretenir votre épouse et vos deux maîtresses, votre coque de noix que vous appelez pompeusement voilier, et les boites de conserves qui sont garées sur la chaussée au coin de ma rue ! Alors pas de ce ton faussement choqué avec moi ! N'oubliez pas que mon père est le shérif , et qu'avant d'être maire de Forks, je travaillais pour …
- Les fédéraux … , me coupa Jenks d'une voix blanche.
- Je vois que nous nous comprenons ! Donc , pour la dernière fois avant que je ne vous botte votre gros derrière plein de gras tout droit venu des repas déséquilibrés que vous vous enfilez à longueur de journée, ne me parlez plus de ce putain de casino !
- Isabella …, soupira encore une fois l'avocat. Si vous réduisiez un peu l'étendue de la réserve de ces profiteurs de subventions que sont ces peaux-rouges …
- Pardon ? , dis-je abasourdie en plus d'être dans une colère noire qui menaçait de déborder sous peu. Ai-je entendu l'idée débile de réduire l'étendue de la réserve indienne pour faciliter l'implantation d'un lieu de débauche ? Ai-je entendu l'idée très conne venant d'un avocaillon véreux selon laquelle un peuple brimé et oppressé par les Colons profite outrageusement des subventions fédérales ?
- Bien … disons juste …
- Vous avez précisément deux minutes avant que Jake, sale peau rouge véritable sangsue pour nos pauvres subventions, ne vous jette dehors …, dis-je en montrant mon meilleur ami assis dans un coin reculé de mon grand bureau de maire. Plaidez votre cause Monsieur Cullen…
- Je ne crois pas que ….
- Jason … tu l'ouvres encore une fois et je te promets que je file l'adresse de Sandy et de Margaret à Michelle … , dit doucement Jake en se levant pour raccompagner Jenks à la porte de mon bureau.
- Madame Swan … , dit une voix de ténor que je n'avais jamais entendue. Je vois que vous planchez sur un projet de nouveau lycée … Puis-je vous proposer mon aide ?
- Votre aide ? Pour faire quoi ? Installer une ou deux machines à sous dans la cafétéria ?, demandai-je en me tournant vers lui.
Oh misère ! Il a deux yeux superbement verts ! Et qu'est-ce que j'adorerai passer mes doigts dans sa tignasse cuivrée ! Et ses bras musclés bien mis en valeur par une chemise cintrée … Bella ! Bella ! Calme-toi !
- Ma mère est architecte et décoratrice d'intérieur … Elle pourrait venir jeter un œil sur les plans ! Je vois comme une incohérence là dans la salle de sport, et une autre à la cafétéria …
- Et en contrepartie, je vous autorise à implanter votre casino en partie sur la réserve et en partie sur deux hectares de d'arbres qu'il faut abattre ?
- Non ! en contrepartie, on oublie ce projet de casino pour quelques instants et vous acceptez une invitation à dîner …
- Dîner ? Avec qui ? Jenks ? , dis-je en me moquant légèrement de lui .
- Non ! avec moi ! , soupira-t-il agacé. Jenks ! rentrez sans moi !
- Mais Monsieur Cullen …
- Je suis un grand garçon ! j'arriverai à faire mes lacets tout seul ! Et si jamais j'ai des difficultés avec les double-noeuds, je taperai à la porte de Madame Swan !
- Jake ! raccompagne Maître Jenks … Et oubliez-moi jusqu'à demain matin !
- Bella ! Tu veux que j'aille récupérer Anthony à l'entraînement de foot ?
- Il est quelle heure ? , demandai-je soudain affolée. Emmett va me tuer ! Charlie va me tuer et Paul va encore hurler à la mort ! Bordel !
- Cool ma belle ! , me rassura Jake en m'embrassant sur le haut du crâne. Je m'occupe du monstre ! Et si Paul bronche, je demande à Charlie de le coffrer pour tapage nocturne ! Je te sonne quand nous sommes en bas !
- Tu me sauves la vie là !
- C'est pour ça que tu m'aimes ! , rit-il avant de sortir.
- Anthony ? Charlie ? Paul ? Emmett ? Bella ? , me demanda le client de Jenks.
- Je ne répondrai à aucune de vos questions monsieur Cullen ! , dis-je en me rasseyant.
- Edward …
- Anthony est mon fils …, dis-je en m'enfonçant dans mon fauteuil de maire. J'ai connu son père à la fac … Paul était …. Charmant, attentionné et amoureux jusqu'à la naissance de mon bébé d'amour… Après il est devenu distant et volage… Charlie est mon père … Emmett est mon frère et entraîneur de l'équipe de foot quand il n'est pas lui-même en déplacement pour ses matchs.
- Minute joli papillon ! , me dit-il. Votre frère est Emmett Swan ? Emmett Swan des Mariners de Seattle ?
- Ben, je crois qu'il n'y a qu'un seul Emmett Swan … Et vous savez quoi ? C'est bien mon frère !
- Wow ! mais qui est Bella ?
- C'est moi ! Je déteste qu'on prononce mon prénom en entier … Tout le monde m'appelle Bella !
- Oh … j'aime bien Isabella …. Mais Bella c'est sympa aussi ! , me dit-il en me faisant un superbe sourire en coin.
- Mamaaaan ! , s'époumona la voix surexcitée de mon fils.
- Anthony Scott ! , tonna la voix de mon frère. Ta mère ne t'a donc pas appris à cogner aux portes ?
- Non ! J'attendais que mon grizzli d'oncle le fasse à sa place ! , lui répondit mon rejeton.
- Sale gosse !
- Ours mal léché ! Pas étonnant que tu trouves pas de nana assez bête pour te supporter !
- Bella ! Dis quelque chose ! , me supplièrent le mètre quatre-vingt-dix et les cent kilos de muscles de mon frère.
- Tu es faible devant ton neveu Emmett Charles Swan ! Et toi Anthony Michael Scott , je suis déçue de ton comportement !
- Je suis désolé maman !
- Ce n'est pas à moi que tu dois présenter des excuses !
- Je suis désolé d'avoir été insolent tonton … et je suis désolé de vous avoir interrompus monsieur …
- Bella , je voulais te demander si je pouvais garder le monstre ce soir … On irait manger des hamburgers, quelques frites et un milk-shake … Puis un film et au dodo ! , me dit mon frère en s'animant.
- Emmett , es-tu en train de me dire que tu allais emmener mon fils manger sans même m'inviter ? , dis-je en plissant les yeux.
- Ben … On voulait se faire une soirée entre hommes …
- Mon fils a dix ans … Et à chaque fois qu'il revient d'une de vos soirées « entre hommes » , il jure comme un charretier, est insolent, et ne pense qu'à « emballer des nanas » , dis-je en mimant les guillemets.
- Nous devrions aller avec eux pour les chaperonner … , me souffla Edward Cullen en riant doucement.
- Oh pardon ! Emmett , Anthony , je vous présente Edward Cullen , Monsieur Cullen , voici mon frère Emmett et mon fils Anthony.
