Mot de l'auteur : Bonjour, bonsoir ! Bienvenue sur cette nouvelle fanfiction Roy/Ed qui me trottait dans la tête depuis un petit bout de temps, m'empêchant de me concentrer sur le précédente. J'ai finis par craquer, l'envie de la coucher sur le papier numérique était trop forte. J'espère qu'elle vous plaira. J'ai essayé de respecter au mieux le caractère des personnages, en particulier celui d'Edward et de Roy.
L'univers de FullMetal Alchemist et ses personnages ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété d'Hiromu Arakawa. Je n'écris pas cette fanfiction pour en retirer de l'argent, juste par pur plaisir. Bonne lecture !
La porte s'ouvrit soudainement et s'écrasa contre le mur dans un grand fracas. Sur le seuil se tenait un être aux cheveux dorés tremblant de rage, le regard déformé par une haine sans commune mesure, et tenant dans une main un papier aux allures officielles qu'on avait, à priori, chiffonné avec hargne. Sans nul doute, le FullMetal Alchemist ne débarquait pas dans ce bureau pour prendre le thé.
- VOUS !
Non. Ni une tasse de café. Riza s'écarta pour laisser passer l'adolescent dont l'aura meurtrière ne cessait de croître au fur et à mesure que la distance entre lui et le colonel diminuait. Celui-ci ne bougea pas d'un pouce lorsque le blond jeta sans aucune retenue la boule de papier froissée devant lui. Bras croisés, le jeune homme attendit ensuite que son supérieur daigne lui donner des explications convaincantes concernant le document qu'il venait de lui rendre avec tout le tact dont il pouvait faire preuve vu son humeur actuelle.
- VOUS BATTEZ VRAIMENT TOUS LES RECORDS DE BÂTARDISE !
Roy se massa l'oreille mais la colère de son petit subordonné ne l'atteignit pas. Pire, elle l'incita à exciter davantage les nerfs du plus jeune pour s'amuser. Voilà pourquoi il s'efforça avec lenteur de rendre un semblant d'apparence correcte à la feuille précédemment violentée, l'observa un instant avant de glisser d'une voix monocorde :
- Tu as oublié de signer en bas à droite.
La réaction d'Edward ne se fit pas attendre. Une flopée de jurons dignes de faire pâlir Kimblee ou Scar sortit d'entre ses lèvres. La seule partie un peu près correcte de sa tirade fut "Vous savez ou vous pouvez vous la carrer, votre signature ?". Entre temps un Alphonse un peu gêné venait d'entrer et de saluer Hawkeye tout en s'excusant de ne pas avoir réussi à retenir la tornade qui lui servait de frère aîné.
- Vous saviez parfaitement que je partais aujourd'hui ! Je vous en avais parlé ! Soit votre cervelle n'a même pas été fichue de retenir ça, soit, et c'est ce que je crois, vous avez tout manigancé !
- Allons FullMetal, dis-moi quel intérêt j'aurais à faire ça ? Quand tu pars faires des dégâts ailleurs, Central devient un havre de paix où même travailler devient plaisant. Ensuite, il me semble t'avoir un jour prévenu que les missions qui te sont transmises ne viennent pas forcément de moi. Celle-ci, précisa le militaire en désignant la feuille maltraitée du doigt, t'a été gentiment accordée par un général. Je crois que c'est plutôt ta cervelle qui a du mal à retenir certains détails, Edward.
Les joues du concerné prirent une teinte cramoisie. L'air narquois et provocateur du colonel n'arrangeait en rien sa colère intérieure mais il était forcé d'admettre que son supérieur n'était finalement en rien coupable de la prolongation de son séjour à Central. Afin de couper court à cette entrevue qui tournait trop en faveur du briquet ambulant à son goût, il fit volte-face pour sortir au plus vite de ce maudit bureau.
- FullMetal !
La main posée sur la poignée de la porte, l'interpellé ne prit même pas la peine de se retourner pour balancer un "Quoi ?" dénué de toute bonne volonté.
- Sérieusement, n'oublies-pas de signer cet ordre de mission !
Jamais une porte ne fut fermée avec autant de rage.
- Nous voilà coincés ici encore une fois, grommela Edward à la sortie du QG. J'en ai marre, marre, MARRE !
Il donna un coup de pied contre le réverbère le plus proche symbolisant le colonel. L'air de rien, cela le détendit assez pour qu'enfin il daigne se demander pour quelle raison on le condamnait à ne pas quitter Central.
- Tu ne l'as pas lu en entier ? demanda Alphonse à moitié amusé et exaspéré par le manque de sérieux de son grand frère.
- Non. Je me suis arrêté à la phrase qui disait de ne pas partir de la capitale, avoua le plus âgé. Je refuses de retourner dans le bureau de Mustang ! Je suis sûr qu'il m'attend avec son petit air narquois sur le visage. Je le vois déjà me tendre la feuille sous le nez en se retenant à peine de rire.
Les deux frères reprirent la route vers l'hôtel leur servant de logement. Edward bouillonnait chaque fois que ses prunelles dorées s'arrêtaient quelque part. Il en avait assez de marcher dans cette rue commerciale. Il en avait assez de croiser des militaires partout, postés ici et là. Même les visages des habitants de Central commençaient à l'agacer. Ils les connaissaient tous à force de les voir chaque jour. L'aventure lui manquait. Il étouffait dans cette ville, dans cette routine qui lui pesait sur les épaules depuis plusieurs semaines. Heureusement que la bibliothèque existait et lui offrait un minimum de divertissement.
