Note : Situé durant la saison 1, quelques semaines après son retour de l'île. Dites-moi ce que vous pensez de ce début :)

Attention : Automutilation et brève discussion de suicide.

Tu n'es plus seul

Oliver était de nouveau arrivé en retard au manoir et sa famille en était presque au dessert. Sa mère et Walter lui avaient fait comprendre qu'il les avait encore déçus. Théa avait été hors d'elle. Elle l'avait accusé de ne faire aucun effort pour eux, qu'ils ne comptaient plus pour lui et qu'il aurait mieux fait de rester sur son île, s'il ne voulait pas d'eux. Elle l'avait traité d'égoïste et de menteur quand il avait essayé d'expliquer son retard. Après ça il n'avait plus rien dit et s'était contenté d'encaisser les reproches justifiés de sa sœur.

Il était parti sans un mot, en glissant un couteau dans sa manche.

Théa avait raison. Il faisait souffrir sa famille. Il n'était qu'une source de problèmes.

Il se rua dans sa salle de bains et d'un geste fluide, il porta le couteau à son poignet et appuya, fort. Dès que les premières gouttes de sang coulèrent, il lâcha un soupir de soulagement. La douleur lui ravivait les sens et les marques qui resteraient lui rappelleraient qu'il méritait de souffrir. Sa sœur avait raison. Sans la mission, il ne serait certainement pas revenu. Il savait qu'il leur faisait du mal par sa simple présence. Il méritait de rester sur l'île, loin d'eux. Il se fit une nouvelle coupure, plus profonde, ayant besoin de calmer son esprit agité.

Les mots de Théa raisonnaient dans son cœur. Menteur. Égoïste. Tu n'aurais pas dû revenir. Il laissa la lame courir sur son bras, ne pouvant s'arrêter, ayant besoin de se punir pour le mal qu'il causait à sa propre famille. Chaque coupure allégeait les maux de son âme. Il glissa le couteau ensanglanté dans sa main gauche pour s'en prendre à son autre bras. Il se fit deux entailles avant que l'arme ne tombe dans l'évier. Les yeux embués de larmes, chaque mouvement réveillant ses blessures, il se sentait mieux. Libéré.

Il devait nettoyer ses plaies mais il voulait encore profiter de cet instant de calme. Fasciné, il observait le sang couler sur son bras et gouter sur la porcelaine blanche de son lavabo. Certaines entailles étaient profondes et il devait en atténuer le flot. Il leva la main pour prendre les bandages qu'il préparait habituellement à l'avance mais se sentit pris de vertiges. Il se laissa glisser au sol et s'adossa contre la baignoire. Avec une serviette, il fit pression sur son bras gauche qui était le plus amoché. Il lâcha un gémissement de douleur. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Les mots de sa sœur ne lui faisaient plus autant mal.

Quelqu'un toqua.

-Oliver ?

C'était Théa. La panique le prit à la gorge. Elle était entrée dans sa chambre sans y être invitée, comme toujours. La porte de la salle de bains était la seule barrière entre elle et son secret. Dans sa précipitation, il n'était pas sûr de l'avoir verrouillée. Il voulait se lever, cacher toute trace de ce qu'il venait de faire, mais il n'en avait pas la force. Il savait qu'il n'y arriverait pas en quelques secondes et sans un bruit, pas dans son état. Il ne bougea pas et espéra que son silence la ferait fuir.

-Je suis venue pour m'excuser. Ce que j'ai dit… Je ne le pense pas vraiment. C'est juste que tu me manques et parfois j'ai l'impression que ce n'est pas réciproque. Que tu n'as plus besoin de moi. Et ça me fait tellement mal de penser ça que je me mets en colère. Contre toi. Mais tu ne mérites pas ça. Je suis désolée Ollie.

Ces mots lui transpercèrent le cœur. Il faisait du mal à sa petite sœur. Encore et encore. Il voulait reprendre le couteau, s'infliger encore plus de souffrance. Mais ses membres ne lui répondaient pas. Il était trop effrayé qu'elle entre. Dès qu'elle partirait, il rangerait tout. Il panserait ses plaies et irait la voir pour lui dire que ses excuses étaient acceptées. Pour l'instant, il devait la faire partir. Si elle entrait, elle saurait. Elle verrait sa faiblesse et le détesterait encore plus. Elle ne devait pas voir.

-Va-t'en, murmura-t-il dans un sanglot qu'il n'avait pas su réprimer.

Il n'avait pas dit ce qu'il fallait, car la porte s'ouvrit doucement et Théa resta figée à l'entrée. Oliver laissa ses larmes couler. Elle savait.