Titre : Quand l'amour est plus fort que la haine

Disclaimer : Si Harry Potter et son univers nous avaient appartenus, nous n'aurions jamais fait mourir notre gentil et doux maître des potions. Enfin, gentil et doux … . Quoi qu'il en soit, tout appartient à JKR et les informations que nous avons pu piocher à divers sites comme Pottermore et Wikia Harry Potter ou sur l'encyclopédie Harry Potter. Mais pour le reste, sachez que tout nous appartient, l'histoire et les personnages OC et l'imagination.

Rating : M.

Catégorie : Famille et Angst.

Bêtas correctrices et lectrices : Sheilaellana / Kwycky / Dustin Potter Hoffman Snape / Lilipbdlgb69

Fréquence de publication : Pour l'instant, nous n'avons aucune idée de comment nous allons gérer notre emploi du temps mais rassurez-vous, nous ferons une parution régulière. Au moins une fois toutes les deux semaines ou peut-être moins. Pour le moment, ce n'est pas encore fixé.

Note des auteur(e)s : Comme vous avez pu le constater, nous utilisons le « nous » parce que nous sommes à plusieurs. Nous formons un groupe de fanfictionners et c'est ensembles que nous écrivons cette histoire. Notre première longue histoire puisque jusque-là, nous n'étions qu'à des OS HP ou crossover. On se jette dans l'aventure. Aussi, nous espérons que vous ne serez pas trop sévères avec nous.

Cette histoire contient des scènes assez violentes, voire choquantes, ainsi que des propos crus et parfois grossiers. Cette fic ne convient pas à un public jeune.

Attention : Nous sommes de grand(e)s fans du yaoi donc il y'en a dans cette fic. Ceux qui sont homophobes et qui détestent ce genre ou ne l'aiment tout simplement pas peuvent passer leur chemin.

Amoureux du yaoi et du Severitus, bonne lecture !


Quand l'amour est plus fort que la haine

1

Les lettres de Lily

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle »

Jean Racine.

Harry fulminait intérieurement et aurait pu tuer n'importe qui rien qu'avec l'aura furieuse qui semblait irradier autour de lui. Il était sérieusement en colère. Non, pire, il était absolument furieux ! Il aurait souhaité faire avaler une multitude de limaces à ce salaud de Snape qui faisait preuve, comme toujours, d'une mauvaise foi effarante.

Malfoy aurait dû écoper d'une punition, lui-aussi, mais comme il était un Serpentard, et donc un élève de la maison dont le professeur de potion était le directeur, il était dispensé de toute retenue ou rappel à l'ordre.

Harry se demandait toujours pourquoi Dumbledore gardait un homme aussi exécrable et haïssable que Snape dans le corps professoral. Il était évident que cette bête des cachots, n'était pas faite pour être professeur. Il détestait et méprisait tous les élèves qui n'étaient pas de sa chère maison.

Lui, il avait eu la chance, ou plutôt non, le malheur de recevoir comme cadeau la haine à l'état pur du professeur de potions. Tout ça pour quoi ? Pour un malheureux incident qui se serait déroulé bien avant sa naissance. Snape le haïssait parce que son père lui avait un jour sauvé la vie.

Il fallait vraiment être un taré pour exécrer le fils de l'homme qui vous avait sauvé la mise alors que vous auriez pu finir dans la gueule d'un loup-garou.

Il grinça des dents et imagina toutes les horreurs qu'il pourrait faire à ce bâtard graisseux. Il ne payait rien pour attendre. Il grimaça de dégoût en mettant un cerveau de rat dans de la saumure. Il jeta un coup d'œil à Ron et fut triste de constater que son ami ne semblait pas vouloir lui adresser à nouveau la parole. Ainsi donc, les choses n'étaient pas prêtes de s'arranger, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

Déjà qu'il devait subir les railleries et les hostilités de ses camarades d'école, s'il devait aussi supporter la mauvaise humeur de Ron, qui croyait dur comme fer qu'il avait mis son nom dans la coupe sans lui en avoir préalablement parlé, ça n'allait pas aller en s'arrangeant.

