Titre :
Thème : PROVOCATION
Fandom : HP
Nombre de mots : 1289
Personnages :descendance de la famille malefoy
Rating : tout public
S'éclipsant dans la nuit par sa fenêtre, Élisa glissa sur le toit, descendit le long de la gouttière et tira la langue en direction de la cuisine, où sa mère, Marianne, faisait la vaisselle. Cachée par un grand frêne, cette dernière ne pouvait pas voir sa fille s'enfuir vers d'autres horizons.
Élisa venait d'avoir onze ans, et avait toujours vécu dans le petit village moldu de Soignon. petite ville réputée pour son fromage de chèvres et ses produits laitiers et faisant partie d'une communauté de 1000 habitants. Un trou de verdure ravissant pour qui aime la solitude.
Élisa, du haut de ces onze jeunes années, était bien de cet avis. Elle avait toujours eu les mêmes deux amies, partageait les mêmes centres d'intérêts avec elles et aimait pardessus tout la tranquillité de sa belle campagne, son petit pont romain, et depuis quelques mois, les fêtes sauvages au milieu des champs.
Trop jeune ! Disait sa mère , trop de bruit ! Trop de distraction ! Trop de danger ! Mais depuis quelques temps, un fort joli jeune homme de treize ans les avaient initiées toutes trois aux joies des « rencontres musicales en pleine nature » autrement dit, aux rave-parties sauvages.
Il était beau comme un dieu et toutes en pinçaient pour lui. Grand, blond, la chemisette toujours ouverte, un short négligemment baisser de façon à ce qu'on puisse remarquer le canard de ses sous-vêtements, il charmait toutes les jeunes filles du quartier. Il rendait les mères du voisinage folles de rage, qui le traitait de jeune délinquant, de mauvaise graine et de voyou d'ailleurs.
Mais nous nous égarons. Ce soir là, donc, Élisa sortit par la fenêtre en cachette et rejoignit ses amies, Mona et Marylou au croisement de leur trois rues. Elles attendaient calmement dans la fraîcheur de la nuit, s'habituant doucement à la pénombre. Un grincement de roues transperça le silence feutré et il arriva sur son vélo rouge, une casquette vissée sur le crâne.
« alors les petites sorcières, prête pour le Sabbat ? Vous allez voir, vous n'aurez pas perdu votre nuit ! »
Comme toutes les enfants de cet âge, elles gloussèrent se penchant les unes vers les autres, une main devant la bouche. Mais Élisa frissonna. Elle s'interrogeait sur la façon donc il les avait appelés, comment savait-il qu'une d'entre elles était effectivement une sorcière ?
Au milieu d'un champs labouré était installé un hémicycle de voitures, coffres ouverts sur des caissons, la musique était forte, des jeux de lumières avaient été sortis et posés à même la terre, et illuminaient la terre et les haies tout autour. Un fin croissant de lune montait derrière la rangée d'arbres, ajoutant un peu de fantastique à la situation. Les trois fillettes dansaient sans se poser de questions, la plupart des individus composant la foule avait entre 15 et 20 ans et personne ne s'étonnait de voir ces trois enfants chaperonnées par un garçon d'à peine 13 ans.
Il était à présent tôt, la nuit palissait à vu d'œil, Élisa, Mona et Marylou étaient épuisées d'avoir sauté partout, dansé et ri toute la nuit, elles cherchaient du coin de l'œil un endroit reculé pour s'assoupir un moment avant de reprendre la route de leur lit respectif quand leur jeune mentor fit son apparition, passablement éméché. Il avait du boire quelques bières à en juger par l'odeur de son haleine.
S'adressant brutalement Marylou, il l'attrapa par le bras et la malmena, proférant des propos totalement incohérents. Élisa pris peur et mis sa main dans celle de Mona, elle-même prenant Marylou par le bras. Une désagréable sensation de nausée les saisirent toutes trois et elles fermèrent les yeux, bousculées par un vertige
Lorsqu'elles ouvrirent les yeux de nouveau, elles s'arrêtèrent, ébahies. Elles étaient nez à nez avec Marianne, la maman d'Élisa, une cuillère en bois à la main et des éclairs dans les yeux.