- Edward Cullen … J'ai déjà entendu ce nom …. Cullen …. Cullen …. CULLEN ! Comme le médecin spécialisé en sportifs de haut niveau à l'hôpital de Seattle ? J'arrive pas à avoir un rendez-vous pour une consultation !
- C'est mon frère Jasper ! , opina Edward Cullen. Et pour tout le monde , je m'appelle Edward !
- Maman , c'est pas comme ça que s'appelle la nana que papa reluque dans les magazines ? , me demanda mon fils.
- Comment veux-tu que je sache comment s'appelle la femme que ton père reluque ? Et surveille ton langage jeune homme ! Pour la peine , envoie ton téléphone et ton lecteur MP4 ! , dis-je en agitant les doigts.
- Mais c'est papa qui paye l'abonnement du téléphone ! , me supplia mon fils.
- Mais c'est moi qui ai ta garde exclusive ! Privé d'internet pendant une semaine !
- Maman !
- Deux semaines !
- D'accord , d'accord ! Tiens ! , m'arrêta-t-il en me tendant son téléphone et son lecteur de musiques et de vidéos. T'es pas cool !
- Cherche dans mes dix commandements le passage où il est dit qu'une maman se doit d'être cool et je te les rends sur le champ ! Pour l'heure, direction le snack de la réserve ! J'ai faim !
- Je t'adore sœurette ! , s'exclama mon frère. Tu viens avec nous Ed' ?
- Edward …, le reprit mon voisin. Et j'accepte de venir avec vous si personne n'y voie d'inconvénients. J'ai faim moi aussi , ajouta-t-il en me regardant bizarrement.
- Je peux monter avec tonton ?
- Jeep ou roadster ? , demandai-je à mon frère.
- Roadster … , grimaça-t-il.
- Tu dépasses la vitesse limite et je te jure que même Seth aura du mal à te le remettre sur ses roues…. ! , dis-je en lui mettant un index sous le nez.
- Ça roule ma poule ! , me dit Emmett en hissant mon fils sur ses épaules.
- Gaffe à la porte ! , dis-je en fermant les yeux. Dites-moi qu'ils sont passés sans que mon fils ne se prenne le haut de la porte !
- Ils sont passés et votre fils n'a rien…Et vous allez devoir me conduire car je suis venu avec Jenks…
- Ainsi soit-il ! , dis-je en ouvrant les yeux pour plonger dans les siens qui s'étaient dangereusement rapprochés des miens.
- Bien … nous pourrons ainsi faire … plus ample connaissance ? ! , me dit-il dans un murmure presque contre mes lèvres.
- Me faire du charme en vue d'obtenir votre permis de construire n'est pas une bonne idée … , lui dis-je sur le même ton sans pour autant me reculer.
- Ce n'était pas mon intention … , continua-t-il. J'ai vraiment envie de te connaître… J'ai envie de comprendre pourquoi tu as laissé ce sale type poser ses doigts sur toi … Pourquoi je ne t'ai pas rencontrée avant … pourquoi je n'arrive pas à regarder autre chose que toi depuis que je suis entré dans cette pièce… pourquoi j'ai envie de m'endormir près de toi …. Pourquoi j'ai envie de passer tout mon temps avec toi ?
- Facile ! Maman est la meilleure ! , répondit Anthony à ma place .
- La vérité sort de la bouche des enfants … , approuva Edward Cullen en se reculant.
- Vous étiez mignons tout plein … , ironisa mon frère qui était revenu sur ses pas, en en nous voyant pas le suivre.
- Mignon tout plein est mon second prénom ! , pouffa Edward.
- Maman , on peut inviter Tata Lily ?
- Elle n'est pas à New York ? , dis-je en consultant mon agenda. Euh … voyons …
- Excusez-moi ! , nous dit Edward alors que son portable sonnait. Jazz ! Dis-moi ma poule !... Sans blague ! …. Non je suis encore à Forks. Je vais aller manger avec Emmett Le Grizzly Swan !...Je te jure que c'est vrai ! … Tu veux lui parler peut-être ?... Emmett, vous voulez-bien ?
- Redemande … , lui dit mon frère en me faisant un clin d' œil alors que je pianotais le numéro d'Alice sur mon Iphone.
- S'il te plaît Emmett, pourrais-tu confirmer à mon idiot de frère que je vais aller manger avec toi ?
- Hey ! Jasper ma poule Cullen ! Si t'es pas loin, ramène-toi qu'on fasse connaissance nous aussi ! ça m'évitera d'avoir à admirer ton frère faisant du gringue à ma sœur ! …. Le snack de Roy, à La Push !... Cool ! On te garde une place à table ! Tiens mec ! , conclut-il en lançant le téléphone à Edward.
- Alors ? …. Moi aussi je t'aime ma poule ! A tout de suite !
- Lily ? C'est Bella ! Dis-moi que tu es quelque part dans les environs proches de Forks !
- Euh … je suis à Forks avec un superbe mannequin que je compte faire signer en exclusivité… J'allais venir te chercher pour manger un truc entre filles !, me dit-elle avec son entrain habituel.
- Tu nous rejoins chez Roy ?
- Qui « nous » ? Elle peut venir ? , demanda-t-elle suspicieuse.
- Fais-toi belle frangine ! Et oui elle peut venir ! Bye… , dis-je en raccrochant.
- Lily vient accompagnée ? , me demanda Emmett en arquant un sourcil.
- Il semblerait…. , opinai-je avec un clin d'œil. Récapitulons : Emmett et Anthony dans l'engin de mort rouge sang , Edward et moi dans mon petit bijou noir, Lily et son invitée viennent certainement dans le canari , et Jasper ma poule vient ….
- Soit avec sa moto, soit avec ma voiture… , me dit Edward en finissant ma phrase.
- Génial ! On peut se mettre en route ! , dis-je en fermant la porte de la mairie.
Emmett a beau avoir un roadster, c'est moi qui ai une Porsche Cayman que Seth, mon garagiste préféré, a gonflée à bloc … Je suis donc arrivée avant mon frère, avant la Porsche de Lily, et avant le frère d' Edward qui rit dans ma voiture.
- Pourquoi ce fou-rire ? , lui demandai-je.
- Redemande … , me dit-il en s'arrêtant et en se penchant vers moi.
- Pourquoi ris-tu autant ? , demandai-je en me penchant vers lui à mon tour.
- J'adore ta conduite ! Mais tu as menacé ton frère de plier son bolide s'il dépassait la vitesse autorisée, alors que toi tu n'es pas passée en dessous de cent trente depuis le panneau de sortie de Forks … !
- Je n'ai pas mon fils dans ma voiture ! Et crois-moi quand je te dis que je roule à la vitesse d'un escargot sous Lexomil quand Anthony est avec moi… !
- Allons les retrouver avant que ton frère vienne nous sortir de ta voiture … , me murmura-t-il avec une moue de regrets.