Harry se demandait s'il devait se cogner la tête contre le mur le plus proche ou bien celle de son meilleur ami. Il était sidéré de constater que Ron, le jeune weasley ne lui faisait pas assez confiance pour croire en ses paroles. Il n'aurait pas pensé cela du roux, après quatre années d'amitié …

Le brun se remit à sa punition et maudit,pour changer, son professeur de potions pour la énième humiliation qu'il lui faisait subir. C'était à croire qu'il adorait l'humilier et le rabaisser toujours un peu plus bas que terre. Il était le seul à être traité avec autant de haine et de dédain de la part du maître des potions. Enfin bon, vu sa vie, il devrait être habituer aux brimades.

Il rumina sa rage un bon bout de temps et se dépêcha de quitter les vieux cachots après sa retenue avec le directeur des Serpentards. Il n'échangea aucun mot avec Ron et se précipita sous la douche, tentant vainement de calmer sa rage.

Il serra les poings et ferma les yeux tandis que l'eau coulait sans discontinuité sur son corps. Il avait besoin de s'aérer l'esprit et de se calmer un tout petit peu.

Après sa douche, il décida d'aller faire un tour dans les couloirs de l'école avant de rentrer se coucher. Il était encore trop en colère contre son professeur de potions pour pouvoir s'endormir sans problèmes. Il prit sa carte des maraudeurs ainsi que sa cape d'invisibilité et alla déambuler dans le château.

Le Gryffondor jeta un œil au morceau de papier magique et fronça les sourcils lorsqu'il remarqua que Snape venait de sortir de ses cachots et qu'il remontait en direction du deuxième étage, endroit où il se trouvait en ce moment. Il se hâta de se cacher derrière une armure et bloqua sa respiration lorsqu'il entendit des pas résonner brusquement dans le couloir où il se trouvait.

Les battements de son cœur augmentèrent lorsqu'il entendit son professeur se rapprocher et il attendit, immobile, que Snape continue son chemin. Il le vit traverser le couloir à vive allure en se fichant de l'environnement qui l'entourait. Il paraissait pressé et déterminé.

Harry attendit un moment que le potionniste soit assez loin de lui pour reprendre sa respiration. Il inspira brusquement et poussa un soupir.

Le passage de l'homme aux cheveux noirs dans le couloir suffit à raviver la colère d'Harry qui avait fini par diminuer, grâce à sa petite vadrouille dans le château.

Harry repensa une fois de plus aux évènements de cet après-midi et surtout à son humiliation par le professeur Snape. Le directeur de la maison des serpents avait retiré des points à Gryffondor, mais il avait aussi collé Ron alors que son ami n'avait pas grand-chose à voir avec l'altercation entre Malfoy et lui, ainsi que toute sa bande. Comme toujours,le blond s'en était sorti sans aucune réprimande. Rien. C'était à croire qu'il était toujours la victime.

Il pesta profondément contre cet homme qui lui donnait envie de vomir et tout d'un coup, une idée machiavélique germa dans son esprit, venant de son côté Serpentard. Il amorça un sourire diabolique et se retint de ricaner tel un petit diable. Il en exploserait de rire tellement il se trouvait génial à l'instant. Il était à la limite du flippant.

Un rapide coup d'œil à la carte des maraudeurs lui apprit que Snape se trouvait en ce moment même dans le bureau du directeur. Avec Dumbledore, c'était certain qu'il en aurait pour un bon bout de temps. Le vieil homme parlait beaucoup pour ne rien dire au final.

Il se faufila alors, telle une petite souris invisible, vers les cachots de l'école, et s'assura qu'il n'y avait personne dans les environs pour faire un petit tour du côté du bureau du professeur de potions. Peut-être y trouverait-t-il un élément important dans sa quête de vengeance.

Il fut surpris de constater que la porte du bureau de Snape n'était pas verrouillée. Il ne se posa pas la question sur le pourquoi du comment et pénétra dans l'antre de la chauve-souris. Harry s'assura que son professeur était toujours bel et bien avec le directeur et se hâta d'explorer l'office du potionniste à la recherche d'un quelconque bien qui pourrait faire chuter ce dernier.

Après de longues fouilles, il ne trouva rien de compromettant dans le bureau. Il soupira longuement et s'adossa contre la paroi, derrière le meuble, et se sentit tomber en arrière. Il se retrouva au sol, les yeux fixés sur un plafond magique et la nuit paraissait magnifique ce soir car le ciel était parsemé de milliers d'étoiles.

