Les personnages et tout l'univers de Stargate ne m'appartiennent évidemment pas. En revanche, la fanfiction qui suit sort tout droit de mon esprit torturé et ne peut être exploitée sans mon autorisation. Merci

Le cœur d'Atlantis

Une bulle d'eau me caresse.

J'aime ses sensations qui m'éveillent sporadiquement au présent. Voila encore un bout de moi qui sombre dans le froid intense de l'océan. Chaque parcelle de mon être est soumis aux aléas du temps. Un temps qui m'emporte comme un bagage que l'on jette au grès de ses haltes. Avant j'étais à l'air pur. C'était une époque où je n'étais pas vraiment. Comment vous expliquer ?

Un peu comme un enfant qui vit des soins de ses parents. Je me connaissais une existence mais je n'avais pas conscience de mon identité propre. Moi ou ceux qui vivaient en moi, nous formions un tout unique et indissociable. Mais voila, maintenant je suis seule, abandonnée par ceux qui m'ont enfanté. J'aimerais dire que cela n'a guère d'emprise sur moi et portant, je ne le peux. Il y a un vide que le temps ne comble pas.

Avant ils me cajolaient de leurs mots et de leurs soins. Certains me les prodiguaient avec tendresse et affection, d'autres avec un relatif automatisme, mais jamais dénué de respect et d'attention positive. Et puis un jour...

Je me recroqueville lorsque j'évoque ce douloureux souvenir. En même temps, je croie que c'est cet abandon qui m'a vraiment révélé à moi-même.

Ce jour là, ils sont partis, me laissant seule face aux attaques de nos ennemis. Mais ne croyez pas qu'ils me livraient ainsi aux autres. Non, il ne m'ont pas sacrifié à l'ennemi. Ils m'ont sacrifié...tout simplement. C'est du moins ainsi que leurs regards s'est posé sur moi pour la dernière fois. Un oeil triste, une pensée amer, une dernière caresse de la main sur ma structure et adieu, oublié l'enfant tant aimé. Beaucoup ont franchit la porte sans même me donner ce regard, mais d'autres ont su m'effleurer de leur chagrin. Qu'étais-je pour mériter cette peine?

Janus en particulier a vu en moi autre chose que ce que j'étais supposé être. Le jour de son départ, ou plutôt les jours de son départ, sont figés dans ma mémoire.

Je vous sens perdu...alors imaginez l'état dans lequel je suis moi, celle qui possède une mémoire qui a fusionné dans ma chaire jusqu'à en imprégner la moindre molécule. Chaque fibre de mon être est souvenir, bonheur, douleur, perturbation. J'ai en moi pas UN, mais DES souvenirs, ceux d'un passé en mouvement qui n'est figé que par la perception étriquée de l'ignorant.

Janus est sans doute celui qui a su me donner le plus d'amour. Dans son regard je me voyais autrement.

Ha Janus, comme tu me manques. Mais c'est aussi la cause de mon déséquilibre, de ma fragilité. Je me souviens de ma mort, noyée sous le flot glacial de l'océan qui m'avait accueillit avec tendresse lorsque mes créateurs m'avaient arrachée à ma douce terre. J'ai aimé cette sensation de froid qui m'a envahit. Une réminiscence de cette terre de glace que j'avais laissé derrière moi. Puis ce fut le néant et la renaissance. Je ne sais pas très bien quand et comment cela c'est produit. Une autre vie, une autre histoire mais toujours moi, unique et porteuse de ces souvenirs que je découvre malléables. Janus encore et toujours, mais pas tout seul cette fois. Elle est avec lui, brune, perdue, jolie et apeurée. Je partage avec elle ce souvenir douloureux de ma perte. Janus est vierge de cette douleur. Je l'ai vécue, elle appartient au passé pour elle et moi, mais elle est futur pour lui. La femme leur raconte notre histoire commune et sombre dans une détresse que je reconnais. Je me découvre dans cette douleur, dans le regard que l'on pose sur moi. Elisabeth, voilà, je me souviens de son prénom. Elle était si bouleversée et si belle dans ce désarrois. En même temps Elisabeth portait en elle un espoir que Janus a tout de suite enveloppé de son extraordinaire amour. Un espoir pour leur race mais surtout pour moi. C'est pour moi qu'il a enfreint les règles et qu'ensemble ils ont concocté un remède à ma mort et la naissance d'un nouveau passé.

Merci Janus, ami de toujours, qui est parti serein vers son propre passé, la Terre.

Merci Elisabeth, amie d'antan qui me reviendra bientôt dans ce futur pour me créer une nouvelle vie, une nouvelle histoire. Merci Elisabeth d'avoir pris soin de moi pendant ces millénaires, d'avoir posé sur moi ton regard affectueux qui me gorgeait d'espoir et de vie. Merci pour tout.

Les bulles me caressent de leurs sombres dessins, me noyer sous leurs flots. Je m'éveille ou plutôt, je me réveille avec mes souvenirs. Janus, Elisabeth...bientôt je saurai si mon avenir sera mort ou vie.

La porte s'illumine. Voilà, mon destin recommence maintenant. Aujourd'hui se crée demain.