Auteur: Violette Poète
Résumé: Lily Potter vient d'être acceptée comme Auror, tout comme sa meilleure amie, Cassandra. Elle a tout ce qu'elle voulait et vit un rêve. Mais la réalité, cette saloperie tenace, revient dès le premier jour...
Genre: Family, friendship...
Note: Je sais pas... J'ai voulu égratigner le bonheur de la parfaite famille Potter. Et puis, c'est trop beau pour être vrai. La fin du tome 7 me parut brusquement trop... claire. A 20 ans, Lily et moi, on va assombrir tout ça.
Note 2: Merci à ma correctrice!
Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation
Bonne lecture!
Auror's rules
Leçon 1: Toujours frapper à la porte du bureau de son patron
Il pleut sur la capitale anglaise, mais pourtant c'est un jour merveilleux. Aujourd'hui, à vingt ans et trois ans d'exercices intensifs derrière moi, je commence enfin à travailler, en tant qu'apprentie Auror, dans la plus prestigieuse brigade au monde. Rendue principalement célèbre par mon père, le Chef du Bureau des Aurors, le héros de la guerre, le grand Harry Potter, la brigade jouissait d'une grande popularité... imméritée. Cela faisait très longtemps que le dernier Mangemort avait été arrêté et, maintenant, le véritable travail des Aurors concernait le trafic de potions et le maintien de l'ordre dans le monde sorcier. Néanmoins, ça n'avait pas refroidi mon enthousiasme.
Je poussai la porte à double battant de mon tout nouveau lieu de travail et constatai que j'étais la première arrivée. Bien que trois ou quatre membres de ma famille travaillent ici, j'avais voulu, du moins pour mon premier jour, venir seule. Je fis quelques pas dans la salle. Emplie de bureaux soigneusement placés en lignes dans un souci flagrant de conformité, la pièce était encore calme, mais il me tardait de la voir grouillante de monde. Mon père travaillait dans une pièce séparée, privilège de chef.
Je m'avançai vers le tableau blanc accroché au mur pour apprendre où était mon bureau et qui serait mon superviseur.
Les études pour devenir Auror durent quatre ans. Trois d'études, de cours trop longs et d'exercices physiques harassants avec, pour fin, une semaine d'examens épuisants nerveusement, cette session avait d'ailleurs vu craquer plusieurs de mes condisciples...
Puis, il y a la dernière année, celle que je m'apprête à entamer. Le Ministère nous verse enfin une petite paie pour quarante heures de travail par semaine, un nombre incalculable de patrouilles et une montagne de paperasses. Chacun d'entre nous est attaché aux basques d'un Auror chevronné qui nous apprend les ficelles du métier et tente vainement de nous inculquer quelques valeurs. Finalement, ledit Auror remplit un rapport nous jugeant apte ou non à exercer ce métier. Et si nous sommes pris, c'est la consécration, ce pourquoi on s'est battu si longtemps. Le travail que nous faisons est enfin reconnu, la paie est meilleure et on peut se choisir un coéquipier. Pour moi, c'est déjà fait. C'est même une des principales raisons qui m'a poussé à faire ce métier, qui nous y a poussé, Cassandra et moi. Casssandra, c'est Cassandra Stevens, ma meilleure amie, une jolie fille au teint clair et aux cheveux foncés. On se connaît depuis Poudlard, depuis toujours, me semble t-il. En étant Auror, nous sommes sûres d'être toujours là l'une pour l'autre. Nous avons le projet, informulé devant nos parents, de prendre un petit appartement ensemble.
