NO TOUCHING
(Si vous y touchez sans y être invité, je vous écartèlerai, je vous découperai en morceaux et je brûlerai votre sale corps pervers.)
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NA : J'ai beaucoup hésité avant de publier cette fic. Elle n'est pas terminée, loin de là. Mais je n'ai jamais autant avancé une fic donc je pense que je peux m'accorder cette publication hasardeuse. J'ai écrit ce chapitre il y a un bail et je me sens toujours motivée donc j'y crois.
(Hé oui, pour une fois que j'arrive à écrire une fic qui comprend plusieurs chapitre, alléluia !)
Bon, ce n'est pas très sérieux, pas prise de tête, mais vous vous en rendrez compte par vous-même. Bonne lecture ! :)
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CHAPITRE 1
Et c'est reparti pour un tour !
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12 septembre
Cher journal,
Une énième journée qui termine sa course dans un coucher de soleil magnifique. La peinture rouge sang qui serpente entre les nuages me donne des envies de meurtre.
Pourquoi, mais pourquoi est-ce illégal ?
L'idée de la disparition de tous ces gens est utopique mais tellement belle : demeurer seule dans la salle commune sans croiser leur face de troll quinze fois par jour !
Dommage qu'Azkaban ne soit pas réputé la chaleur de son accueil, sinon j'aurais peut-être tenté l'expérience.
Je me souviens encore de la tête de Mary quand je lui ai annoncé mon projet. C'est une gentille blondinette, le visage tellement empli d'amour et de compassion qu'à côté, je me sens comme la méchante sorcière au rire machiavélique, impression que mes cheveux roux n'aident pas vraiment à dissiper.
Craignez-moi, simples mortels, ô tristes opprobres, agenouillez-vous devant ma silhouette ombrageuse !
Bref.
Je me présente : Lily Evans, dix-sept ans, parfaitement saine d'esprit. Mary, c'est ma meilleure amie à temps partiel et la seule qui me supporte dans cette école. Elle vient me tenir compagnie de temps en temps, disserter sur la vie, les amours, les derniers potins. Je l'envoie balader une fois sur deux, elle se vexe, boude quelques heures et finit toujours par revenir. Elle ne peut pas se passer de moi.
Potter non plus, quand on y pense. Il vient de me demander de lui prêter ma plume. J'ai pris l'habitude de répondre non à la minute où il ouvre la bouche. Difficile de perdre des pratiques aussi ancrées dans mon quotidien. Il trouvera une plume ailleurs. Il a des amis, non ?
Avec tout ça, je ne sais plus où j'en étais. J'errais dans les ruelles sombres et froides de mes pensées, j'imagine.
J'ai l'air cinglée, pas vrai ?
Je suis sûre que vous pensez que je le suis. Pourtant, je le suis cent fois moins que la plupart des imbéciles heureux qui squattent le château de Poudlard. Vous pouvez me croire !
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18 septembre
Potter a récidivé.
Comment peut-il croire que je pourrais aller boire un verre avec lui alors qu'il m'a déjà proposé six-cent-quatre-vingt-douze fois et que les six-cent-quatre-vingt-douze fois, ma réponse était non ?
J'imagine qu'avec son sourire, il veut me faire comprendre « fais-moi l'amour, femme » mais je n'arrive à voir rien d'autre que « vas-y frappe-moi, t'en meurs d'envie ». Il a eu ce qu'il voulait, une droite dans la tronche, fin de l'histoire.
Une autre question s'impose : est-il masochiste ? Est-ce normal qu'il s'acharne à séduire une fille qui l'envoie bouler tous les quarts d'heure ? Avec ses airs de fils à papa et sa carrure de sportif, il pourrait avoir toutes celles qu'il désire mais c'est pourtant moi qu'il suit partout depuis deux ans.
Les voies des hommes sont impénétrables.
J'admets que c'est tout de même divertissant. Il ne s'arrête jamais, invente sans cesse de nouvelles techniques pour me faire fléchir, met un peu de piment dans ma maigre existence.
J'aime imaginer différentes tortures à lui faire subir, bien au chaud dans mon lit !
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20 septembre
Ce matin, j'ai un entretien avec McGonagall à la première heure pour parler d'avenir.
Le sujet de conversation est sur toutes les lèvres. Tous mes camarades sont excités à l'idée de ce qu'ils feront plus tard. Ils sont trop mignons à vouloir « guérir les gens », « distribuer du savoir » ou « mettre les méchants en prison ».
C'est la raison pour laquelle la théorie de l'évolution n'est pas crédible. Il ne devrait pas rester que les meilleurs ?