Harry resta un moment étendu sur le sol et le contempla le plafond sans bouger. Il ressentit comme une douleur dans son dos et décida de se relever. Le brun se redressa en position assise avec quelques difficultés et se massa le bas du dos. Il avait un tout petit peu mal mais la douleur se dissiperait avec le temps.

Il lança un regard à la pièce dans laquelle il se trouvait et constata qu'il était dans un salon. Apparemment, dans celui du maître des potions.

Le salon était assez grand, accueillant ainsi que étrangement chaleureux. Il y avait un divan et quelques fauteuils en cuir noir. Au centre se trouvait une petite table basse sur laquelle reposaient une pile de bouquins et quelques parchemins, ainsi qu'un verre d'alcool à moitié vidé.

Il y avait un bureau entreposé dans un coin de la pièce, derrière lequel se trouvait une petite bibliothèque. Tout près de la salle de séjour, une magnifique salle à manger. Cette dernière était faite d'un bois clair et de bois blanc laqué, ce qui donnait un côté élégant.

Harry regarda l'endroit, estomaqué. Ce n'était pas ainsi qu'il s'était imaginé les appartements du maître des potions. Il avait toujours imaginé quelque chose de sombre, de gothique et d'humide, mais aussi froid, à l'image du maître des lieux. Visiblement, il s'était trompé.

Quoi qu'il en fût, il venait d'avoir l'aubaine de sa vie. Il se trouvait dans l'antre secrète de Severus Snape, alias le salopard, alias le bâtard graisseux, alias la chauve-souris des cachots, alias Monsieur-J'emmerde-De-Pauvres-Âmes-Innocentes.

Il se frotta les mains et jubila intérieurement. Il avait là la chance de pouvoir rendre des années d'humiliations subites à son tour à son professeur. Il tenait un moyen de se venger de son tortionnaire de professeur et n'hésiterait pas une seule seconde. Il imaginait déjà les remontrances de sa meilleure amie lorsqu'elle saurait ce qu'il était en train de faire et ce qu'il projetait d'accomplir.

Il oublia Hermione, la voix de la conscience, et entreprit de fouiller dans les affaires du maître des potions. Il jeta un coup d'œil aux bouquins posés sur la table basse et se désintéressa aussitôt des ouvrages de potions de l'homme. Les parchemins ne l'intéressaient pas non plus puisque c'était des notes prises par Snape.

Il inspecta chaque tiroir et ne trouva rien. Il passa tout le salon au peigne fin et ne trouva rien de compromettant contre son professeur honni.

Un couloir capta son attention et il alla y faire un tour. Les appartements de Snape contenaient deux chambres. Celle destinée aux amis était vide. La pièce ne comportait qu'un simple lit. Il se dirigea alors vers celle du propriétaire de l'appartement et arbora un sourire narquois alors qu'il pénétrait l'espace privé de l'homme.

Il savait qu'il était en train de violer l'intimité d'un professeur et qu'il le payerait très cher si jamais Snape venait à le découvrir, mais il n'avait pas peur des sanctions de l'homme. Après tout, il n'en était plus à une punition près.

Une de plus ou de moins ne changerait rien à son palmarès. La chambre était aussi chaleureuse que le salon. La chambre était dans des tons clairs et sobres. Si Harry ne savait pas dans quel appartement il se trouvait, il aurait pu penser que c'était ceux d'un autre professeur et n'aurait jamais pu deviner que c'était celui du maître des potions.

Il se glissa dans la pièce avec un plaisir malsain et reprit aussitôt ses fouilles. Il ouvrit la commode près du lit et eut un sourire goguenard lorsqu'il découvrit une petite boîte métallique. Il la sortit du tiroir et la secoua pour savoir s'il y avait quelque chose de bruyant à l'intérieur, mais la boite n'émit aucun son. Elle était étonnement légère.

Harry s'assit sur un coin du lit et ouvrit la boîte avec exultation. Il allait enfin découvrir les sombres secrets de la terreur des cachots, du maître de la mauvaise foi et de l'injustice.

Dans la boîte, il découvrit une pile de lettres anciennes dans des enveloppes déjà ouvertes. Il sut, à en juger l'état du papier, que ces courriers avaient été lus et relus, et ce plusieurs fois, tant le papier était froissé et jauni avec le temps.

