La Période Rouge

Résumé : Vous savez de quoi on ne parle pas assez ? De ces fois où Espagne se comporte comme un bâtard avec moi …

Défi : Lovino tout mignon et Antonio vulgaire et froid, tout ça dans l'humour et la légèreté.

WARNINGS : Insultes

Rating : T

Pairing : SpaMano

Disclaimer : Je ne possède ni Hetalia, ni Pizza Hut, ni Apple, ni le Violongay ou même aucune des références tordues de ce chapitre !

A/N : Cadeau pour CapitaineAwes0me puisqu'elle est l'auteure du 69ème review sur « J'aurais mieux fait de me faire amputer ! » Ses instructions pour ce One-Shot son écrite dans la section « défi » ci-dessus ! J'espère avoir réussi !

Bonne lecture !

La Période Rouge

- T'es calmé ?

- Dégage de là, fous-moi la paix ! a répondu sa voix de l'autre côté de la porte.

J'ai soupiré un grand coup en me retournant pour mettre mon dos contre la porte. Je ne me souvenais même plus du nombre de fois où la situation avait été inversée … Moi en train d'hurler à la mort, et lui en train d'essayer de tout arranger avec des promesses et de la nourriture.

« Lovi~ ! Si tu sors de là on peut aller au parc ensemble ! Ou au zoo ! »

« Tu devrais sortir voir les filles que j'ai avec moi, Lovino ! Toutes des mannequins ! »

« Lovino ! Je viens de faire de la soupe à la tomate et des raviolis ! »

Mais quand c'était moi qui essayais, ça finissait mal … La chemise Gucci couverte de soupe à la tomate (TÂCHÉE À JAMAIS !) que je portais le prouvait.

Vous vous demandez sans doute comment on en était arrivé là tous les deux ? Deux amis qui se mettaient à s'engueuler, ça pouvait paraître normal, mais là, on parlait d'Espagne. Ce mec était encore plus passif qu'un hippie sous morphine …

En réalité, ce genre de scènes était déjà arrivé quelques fois auparavant. Et l'explication était simple.

Espagne emmagasinait tout.

Il n'était pas comme moi du tout. Pour moi, la moindre pression me faisait exploser à la face de quiconque approchait ! J'étais toujours honnête quand je n'aimais pas quelque chose (j'avais un peu du mal quand j' aimais quelque chose/quelqu'un un mais c'était une autre histoire).

Lui, il gardait tout … Pendant des jours, des mois, des années, des siècles … Et puis il craquait …

La première fois que c'était arrivé, il y avait cent cinquante ans, nous (France-tête-de-baise, Vomi-de-Patate-Albinos et moi) avions surnommé sa petite crise « Le retour d'Espagne le conquistador » … Et puis Espagne m'avait insulté …

Ça m'avait un peu traumatisé à l'époque, parce que cet idiot ne m'avait jamais insulté avant … même pas quand il était encore conquistador.

Et puis on a changé son nom pour « Espagne Ténébreux » et je n'avais pas du tout rougi en trouvant ça sexy ou érotique ou quelque chose … Huh … ouais, je m'égare …

Mais le terme correct nous était venu il y avait cent-trente-cinq ans, lors de la seconde crise …

Nous (l'idiot-qui-me-sert-de-frère, France-le-poilu et les-frères-patates-riches-en-amidon) avions rendu visite à Hongrie parce qu'Espagne nous avait viré de chez lui et lançait des objets (non pas mon nouveau tableau, bâtard !) par la fenêtre. Les débiles m'accompagnant pensaient pouvoir s'évader un instant en allant visité leur amie (cette psychopathe accro aux pornos gays n'était pas mon amie, putain !) mais ils sont tombés sur une réplique féminine d'Espagne.

Or, cette fois, il y avait une explication pour la Folie d'Hongrie (héhé, on dirait le nom d'un film des années vingt).

C'était la mauvaise période du mois.

Alors moi aussi ça m'avait choqué !