J'ai eu le temps de poser un pied hors de mon petit bijou, payé par la prestation compensatoire de mon ex-mari, qu'une Porsche jaune canari se garait à côté de moi, quelques secondes avant une Harley Davidson sur-gonflée…
Et tandis qu' Edward se dirigeait vers le motard, un lutin survolté sautillait vers moi, accompagné des plus longues jambes qu'il m'ait été donné de voir de toute ma vie , même quand je bossais sous couverture pour une ou deux agences gouvernementales !
- Bella ! Je voudrais te présenter Rosalie , je viens de signer avec elle pour une campagne exclusive ! C'est pas génial ça ?
- Moi aussi je suis contente de voir Lily ! , dis-je en lui souriant. Bonjour Rosalie, je suis Bella , la sœur de ce petit kangourou sous amphèt !
- Rose ? Mais qu'est-ce que tu fais à Forks ? Tu devais pas être à New-York ? , nous interrompit Edward en toisant le mannequin d'Alice.
- La styliste avec laquelle j'avais rendez-vous n'a pas pu se déplacer alors je suis venue à elle !, répondit Rosalie en haussant les épaules. Et toi, cher frère, as-tu déjà bouclé tes affaires ?
- Ça va pas être triste ! , pouffa Edward. Je vous présente ma sœur Rosalie et mon frère Jasper… Rosalie, Jasper, voici Bella, son fils Anthony et son frère Emmett des Mariners de Seattle.
- Ok … A mon tour de vous présenter Alice ma sœur…, dis-je en désignant le lutin aux cheveux noirs corbeau et aux splendides yeux bleu clair.
- on prend racine les jeunes ? , nous interpella Roy depuis le seuil de son snack. Tu devrais rabattre la capote mon gars … , lança-t-il à mon frère.
- La météo n'a pas prévu de pluie ! , répondit Emmett en entrant dans le snack.
- S'il tombe ne serait-ce qu'une seule goutte, c'est toi qui raque ! , dis-je à mon frère en souriant de toutes mes dents.
- Radin !
- Sale gosse de riche !
- Enfant gâtée !
- Petit pisseur !
- Suffit les gosses ! , nous interrompit Roy. Je suppose que je vous sers comme d'habitude ?
- Nous sommes venus accompagnés Roy, dis-je en désignant les Cullen et en réquisitionnant tout un coin du snack.
- Ça alors les enfants du Docteur Cullen ! , s'exclama-t-il. Bella tu te souviens quand j'ai dû me faire opérer d'un ulcère perforé de l'estomac ? Ben c'est leur père qui m'a sauvé ! Comment va votre père les gamins ?
- Il doit être de garde à l'hôpital ou devant un bon film avec notre mère !, répondit Rosalie, qui rivalisait avec Emmett pour savoir qui dévorerait des yeux l'autre , et suivie de près par Alice qui dévisageait avec intérêt Jasper, lequel le lui rendait bien…
- Passez-lui mon bonjour quand vous le verrez !
- Vous pourrez le voir vendredi prochain si vous le souhaitez ! Il vient en vacances pour quinze jours ! , continua Edward .
- Vous mangez quoi les gamins ? Anthony ? Emmett ? Bella ? Lily ?
- Comme d'habitude Roy ! , répondit mon fils en se léchant les babines d'avance.
- Je vais avoir besoin de bras …. La famille Cullen ?
- C'est quoi leur commande ? , demanda Edward en regardant Roy les yeux plissés.
- Le microbe prend un hamburger triple, une triple portion de frites, un triple milk-shake au chocolat. Son adorable mère prend un hamburger double, une petite frite et un grand coca. Le lutin prend comme Bella. Le Grizzly prend quatre triples de tout….
- Je prends comme Bella et Lily ! , lança Rosalie.
- Je vais suivre Anthony, dit Edward.
- Pareil ! , opina Jasper qui ne quittait pas Lily du regard. Alors Emmett le grizzly , Edward m'a dit que tu essaies désespérément d'avoir une consultation avec moi ?
- C'est ça Jasper ma poule ! , s'esclaffa mon frère. Désespérément est le mot juste ! Deux potes de l'équipe t'ont vu et depuis, ils ne jurent que par toi ! Tyler Crowley et Ben Cheney…
- Exact ! Tyler et Ben ! Épaule gauche pour Tyler, genou droit pour Ben…
- Un père médecin, une mère architecte , Edward homme d'affaires, Jasper médecin pour sportifs, Rosalie top model internationalement connu … Ce sont de beaux partis non ? , dis-je en rigolant.
- C'est effectivement intéressant… , opina le lutin. Va falloir se pencher sérieusement sur la question !
- Tu l'as dit Lily ! On va suivre l'affaire de près ! , opina mon frère à son tour.
- Génial ! , soupira mon fils. Et moi je reste tout seul !
- La prochaine fois que je viendrai, je te présenterai Valentine … ,lui dit Edward .
- C'est qui Valentine ?
- Ma fille … je suis divorcé avec sa maman . Mais c'est moi qui en ai la garde, comme ta maman avec toi. Pour l'instant elle est avec ma mère à Seattle. Mais j'ai décidé de vivre ici et dès que j'aurai trouvé une maison, on s'installe !, répondit-il à mon fils en me regardant moi d'une façon presque …tendre ?
- Elle a quel âge ta fille ?
- Elle va avoir dix ans le 14 Février … d'où son prénom !
- Cool ! moi j'aurai dix ans le 14 septembre ! Un jour après l'anniversaire de maman ! C'est trop fort ! On est né tous les deux un 14…. !
- C'est un signe mon lapin ! , lui dit Rosalie en lui faisant un superbe clin d'œil.
- Si je fais une remarque dans le genre de celle qu'il vient de pondre, j'ai droit à un clin d'œil moi aussi ? , demanda Emmett en affichant une moue craquante.
- D'accord … Emmett va t'isoler dans le fond avec Rosalie ! je ne veux pas que mon fils applique tes techniques de drague à l'école !
Roy a interpellé Emmett depuis les cuisines. Edward et Jasper se sont également levés pour aider à rapatrier la masse de nourriture à répartir entre nous tous.
Anthony et Emmett se sont installés sur la table voisine de la notre, histoire de nous laisser un peu de place pour manger ... Mais mon fils a immédiatement demandé à Rosalie de venir les rejoindre, marmonnant qu'il préférait qu'elle soit avec son oncle qu'avec son père, ce qui déclencha nos rires puisque Anthony n'avait pas été si discret qu'il l'avait pensé.
- Il semblerait que ton fils ait un petit contentieux avec son père ! , me dit Edward discrètement.
- Paul est enclin à promettre énormément mais à concrétiser rarement ... Anthony n'a que dix ans, mais son père l'a déçu pour les vingt ans à venir ! , dis-je sur un ton un peu acide.
- Tu as toi aussi un contentieux avec lui ?, continua Edward en piochant une frite sur son plateau.
- Rien que je ne puisse régler par moi-même ... , ai-je éludé.
- Pourquoi Jenks a -t-il pâli quand tu lui as rappelé ton ancien métier ?
