Bonjour à tous. Voici une nouvelle petite histoire en deux chapitres et dans une ambiance totalement différente de la dernière histoire publiée. Je suis toujours en production derrière mon écran mais mon rythme à considérablement ralentit au vu de mes cours et de mon boulot.
Je remercie les fidèles lectrices qui m'ont laissé un commentaire sur mon dernier chapitre. Et je remercie une fois de plus Isatis2013 pour sa correction (Et bon anniversaire encore !)
Note : Person Of Interest est la propriété de la CBS. Fanfiction nous permet de prendre l'existant et de laisser notre imagination créer des histoires qui n'ont pas pu voir le jour dans la série ou qui n'auront jamais pu voir le jour. Je n'écris que pour le plaisir parce que cela fait partir de mes passions. Alors je partage avec vous en espérant que vous apprécierez mes histoires.
Sur ce bonne lecture !
Chapitre 1
-John, voulez-vous bien me lâcher ?
-Non. Répondit l'agent d'une voix ferme qui fit tressaillir l'informaticien.
-Où est passé votre sérieux ?
-Envolé ! Surtout avec vous ! Ricana John, au dessus de Finch. Harold tentait tant bien que mal de quitter le lit mais lorsqu'il s'était réveillé, John était grimpé sur lui, bloquant ses poignets au dessus de sa tête, l'empêchant de bouger. Reese déposa un baiser doux sur les lèvres de son compagnon.
-John, s'il vous plaît.
-Non je n'ai pas envie. Chuchota-t-il, laissant ses lèvres dévier vers la nuque fragile de Finch, déposant des baisers par ci, par là. La respiration de Finch s'accéléra et il tenta une nouvelle fois d'échapper à la gourmandise matinale de son compagnon, gémissant.
-John…
Mais l'ex-agent n'écoutait pas ses supplications, concentré sur les petits bruits que lâchait l'informaticien, sur ses petits gestes trahissant sa faiblesse et surtout sur le ton de sa voix, qui l'encourageait à poursuivre plus loin. Il continua à déposer des baisers chauds sur le cou dégagé, sentant que Finch commençait à s'embraser sous lui. Puis il remonta et scella une nouvelle fois ses lèvres. Finch ferma les yeux et répondit avidement au baiser. Reese se sépara de lui, à bout de souffle, contemplant les joues rosies, les lèvres gonflées, les yeux mi-clos de son compagnon. Il lui offrit un large sourire mais le regard de Finch se fit plus sévère.
-John, s'il vous plaît. Je vous ai dis que nous devions prendre le temps.
-Je sais. Je voulais vous encourager Harold.
-Lâchez-moi John.
-Sinon vous me ferez quoi ? Rit doucement Reese.
Finch lui lança un regard courroucé et John comprit lorsqu'il sentit Finch bouger sa jambe valide entre ses jambes, le genou replié.
-Sérieusement Harold. Fit John, outré mais amusé.
Finch remonta son genou avec un regard menaçant.
-Vous ne me ferez pas ça, vous savez à quel point ça peut faire mal et vous n'avez jamais voulu me faire mal.
-Certes. Mais si vous ne bougez pas immédiatement je pourrais revoir certaines de mes règles avec un agent aussi têtu que vous ! Lança Finch.
-Têtu ! Rigola John, de bonne humeur. Il sentit le genou de Finch frôler ses parties et relâcha l'informaticien. Finch soupira et repoussa John sur le côté pour pouvoir se lever. Mais Finch fut interrompu dans son mouvement lorsqu'il sentit la main de John sur son épaule. Il se retrouva couché sur le matelas, les jambes dans le vide. Reese l'embrassait de nouveau mais ce baiser était totalement différent. Il n'était pas aussi brûlant mais langoureux, et Finch ressenti les craintes, la peur et l'inquiétude chez son agent. Touché en plein cœur, Harold posa une main sur la joue râpeuse de John et approfondi le baiser. Ils finirent par mettre fin au baiser et John aida Finch à s'asseoir. Assis l'un à côté de l'autre, se tenant la main. Harold tourna la tête vers John et croisa un petit sourire.
-John, je suis désolé si …
-Non Harold ne le soyez pas.