Je ne pus m'empêcher de regarder son nom en premier et eus un sourire de satisfaction. La personne qui s'occupera d'elle est l'Auror Ryan. Ryan est une femme assez expérimentée pour lui éviter les problèmes et assez jeune pour se rappeler l'angoisse des premiers jours. Quant à moi, je constata avec étonnement que visiblement, nos noms avaient été tirés au sort, puisque ce ne sera pas mon oncle ou l'un de mes frères qui me chaperonnera, mais l'Auror Philips. C'est un gars étrange, solitaire, d'une intelligence redoutable, américain et dont le prénom n'est connu probablement que de lui seul. Pas le genre de type que mon père apprécie. Trop secret, trop silencieux. Par contre, à l'Académie, il était souvent cité en exemple. J'avais déjà eu l'occasion de le rencontrer et je me rappelais l'avoir trouvé... impressionnant. Dans l'ensemble, Cassandra et moi allions être formées à bonne école. Ce qui me rassurait pour l'année prochaine. J'allais m'installer à mon bureau, un petit carré au milieu d'autres carrés et un bien-être incroyable m'envahit : la vie serait formidable. Je consultais ma montre, j'étais venue tellement en avance qu'il me restait dix bonnes minutes avant l'arrivée de tout le monde. Seul mon père était déjà là. La surcharge de travail augmentant chaque année, il dut se lever à quatre heures du matin pour arriver au Ministère à cinq heures. Ma mère le voit de moins en moins et en grince légèrement les dents, mais, à mes yeux, son dévouement en fait un véritable héros. Je ne le dis pas, de peur de passer pour une idiote, mais mon père est mon dieu, mon modèle. Et je sais que mes frères ressentent la même chose, que tout le monde ressent la même chose. Maman est la seule à soupirer en le voyant partir pour le Ministère. J'ai surpris une de leurs conversations un soir, elle disait qu'il en avait assez fait. Je crois que, pour lui, il n'en a jamais assez fait. Je décidas d'aller le voir et lui dire bonjour avant mon premier jour. A vrai dire, j'étais assez nerveuse et j'espérais que d'une certaine façon, il pourrait taire mes craintes d'une parole réconfortante, comme quand j'étais petite et qu'il pleuvait trop fort. Eh oui, les petites anglaises aussi ont peur de l'orage...
Je me levai, contournai les tables et longeai le couloir qui menait au bureau de mon père. J'ouvris la porte sans y penser, parce que c'est ridicule de frapper à la porte du bureau de son père.
Il était là, légèrement penché en arrière, une main sur sa hanche, l'autre dans ses cheveux. Ses mains à elle étaient posées sur ses épaules et ils se souriaient, leurs lèvres se rapprochant.
Mon père embrassait ma meilleure amie.
Ils se tournèrent, me virent et je lus dans leurs yeux le même effroi que le mien. Nous restâmes figés sans rien dire. Puis, les échos d'une conversation me parvenant, je sortis, fermas la porte et, à pas saccadés, retournas m'asseoir. Je n'arrivais pas à penser, ça ne pouvait pas être vrai. Je devais m'être trompé. J'avais l'impression d'être en plein cauchemar et de ne pas pouvoir me réveiller. Les locaux se remplissaient petit à petit, mais je ne voyais personne, je restais les yeux dans le vide. Quand mon père m'appela, je sursautas, je ne l'avais pas vu arriver. Mais il n'eut pas le temps de me parler (et sans doute n'aurais-je pas compris ce qu'il disait), puisqu'un Auror vint lui demander conseil. Il s'éloigna, du moins je le supposais, à travers le brouillard qui semblait m'environner.
-Lily...
La voix douce de Cassandra m'éveilla et je levai la tête vers elle. Elle n'avait jamais été sensible à sa célébrité. A ses yeux, il n'avait toujours été que mon père. Du moins me paraissait-il. Ce fut à cette seconde que je me mis à haïr mon père et ma meilleure amie.
-Dégage, grondais-je.
-Lily, laisse-moi t'expliquer.
-Fous le camp, répétais-je à la pétasse que se tapait mon père.
Je la regardas partir, le rouge aux joues et le coeur battant. La blessure amer de la trahison m'avait laissé pantelante de douleur.