- Parce que ce n'est pas mon ancien métier ... , dis-je en le fixant pour examiner avec attention ses réactions.
- Oh ... Tu veux dire que tu es toujours en activité ?
- J'ai encore quelques semaines de congé ...
- comment arrives-tu à concilier ta vie de mère et ta vie de femme active ? , me demanda-t-il d'un air véritablement intéressé.
- Certainement de la même façon que toi avec ta fille ... J'ai des proches qui sont ravis de m'aider ... En parlant de proches , ça a l'air de bien marcher tout ça non ? , dis-je en regardant mon frère puis ma sœur.
- Autant Emmett te ressemble physiquement, autant Lily est aux antipodes de vous , souleva Edward en la détaillant.
- C'est la fille du second mari de ma mère . Phil était veuf avec un nouveau-né sur les bras quand il a rencontré ma mère. Sa femme était décédée lors de l'accouchement. Ma mère venait de déménager à Phœnix suite à son divorce avec mon père. Quand Alice est entrée dans nos vies, elle avait à peine six mois, j'avais trois ans et Emmett cinq. C'est notre sœur tout autant que si elle partageait notre sang !
- Heureusement que je ne partage pas les gènes de mon frère ! , me dit-elle en désignant Emmett qui s'attaquait à son troisième burger tout en chahutant avec mon fils, sous l'air protecteur et amusé de Rosalie.
- Elle est beaucoup moins superficielle qu'elle n'en a l'air... Quand à Jazz, il a vécu une expérience assez pénible avec une des sœurs de mon ex-femme. Tanya était moins butée et mesquine que Kate. Elle m'a cédé et fait ce magnifique cadeau qu'est Valentine. , finit-il dans un haussement d'épaules.
- Kate m'a fait croire qu'elle était stérile alors qu'elle prenait encore la pilule, continua son frère. Elle ne voulait pas que la grossesse déforme son corps. Nous avons entamé les démarches en vue d'adopter. Le jour où nous avons reçu notre agrément, elle a fait ses bagages. Elle ne pensait pas que j'étais sérieux dans mon désir d'enfant...
- Quelle pouffiasse ! , s'exclama Alice en réalisant trop tard qu'elle venait de parler à voix haute.
- Ça résume assez bien le personnage ! , se mit à rire Jasper en lui enlevant les mains qu'elle avait placées sur sa bouche. Ne t'en veux pas ! J'ai dit et pensé bien pire à l'époque !
- C'était il y a longtemps ? , demanda Alice d'une petite voix.
- J'ai vécu trois ans avec elle, et elle est partie il y a deux ans. A cause d'elle, je me suis fâché avec toute ma famille: parents, frère et sœur, oncles, tantes, cousins...
- C'est du passé Jazz, lui dit Edward en lui tapant doucement sur l'épaule.
- Excusez-moi ! , dis-je en sentant mon portable vibrer dans la poche arrière de mon jean.
Je suis sortie en voyant le nom de mon correspondant... Lucas ...
- Que puis-je pour toi cher ex-beau-frère de mon cœur ?
- Paul a fait lancer une recherche sur l'ensemble de la famille Cullen. Son air furax me laisse à penser que ça a un rapport avec toi ... Il doit repasser me voir d'ici quinze minutes. Dis-moi ce qu'il se passe Isa, dis à tonton Lucas ...
J'ai soupiré, comme à chaque fois que le demi-frère de Paul m'appelait Isa, comme à chaque fois que Paul se mêlait de ma vie, presque dix ans après notre divorce, comme à chaque fois qu'il se servait de sa position de chef de section au FBI pour enquêter sur les personnes que je pouvais fréquenter...
- Lucas... J'allais moi aussi t'appeler pour que tu me tuyautes sur Edward Cullen !
- Que veux-tu savoir ?
- Qu'as-tu à me dire ?
- Trente ans, belle gueule, a la garde exclusive du seul enfant né de sa brève et très éphémère union avec Tanya Denali. Il est le PDG de Masen Inc., qu'il dirige d'une main de fer. Il a la réputation de ne pas faire de cadeaux, mais il n'oublie pas le côté humain et social lorsqu'il rachète des entreprises en difficulté ou sur le point de fermer. Dernièrement, il a jeté son dévolu sur l'empire Mac Dermott . Ne me demande pas comment Paul a appris que Cullen était dans ton bureau pour te demander l'autorisation d'ouvrir un Casino sur la réserve, parce que je n'en ai pas la moindre idée !
- Le salopard ! , sifflai-je en comprenant. Paul m'a fait livrer une énorme plante verte il y a un mois ! Elle est tellement imposante que j'ai renoncé à faire autre chose que l'arroser une fois par semaine !
- Isa ... L'ex de Cullen a disparu sans laisser de traces ... Non ! Attends ! Je viens de lui remettre la main dessus ! Oh ... Elle s'appelle désormais Tanya Silverstone...
- Silverstone comme le Silverstone que nous connaissons ? , dis-je en grimaçant.
- Oui ma belle ! Nathan vient d'entrer, je te mets sur haut-parleur !
- Salut Nat' !
- Salut Bella ! Il paraît que notre grand frère a encore fait des siennes !
- Lucas te fera un topo ! Est-ce que vous pouvez m'envoyer toutes les infos sur ma boite mail ? Emmett commence à baver sur Rosalie Cullen, Alice sur Jasper , et moi je veux limiter la casse si c'est encore possible ...
- Et toi ? T'es pas en train de baver sur Edward Cullen ? , ironisa Nathan.
- Retourne jouer avec ton ballon de basket Nat' ! , soupirai-je. Trouvez-moi ce que vous pouvez sur les Cullen, sur les Silverstone, et sur les Denali...
- Pas de souci ma belle ! , me dit Lucas en conservant son éternel ton enjoué. Fais gaffe à toi et prends soin de notre neveu préféré !
Ce n'est que quand Lucas a raccroché que j'ai réalisé que j'étais appuyée contre ma voiture, jouant avec mes clés...Je ne tripotais mes clés que lorsque j'étais sérieusement nerveuse ...Par temps calme, je jouais avec une mèche de cheveux...
Edward Cullen est l'ex-mari de Tanya Silverstone, elle-même épouse du mec que je cherche à coincer depuis trois longues années...
En rangeant mon portable dans la poche arrière de mon jean, je remarque les yeux d' Edward fixés sur moi. Il n'a cessé de m'observer de manière plus ou moins discrète depuis que je suis dehors...
Il répond aux questions de mon fils sur Valentine... Elle ressemble à son papa, a les cheveux cuivrés, les yeux verts et joue du piano comme une petite virtuose !
Rosalie dit à Emmett qu'elle songe à abandonner le mannequinat pour fonder une famille, enfin dès qu'elle trouvera l'homme qui arrivera à supporter son sale caractère !
Alice demande à Jasper s'il a renoncé à son désir de paternité. Il lui répond que non, mais que son expérience malheureuse l'a rendu très méfiant à l'égard des femmes qui l'approchent.