-Si je le suis. Je devrais pourtant être capable de vous donner ce que vous voulez.
-Peut être, mais je ne veux pas vous forcer.
-Vous êtes vraiment patient John.
-Vous avez peur ?
Finch détourna son regard. C'était dur pour lui de soutenir celui de son agent, mais encore plus lorsqu'il devait lui dire la vérité et répondre à certaine de ses questions. Il s'était promit de lui dire la vérité mais de le protéger aussi.
-Oui.
-Il ne faut pas avoir peur, c'est naturel.
-Je sais John.
-Mais vous ne vous sentez pas prêt ?
-A vrai dire … Parfois … j'ai le sentiment de l'être mais lorsque vous essayez … je n'ai …
-Ce n'est rien, ça viendra.
Finch baissa la tête tristement.
-Vous savez pourquoi je suis patient ? Demanda John.
Finch ne répondit pas mais ancra de nouveau son regard dans celui de l'agent, si bleu, reflétant un calme et une maîtrise totale.
-Parce que je vous aime. Et parce que je sais que vous aussi. Je sais que votre corps réagit à mes attentions. Seulement si on pouvait déconnecter votre cerveau deux minutes… pour que votre cœur puisse parler.
John porta une main à la poitrine de Finch.
-Vous sentez ? Votre cœur bat la chamade. Il ne ment pas.
Finch se mordit la lèvre. John poursuivit :
-Prenons notre temps Harold.
-J'ai l'impression que vous êtes … frustré.
-Ca ira Harold. Je le fais parce que je vous aime et je n'aime personne d'autre. Vous comptez pour moi.
-Comment pouvez-vous …
-Cela ne s'explique pas. Vous savez combien l'amour est compliqué parfois ?
-Oui. Je n'oublie pas.
John glissa une main dans les cheveux de Finch, comme pour le rassurer.
-Quatre ans c'est long Finch, vous savez ?
-Hum hum.
-Dites-moi, vous n'avez jamais eu envie en quatre ans ?
Finch lui adressa un regard choqué, avant de prendre un coussin et de taper son agent avec. Reese rit doucement et attrapa le tissu pour le faire cesser, redevenant sérieux.
-Vous pouvez bien me le dire non ?
-Pas spécialement.
John haussa un sourcil, étonné par cette réponse.
-Que voulez vous dire ?
Finch fit la moue puis se rapprocha de l'oreille de son agent pour murmurer. Le visage de l'agent passa de la surprise, à l'étonnement puis il afficha une mine réjouie.
-Alors ça ! Cachottier ! John rit doucement. Finch rougit davantage et se leva, jetant le coussin sur son agent. John bascula en arrière sur le lit et cessa de rire, heureux du secret que son compagnon venait de partager avec lui. Honteux du point de vue de Finch, mais tellement révélateur pour lui.
Quelques heures plus tard, les deux hommes étaient au métro. John faisait les réglages de ses armes et les nettoyait avec un chiffon doux. Finch tapait un nouveau code, une suite de lignes incompréhensibles pour les non-informaticiens. Les deux filles étaient déjà en mission du côté de Miami, Root avait évoqué une affaire louche et avait voulu aller y jeter un œil, tout en s'accaparant Shaw et Bear. Les femmes y étaient depuis un mois en infiltration. Cependant elles n'étaient pas au courant que la relation entre l'informaticien et l'agent avait évolué. En effet cela ne faisait que deux semaines qu'ils s'étaient avoués leurs sentiments, au détour d'une mission très compliquée et qui avait bien faillit coûter la vie à John, si Finch n'était pas intervenu à temps pour faire diversion, en piratant le système informatique et électronique du bâtiment. Grâce à lui John avait pu mettre les cinq hommes à terre, visant des genoux mais aussi des épaules. C'est à ce moment là, grâce à un aveu de Finch que tout était parti.
-J'en ai marre de me cacher…
Reese s'était demandé à cet instant là de quoi il parlait.
-Finch de quoi parlez-vous?
