Noir.
Elle avait beau avoir ouvert les yeux mais il n'y avait aucune lumière aux alentours. La chaleur était étouffante et l'air vicié comportait un fort taux d'humidité. La sueur commençait à perler sa peau. Elle se releva et se mit à tâtonner ici ou là. Le plus étrange c'est qu'elle n'avait pas le moindre souvenir de ce qui lui était arrivé quelques instants plus tôt. Mais bon, pas le temps de s'attarder sur ce détail, il fallait qu'elle sorte d'ici et vite. Si tant est qu'elle était à l'intérieur de quelque chose.
Elle trébucha à de nombreuses reprises sur plusieurs masses molles et gluantes qui jonchaient le sol ça et là. Il se passa un temps indéterminé avant qu'elle touche enfin une paroi solide. Le mur inégal suintait quelque soit l'endroit où elle pose sa main. Malgré tout, elle s'obstina à le suivre car c'était son unique chance de trouver une sortie.
Elle continuait à longer le mur lorsque son poignet buta sur une petite boite métallique carrée. Elle tâtonna afin d'en découvrir la nature. Il était en fer à parement rouillé et comportait une fine vitre sur le devant. Une alarme ? Un bouton d'urgence ? Elle ne savait pas très bien ce que cela signifiait. En tout cas, si elle déclenchait une alarme, il y aurait sans doute un dispositif de lumières de secours qui pourrait s'enclencher. A ce moment là, elle pourrait beaucoup plus facilement trouver la sortie. De toutes ses forces, elle donna un coup de poing dans la vitre. Celle-ci céda sans résistance et le poing de la jeune femme fini sa course en actionnant le bouton qu'elle protégeait. Le sol fut pris d'une légère secousse et une a une, des ampoules de faible ampérage, salies par le temps s'allumèrent. Le spectacle qui s'offrait à ses yeux était d'une immondice insoutenable.
Dans cette immense pièce rectangulaire, des centaines des corps à des stades de décomposition très avancés jonchaient le sol. Certains à qui il manquait une partie du corps était presque méconnaissable. Les murs étaient composés de lambeaux de chairs d'où suintait un mélange de sang et de pus. Elle en eu le souffle coupé et ses jambes cédèrent sous son poids. Elle fut prise de haut de cœur qu'elle tenta de calmer tant bien que mal. Mais où se trouvait-elle ? Qu'avait elle fait pour atterrir dans un endroit pareil ? Qui était tout ces gens ? Autant de questions et toujours aucune réponse.
Après avoir détachés ses yeux de ce qu'elle voyait, elle aperçu l'unique sortie de cet endroit : une porte blindée avec un levier à remonter pour en actionner l'ouverture. Elle se trouvait encastré dans le mur opposé à sa position actuelle. Pour y parvenir, elle devait de nouveau traverser le cimetière de cadavres. Dès que ses jambes le lui permirent, elle opta de continuer à longer la paroi hideuse qui faisait office de mur afin d'être le moins en contact possible avec ce qui se trouvait dans le reste de la salle.
Elle n'avait pas fait quelques pas que de faibles murmures et de légers mouvements se firent entendre. Elle lança un coup d'œil autour d'elle et les corps sans vie commençaient…. à vouloir se mettre debout ! Elle pressa le pas jetant de temps à autre des regards furtifs par-dessus son épaule. Les morts vivants marchaient ou rampaient vers elle avec de plus en plus de vivacité. Ils se levaient chaque fois plus nombreux dans tous les coins de la pièce. Elle n'était plus qu'à cinquante mètres de la sortie lorsqu'une douzaine d'entre eux lui barraient déjà la route. Les autres commençaient à l'encercler.
Son instinct de survie s'enclencha et elle fonça dans le tas. Elle décrocha à coup de poings quelques tête, brisa des tibias et se faufila dans une brèche qu'elle avait difficilement réussi à créer pour continuer sa course vers la sortie. Celle-ci, en plus d'être extrêmement lourde était sévèrement rouillée. Elle prit appui sur le levier pour donner encore quelques coups de pieds bien placés dans les crânes de ses adversaires, lui permettant au passage de les tenir en respect un bref instant. La pression de son poids redonna de la souplesse au mécanisme d'ouverture. Poussée par une montée d'adrénaline, elle souleva le levier et la porte s'ouvrir sur une lumière rougeâtre aveuglante. Sans demander son reste elle s'y engouffra et la referma brusquement coupant au passage un bras, une jambe et la moitié d'une mâchoire. Avant que la porte ne se rouvre sous l'effet de traction exercé de l'autre côté, elle s'appuya de tout son poids sur un mécanisme de fermeture similaire à celui qu'elle avait actionné de l'autre côté. Un son de fermeture hermétique se fit entendre et les faibles coups provenant de l'autre côté de la porte en acier trempé s'atténuèrent peu à peu avant de s'éteindre définitivement.
L'adrénaline commençait à quitter son corps et elle s'assit sur le seuil en se protégeant les yeux le temps que ses pupilles s'habituent à la luminosité. Elle tremblait sous l'effet de l'effort mais aussi de la peur qu'elle avait occulté jusqu'à présent. Lorsqu'elle pu enfin ouvrir les yeux, elle eu un mouvement de recul. Face à elle, se trouvait un paysage de désolation.
Des immeubles délabrés en feu, des voitures abandonnées depuis des années, des arbres mutilés, des cadavres d'animaux rongés par des vers, des nuages remplis de suif d'où pleuvaient de temps à autre une larme de lave en fusion. Il faisait aussi chaud qu'en plein désert et le vent ne faisait que raviver cette température. Impossible de savoir approximativement l'heure qu'il était car aucun soleil n'était visible.
-Mais qu'est ce que je fous là ?
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