Comment les niais ont pu survivre jusqu'ici ? Pourquoi personne n'a encore tué Potter ?
- Et toi Lily, à quoi tu te destines ? me demande justement celui-ci avec intérêt.
Je lui adresse un grand sourire. Ca n'arrive pas souvent et je sais que ça le fait flipper.
- Serial killer.
Ca l'a calmé direct. C'est étrange pour un mec qui adore souffrir, j'étais certaine que mon projet professionnel lui plairait. Je lui adresse un regard carnassier et il recule d'un pas.
Non mais quelle couille molle.
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Je reviens tout juste du bureau de notre directrice de maison. D'après elle, je suis très intelligente, ce qui me permettra de me construire un avenir hors du commun. Elle contemplait mes notes avec admiration et je suis sortie de l'entretien toute joyeuse. Certes, je n'ai toujours aucune idée de ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie mais... on reconnaît enfin mon talent.
J'ai toujours su que j'avais un truc mais bon sang, là, j'en pleurerais d'émotion.
Tout ça m'a donné envie de m'organiser cette année. Pleine d'entrain, j'ai même écrit une liste de résolutions à tenir coûte que coûte.
5. Rester la meilleure dans tous les domaines et surtout, battre Potter à plate couture.
4. Me trouver un petit-ami viable.
3. En trouver une à l'autre cinglé.
2. Si ça ne marche pas, trouver un moyen pour a) le castrer ; b) le tuer si ça ne suffit pas.
1. SURVIVRE.
Objectif compliqué. Prions pour que je puise dans ma force intérieure les moyens d'y parvenir.
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22 septembre
Très cher confident de papier,
La vie est bien cruelle.
- Tu resteras toujours unique dans mon coeur, m'a murmuré Potter au détour d'un couloir.
Je le déteste. Il ne sort ce genre de déclaration que pour m'agacer, c'est clair, mais tout de même. Ne pourrait-il pas nuancer son propos, me laisser ainsi un soupçon d'espoir ? Non, ce serait trop demander à ce crétin égoïste !
Il faut que je lui trouve une nana consentante. Il est tellement en manque que parfois, j'ai peur de me faire violer dans une salle vide.
- Écoute Potter, toi et moi on sait bien que si tu restes planté là ça finira mal. Tu ferais vraiment mieux de commencer à courir maintenant.
L'erreur de la nature hoche la tête et se barre en vitesse, terrifié par la force de mon regard noir. Il m'a fallu des années d'entraînement, le tout commandé par un fort instinct de survie, pour parvenir à tel résultat. Je suis géniale.
A côté, Black regarde la fuite de son meilleur ami le sourire aux lèvres. Il hausse les épaules d'un air fataliste. Je comprends ce que tu vis, semble-t-il dire, et je veux bien le croire. Il suffit de voir le nombre de cruches qui lui collent aux basques.
Il arrive toutefois à Black de faire des concessions, de sortir deux mois avec une fille pas trop moche. Si j'accorde un truc pareil à Potter, par Merlin, qu'on me tue. Enfin, je suis tout de même indulgente envers Black : ses prétendantes à lui se déplacent en bandes organisées. Moi, je ne suis courtisée que par un unique imbécile, même s'il faut reconnaître qu'il est diablement efficace.
Avoir plusieurs Potter aux trousses, j'ai du mal à imaginer l'horreur que ce serait. Je ferais probablement exploser une bombe, histoire d'en décimer plusieurs d'un coup. La prison suivra sans doute la noblesse de mon geste mais les véritables héros ne sont pas reconnus du grand public, n'est-ce pas ?
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26 septembre
Silence complet dans la salle commune et délectation de l'absence de tout élément perturbateur dans mon champ de vision. Merci Merlin. C'est sans doute ma récompense pour avoir dénoncé Rodrigue, cet imbécile de troisième année qui a formé le Fan Club des Maraudeurs sans ma permission - que je n'aurais pas donné, faut pas déconner non plus.
Ce calme inattendu me donne enfin l'occasion de développer mes capacités afin d'être excellente aux ASPIC et de faire ainsi un boulot bien payé, de préférence avec pouvoir et responsabilités. Il suffira alors que Potter se pointe sans respecter les distances de sécurité. Je le monterai du doigt à de grands hommes en noir qui défigureront sa charmante face de pervers.
J'hésite. Vaut-il mieux devenir chef des aurors, directrice du magenmagot ou tout simplement ministre de la magie ?
Je ferai une liste avantages/inconvénients quand j'aurais le temps et...
- Lily ?