Un sursaut de surprise s'était fait entendre. Finch avait réalisé à cet instant là qu'il n'avait pas coupé la communication avant de prononcer cette phrase. Harold n'avait pas su trouver les mots et s'était excusé, prétextant qu'il avait pensé à voix haute. John pas dupe, était revenu de mission en exigeant des explications. Parce qu'il avait sentit qu'il devait demander, parce qu'il savait que ce n'était pas rien venant de Finch. L'informaticien avait été prit au piège de son agent, lui qui pensait pouvoir l'éviter en partant un peu plus tôt. Face au regard blessé, déterminé et fragile de John, Finch avait finit par craquer et avouer la vérité. Une vérité lourde. John était resté abasourdi par les révélations de son patron, restant quelques secondes sans rien dire, sa main retenant le bras de Finch. A cet instant l'informaticien avait eu peur d'avoir fait une énorme bêtise. Mais peu à peu, l'effet de surprise s'estompant, Reese avait finit par lui dire :
-Alors vous aussi.
Cette courte phrase avait figé l'informaticien. Il n'avait rien dit non plus lorsque John avait posé ses lèvres sur les siennes, si timide d'un coup. Puis Finch, en réalisant sa chance, avait essayé, maladroitement, de lui répondre. Finch soupira quand son téléphone sonna, prit l'appel et nota le nouveau numéro. Reese regarda la suite de lettres et alla chercher les trois livres nécessaires. Finch les réceptionna et lança les premières recherches.
-Jacques Hajime. Professeur de chimie à l'université général de New York. Il est également un chercheur au service de chimie de la prestigieuse Youngstown State University dans l'Ohio. Il travaille à distance mais parfois il est amené à y aller. Célibataire, 32 ans, il vit dans le Queens.
-Un professeur connu alors ?
-Seulement de ses collègues. Affirma Finch. Ses élèves n'en savent pas plus sur lui. Il assure 20 heures de cours par semaine et consacre le reste de son temps aux corrections ou aux recherches.
-Il ne sort jamais ?
Finch tapa rapidement sur le clavier.
-Tiens c'est étrange…
-Qu'est ce qui est bizarre Finch ?
-Tous les soirs, depuis trois mois, il éteint son téléphone entre 20h et 1h du matin.
Reese fronça les sourcils.
-Peut être qu'il ne veut pas être dérangé ?
-C'est trop régulier Mr Reese alors cela cache quelque chose.
-A quelle position éteint-il et rallume t-il son téléphone ?
-Principalement chez lui. Parfois à quelques mètres mais rien de précis John.
-Il faudra savoir ce qu'il fait pendant ce temps.
-Je vous donne son adresse et je me charge de vous créer un poste de surveillant ?
-Volontiers Harold. Sourit John. Il lui donna un baiser et loucha sur le clavier. Et ne tuez pas ce clavier avant la fin de la journée, ce serait regrettable.
-Je vais en prendre soin. Ironisa Finch.
John quitta la bibliothèque et se rendit à l'adresse donnée par Finch. Il entra par effraction et loucha sur le sac de sport, assez conséquent qui traînait pas loin de la porte d'entrée, posé sur une commode blanche. Il avança discrètement et tomba sur une grande pièce de vie, éclairée par le soleil, grâce aux grandes baies vitrées. Il y avait un salon moderne, une cuisine ouverte et un espace bureau dans un coin, avec une petite séparation par une belle verrière. La modernité des meubles et de la décoration laissa l'agent rêveur mais il garda en tête ce qu'il faisait ici. Il chercha l'ordinateur mais n'en vit pas. Il repéra cependant une tablette et la prit docilement.
-Finch, il y a moyen de pirater une tablette ?
-Bien sûr John. C'est comme un téléphone vous pouvez faire l'appairage, cela devait fonctionner.
Reese fit l'opération et cela fonctionna. Il reposa la tablette, ayant prit soin de frotter l'écran pour retirer ses traces de doigts et poursuivi. Il s'engagea dans le couloir et passa devant la première chambre, celle qui devait être occupée par Jacques. Reese fouilla les tiroirs et les armoires puis se rendit à la salle de bain. Il fit également un tour par la deuxième chambre qui servait plutôt de débarras que de pièce à coucher. Il quitta les lieux et avertit Finch qu'il n'avait rien trouvé de plus. Harold lui envoya des informations sur sa couverture et John pu se rendre immédiatement à l'université. Il peina un peu pour se garer mais finit par trouver une petite place. Il se présenta à l'accueil et fut dirigé vers le bureau du doyen. Il toqua.