Il prit un courrier au hasard et en extirpa une lettre de son enveloppe. Il posa le reste de la pile sur le lit et commença sa lecture.

Cher Sev,

J'espère que tu te portes bien. Tu ne donnes que si peu de nouvelles de toi en ce moment que je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. J'ai peur pour toi, Sev.

James, aussi étonnant que cela soit-il pour toi, s'inquiète aussi.

Harry écarquilla brusquement les yeux à la mention du prénom « James ». Se pourrait-il que ce soit de son père dont il était question ? Il préféra ne pas faire de conclusions hâtives et poursuivit sa lecture, sa curiosité piquée grandement au vif.

Comme tu l'as demandé, nous n'avons rien dit à personne. Ils croient tous que Harry est mon fils ainsi que celui de James.

Harry hoqueta brusquement lorsqu'il lut cette phrase. Qu'est-ce que cela voulait-il dire ? Il ne connaissait qu'un seul James et un seul Harry. Ce ne pouvait être une coïncidence, n'est-ce pas ?

Il avait peur de comprendre les implications de ces mots mais surtout de cette lettre. Il sentit soudain le rythme de ses battements cardiaques accélérer et il se mit soudain à trembler lorsqu'il reprit sa lecture.

Nous avons effectué le rituel du sang pour adopter définitivement Harry comme notre fils et miraculeusement, le rituel a parfaitement fonctionné. Harry ressemble désormais à James. Il a la même chevelure indomptable que mon cher époux et il a mes yeux. Voici tout ce qu'il aura obtenu de moi, mes yeux émeraude et le résultat n'en est que plus magnifique.

Un magnifique bébé brun aux yeux verts.

Harry sentit ses yeux sortir de ses orbites alors qu'il commençait tout doucement et douloureusement à comprendre ce que cela impliquait. Il était inutile d'être d'un génie pour comprendre le contenu de cette lettre. Inutile d'être un serdaigle pour comprendre que la personne qui avait envoyé cet écrit au maître des potions n'était autre que Lily, sa mère. Ce qui voudrait dire qu'il n'était pas le fils de James et Lily Potter.

Il voulut un instant arrêter sa lecture et quitter définitivement cette chambre pour retourner à la tour des gryffondors. Il aurait été préférable de prendre la fuite et de ne pas poursuivre mais c'était plus fort que lui.

Maintenant qu'il avait cette lettre entre ses mains, il voulait connaître la suite, la vérité. Aussi douloureuse soit-elle.

Harry est un enfant calme et adorable. Il dort beaucoup et James ne comprend pas que c'est normal et que c'est important pour lui. Aussi, il s'amuse à le réveiller et à lui faire des sourires idiots.

James s'est attaché en peu de temps à Harry et le considère comme son vrai fils. Tu peux être rassuré, Sev. James et moi veillerons sur Harry, sur ton fils. Nous l'élèverons comme notre propre enfant et lorsque tu seras prêt à faire face à ton passé, ensembles, tous les trois, James, toi et moi, dirons toute la vérité à Harry.

Qu'importe le temps que cela te prendra pour cicatriser tes blessures, Sev, nous attendrons. Et pendant ce temps, nous aimerons et chérirons Harry de tout notre cœur. Nous l'aimerons comme s'il avait été le mien et celui de James. Nous serons toujours là pour lui, tout comme pour toi.

Harry sentit à peine les larmes qui coulaient sur ses joues et son cœur se comprima dans sa poitrine.

Sev, je serais toujours là pour toi, tu le sais ça, n'est-ce pas ? Alors, je t'en prie, te supplie, de nous donner de tes nouvelles. Nous nous inquiétons.

Sache que tu es le bienvenu chez nous et que tu peux venir voir Harry quand tu le souhaites. Il est et sera toujours ton fils.

Lily Potter,

Ta meilleure amie.

P.S : James te salue et Harry te fait un sourire.

Harry eut l'impression que quelqu'un s'amusait avec son cœur et qu'on le piétinait avec hargne. Son cœur se serra douloureusement et il versa des larmes alors qu'il relisait encore et encore la lettre de celle qu'il avait toujours considéré comme sa mère.

Il ne voulait pas y croire. Ce ne pouvait être vrai.