Je démine les situations de crises pour le FBI , en plus de profiler les crimes les plus horribles. Si on m'appelle, c'est que ça sent pas bon du tout ... J'ai appris à lire sur les lèvres, ainsi que la langue des signes, et d'autres dialectes plus ou moins exotiques pour ne pas être prise au dépourvu ...
Je peux voir d'ici les rouages du cerveau de ma sœur se mettre en branle ... Elle a intrigué Jasper Cullen... Elle l'a ferré... Il ne lui reste plus qu'à remonter gentiment la ligne ...
Tout ce petit monde a l'air de bien s'entendre... Peut-être trop bien pour des personnes qui ne se connaissaient pas il y a moins de deux heures ...
Voilà que je résonne en mode agent fédéral !
- t'en as mis du temps maman ! , me dit Anthony en souriant.
- J'étais au téléphone avec Lucas et Nathan . Ils t'embrassent !
- Génial ! T'as pas eu papa ? Parce que j'ai ...
La sonnerie réservée à son père a retenti : une corne de brume ... Le genre de son bien horripilant, avec celui du moustique qui te tourne autour en se demandant où il va bien pouvoir te piquer !
- quand on parle du loup ... ! Que me vaut l'extrême honneur de cet appel ? , dis-je sur un ton sarcastique tandis qu' Edward ne me lâchait pas des yeux.
- Moi aussi je t'aime Isabella... , soupira Paul. Deux choses : souhaiter bonne nuit à Anthony et te parler de tes fréquentations ...
- Je te passe ton fils ... Anthony ? Papa veut te parler . Tu pourras raccrocher ensuite ! , dis-je en lui tendant mon téléphone.
- Allo ? ... Papa dit qu'il faut absolument qu'il te parle ... ça y est papa, je lui ai dit ! Au fait tu sais le top model de la pub sur les sous-vêtements ? Tu sais la blonde ? Celle que tu dis trop belle et trop géniale pour être vraie ? Ben, elle mange avec moi, et tonton Emmett est en train de l'emballer ! ... Si ! Je te jure que c'est vrai ! ...T'as qu'à demander à maman ! ... Au fait ! Tu te rappelles que tu as promis de venir à mon match demain aprèm ? ...Ouais ! Comme d' hab' ! ... T'as qu'à être présent pour l'assurer ma foutue éducation ! Fallait pas me faire si c'est pour me laisser moisir dans mon coin ! , cria Anthony avant de me redonner mon Iphone.
- Paul, explique vite avec des phrases concises ! , dis-je en observant mon fils pleurer dans les bras de Rosalie.
- J'ai déjà des engagements pour demain ..., me répondit-il sur un ton gêné.
- Et tes « engagements » sont plus importants que voir ton fils disputer le premier match de la saison ? Plus importants que respecter la promesse que tu lui as faite ?
- T'es furax là ...
- Furax ? Je ne suis pas furax, pauvre tâche ! , ai-je explosé. Je suis juste déçue de voir Anthony pleurer encore une fois à cause de toi ! Et je ne te parle même pas de tes magouilles avec l'énorme ficus que tu m'as fait livrer !
- Oh ...
- ouais oh ! Le match commence à quinze heures. Je dépose une requête lundi pour réduire à peau de chagrin ton droit de visite et d'hébergement ! Et je ferai témoigner Anthony !
- Ma chérie... s'il te plaît ...
- je ne suis pas ta chérie ! Je suis juste une pauvre conne qui a cru à tes boniments ! Et j'y ai cru tellement fort que j'étais mariée avant d'avoir fini la fac ! Tellement fort que je me suis retrouvée au FBI en train de profiler pour toi ! , dis-je en serrant les dents.
- Ne m'empêche pas de voir mon fils ! , me supplia-t-il.
- Oh si mon gars ! Et pas parce que je t'ai surpris dans ton bureau avec une de tes pétasses alors qu' Anthony n'avait que deux mois ! J'en ai assez que tu lui fasses miroiter des trucs qui n'arrivent jamais ! Le match, demain de quinze heures à seize heures trente. Tu t'approches de lui sans passer par moi avant et je te shoote!
- Mais ...
- Y' a pas de mais, mon gars ! T'as été mon instructeur... Tu connais mon score sur cibles mouvantes ! C'est pas parce que nous avons divorcé que j'ai arrêté de fréquenter les stands de tir ! Et tes frères sont de bons partenaires ! Surtout Nathan avec son 300 ! Quoique Lucas en combat rapproché est pas mal non plus ...
- c'est bon ! J'ai pigé le concept !
- Mais j'espère bien que t'as pigé le concept ! Demain, quinze heures ! Et desserre le noeud sinon je te grille !
- Ils côtoient mon fils ! Je ne desserre rien ! , rugit Paul.
- Je te la refais de manière plus explicite : accorde moins d'importance à la vie de ta queue, et plus à celle de ton fils ! , dis-je d'une voix rauque (j'aurai pu dégainer mon flingue s'il avait été en face de moi...).
- J'ai le droit de refaire ma vie ! , me dit-il sur le même ton.
- Mais moi aussi ! Et c'est pas pour autant que je tringle tout ce qui bouge ! ... Paul. On a merdé notre vie de couple... On est pas obligés de foirer celle de parents , dis-je en me calmant un peu. Tu as le droit de refaire ta vie, moi aussi ... Mais si tu dis à Anthony que tu vas venir, alors démerde-toi comme tu veux pour être là pour lui ! Si c'est sérieux avec elle, fais-la suivre !
- Non ! C'est juste un plan cul parmi d'autres..., soupira-t-il.
- Paul ... Je ne veux pas voir arriver le moment où Anthony demandera une audience au juge pour éviter d'avoir à aller chez toi ... ça fait un mois que tu ne l'as pas pris ! C'est avec Emmett qu'il fait des soirées entre mecs ! Avec Lily qu'il fait des virées shopping ! Avec Nathan, qu'il apprend les paniers à trois points ! Avec Lucas le judo ! Et c'est encore pas avec toi qu'il va à la fête foraine, au ciné, au resto, dans les musées...!
- c'est bon ! J'ai compris ! Je serai là demain, même si je dois venir avec l' hélico !
- Bien ! En attendant, respire un coup et lâche-moi la grappe !
- Je t'aime ma chérie ... , me dit-il tendrement.
- Va te faire foutre ! , dis-je en raccrochant et en expirant bruyamment. Quoi ? , continuai-je en m'apercevant que notre tablée atypique me regardait abasourdie.
- Laisse-moi deviner ! , commença Emmett. Le tireur le plus rapide de Seattle t'a dit qu'il t'aimait ...
- continue Dr Freud... , dis-je en me calant dans le coin de la banquette, un poil trop près d' Edward qui me dévisageait sans faiblir...
- Anthony est mal élevé ... Paul sait que quelqu'un s'intéresse plus ou moins à ton joli petit cul, et ça le rend dingue !
- Dingue n'est pas assez représentatif ... , dis-je en attrapant mon soda.
