Titre : Paint It, Black
Rating :
K
Genre : Drama
Résumé :
Sirius avait su haïr avant de savoir aimer et en cela, il était bien plus proche de sa famille qu'il ne le pensait…
Disclaimer :
Tout est à J. K. Rowling, hormis le titre, qui appartient à un célèbre groupe de rock anglais des années 1960.
Note de l'auteur : Cet OS est un cadeau pour Elbereth des Neiges. Je vous conseille de le lire en écoutant la chanson du même nom.
Bonne lecture !


Paint It, Black

A onze ans, Sirius Black haït déjà sa famille. Il est enchanté d'être envoyé à Gryffondor – Gryffondor, maison des Sang-de-Bourbes et autres traîtres à leur sang – au grand dam de ses parents.

A onze ans, Sirius admire déjà sa cousine Andromeda, qui a suffisamment de courage pour sortir avec un Né-Moldu – même si ce n'était qu'en cachette, alors que Bellatrix l'avait surveillée depuis qu'elle était arrivée, et encore plus attentivement après sa répartition à Serdaigle…

A onze ans, Sirius apprécie déjà James Potter, trouvant en ce pur Gryffondor le frère qu'il aurait toujours voulu avoir à la place de ce geignard de Regulus. Il croit suffisamment en lui pour être certain qu'entre James et lui, seule la mort pourrait les séparer.

A onze ans, Sirius songe déjà avec cynisme qu'il s'est trouvé un alter-ego maléfique en la personne de Severus Rogue. Le Serpentard en sait déjà énormément sur la Magie Noire, alors qu'il n'est qu'en première année – et de Sang-Mêlé, par-dessus tout !

A onze ans, Sirius commence déjà à se haïr – mais il ne le sait pas encore.

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A douze ans, Sirius méprise un peu plus son frère lorsqu'il est envoyé à Serpentard – ce brave Regulus, le digne fils que ses parents ont toujours voulu avoir ! Un petit toutou obéissant oui…

A douze ans, Sirius remercie toutes les divinités qu'il connaît pour avoir eu la chance de rencontrer les Maraudeurs : James, Peter, Remus. Il pense qu'il peut commencer à construire sa propre famille – construire des relations qu'il ne pourra jamais vivre au sein de sa véritable famille.

A douze ans, Sirius haït Rogue un peu plus – pour être le miroir de ce qu'il devrait être, un spécialiste en Magie Noire. Mais il est soulagé que Malefoy ne soit plus présent – même si sa marque est déjà posée sur Servilus.

A douze ans, Sirius cesse de haïr les loups-garous : Remus en est un, après tout, et il ne veut pas perdre sa nouvelle famille pour des préjugés comme ceux-là. Il décide de devenir Animagus pour apaiser les nuits de souffrance et de solitude de son ami – c'est pour ça que les amis sont là, n'est-ce pas ?

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A quinze ans, Sirius est rempli de fierté : il l'a fait, enfin ! Il est devenu un Animagus et ce, pour la meilleure des raisons – pour son ami. Son futur est clair tout à coup, beaucoup plus clair – son nom de famille n'est plus qu'une mauvaise histoire.

A quinze ans, Sirius aime faire souffrir Servilus, pour l'exemple pense-t-il. Il refuse de s'admettre qu'il le haït tout simplement, et que l'humilier est un de ses passe-temps favoris. Servilus mérite ce qui lui arrive – apprécier la Magie Noire est une bonne raison pour être repoussé.

A quinze ans, Sirius ne se rend pas compte qu'il a parfois de quoi rendre ses parents plus que fiers de leur éducation – malgré ses murs recouverts de photos de pin-up moldues.

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A seize ans, Sirius prend enfin son courage à deux mains et quitte définitivement sa famille. Être renié par ses parents biologiques ne lui fait rien se convainc-t-il – tant que les Potter lui ouvrent leur maison et que les Maraudeurs sont à ses côtés, il ne craint rien.

A seize ans, Sirius regrette à peine le meurtre qu'il aurait pu commettre – les regrets sont là juste parce qu'il a blessé Lunard, et c'est quelque chose qu'il ne peut se pardonner.