Frénétiquement, il s'empara d'un autre courrier et s'empressa de le lire. Il avait besoin de comprendre, d'infirmer toute cette histoire. Il voulait savoir.

Cher Sev,

Voilà maintenant cinq semaines que Harry a vu le jour et que tu nous l'as confié en nous faisant promettre de ne rien dire concernant ce qui t'est arrivé et de ne jamais révéler à personne que Harry n'est pas notre fils mais plutôt le tien.

Cinq semaines que nous ne t'avons plus revu et cinq semaines que tu nous laisses sans nouvelles de toi. Dans mon courrier précédent, je t'ai envoyé des photos du petit Harry.

Il est tellement beau ! Il est aussi tendre et attachant que toi. Malgré l'adoption par le sang, j'arrive tout de même à entrevoir quelques-uns de tes traits sur son visage.

Sev, je m'inquiète pour toi. J'ai été à l'Impasse du Tisseur mais tu n'y étais pas. La maison de tes parents semble à l'abandon.

Donne-nous de tes nouvelles, je t'en prie.

Lily,

Ta meilleure amie qui s'inquiète pour toi.

Harry hoqueta brusquement de douleur et eut momentanément le souffle coupé. Il arracha un autre courrier de la pile et avide de réponses, lut d'autres lettres envoyées de Lily au maître des potions.

Dans plusieurs des lettres qu'il lut, Lily donnait de ses nouvelles à la chauve-souris graisseuse et le suppliait de donner les siennes. Dans toutes ses lettres, elle parlait de lui, de comment il évoluait, de comment il grandissait. De ses premières dents, de la première fois qu'il se mit à ramper, à marcher, son premier mot, ses sourires.

À chaque fin de lettres, elle suppliait toujours le professeur de poudlard de lui répondre, car elle s'inquiétait pour lui.

Sa gorge se noua et son estomac se contracta violemment lorsqu'il comprit que sa vie n'était qu'un amas de mensonges. Des larmes tombèrent sur la lettre qu'il tenait dans ses mains et il voulut tout d'un coup disparaître de la surface de la terre.

Il avait mal et il se sentit suffoquer. Il n'arrivait plus à respirer. Il était en train de s'étouffer. Il essaya d'inhaler de l'air mais il n'y arrivait pas. Il ne parvenait pas à le faire. Il allait mourir, asphyxié par sa souffrance.

Il se releva du lit et chercha désespérément de l'air tandis que des larmes continuaient de perler sur ses joues. Merlin, que c'était atroce !

Il avait tout à coup des palpitations cardiaques et l'impression horrible de s'étouffer. De grosses gouttes d'eau perlaient sur son front et sa vision devint floue. Il avait peur. Il était en train de mourir.

Il eut un léger vertige et s'effondra sur un genou, la respiration haletante.

— Potter ! claqua une voix sèche dans son dos.

Il ne se retourna pas et porta une main près de son cou. Il était en hyperventilation et luttait pour ne pas sombrer dans l'inconscience. S'endormir reviendrait à mourir. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il avait besoin d'air. Tout de suite.

L'enseignant fronça légèrement les sourcils et son regard se posa sur les lettres disposées sur son lit. Il grinça des dents et voulut admonester l'impertinent pour avoir osé fouiller dans ses affaires mais se retint lorsqu'il vit que quelque chose n'allait pas.

Il remarqua que le jeune gryffondor avait du mal à respirer. Il se précipita aussitôt vers l'adolescent et se mit à sa hauteur.

— Respirez, Potter.

Harry releva la tête et croisa les prunelles sombres de son professeur.

— Respirez tout doucement, l'encouragea-t-il.

Harry ne baissa pas le regard et ancra ses iris dans ceux du serpentard.

— Calmement, Potter. C'est ça, tout doucement. Inspirez lentement puis expirez. Encore. Oui, continuez.

Harry suivit les conseils de l'homme plus âgé et sa respiration devint, au fur et à mesure, moins saccadée, et il ne se sentit plus étouffer. Il n'avait plus de bouffées de chaleur et commençait à ressentir l'air qui s'infiltrait dans ses poumons, traversant ses veines, s'insinuant dans son sang, lui apportant la vie qui avait commencé à s'échapper de son corps un peu plus tôt.