- Pour qu'il demande à ses hommes de fouiner, j'imagine qu'on peut dire que ça doit lui faire l'effet d'une brûlure au vitriol !
- On ressent la même chose quand on surprend son mari avec une stagiaire de l'agence en plein travaux pratiques ... , murmurai-je .
- Maman ? Tu crois que je pourrais appeler les frères Scott ?
- Je te rends ton portable et tu gères ... Tiens !
- Je t'ai dit aujourd'hui que je t'aime maman ? , me dit mon fils en attrapant son téléphone.
- Euh ... au petit déj' ce matin quand je t'ai laissé manger la dernière crêpe !
- Ouais ! Mais je t'aime tout le temps ! Pas juste quand tu cuisines comme une diva des fourneaux ! Tonton Lucas ? C'est Anthony !... Salut tonton Nat' ! Vous faites quoi demain ?... Parce que ...
- tes relations avec son père sont compliquées... , me dit Edward en s'appuyant contre moi.
- Celles avec ton ex ne le sont pas ?, dis-je en mordant dans mon burger.
- Je n'ai plus aucune nouvelle de Tanya. Elle n'a jamais cherché à revoir ou appeler notre fille. Elle est partie dès le retour de la maternité... Ses parents ne savent pas où elle est et ses sœurs ne me parlent plus, me dit-il en haussant les épaules de façon désinvolte. Ce qui est compliqué, c'est d'expliquer à une môme pourquoi sa mère nous a quittés, pourquoi elle n'a personne à appeler maman ... Qui sont Lucas et Nathan ?
- Les demi-frères de Paul. Leur père n'a jamais été un modèle de stabilité ! Il était étudiant quand il a eu Paul avec Caroline. Mais en même temps, il voyait Karen et Debbie... Paul a six mois de plus que Lucas, et sept de plus que Nathan...
- Wow ! , sifflèrent en même temps tous les Cullen.
- Je suis même surprise qu' Anthony soit le seul enfant de Paul...
- Maman ! Nathan va venir avec Hayley et le bébé ! Lucas est sûr d'être à l'heure mais Payton risque d'être en retard ! Elle demande qu'on lui garde une place !
- No problemo ! Ça va lui coûter un bras en places de concert !
- T'as entendu tonton ? ... A demain ! Ils vont venir me voir ! J'ai intérêt à assurer !
- T'assure toujours le microbe ! , le rassura Emmett.
Le repas s'est terminé dans le calme, Roy venant même prendre sa pause avec nous.
Emmett expliquait quelques tactiques à Anthony qui les notait scrupuleusement. En bon capitaine, il les ressortirait demain !
Rosalie couvait mes hommes du regard . C'est vrai qu'elle est loin de ressembler à l'image que les publicistes donnent d'elle : froide et inaccessible.
Jasper interrogeait Lily sur ses activités professionnelles. Et là aussi je pouvais voir le cerveau du doc se mettre en marche ... Mais lancer le lutin sur le sujet de la mode, c'est comme donner carte blanche à un gamin dans un magasin de bonbons ! Et ça a l'air de vraiment l'intéresser en plus ! Elle va pas le lâcher !
Edward parlait peu . Mais ses expressions et sa façon de se comporter m'en disaient beaucoup sur lui ...
- T'as fait notre profil ? , me demanda-t-il au creux de l'oreille.
J'ai opiné en silence, profitant plus longuement du délicieux frisson qu'il venait de déclencher.
- Et alors ? Sommes-nous fréquentables ? , murmura-t-il en effleurant le lobe de mon oreille droite avec son nez .
- De prime abord je dirai que oui , dis-je en me tournant vers lui pour me retrouver à quelques centimètres à peine de ses lèvres.
- Excuse-moi ... Ce doit être ma fille ! , me dit-il en répondant à son téléphone. Salut ma puce ! Tu allais te coucher ? ... Mais c'est génial ça ! Et vous allez arriver pour quelle heure ? ... Magnifique ! J'ai justement fait la connaissance d'un jeune homme de ton âge! Il a un match de foot demain ! Et tu sais qui est son oncle ? ... non ! Tu le verras toi-même demain! Je t'aime Val ! ... Oui je sais que le suspens va être intenable ! Mais crois-moi, tu vas sauter au plafond ! ... Moi aussi mon coeur ! A demain !
Il a reprit sa place tout contre moi, comme si c'était naturel pour lui d'être là.
- Mes parents ont pu se libérer plus tôt que prévu... Ils arrivent demain pour le déjeuner. Val est impatiente de rencontrer ton fils. Elle est dingue de foot ! Et elle a un poster de ton frère dans sa chambre !
- Comment va la crevette ? , demanda tendrement Rosalie.
- Super bien ! Papa a pu se décharger de quelques interventions non urgentes. Ils seront là demain en fin de matinée...
- Formidable ! On va tous pouvoir aller au match pour admirer Anthony le puma Scott ! , s'exclama-t-elle en ébouriffant les cheveux de mon fils , qui se mit à rire lui aussi .
- Bon, c'est pas tout ça ! Mais le puma a besoin de sommeil s'il veut être à la hauteur de sa réputation ! Surtout que les Mariners vont être dans les gradins !
- Géniaaaaaaal ! , cria Anthony en levant les bras. Maman , je t'aime, mais là je file au lit ! Je dois être au top demain ! ... Tonton ! Soit tu embrasses Rosalie en lui disant bonne nuit, soit tu la prends par la main pour qu'elle vienne me border ! Mais on bouge là !
- Euh ... , arriva à dire Emmett estomaqué.
- Je crois que je vais m'assurer que tu sois correctement bordé ! Faudrait pas que tu tombes du lit ! Enfin, si ton oncle est d'accord..., répondit Rosalie en se tournant vers mon ahuri de frangin.
- Euh ... Ouais... On y va ... On va coucher le champion ... On file... , balbutia le Grizzly .
- Tonton ! , s'impatienta Anthony.
- Roy ? Tu peux préparer la note pour Emmett ? , dis-je en élevant la voix.
- C'était ton tour ! , s'indigna l' intéressé.
- Qu'ai-je dit lorsque Roy t'a prévenu de ne pas laisser ton engin sans toit ?
- Oh putain ! Mes sièges en cuir Alcantara ! , s'écria-t-il en se précipitant dehors.
- Il ne fait que quelques gouttes par-ci par-là ! , dit Jasper en regardant dehors.
- La note était pour lui si une seule goutte s'écrasait sur les pare-brises ! , dis-je en souriant innocemment de toutes mes dents. Il se fait avoir à tous les coups !
- Je fais deux notes ? , me demanda Roy?
- Non ! , cria Emmett en rentrant. C'est nos invités. Euh ... je vais avoir un blème Bella...
- J'imagine bien frangin ... , dis-je en lui tendant mes clés. Pas de rayure, ni bosse, sinon tu pourras dire adieu à ta saison , même en allant consulter Jasper tous les jours !
- Je fais le plein et je la lustre ? , railla mon frère.
- Si tu te lèves pas trop tard, c'est pas de refus !
