~ L A S T N I G H T , G O O D N I G H T ~

Maryloo Poulin (note : les noms viennent du manga Hetalia : Axis Power)

Arthur—

J'imagine que si tu le pourrais, tu me tuerais en lisant ceci — ce ne serait pas la première fois qu'il t'en prend l'envie, hein ?

Je sais que tu vas vouloir m'arracher la gorge et te réjouir de me voir les tripes sortie du ventre, comme le pirate que tu étais autrefois, avant de t'être occupé de moi pendant les quatre derniers siècles. Je sais — comme vampire, j'étais dans la catégorie des catastrophe ambulante de niveau au moins neuf sur l'échelle de Richter. Toujours à faire les pires bêtises, avec un manque d'attention flagrant, et aussi de contrôle. Qu'est-ce que j'y peux, hein ? Les sens décuplés par cent fois ceux d'un humain, ça frappe, non ?

Je me rappelle quand tu m'as trouvé. Tu étais avec Francis Bonnefoy, un de tes bons amis d'un autre clan puissant, établi en France. Vous étiez venus au Nouveau Monde par simple curiosité. Puis, tu m'as trouvé. J'étais petit, le seul survivant du massacre du clan de mes parents, tués par une meute de Loup-garous. J'étais désorienté, effrayé et complètement affamé, et toi, tout ce que tu faisais, c'était de te disputer avec Francis sur « qui sera le grand frère du gamin ».

Tu cuisines comme un pied, tu es grincheux, et puis t'es un vrai punk — ah ah ah… Tu vas me tuer encore, hein ? Mais j'adorais être avec toi. Tu étais le meilleur pour raconter des histoires incroyables, parlant de fées, et de chevalier. C'est toi qui m'as élevé — et tu m'as aussi permis d'avoir une enfance. Tu rentrais blessé, tu disais que c'était rien. Je ne te l'ai jamais dit, mais tu mens très mal, ah ah…

Et après toutes ces années, je ne sais plus pourquoi je suis tombé amoureux de toi. Ton sourire ? Ah, loin de là. Toi ? Non, j'en sais foutrement rien. Et puis, j'ai mieux à faire que de me demander le pourquoi de tout. Je suis blessé gravement, et je veux vraiment tout te dire. Tout. Je sais que je n'en aurais plus l'occasion. Je t'aime, Artie. Comme le plus fous des humains. Je sais que tu le sais, et je sais que tu m'aimes aussi. C'est une pensée apaisante.

J'aimerais que tu puisses être là pour me serrer dans tes bras, me dire que tout ira bien. Tu te rappelles, je l'avais fait une fois, quand ces connards de boches lycanthropes t'avaient… Je me rappelle de t'avoir serré contre moi, et que tu n'avais rien dit. Je te berçais, et plus rien n'avait d'importance. Nous n'en avons jamais reparlé, mais je pense que tu allais un peu mieux après, non ? Tu serais là, que tu pleurerais pour moi, et que tu me baverais dessus. Et je serais heureux que tu sois là.

Je sais que ce sera dur, mais promet-moi de vivre plus ou moins comme on aura vécu. Les vampires ne changent habituellement jamais de compagnon de vie, mais fais-le. Francis a Matthew, et Yao a Sakura, hein ? Ne sois pas le loup solitaire. Ne m'oublie pas, et garde la tête haute, et ton cœur imaginatif qui croit en la magie. N'oublie pas que je t'aime de là où je serais, hein ?

Alfred F. Jones