« Attends deux secondes, à quoi te servent tes ovules si tu peux pas tomber enceinte ? »

« J'en sais rien, chéri ! À quoi te servent TES COUILLES à part pour BAISER ou te faire CASTRER ! T'ES VRAIMENT CON ITALIE DU SUD ! AAAAAH APPORTEZ-MOI DU THÉ ET DES COMPRESSES CHAUDES ! RODERIIIICK ! OÙ SONT MES TABLEAUX AVEC LES GARS QUI S'ENCULENT !?»

… Mais j'ai vite compris qu'il ne fallait pas questionner une femme quand elle avait ses règles.

Et donc, quand Espagne se comportait comme un trou du cul, on appelait ça « La Période Rouge ».

Dans son dos bien sûr, s'il le savait, il nous couperait les pouces avec une spatule.

Mais j'avais une solution à ce problème qui pouvait durer un mois si non traité : moi.

On avait découvert ça en faisant des tours de rôles avec France-violeur-d' innocence et Prusse-destructeur-d' enfance. On avait essayé de le calmer pendant deux semaines sans arrêt.

Quand Espagne était dans sa période rouge, il ne nous rejetait pas forcément … Il y avait des fois où il avait besoin de nous … Mais c'était seulement pour qu'il se foute de notre gueule ! Et dans ces moments-ci, j'ai découverts que lorsque je me comportais … euh … de manière mignonne ou innocente … bah … il se calmait quoi …

Deux jours de Lovino sage comme une image transformaient un Espagne furieux en un Espagne câlin. Non pas que je voulais qu'il me fasse des câlins … mais c'était mieux que de le voir me lancer des porte-manteaux … (il avait beaucoup trop de porte-manteaux chez lui).

Mais pour pouvoir le « guérir », il fallait qu'il me laisse le voir … Et cela faisait huit jours qu'il n'était pas sorti de sa chambre. Il n'avait rien à manger, et si ce con ne sortait pas, ça allait mal finir ! C'était pas comme si sa vie était en danger (étant une nation et immortel et tout ça), mais c'était pas bon pour lui du tout ! Au moins, je savais qu'il se lavait parce que j'avais entendu l'eau couler il y avait dix minutes …

Il n'avait pas voulu de la soupe à la tomate, mais là, je revenais à l'assaut avec de la paella ! Il n'allait pas refuser son plat préféré quand même ! Je pouvais l'entendre dans sa chambre, il faisait les cents pas en trainant les pieds … Je me demandais souvent à quoi il pensait quand il était dans cet état là …

- Espagne ! J'ai de la paella pour toi !

Je l'ai entendu s'arrêter.

- Italie du Sud, on sait bien toi et moi que tu ne sais pas cuisiner de la nourriture espagnol, alors ferme ta gueule !

Ça faisait mal … Mais il avait raison … J'ai baissé les yeux sur l'assiette fumante que j'avais dans les mains. Les gambas n'étaient pas assez cuites, et certaines avaient encore un bout de leur carapaces … J'étais content qu'il n'avait pas pris mon assiette parce qu'il me l'aurait sûrement balancé à la gueule … Comme la soupe qui n'avait pas assez de poivre … Quel bâtard ... Ce n'était pas de ma faute si je ne savais pas cuisiner … C'était mon frère celui qui avait du talent dans la famille … Merde, c'était reparti pour un tour à Emo-Town … Et dire que d'habitude, Espagne m'aidait à en sortir et on finissait assis dans le canapé avec de la glace et des dessin-animés …

- Alors dis-moi ce que tu veux bouffer, putain ! me suis-je exclamé.

- Parle-moi mieux que ça, enfoiré !

J'ai grincé des dents. L'entendre me parler comme ça me donnait envie de l'étriper … Je comprenais pourquoi il avait besoin de relâcher la pression de temps en temps, mais pas de cette manière putain ! Il pouvait pas aller au Spa comme tout le monde ? J'ai encore soufflé un bon coup, agacé par son comportement d'enfant pourri gâté ressemblant fortement au mien en fait.

- Qu'est-ce que tu veux manger, Espagne ?

- De la pizza !