Il relâcha la pression tout doucement et poussa un soupir de soulagement.

Severus constata que son élève allait mieux et se redressa de toute sa hauteur, surplombant le jeune lion. Il riva un coup d'œil sur son lit et comprit que le jeune homme savait tout. Enfin, presque tout.

— Que faîtes-vous dans mes appartements, Potter ? questionna-t-il d'une voix cinglante.

Harry se rappela subitement la raison de sa présence ici et tourna la tête vers les lettres éparpillées sur le lit du maître des potions. Puis, sa douleur revint avec force et il eut l'impression de s'être fait cogner dessus. C'était comme si on venait de lui donner un violent coup de poing dans l'estomac.

— Vous ! lança-t-il en pointant son professeur du doigt, les larmes aux yeux.

Il garda la bouche fermée, un sanglot dans la gorge. Il n'avait jamais eu aussi mal de sa vie. Il était bouleversé, chamboulé, mais par-dessus tout, il se sentait trahi. On lui avait menti durant toutes ces années. Pendant tout ce temps…

— Vous n'êtes qu'un salaud ! cracha Harry.

— Je suis votre professeur, Potter ! répliqua froidement le maître des potions. Je retire cinquante points à Gryffondor pour votre insulte. Trente points pour avoir violé l'intimité d'un professeur et vingt points pour déambuler dans le château après le couvre-feu.

Harry, à l'instant, n'avait cure de la sentence du maître des potions. Il se fichait de se faire un peu plus haïr par sa maison lorsqu'ils apprendraient qu'il avait fait perdre cent points à Gryffondor. Il avait déjà vécu ça en première année et cela n'avait aucune importance. Plus rien n'avait d'importance après ce qu'il venait d'apprendre.

— Vous n'êtes qu'un salaud, répétat-il, la voix rauque.

— Sortez de mes appartements, Potter, exigea Snape.

— Vous êtes un salaud et un menteur ! poursuivit Harry, se souciant peu de la colère qui semblait monter en Snape.

— Dehors !

— Je sais tout. Je…je sais pour mes parents. Je sais pour vous.

Severus eut un ricanement sinistre et toisa avec mépris celui qui était considéré comme le survivant par la communauté magique.

— Que croyez-vous savoir, Potter ? lui demanda Severus d'un ton goguenard. Pensez-vous qu'il suffit de violer l'intimité d'une personne pour connaître ses plus noirs secrets ? Qu'espériez-vous en pénétrant dans mes appartements ? Croyiez-vous que vous y trouveriez un moyen de me faire chanter ? De m'humilier ?

Severus renifla avec dédain et avança de quelque pas vers Potter pour se pencher sur son visage. Il était si proche d'Harry que leurs nez pouvaient presque se toucher.

— À vouloir vous vengez de moi, vous avez mis les pieds dans un lieu qu'il ne fallait pas, dit le professeur. Vous auriez mieux fait de rester sagement dans votre dortoir, Potter, car rien qui se trouve dans mes appartements ne sont vos affaires. Est-ce bien clair ?

Les yeux d'Harry flamboyèrent de rage et il envoya un regard plein de haine à son aîné qui s'amusait à ses propres dépens comme si la découverte qu'il venait de faire n'avait aucune importance pour le maître des potions. Peut-être était-ce le cas. Après tout, il avait vécu pendant quatorze ans dans le mensonge sans que l'homme ne fasse quoi que ce soit.

— Allez vous faire foutre ! cracha-t-il au visage de son enseignant.

Il n'attendit pas une réaction de la part du maître des lieux et quitta en courant les appartements. Il bouscula quelqu'un dans les cachots mais ne s'attarda pas sur la personne et continua de courir jusqu'à la tour des gryffondors, oubliant qu'il n'avait plus sa cape d'invisibilité sur lui et qu'il avait laissé ses affaires dans les appartements du maître des potions.

Il pénétra dans la salle commune et se précipita dans son dortoir. Il se jeta derechef sur son lit et éclata aussitôt en sanglots.


Note des auteur(e)s : C'est l'introduction de notre histoire et nous espérons que ce premier chapitre vous plaira et que vous nous ferez part de vos impressions quant à ce début.

Merci à tous ceux et celles qui auront pris le temps de lire cette histoire.

Bises.