Ah, le caractère éphémère du silence...
Je me retourne et j'ai le plaisir de voir Remus Lupin qui s'assoit timidement à mes côtés.
- Je peux faire quelque chose pour toi ?
- Eh bien, en fait, oui.
Je soupire. Il y a vraiment des gens qui ne comprennent rien à la politesse. Est-ce que j'ai une tête à aider les gens juste pour le plaisir ?
Remus s'agite sur son fauteuil.
- Tu connais Mary McDonald ?
- Non, jamais entendu parler.
Ce n'est pas du tout comme si on dormait dans le même dortoir depuis la première année. Lupin a l'art de poser des questions pertinentes.
- Une petite blonde qui...
Il s'arrête, captant soudain toute l'absurdité de la situation.
- Écoute, laisse-tomber, je me débrouillerai.
Trop tard, il l'a fait. Ce regard. Deux yeux qui pourraient appartenir à un chien battu dès sa naissance qui aurait vu mourir ses frères, ses sœurs ainsi que son père, sa mère, sa tante et auquel on a même piqué son os préféré. Voilà que j'ai pitié de lui maintenant. Je suis beaucoup trop sensible à autrui pour mon bien.
- Très bien, Remus. Je capitule ! Qu'est-ce que tu lui veux, à Mary ?
Il m'adresse un sourire lumineux. Plus aucune trace du toutou malheureux. Fourbe personnage !
- Tu as déjà senti au fond de toi que tu aimais quelqu'un, Lily ?
- Tu veux dire, comme quand ton engin devient tout raide ? Parce que je n'ai pas...
- Je ne te parle pas de sexe, je te parle d'amour !
- Ah bon, mais qu'est-ce que c'est ? Une maladie ?
Mon interlocuteur soupire douloureusement.
- Si tu veux, finit-il par dire. Je ne suis pas venu ici pour que tu te moques, mais pour savoir si elle t'a déjà parlé de moi...
- Je crois qu'elle m'a dit un jour « Oh, la robe de Remus ne comporte que vingt-six trous, plus que vingt-trois et je tombe amoureuse ! »
Outch. A voir sa tête, c'était un peu méchant. J'essaie de me rattraper mais les gens qui prononcent le mot amour ont généralement cet effet sur moi. Je suppose que c'est une réaction qui vise à me protéger de la niaiserie d'autrui. Je ne suis pas vraiment méchante, ce sont les autres qui me poussent à bout.
- D'accord, Remus. Elle m'a dit qu'elle te trouvait, hum...
J'essaie de gagner du temps. J'écoute rarement quand Mary me fait la conversation alors c'est vachement difficile d'essayer de me souvenir d'un truc dont j'ai peut-être entendu parler mais dont je n'ai strictement rien à cirer.
- Arachnéen, dis-je finalement avec une grimace.
Il m'adresse un regard interrogateur.
- Arachnéen ? répète-t-il.
- Pas que tu ais huit pattes mais tu vois, une araignée c'est... fin et... délicat... Tu es discret, tu te faufiles dans les petits coins et tu tisses vicieusement ta toile...
Un unique sourcil s'élève sur son visage et contribue donc à y peindre une profonde perplexité. Et peut-être un peu de colère, à y réfléchir.
- Dis Rem, tu serais quoi comme genre d'araignée, les petits machins paisibles et mignons ou des grosses tarentules destructrices ?
Cette fois-ci, mon gentil camarade de classe s'énerve vraiment. Il se lève et me lance un regard d'une noirceur bien flippante.
- Bordel Lily, je demandais juste si elle m'aimait bien, tu es vraiment obligé de me sortir tout ce baratin ?
- Laisse-moi deviner... tarentule ?
Il secoue la tête, excédé. La pitié semble avoir remplacé la colère et de toute évidence, il abandonne la partie.
- Tu sais, tu devrais profiter qu'il y ait encore des gens assez fous pour t'aimer et ne pas les rejeter à chaque fois. Tu as de la chance que James ne soit pas très regardant sur la santé mentale des filles dont il tombe amoureux.
- Mais je ne demande que ça ! Qu'il aille trouver une nana saine d'esprit !
- T'en fais pas, je lui transmettrai le message ! crie-t-il en s'éloignant.
Remus part retrouver ses amis et le calme revient enfin dans la salle commune. Petit problème toutefois, je n'ai plus aucune envie de travailler. Même l'ambition n'est pas une motivation suffisante. Même l'exil de Potter en Thaïlande n'est pas une...
Quoique. L'idée me fait doucement frissonner de plaisir. Vivement que je puisse avoir des hommes en noir à mon service !