J'ai soufflé en levant les bras au ciel en articulant un alléluia (et je me suis retrouvé couvert de paella parce que j'avais l'assiette dans la main, félicitation Italie Romano, tu es stupide !). Bon je savais faire de la pizza … C'était du gâteau ! (enfin pas littéralement mais … ouais, je la ferme).

- Je pars te faire ça alors …

Je me suis décollé de la porte, et j'avais tellement sué que mon dos était trempé, berk !

- Attends !

Je me suis frisé net dans mes mouvements, ça allait être quoi ses conditions ?

- Je veux une pizza américaine !

- Tu te fous de ma gueule ?! ai-je gueulé.

- Elles sont meilleures que les pizzas italiennes !

- Enfoiré !

J'ai serré les poings avec l'envie de les balancer à travers la porte. J'ai soufflé un grand coup et tenté de relativiser. Une fois que j'aurais la pizza, il sortirait et je pourrais commencer à être mignon et câlin … Après deux heures de ça, j'étais sûr qu'il serait guéri ! J'espérais du moins …

Alors je suis descendu à la cuisine.

Et je préférais me pendre, m'ouvrir les veines ou avaler des somnifères plutôt que de préparer une pizza américaine. Alors j'ai chopé le téléphone et cherché sur mon I Phone le numéro du Pizza Hut le plus proche …

Et une fois le numéro composé, la pizza commandée (« donnez-moi la plus américaine que vous avez, bordel ! »), j'ai senti une présence derrière moi.

- Incapable de la faire toi-même, huh ? Pas étonnant …

Il était là, dans mon dos. Je pouvais sentir l'odeur de son shampoing et j'ai espéré très très très fort que ce crétin portait des vêtements. C'était arrivé la dernière fois (il y avait dix ans de passés depuis sa dernière période rouge), il s'était baladé nu dans la maison avec pour excuse qu'il était chez lui. J'avais eu du mal à le calmer cette fois-là …

Je me suis retourné pour voir avec soulagement, qu'il portait une chemise blanc-cassée (ouverte bien-sûr…) et un pantalon noir (*le gasp* il ne manquait plus que la coupe mulet pour plaire au Violongay !). Mais encore pire que son look débraillé, à ma grande horreur :

- Espagne ! T'as une barbe !

Ce n'était pas vraiment une barbe, plutôt un duvet … Mais j'avais horreur des barbes ! Demandez à France-mangeur-d' amphibien si vous ne me croyez pas, putain !

Il a passé sa main sur ses joues comme s'il ne le remarquait que maintenant. Il a posé ses yeux froids et sans vie sur moi et a haussé les épaules.

J'avais horreur de ces yeux … Je préférais quand il était accueillant et doux avec moi … Pfff, j'étais vraiment une tapette !

Mais j'avais pas le temps de penser à ça ! Espagne était là, près de moi, et c'était le moment ou jamais pour commencer l'opération ! Et donc j'ai fait ce que je faisais à chaque fois qu'une période rouge se manifestait.

J'ai laissé tomber toutes mes défenses naturelles … Et je parlais pas de celle d'Actimel, putain ! Je parlais des mécanismes automatiques qui se déclenchaient dès que quelqu'un s'approchait trop près de moi …

- Tu m'as manqué Antonio …

Mon cœur a accéléré en pensant à quel point Antonio me manquait … J'avais envie d'ajouter un mensonge derrière, dire que ce n'était pas vrai et que je ne supportais pas sa présence mais … J'ai levé mes yeux vers lui, espérant voir la lueur montrant qu'il était sur la voie de la guérison. Ça marchait à chaque fois, depuis près de deux siècles. Mais là, rien.

- C'est plus la peine d'essayer, Italie du Sud.

J'ai dégluti. De quoi il parlait ?

- J'en ai ras le bol de toutes ces conneries que tu me fais subir à longueur de temps ! Pourquoi tu peux pas être comme ton frère, huh ?

Je ne savais pas s'il le pensait où s'il disait ça pour me blesser mais … J'ai senti tout mon être se briser. J'ai baissé honteusement la tête … Entendre sa voix me dire ça … C'était de trop … Il allait finir par me briser totalement, ce con !