- On est jamais resté à Central aussi longtemps c'est vrai, observa Alphonse une fois dans leur chambre. Mais si on te demande que cela dure encore un peu, c'est surement pour une bonne raison, non ?
- Tss ... Tu parles !
Edward s'écroula sur son lit. Les missions qu'on lui donnait à la capitale restaient toujours dans la catégorie du ridicule. La plupart du temps, on le sommait d'aller offrir un coup de main à gauche et à droite. Il était généreux, l'alchimie devait servir au bien du peuple, mais réparer des fenêtres cassées, des véhicules ou des outils, ça allait bien cinq minutes. Il préférait les directives impliquant des enquêtes, de l'action. De quoi faire fonctionner ses méninges bien comme il faut et entretenir son corps. Celui-ci manquait d'exercice à la longue, les entrainements avec Alphonse ne suffisait pas à y palier.
- À mon avis, résonna celui-ci, tu recevras bientôt de nouvelles informations. Je suis sûr que cet ordre ne t'a pas été donné par hasard.
Son frère balaya l'air d'un geste las. L'ennui l'invitait à faire une sieste pour tuer le temps. Le cadet des Elric, lui, décida de sortir pour réaliser quelques emplettes. À son réveil, Edward ne manquera sûrement pas d'appétit. L'armure sortit de la chambre le plus doucement possible, traversa le couloir, et se retrouva nez à nez avec un visage familier une fois arrivé à l'escalier. L'uniforme de l'armée, les cheveux blonds et la cigarette entre les dents ne le trompa pas quant à l'identité de son propriétaire. Jean Havoc lui faisait face. La surprise passé, Alphonse s'attarda sur les feuilles que tenait le Sous-lieutenant. Apparemment, les nouvelles informations arrivaient plus vite que prévu. Il fallait maintenant espérer qu'elles n'allaient pas replonger Edward dans une colère noire.
- Bonjour Alphonse. Ton frère est là ?
- Bien sûr, attendez je vous accompagne.
Lorsqu'ils entrèrent dans la chambre et qu'Alphonse annonça l'arrivée du Sous-lieutenant, Edward ne bougea pas d'un cil. Allongé sur son lit, les cheveux détachés et les yeux clos, il se contenta de remuer vaguement les lèvres pour prononcer un "bonjour" à peine audible. Le FullMetal débarqué en trombe au QG un peu plus tôt roupillait maintenant comme s'il s'agissait de l'être le plus calme au monde. Une vision presque attendrissante, c'est pour vous dire ! De quoi regretter d'avoir à la briser.
- Boss, j'ai une missive pour vous. Complémentaire de la précédente.
Bien obligé de remettre à plus tard sa sieste salvatrice, Edward grommela des paroles incompréhensibles avant de se relever. Autant en finir au plus vite. On allait encore l'envoyer à droite ou à gauche pour une sale besogne. Havoc s'installa à la fenêtre et décida d'allumer une cigarette pour la forme. Bien installé sur le rebord, il alluma son briquet et l'approcha de sa future victime.
- MAIS C'EST QUOI CE BORDEL ?!
La pauvre clope finit écrasée au sol, à quelques étages plus bas. Havoc, penaud, avait manqué de suivre le même chemin, surpris par l'indignation du FullMetal. Celui-ci relut le document officiel entre ses mains, puis le relut encore. Ses prunelles dorées décortiquaient chaque mot mais son cerveau refusait d'accepter l'information. À coup sûr, il s'agissait d'une blague destinée à le mettre hors-de-lui. Oui, une blague. De mauvais goût, mais une simple plaisanterie. Havoc allait se mettre à rire et lui tendre le vrai papier.
Malheureusement pour lui, le sous-lieutenant lui assura qu'on ne lui avait rien remis d'autre à lui transmettre. Le pauvre se retrouva alors face à un Edward Elric sur le point d'exploser, toujours sans comprendre la raison de cette soudaine tension ambiante. Se fut Alphonse qui osa demander plus d'explications.
- Frangin, qu'est-ce qui se passe?
- Il se passe que je vais devoir partir dans le nord avec ... Avec ...
Ed lui tendit la missive officielle, incapable de terminer sa phrase tant il demeurait abasourdi. Alphonse la lut à son tour et, bien qu'autant surpris que son frère, n'eut aucun mal à prononcer le nom de celui qui allait accompagner son aîné :
- Mustang ?
Havoc s'approcha avec prudence.
- Le patron va partir avec vous, Boss ? C'est une première ! (Enfin je vais pouvoir me remettre à draguer sans craindre qu'il me pique ma petite amie !)
- Ca va être un véritable enfer ! se plaignit l'adolescent en se prenant la tête entre les mains.
Pendant ce temps, au QG, Riza observait le Colonel faire les cents pas autour de son bureau, sa propre missive en mains. Le Général Hakuro venait de sortir à l'instant, et Hawkeye ne demandait qu'à savoir pourquoi il avait affiché un air aussi satisfait. Roy finit par poser les deux mains sur son bureau comme si on venait de lui annoncer la pire nouvelle de sa vie.
- C'est pas vrai ... En fait on retenait Edward Elric ici le temps de décider si c'était lui ou un autre alchimiste d'état qui devait m'assister pour la mission qu'on vient de me confier. Ces enfoirés n'ont vraiment pas mis longtemps à choisir ...
Il n'en fallait pas plus pour que le lieutenant comprenne ce que cela sous-entendait. Elle allait devoir gérer à elle seule tout le reste de l'équipe Mustang dans les temps à venir.
