Ceci est un one-shot (mon premier d'ailleurs).

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Pour ceux qui ont lu une autre de mes fics (La folie de Luna Lovegood), on peut considérer que ce one-shot se passe à Trucidy (voir les aveux du « prisonnier » au chapitre cinq).

Avant tout, je tiens à prévenir qu'il est vraiment sombre et triste. J'ignore comment j'en ai eu l'idée mais j'avais envie d'écrire et… ça m'est venu comme ça. Mes doigts ont bougé presque tout seul sur le clavier.

Bonne lecture à tous et à toutes.

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Lui :

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Vingt heures trente. Silence total.

Un chat miaule sur le toit de la petite maison. C'est l'hiver. Le soir est tombé depuis un moment. Les yeux du félin luisent dans la nuit.

Les étoiles brillent beaucoup, elle trouve cela jolie.

Sa toute petite fille est à l'intérieur. Elle attend que le gâteau ait fini de cuir pour en manger sa part avant d'aller au lit.

Elle, elle sort les poubelles pour faire passer le temps. Le sac est lourd mais elle le remarque à peine tant elle est plongée dans ses pensées.

Elle repense à son mari. Il est parti avec une autre.

Ca lui a fait beaucoup de peine mais elle s'en est remise. Pour sa fille. Sa fille magnifique, son ange. La plus belle chose qui lui soit jamais arrivé. Elle se dit qu'il a eut tord de partir comme ça. Il a raté sa fille. De quelques mois. Il est parti trop tôt pour savoir. Il ignore que quelqu'un porte ses yeux. Les mêmes yeux que lui.

Elle soupire. Une partie d'elle est morte quand il l'a quitté. Cette partie d'elle-même lui manque. Cette partie qui fait qu'on se sent plus fort, mais plus léger en même temps. Maintenant, elle se force à être forte. Elle a perdu sa légèreté. Son insouciance, sa joie. Elle la retrouve parfois dans les yeux de sa fille. Elle ferait tout pour que sa petite ne perde jamais sa légèreté.

Elle se rend compte que le sac s'est déchiré. Elle le traîne par terre, jusqu'à la poubelle. Elle le soulève et s'arrête.

Il y a quelqu'un juste en face d'elle. Il s'avance d'un pas et la lumière du lampadaire l'éclaire.

Un jeune homme, blond, les yeux entre le bleu et le gris. Elle ne le connaît pas. Il doit avoir une quinzaine d'année de moins qu'elle. Son visage est grave, résolu, déterminé.

Le sac lui glisse des mains et tombe dans la poubelle. Elle le remarque à peine.

Le garçon la regarde dans les yeux. Elle ne saurait dire ce qu'elle peut lire dans les siens. Presque de la tristesse. Mais plutôt du sérieux et de la souffrance. Il a l'air calme mais elle devine que dans sa tête, une tempête de pensées fait rage.

Elle ne dit rien car il n'y a rien à dire. Elle essaye de sourire.

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Il a peur. Il ne veut pas de son sourire. Il ne veut pas qu'elle comprenne. Qu'elle le comprenne.

Dumbledore a essayé. Et il a enfoncé le couteau un peu plus loin, ravivant la douleur. Elle, non. Elle ne doit pas comprendre. Pas du tout. Même pas essayer. Parce qu'il ne pourrait plus jamais vivre en paix, si elle savait juste avant de…

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Elle se dit que sa petite doit l'attendre. Mais elle ne bouge pas.

Il lève le bras droit.

Elle aurait pu rire. Rire de ce simple bout de bois qu'il tient entre ses doigts. Mais elle ne le fait pas.

Ses yeux se voilent car il sait qu'elle va comprendre. Il doit faire vite pour avoir moins mal.

Elle l'observe avec calme, prête à accepter n'importe quoi. Elle ignore encore ce qu'il va se passer mais quelque chose vibre en elle…

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- Ava…

Et il sait qu'elle saura à la prochaine syllabe.

- …da

Elle sourit tristement. Elle ne reverra plus jamais le soleil se lever.

- Kev…

Elle ne verra plus jamais sa fille. Pauvre garçon.

- …vra…

Sa dernière pensée est pour son ange. Est-ce qu'il l'épargnera ?

Elle écarte un peu les bras.

- …da.

Au moment où elle tombe, au moment où son âme s'élève, elle le voit se diriger vers la maison.

Elle était morte avant d'entendre le cri suivant.

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FIN.