Mais je ne devais pas m'arrêter maintenant, il fallait que je ramène Antonio à la raison, que je le voie me sourire …

- T-Tu es important pour moi …

- Arrête de te foutre de ma gueule !

J'ai sursauté, ne m'attendant pas à être engueulé après un tel aveu … Merde putain ! Je m'ouvrais à lui ! Ça marchait toujours ! Alors pourquoi ça ne marchait pas cette fois ? Ça avait peut-être un rapport avec la raison de sa crise …

« Lovino ! Dors avec moi ce soir, je n'ai pas fait les lits des chambres des invités … » m'avait-il dit.

« Je préfère encore mourir que de passer une nuit avec toi » avais-je menti.

« Assieds-toi près de moi Lovi ! »

« Va te faire foutre ! »

« Woah ! Tu es très beau quand tu portes cette chemise ! »

« Nan mais tu fermes ta gueule ouais, la fille va nous prendre pour un couple de pédé ! »

« On se revoit le mois prochain, Lovi ? »

« Plutôt mourir ! »

« Âllo ? Lovi ? Tu peux décrocher, j'ai vraiment besoin d'entendre ta voix … »

« Il est deux heures du mat, crétin ! Fous-moi la paix ! »

« T'es mon meilleur ami Lovi ! »

« Ah ouais ? Tu veux un cent balles et un Mars pour fêter ça ? »

Je réalisais soudainement que contrairement aux autres fois où je devais calmer Antonio, cette fois, c'était ma faute … Cela faisait dix ans qu'on passait tout notre temps libre ensemble … Cela faisait combien de temps qu'il n'avait pas décompressé avec ses autres potes ? J'ai senti de la salive se bloquer dans ma gorge. C'était facile de consoler Espagne quand c'était son gouvernement en faute mais là …

- T'es qu'un hypocrite, Italie du Sud ! Tu me fais espérer et espérer et après … et après … Je … Tu te fous de ma gueule en permanence !

Je me suis senti fondre sous son regard de braise. Mais de quoi il parlait ce con ? Je ne le faisais pas espérer ! Espérer quoi ? Que son équipe gagne la Coupe du Monde ? Qu'il s'explique, merde ! Ce n'était pas le moment d'être distrait. Il disait des trucs juste pour pouvoir m'atteindre ! Je sentais déjà les larmes me monter aux yeux.

- A-Antonio … Je veux que tu reviennes à toi …q-que tu sois honnête avec moi …

- JE SUIS HONNÊTE PUTAIN DE MERDE !

Il m'a attrapé par les épaules. Il était putain de terrifiant, et pendant un centième de seconde, j'ai eu peur qu'il ne m'agresse. Mais c'était Antonio … Il ne me ferait pas de mal … N-N-N'est-ce pas ? Il a approché dangereusement son visage du mien et non, je ne savais pas vraiment en quoi cela pouvait être dangereux mais j'ai quand même flippé ma race et laissé échapper un « raorw » de surprise et oui, je savais que je faisais les plus étranges des bruits quand j'étais surpris.

- Je suis même plus qu'honnête avec toi, Italie du Sud ! Et toi ? Il faut que je m'énerve pour t'entendre dire des fausses promesses ! Quand est-ce que tu vas arrêter de me mentir à la gueule ?

Vlam ! J'ai reçu ça comme une claque.

J'ai rougi bien sûr, puisque c'était ce que je savais faire de mieux … J'ai détourné les yeux en essayant pitoyablement d'articuler quelque chose.

- Antonio je-

- ET POURQUOI TU NE M'APPELLES PAR MON NOM HUMAIN QUE QUAND JE SUIS EN COLÈRE ?!

J'ai sursauté comme un écureuil apeuré lorsqu'il a élevé la voix. J'aurais bien répondu mais … mais je n'en savais rien … Ça semblait toujours le calmer quand je l'appelais par son nom humain … I-Il n'en n'avait pas besoin tous les jours, si ?