Travaille, Lily ! Travaille !
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29 septembre
Ca fait exactement trois jours que Remus a envers Mary un comportement peu banal. Il la suit dans les couloirs, regarde discrètement les livres qu'elle vient d'emprunter, discute avec les gens qu'elle vient juste de quitter. J'espère pour lui qu'il ne s'est pas tourné vers Potter pour les conseils en amour, sinon c'est très mal parti !
Ma meilleure amie à temps partiel n'est pas tout à idiote. Combattant bravement les clichés contre les blondes, elle n'a pas manqué de trouver son manège étrange. Elle m'apostrophe alors que je tentais (vainement) de traverser la salle commune incognito.
- Lily ! Tu vas bien ?
L'impatience brûle dans ses beaux yeux, me suppliant en silence de ne pas répondre à la question. Je lui adresse un regard amusé. Peu de gens ont la gentillesse de s'y intéresser, je vais pas laisser passer cette occasion.
- Au poil ! J'ai quand même retrouvé un cafard ce matin dans mon lit. Je l'ai écrabouillé avec mon couteau préféré et il y a avait du sang partout, des morceaux d'insectes éparpillés sur les draps...
- J'aurais bien besoin de ce couteau !
Je recule d'un pas, surprise. Mary, jeune vierge innocente de pacifique, prête à commettre un meurtre à l'arme blanche ? J'en reste muette.
- Je disais ça pour te faire taire, explique-t-elle dans un sourire. C'est Remus qui m'inquiète. Tu sais ce qui lui prend ? Il me suit partout mais quand je vais lui parler, il prétend entendre une voix et en profite pour filer en douce.
- Pas besoin de couteau, il suffit d'un bon coup de pied dans les couil...
- Lily !
- C'est bon, pas besoin de crier...
Je ne comprends pas pourquoi elle a besoin de mon aide. Elle s'imagine que je suis télépathe ? Que je vais lui expliquer la psychologie alambiquée de l'homo poudlardus ? Il faudrait déjà avoir un truc sur lequel s'appuyer, un cerveau par exemple. Pile ce qui leur fait justement défaut.
- Tu me demandes de comprendre un maraudeur, Mary. Même son psy n'essaie plus depuis longtemps. Il se contente de hocher la tête sur son divan en attendant d'encaisser le chèque.
- Les sorciers ne font pas de chèque. Mais je vois ce que tu veux dire. Tant pis, j'aurais essayé...
J'ai le temps s'apercevoir une pointe de déception dans son regard, juste avant qu'elle ne se détourne. Je soupire - trop gentille pour mon propre bien - et capitule.
- Bon, d'accord. Si Lupin est encore plus bizarre que d'habitude c'est qu'il t'aime bien.
C'est dit, telle est ma bonne action et ma récompense, le sourire épanoui de ma meilleure amie à temps partiel. Il faut que j'arrête d'être aussi sympa, sinon les gens viendront me voir en cas de problème et jamais je n'arriverais à être tranquille.
- Il m'aime bien ? répète-t-elle, surprise.
- Il t'aime beaucoup. Et moi non plus, je ne comprends vraiment pas pourquoi.
Mary lève les yeux au ciel.
- Qu'est-ce que tu me propose de faire alors ?
- Du calme, je ne suis pas conseillère conjugale, d'accord ? Tu te démer...
- Tu es tellement adorable.
Hop, elle dépose un petit bisou sur ma joue et s'en va gambader, cheveux au vent, vers l'homme de sa vie. Elle interpelle Remus, qui rougit. Il s'apprête à fuir mais Mary le retient par le bras. Ils se regardent.
Merlin, je ne veux pas voir la suite.
Dire que je suis en partie responsable de ce massacre. Qui devra ramasser Mary à la petite cuillère si ça foire ? Bibi.
Remus vient de prendre une place de choix dans la liste de ceux qui mériteraient de servir de repas au calamar géant. Il vient juste après Black et Potter, indétrônables.
Voici le classement :
5. Mary McDonald, trop gentille et trop mignonne pour la supporter au quotidien.
4. Rodrigue Je-ne-sais-quoi, deuxième année qui voue un culte à Potter et sa bande et qui est aussi un insupportable petit prétentieux - ce qui est lié, à mon avis.
3. Remus Lupin, juste pour son air de chiot battu qui vous donne envie de le noyer pour écourter ses souffrances.
2. Sirius Black, à qui la nature a donné la beauté uniquement pour compenser sa connerie légendaire.
1. James Potter parce qu'il existe.