- Si t'étais pas au FBI, je te botterai le cul ! , me dit-il entre ses dents à quelques centimètres de mon visage.
- Pour ça faudrait d'abord que t'arrives à me mettre la main dessus !
- Et que maman ne dorme pas avec son flingue sous son oreiller ! , ajouta mon fils pour faire bonne mesure.
- Ouais... ça aussi ... , marmonna Emmett. Je t'aurai un jour Bells ! Je t'aurai !
- Quand tu veux mon poussin ! , lui dis-je en le prenant dans mes bras. Prends soin de ce que j'ai de plus précieux !
- Comme si c'était ma propre merveille ! J'en prendrai encore plus soin que de mon casque de meilleur intercepteur du championnat ! On met les voiles Puma Scott ! Ciao ! Jasper et Ed' : gaffe à mes frangines ! Faites-les souffrir et je vous bute ! Allez, on s'arrache !
- Emmett ! Surveille ton langage devant Anthony ! , le morigéna Rosalie.
- Merci Rosalie ! T'es une sœur pour moi ! , dis-je en sachant ce que mon frère allait répondre.
- Ah non ! Pas une sister ! C'est puni par la loi non le sexe entre frangins ?
- C'est de l'inceste et c'est passible de cinq ans de taule ! , récitai-je en le fixant.
- Ben considère Rosie comme une bonne copine ! Bon au lit les gens !
- Emmett ! , se manifesta Roy en s'éventant avec la note.
- C'est la ruine ? , grimaça le grizzly.
- Deux places pour le premier match ...
- Vendu ! , s'écria Emmett soulagé. J'ai un futur champion à coucher moi !
- Ciao mon cœur ! , dis-je en embrassant Anthony.
- Bonne nuit Maman ! Et pas de bêtises avec Edward !
- On va essayer d'être aussi sages que Rosalie et Emmett ! , rigola Edward.
Ses rires s'amplifièrent quand il vit sa sœur rougir et mon frère grimacer salement.
- On va s'éclipser nous aussi ! , suggéra le lutin. On se voit au match ! On fait comme d' hab' ?
- Semblerait ..., opinai-je.
- J'aurai besoin de la jeep ... , soupira Alice avec une moue de dégoût.
- Et oublie les grands créateurs ... Suzie a prévu une bataille d'eau pour introniser les nouveaux...!
- Seigneur ! Et un jean griffé « Lily B. » ? Et un petit débardeur ?
- Ça devrait le faire ! , approuvai-je.
- Pour toi, ce sera ce que je t'ai préparé dans la salle de bains ! , me dit-elle en se dirigeant prestement vers sa voiture.
- Hey ! Minute Lily B ! Quand es-tu passée chez moi ?
- Pendant ma pause déjeuner ! Et si tu viens habillée autrement qu'en Lily B , je demande à Emmett de te foutre à poil !
- Mais bien sûr !
- J'ai vraiment besoin de pub, ma sœur préférée !
- Mais tu viens de signer leur sœur ! C'est la nana la plus superbe que j'ai jamais vue ! Je pourrais même virer lesbienne pour avoir son corps ! , dis-je en levant les bras au ciel de désespoir. T'es frapadingo Lily !
- Je veux devenir leader sur le marché des fringues classes mais cool ! , me supplia-t-elle .
- Implore-moi ... , dis-je en m'appuyant sur le roadster couvert .
- Ma sœur préférée, je te promets de ne pas te traîner plus d'une fois par semaine en virée shopping , mais porte mes créations !
- Une fois par mois !
- Je fais aussi des fringues pour hommes ! , s'écria-t-elle en se tournant vers Jasper les mains jointes comme pour la prière.
- Je veux bien aller les voir, les porter et t'accompagner en virée shopping , à la seule condition expresse que tu acceptes une invitation à dîner ! , lui répondit Jasper.
- Dîner, petit déjeuner, déjeuner et goûter pour aussi longtemps que tu me supporteras ! , explosa le lutin en se jetant dans ses bras avant de l'embrasser goulûment.
- Amusez-vous bien !, dis-je en montant dans la voiture.
- Gardez-en un peu pour demain ! , leur lança Edward en riant.
- Et vous n'en gardez pas trop pour demain ! , lui répondit Jasper en lui faisant un clin d' œil.
- On va où ? , me demanda Edward.
- Épate-moi ! , dis-je en mettant le contact.
- Étonne-moi ! , me répondit-il joueur.
J'ai actionné l'ouverture automatique de la porte du garage grâce à mon Iphone. Vive la technologie !
Une fois le roadster à l'abri, l'alarme enclenchée, les volets fermés et les serrures verrouillées, tout ça en un clic sur le portier domotique, j'ai posé mes clés et mon sac sur la console de l'entrée.
- Sympa la déco !
- Contente que ça te plaise ! Soif ?
- Plutôt faim..., me murmure-t-il en refermant la porte du réfrigérateur que je viens d'ouvrir.
J'étais coincée ... Entre deux maux il faut toujours prendre le moindre ... Réfrigérateur ... Corps d' Edward ... Corps d' Edward ... Réfrigérateur ... ?
En temps normal , je réfléchis un minimum ... Mais là c'est le black out total ! Mes neurones sont aux abonnés absents : « Madame est sortie ! Elle a donné congé au petit personnel! ».
Il a caressé ma joue délicatement, un peu comme s'il avait peur de casser quelque chose d' extrêmement rare ou fragile, tout en me vrillant de ses émeraudes tandis que je savoure pleinement son toucher...
Je me fais l'impression d'être une dinde le soir de thanksgiving : anxieuse de savoir à quelle sauce je vais être mangée !
- Tu réfléchis trop Isabella ... , me murmure-t-il avant de m'embrasser d'abord timidement, puis plus langoureusement voyant que je ne le repousse pas.
Et c'est plus qu' essoufflée que je le pousse vers l'escalier menant à l'étage . Ma chambre est la première sur la droite, suivie de ma salle de bains , celle de mon fils, et sa chambre. Au fond , la salle de jeux. A gauche de l'escalier, mon bureau toujours fermé à clé, et deux chambres d'amis.
J'habitais cette maison avec Paul ... Aucun autre homme n'a franchi le seuil de cette maison...
Je l'ai faite « dératiser » : j'ai demandé à Nathan et Lucas de virer tous les micros et les mini-caméras planqués par Paul juste avant son départ ... Enfin juste avant qu'il ne trouve ses affaires empilées sur la pelouse devant la porte...
Paul est trop bien informé sur les détails de ma vie ... Ses frères ont du oublier quelques trucs !
- Satisfait par la déco Edward ? , suis-je en train de chuchoter tout en déboutonnant sa chemise avec plus de lenteur que nécessaire.
- Je ne m'intéresse qu'à celle de tes sous-vêtements... , me répond-il en enlevant mon tee-shirt à manches longues griffé Lily B.
- Mieux ... , dis-je en le poussant torse-nu sur mon lit.
- T'as raison ! Bien mieux ! , approuve-t-il en m' entraînant avec lui.