Il a monté ses mains vers mes joues et posé son front contre le mien. J'ai dégluti alors que ses yeux sombres donnaient l'impression de brûler de furie.

- Mais t'es trop con pour comprendre, pas vrai ? a-t-il murmuré, son souffle tiède caressant ma peau.

J'ai pu sentir qu'il s'était brossé les dents … (mais il ne s'était pas rasé bien sûr !) … Ou peut-être qu'il avait bouffé le tube de dentifrice … Ou même les tubes ! Oh merde, il y en avait un paquet dans la salle de bain, c'était sûrement comme ça qu'il avait survécu ! Il savait pas que c'était dangereux ? Sûrement pas non, c'était d'Espagne dont je parlais …

Une de ses mains est venu se glisser sous mon menton et il l'a incliné vers lui, faisant nos nez se toucher. Je devais avouer que j'aurais, en temps normal, repousser le bâtard et que je lui aurais gueulé dessus, mais là j'étais à la limite de me chier dessus alors …

J'ai fermé ma gueule et je crois qu'on pouvait lire la panique sur mon visage alors que j'étais bloqué entre deux coins du comptoir de la cuisine.

- Je te déteste, Lovino.

Et il s'est retourné en mode drama queen, sa chemise ouverte volant au vent et tapant le carrelage de ses pieds nus.

Et j'ai arrêté de respirer.

Parce qu'entendre sa voix me dire qu'il me détestait … l'entendre prononcer mon nom humain … Cela me donnait envie de me mettre en boule et d'attendre le retour du vrai Espagne, pour qu'il vienne me consoler … Je savais que même de retour, il ne s'excuserait pas … Qui s'excuserait pour avoir dit la vérité ? Canada ou Japon peut-être, mais pas lui …

Ce n'était pas comme s'il oubliait tout une fois revenu à lui … Il m'avait déjà expliqué que c'était comme s'il lâchait tout son stress d'un coup. Cela lui faisait du bien, et même si cela faisait du mal aux autres, relâcher la pression était une sensation fantastique. Et comme je ne m'excusais jamais quand je clashais avec quelqu'un, je pouvais parfaitement comprendre.

Or, là ça faisait très très mal …

Je n'avais pas encore expérimenté sa rage de cette manière … Ça me donnait envie de l'étrangler, putain ! Pourquoi il me parlait comme ça ? Est-ce qu'il me haïssait vraiment ? Merde, j'avais toujours été un con avec lui …

Et la nuit avant qu'il ne craque …

« Lovino, tu peux venir à la maison, j'ai un truc vraiment important à te dire … J'ai besoin que tu sois là, près de moi … »

« Tu crois vraiment que je vais me taper la route alors qu'il y a du foot à la télé ? »

J'ai fermé les yeux, sentant les larmes montées …

Pourquoi j'étais toujours si froid avec lui ? Pourquoi je devais être un putain d'idiot froid et distant ? Je savais que je faisais ça pour protéger mon … mon petit cœur fragile d'ita- j-je voulais dire, mon cœur masculin et hyper solide de badboy italien.

Mais le protéger de quoi ? Antonio n'avait fait que me bombarder d'amour depuis mon enfance …

Me bombarder d'amour …

D'amour …

Amour …

J'ai agrippé les bords du comptoir avant de me relever. J'ai fait un pas un avant, puis un autre.

Il fallait que je trouve Antonio …

J'avais la solution au problème …

T'es qu'un hypocrite, Italie du Sud ! Tu me fais espérer et espérer et après … et après … Je … Tu te fous de ma gueule en permanence !

Il fallait que je le trouve ! Que je lui dise !

Il faut que je m'énerve pour t'entendre dire des fausses promesses ! Quand est-ce que tu vas arrêter de me mentir à la gueule ?