A seize ans, Sirius se haït tellement qu'il est prêt à tuer son alter-ego maléfique – trop de curiosité, trop de Magie Noire, une bonne raison pour envoyer quelqu'un à la rencontre d'un loup-garou un soir de pleine lune.

A seize ans, Sirius ne se rend pas compte qu'il est plus proche des Mangemorts qu'il ne veut le croire.

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A dix-sept ans, Sirius est heureux. James est heureux, donc il l'est aussi. Des meilleurs amis, des frères, partagent tout : joies et peines, malheurs et victoires. L'arrivée de Lily est une belle preuve de la puissance de l'amour.

A dix-sept ans, Sirius ne se rend pas compte qu'il a définitivement perdu son frère – marqué par Voldemort comme du bétail. Il s'en fiche. Regulus et lui n'ont que le sang en commun – rien qui ne compte vraiment.

A dix-sept ans, Sirius pense qu'il a l'avenir devant lui : la menace montante de Voldemort ne lui fait rien, au contraire – elle ne procure que de l'adrénaline.

A dix-sept ans, Sirius haït sa famille un peu plus fort – seuls l'oncle Alphard et Andromeda échappent à sa haine.

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A dix-neuf ans, Sirius pleure Regulus – rien qu'il ne montrera en public, sauf à James. Il pleure ce frère qu'il n'a jamais connu, qui est mort d'avoir ouvert les yeux.

A dix-neuf ans, Sirius haït Servilus d'être encore en vie alors que son frère est mort, que James et Lily sont des cibles importantes pour Voldemort. Il serait prêt à tuer le bâtard graisseux si cela pouvait épargner ses proches.

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A vingt ans, Sirius devient parrain – et il a soudain peur devant la responsabilité qui lui incombe désormais. Il aime son filleul, mais a brusquement peur de ne pas être à la hauteur.

A vingt ans, Sirius perçoit à peine le fossé qui sépare désormais James et lui de Remus et Peter. Il pense toujours que les Maraudeurs sont unis comme au temps de Poudlard. Il a confiance, et c'est pour cela qu'il met au point ce plan pour protéger la petite famille Potter.

A vingt ans, la haine de la Magie Noire le pousse à se méfier de Remus – sa famille le rattrape.

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A vingt-et-un ans, Sirius est prêt à mourir de douleur. Il a trouvé qui haïr encore plus que Servilus – une chose qu'il n'aurait jamais crue possible.

A vingt-et-ans sonne le glas de sa jeunesse – de ses espoirs. Il est enfermé à Azkaban, sans procès, pour des meurtres qu'il n'a pas commis – alors que des vies ont été détruites par son aveuglement et sa stupide confiance.

A vingt-et-un ans, Peter Pettigrow devient la deuxième personne que Sirius est prêt à tuer de sang-froid.

A vingt-et-ans, Sirius ne haït personne plus que lui-même.

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De vingt-et-un à trente-trois ans, Sirius se haït et veut se venger – c'est tout ce qui le maintient sain d'esprit.

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A trente-trois ans, Sirius retrouve son filleul pour la première fois depuis douze ans. Il a parfois du mal à le distinguer de James.

A trente-trois ans, Sirius se haït de ne pas avoir été là pour les deux personnes qui comptent le plus pour lui désormais – Harry et Lunard.

A trente-trois ans, Sirius est encore prêt à tuer Servilus – mais pas avant de s'être vengé de Queudver.

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A trente-cinq ans, Sirius n'est pas prêt à mourir – pas du tout – même s'il l'a longuement souhaité depuis la mort de James.

A trente-cinq ans, Sirius abandonne son filleul sans vraiment savoir pourquoi – est-ce de la lâcheté, de la stupidité, de la fierté mal placée ? Ou de la folie, tout simplement.

A trente-cinq ans, Sirius se haït d'avoir fait de sa vie une telle débâcle.

Et puis il meurt. L'étoile s'éteint, le noir se fait. Il ne restera que Black, et non Sirius.


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