Nous tombons face-à face sur mon grand lit... King size pour moi toute seule... Je peux dormir en étoile si ça me chante ... Sauf que je dors en chien de fusil...
Il défait l'attache de mon soutien-gorge avec seulement deux doigts et fait glisser les bretelles le long de mes bras en les accompagnant d'une multitude de baisers. Ma respiration se fait erratique...
Paul a été mon premier amant. C'est lui qui m'a appris comment aimer un homme , comment lui montrer la façon dont je voulais être aimée à mon tour.
Avec Edward je n'ai pas de plan de bataille... Ce n'est d'ailleurs pas comme ça que ça se passe : personne ne lutte pour avoir le dessus sur l'autre ... ça me change ...
- Isabella ... tu es magnifique ! , murmure-t-il en embrassant avec dévotion chacun de mes seins. Tu es tellement douce ...Tellement belle ... tellement superbe ... , continue-t-il en me mordillant.
- Dieu que c'est bon ! ... Continue ! ..., ai-je gémi tant la torture qu'il inflige à ma poitrine est agréable.
- Edward ... juste Edward... , chuchote-t-il en souriant avant de remonter vers ma bouche.
- Edward ..., dis-je contre ses lèvres alors que mes ongles tracent un chemin de son torse à sa taille.
- Dis-moi ... , gémit-il à son tour quand je m'attaque aux boutons de son jean. J'adore ta voix ... Parle-moi ... , halète-t-il tandis que son pantalon tombe au sol avec son boxer que mes ongles ont entraîné avec le jean.
- Tu sens magnifiquement bon ..., susurrai-je en parsemant son cou de baisers. Ta peau est douce ..., continuai-je sur ses pectoraux. Tu es superbement musclé ... , soupirai-je avant de mordiller ses abdominaux.
- Tu me rends dingue Isabella ! , murmure-t-il avant de me renverser pour que je sois sous lui. J'ai l'impression de connaître par cœur chaque courbe de ton corps, alors que c'est la première fois de ma vie que je te vois, me dit-il en déboutonnant mon jean. Je me sens tellement bien avec toi ! , conclut-il en laissant tomber jean et string près de la table de chevet.
Nous sommes donc à égalité ... Tous les deux nus ... Tous les deux enfiévrés ... Et nos doigts se mêlent quand Edward plonge son regard dans le mien, ses mains entraînant les miennes au-dessus de ma tête.
- j'adore tes yeux ... J'ai l'impression de nager dans un océan de chocolat ... J'adore le chocolat !
- J'adore tes lèvres ... j'ai l'impression de revivre quand tu m'embrasses ...
- Isabella ... Bella ... , murmure-t-il encore alors qu'il pénètre très doucement en moi. J'ai l'impression de rentrer chez moi ... , soupire-t-il entre deux va-et-vient trop lents à mon goût, preuve qu'il ne se lâche pas complètement.
- Tu es chez toi ... Laisse-toi aller... , dis-je en léchant doucement ses lèvres et en accentuant l'amplitude des mouvements de mon bassin contre le sien.
- Montre-moi ... Bella ... Guide-moi vers ton cœur ... Je veux tout de toi ... Donne-moi les clés..., dit-il en ponctuant chaque demande de baisers tous plus tendres les uns que les autres.
- Dis-moi Edward...Laisse-toi aller ... Dis-moi comment t'aimer ... , chuchotai-je en faisant glisser mes doigts le long de ses bras, puis de ses flancs, pour finir par caresser du bout des ongles ses fesses musclées.
- Bella ... Tu es mon chez-moi .. Tu es celle que je recherche depuis si longtemps !
- Edward ... Je me sens entière dans tes bras ...
Nous n'étions que chuchotements et murmures. La maison était pourtant vide ... Mais nos gémissements étouffés par des millions de baisers tendres ajoutaient à la dimension intimiste une touche sentimentale sur laquelle je ne voulais mettre aucun nom ... Ce n'est pas possible !
- Bella ...je suis à toi !
- Entièrement à toi ! , dis-je alors que je me sens perdre pied.
- Isabella ... Isabella ... Bellaaaaaaaaa ...
Son orgasme a été aussi fulgurant que le mien !
Je peux voir défiler toute une palette d'émotions dans ses yeux. Il doit certainement lire la même chose dans les miens ...
Il se retire très doucement en m'embrassant tendrement, et je remonte le drap sur nous. Je ne peux pas dormir si je n'ai pas un drap sur moi , même en plein été avec la clim' en marche !
Je me pelotonne contre son torse , dos à lui. Il perd ses doigts dans mes cheveux.
- C'est trop tôt ... , murmure-t-il contre la peau de mon cou. C'est trop tôt , mais c'est déjà trop tard ... Je suis tombé amoureux de toi ... Parle-moi Isabella ...
- Redis-le encore ... , dis-je en portant son poignet droit à ma bouche.
- Je t'aime Isabella ... je t'aime ... je t'aime.. , me dit-il en semant des baisers de mon oreille à mon épaule.
- C'est effectivement trop tôt et déjà trop tard ... , dis-je contre la paume de sa main ... Tu es mon chez-moi... Je ne peux pas te donner les clés ... Tu les as prises lors de ton premier sourire...
- Dis-le ... , me souffle-t-il alors qu'il me mordille le lobe de l'oreille.
- Je t'aime Edward ... , ai-je chuchoté tout bas.
Je n'ai jamais dit ces mots-là au père de mon fils. A bien y repenser, je ne devais pas croire à la pérennité de cette histoire !
Mais là je le pense ... C'est Lui ! J'ai enfin trouvé Le mec qui me convient... Le mec fait pour moi ... J'ai envie de passer plus de temps avec lui, ce qui est complètement débile puisque je suis tout contre lui après une séance de tango horizontal plus que mémorable ! Personne ne m'a jamais fait ressentir tout ce qu' Edward me fait découvrir depuis quelques heures ! Je ne sais plus quoi penser ...
- Parle-moi Bella ... Dis-moi à quoi tu penses ...
- Je suis perdue Edward ... tout est à la fois si nouveau et si naturel ! Mes réactions m'étonnent et me font peur ! Je ne ramène personne à la maison ! Ma vie tourne autour de mon fils ! Je m'organise même pour pouvoir travailler depuis la maison pour ne pas avoir à le laisser plus de vingt-quatre heures !
- Je sais Bella ...Je ressens la même chose ... Peut-être qu'il fallait juste qu'on se trouve... Peut-être qu'il manquait quelque chose à nos vies, et que maintenant que nous nous sommes reconnus et trouvés, nous sommes entiers...
- C'est exactement ça ... je me sens entière ... , dis-je en me calant encore plus contre lui.
- J'ai l'impression que mon âme a reconnu la tienne , qu'elles viennent de se fondre pour n'en former qu'une seule ...
- J'aime bien ce concept ! , dis-je en réprimant un bâillement.
- Dors ma Bella... Dors..., me murmure-t-il en me serrant dans ses bras . Je vais te rejoindre dans ton rêve ...