Il était prêt à me le dire …

Est-ce que j'étais prêt ? J'ai secoué la tête, ce n'était pas le moment de douter …

J'ai cherché toute la maison avant de le trouvé sur la terrasse du jardin. Il me tournait le dos, et il fumait une cigarette … J'avais horreur de ça, mais je le comprenais, après tout, il avait dû prendre la clope de mon propre paquet … « Fumer tue » ils disaient ! Haha, pas quand t'es immortel ! Mais comme d'habitude, je m'éloignais du sujet …

Je me suis fait aussi ninja que possible pour ne pas qu'il m'entende. Bon, il était juste là devant moi. Qu'est-ce que je devais dire ? J'ai ouvert la bouche et j'ai fait :

-Roarw …

AAAAH ! Encore ce bruit bizarre ! Antonio s'est retourné, les sourcils froncés et il a fait tomber sa clope par-dessus le balcon sans le faire exprès. Avant qu'il n'est le temps de m'insulter, je me suis jeté sur son torse pour le prendre dans mes bras.

- Qu'est-ce que tu fous ? Lâche-moi !

- Non ! ai-je dis fermement.

J'avais vraiment l'impression que les rôles étaient inversés … C'était comme de goûter une dose de son propre médicament. Amer et froid. Je l'ai serré plus fort, enfuyant ma tête dans son torse. Je pouvais entendre son cœur battre à la chamade, et je me suis dit que c'était sûrement comme ça depuis huit jours … Est-ce qu'il dormait correctement ? Je l'entendais balancer des objets pendant la nuit, mais il n'avait pas de cernes sous les yeux … Juste ce stupide duvet sur le menton.

- Écoute-moi bien, Antonio parce que je ne compte pas le dire souvent !

- Quoi tu vas avouer être un énorme connard ?

Il a ri en levant la tête au ciel. Je l'ai serré encore plus fort (j'essayais de faire un avec lui, ou quoi ?).

- Exactement.

- Quoi ?

Il a baissé la tête vers moi et comme je savais que j'avais son attention, je me suis un peu détaché de lui. J'avais toujours mes mains sur ses hanches, mais je le regardais dans les yeux, et je pouvais voir une certaine lueur dans ses yeux.

Oh yeah ! Boooyaa ! Je le récupérais bordel de merde !

- Antonio j-je … Je suis désolé d'être un véritable enfoiré alors que toi tu es parfait …

Il a écarquillé ses grands yeux verts qui reprenait de l'éclat puis à secouer fermement la tête en fronçant les sourcils. Oh putain ! Quoi encore !

- Je suis loin d'être parfait, crétin. Regarde la semaine que je viens de passer ! C'est pas fini, j'ai vraiment envie de te faire du mal Italie du Sud ! Quelle nation est parfaite, dis-moi ? J'étais un conquérant, je profitais des plus miséreux, je tuais les indignes, je violais les faibles. C'est qui je suis Italie du Sud, et ça ne changera pas.

Je me suis détaché entièrement de lui, complètement répugné par son discours.

- C'est ça Italie Romano ! Fuis-moi, crains-moi ! Haïs-moi ! Haïs-moi comme je te hais pour m'avoir traité comme un moins que rien toute ta vie ! Qu'est-ce que tu fous encore chez moi, hein ? Pourquoi t'es là ? Je veux plus te voir ! Plus jamais, tu m'entends ?!

Je n'ai pas versé une larme. Je n'ai pas bougé. Ses yeux étaient si sombres … C'était comme si je l'avais perdu pour toujours. Mais je n'allais pas abandonné maintenant. Je n'étais pas un lâche … enfin si, mais ce n'était pas le moment de fuir mes responsabilités …

- Royaume d'Espagne, ai-je commencé. Non, Antonio Fernandez Carriedo … J-Je ne te lâcherais pas !

Mon visage était en flamme. J'allais vraiment le dire ? Après temps d'année à le garder pour moi par pure fierté ? J'étais trop mal ! Je n'étais pas prêt ! Mais c'était le moment ou jamais !

- Et pourquoi pas, huh ? a-t-il continué.

J'ai inspiré un grand coup, m'assurant de bien le regarder dans les yeux.

- P-Parce que je t'aime trop pour abandonner.

Ses yeux se sont éclairés d'un coup, et pendant cinq secondes, Antonio était de retour. Mais il disparut aussi vite pour me fusiller du regard.