« VOUS... TROIS... VOUS … ÊTES... »
Elle reprit son souffle, inspira profondément pour se calmer un peu.
« Vous deux, j'appelle vos parents. ET TOI ! Dans ra chambre, immédiatement. Pas de sortie jusqu'à nouvel ordre. Tu vas en baver ! »
Piteusement, elle monta dans sa chambre. Regarda sa fenêtre qui luisait d'un éclat bleuté. Charme d'enfermement. Merci maman le mois d'Août allait être charmant.
Plusieurs jours après cette dernière fête en plein air, Marianne était encore en colère contre sa fille, elle ne cessait de marmonner dans sa barbe, envoyant valser tout ce qu'elle touchait. Elle avait élevé seule sa fille, son sorcier de père s'étant défilé quelques mois seulement après sa naissance pour aller conter fleurette à une autre, probablement plus jeune, ou plus sorcière qu'elle. Pas facile de gérer une pré-ado survoltée, dotée de pouvoirs magiques, qui profite de la moindre occasion pour la rabaisser... mais ce qui la rendait encore plus enragée, c'était ce jeune garçon blond, issu d'une famille d'anglais qui habitait non loin d'ici. Il jouait bien son rôle de moldu comme il disait, il cachait bien son jeu. Mais elle n'était pas dupe, elle savait pertinemment qu'il était un sorcier aussi, et qu'il allait dans une grande école qui n'existait peut-être même pas. BeauxBâtons, ça n'était pas un nom pour une école !
Ce matin là, Élisa descendit comme à son habitude comme un mammouth, montrant son mécontentement d'être enfermée.
« Je vais brûler la maison ! Jte jure Maman, je vais claquer des doigts et mettre le feu à ce taudis pourri et je m'enfuirais avec Ryan ! »
« Eh bien, claque des doigts ! »
Élisa s'exécuta avec le bout du nez plissé de concentration, une moue de provocation bien ancrée sur son visage enfantin, encadré par de belles boucles brunes.
Elle ne réussit qu'à produire une toute petite étincelle, et sa moue de provocation laissa place à une mine renfrognée.
« J'm'en fous, je vais y arriver. »
« Mais oui, mais pour ça il faut apprendre la magie... dès qu'on a ton hibou,on ira faire les courses et tu pourras enfin mettre le feu à la maison et mettre fin à mon enfer personnel ! »
Exaspérées, l'une comme l'autre se poussait à bout. Mais leur colère prit fin quand un majestueux grand -duc traversa la fenêtre sans prendre la peine d'attendre qu'elle soit ouverte.
Atterrissant dans une pluie de verre brisé il tendit la patte vers Marianne qui lui caressa la tête.
« mon pauvre ami, tu es dans un sale état... mais tu n'as pas l'air blessé »
Le hibou claqua du bec bruyamment. Marianne lui tendit une petit gamelle d'eau et quelques croquettes à chats. Elle n'avait que ça sous la main, mais le hibou paru s'en contenter. Une fois rassasié, il reparti par une autre fenêtre, semblant aimé briser le verre.
Marianne poussa un juron et ouvrit la lettre parcheminée que le hibou lui avait apporté.
« enfin ! Ton inscription est faite, il ne reste qu'à aller acheter tes fournitures ! Et tu pourras enfin prendre ton envol et moi ma liberté ! »
« « Maman ? » Élisa attira son attention avec un petit minaudement. « Tu sais ce que tu as oublié ? (Marianne leva un sourcil) Tu n'as pas fait enchanter la porte... Je n'irais pas à ton école pourrie ! »
A l'extérieur, Mona et Marylou attendaient en faisant de grands signes visibles à travers la fenêtre brisée. Alors qu'elle courrait en direction de ses amies, Élisa ne vit pas les larmes de rage et de désespoirs couler sur les joues de sa mère.
Un instant plus tard Ryan apparu dans l'encadrement de la porte
« Elle est partie ? » Marianne acquiesça « et merde, c'est l'élue et j'ai failli à ma mission de la garder ici... »