- Qu'est-ce qui me fait pas penser que tu dis ça juste pour me calmer.

J'ai roulé les yeux au ciel, agacé et j'ai attrapé son poignet. J'ai plaqué sa main contre mon cœur (et cela aurait été très gênant si j'avais été une fille, alors yay for no boobs !). J'ai senti Antonio se calmer, pour me regarder dans les yeux.

- Je m'en fous de ce que tu étais, Antonio ! C'est le passé ! Tu sens ça ? C'est mon cœur, Antonio. E-Enfin, je dis pas qu'il s'appelle Antonio ! Antonio c'est toi et et et … et j'adore ce prénom vraiment !

Je me suis mordu la langue ! Mais quel idiot ! Vas-y pour tout gâcher en essayant d'être malin !

- C-Ce que je veux dire c'est … M-Mon cœur ne bat que p-pour toi Antonio … Parce que … Parce que …

J'ai baissé les yeux, incapable de continuer. C'était de trop pour moi ! Je n'étais pas le gars idéal pour ce genre de confession …

- Parce que tu m'aimes ? a demandé Antonio.

J'ai levé les yeux pour voir Antonio. Mais vraiment Antonio. Souriant gentiment et comme un idiot. Mon Antonio.

J'ai hoché la tête.

- Parce que je t'aime … crétin …

Il a pris mon visage entre ses mains, comme il l'avait fait tout à l'heure, mais cette fois, j'avais pas les pétoches.

- Lovino …

Il a approché son visage du mien … Et j'étais pas con, je savais ce qu'il allait se passer … Alors j'ai commencé à fermer les yeux … attendant l'inévitable les poings serré et les lèvres humides.

- Moi aussi je t'aime, a-t-il murmuré sur mes lèvres.

Et sa langue à tendrement entrée ma bouche. Je ne m'étais pas attendu à une telle invasion et j'ai encore une fois laissé échapper un « raorw ». Mais je n'ai pas attendu une seconde pour fermer les yeux et l'embrasser avec toute la passion que je pouvais donner. Je pouvais gouter son pays entier, sa richesse, son soleil et sa joie … Cela me fit frissonner comme s'il faisait moins vingt degrés en Italie.

J'ai placé mes mains sur ses hanches, traçant des petits cercles avec mes pouces. Il s'est détaché le premier, pantelant et le visage rouge.

- Merci, Lovi … J'ai horreur de m'énervé comme ça … Je n'aurais pas dû t'insulté …

J'ai attendu pour un « désolé », mais rien n'est venu. Je savais qu'il ne s'excusait jamais mais …

Je te déteste, Lovino.

J'ai soufflé un grand coup. C'était passé.

Sa période rouge était terminée, et j'avais plutôt intérêt à prendre soin de lui …

Il a attrapé mes mains et s'est mis à balancer mes mains au rythme d'une mélodie qu'il fredonnait.

- Merci, Lovino !

- Ouais … il y a pas de quoi … Mais dépêche-toi de te raser, c'est dégueu d'embrasser une femme à barbe …

- Oh Lovi ! J'ai tout de masculin ! Tout est entre mes jambes !

J'ai rougi et baissé les yeux et il a ri et m'a embrassé la joue. J'avais comme l'impression qu'à partir de maintenant ça allait être gênant pour nous deux … Passer d'amis à amants …

Mais j'étais prêt à tout pour garder Antonio heureux et souriant … Ça voulait dire que je devais limiter mes insultes et tout ça … Mais je devais rester moi-même aussi ! Je sais ! Plus un seul gros mot jusqu'à la fin de la semaine !

Et soudain, quelqu'un a sonné à la porte.

- La pizza est là, Lovino !

J'ai pali.

- Merde, putain !

A/N : Prochain cadeau One-Shot pour le centième review (si j'arrive jusque-là !) En attendant, disons que le dixième review sur cette fanfic (pfff comme si ça allait arriver !) aura aussi droit à un SpaMano !

REVIEW PLEASE !

MERCI POUR TOUT !