-Entrez.
Reese entra et croisa un homme d'une cinquantaine d'années, les cheveux bouclés, les yeux verts, dissimulés derrière des lunettes dans une teinte bleue, assez imposant. L'homme se leva et lui donna une poignée de main franche.
-Mr Riley. Fit John.
-Mr Coppé, Doyen Universitaire. Salua l'homme. Il l'invita à s'asseoir. John prit place. J'étais justement en train de lire les dernières appréciations de votre dernier travail.
John pencha la tête sur le côté, avec un petit sourire.
-Autant dire que votre profil est impressionnant. Etant donné que vous avez une expérience militaire, vous savez vous défendre efficacement Mr Riley. C'est la première fois que vous postulez au sein d'un établissement scolaire ?
-Oui.
-Cela ne vous pose pas de problème ?
-Non.
-J'aimerai seulement mettre une chose au point. Ici nous avons des étudiants, certains sont encore … disons très attachés à leur famille et plus fragiles. Mais d'autres se croient tout permis parfois.
-Vous voulez que je surveille les comportements à risques ?
-Exactement Mr Riley. Ces derniers temps, nous avons eu des retours de la part de certains professeurs universitaires qui se plaignent des élèves qui traînent dans le couloir, empêchant alors le bon fonctionnement des cours.
-Je vois. Je leur demanderai d'aller dehors ou à la bibliothèque en silence.
-Ravi de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde Mr Riley. Vous pouvez commencer de suite ?
-Bien sûr.
-Bien. Voici votre badge. Reese prit la carte plastifiée et la petite cordelette fournie avec. Selon le règlement vous devez porter ce badge en permanence et vous assurer qu'il soit visible de tous. Chaque professeur ici en a un pour des raisons de sécurité et les élèves également. Votre badge est de couleur bleu pour la sécurité, vert pour les élèves, peu importe le niveau dans leur études et rose pour le personnel tel que les professeurs, les secrétaires, les assistants …
-C'est une information très utile Mr Coppé.
-Et tenez, les clés pour accéder aux différentes salles au cas-où ce serait nécessaire. Je vais demander à Louis de vous faire visiter.
Le doyen s'empara du téléphone. John en profita pour détailler plus amplement les murs défraîchis qui les entouraient. Il y avait quelques affiches de sports, mais aussi deux posters d'étudiants, sans doute les meilleurs. Derrière le doyen, entre les deux grandes fenêtres simple vitrage, il y avait une photo où on pouvait voir le Doyen remettant un prix à une élève, lors d'une remise de diplômes. John s'interrogea sur la signification de cette photo. Le doyen souriait chaleureusement sur la photo, l'étudiante était au bord des larmes, les mains tendues vers le fameux papier enroulé du diplôme.
-Louis va arriver. Vous avez des questions ?
-Hum. Depuis combien de temps êtes-vous doyen ?
-Oh ! Peut être bien une quinzaine d'année ! J'ai été un peu forcé parce que l'ancien doyen était malade et il fallait quelqu'un pour assurer le boulot. Comme vous le voyez, je n'ai pas bougé du bureau depuis ! Plaisanta l'homme.
John sourit doucement, mais ne détacha pas son regard de l'image. Le doyen s'en aperçut et tourna sa chaise pour observer le cliché. John capta que son geste était tellement mécanique qu'il devait avoir l'habitude de regarder cette photo.
-Je sais que c'est inhabituel de voir cela Mr Riley. Seulement cette photo signifie beaucoup pour ma part.
-Cette jeune femme semble … être chère pour vous ? Tenta John.
-C'était une des mes brillantes étudiantes en Sciences de la Vie et de la Terre. Elle a eu tous les honneurs en décrochant son master avec une mention plus qu'honorable. Coppé soupira. De légers coups à la porte se firent entendre et Louis pénétra dans le bureau. Louis ! Voici ton nouveau collègue : John Riley.
Entre-temps, John s'était levé. Il serra la main au nouveau venu : dans la quarantaine, sérieux, alerte et masquant une musculature peut être impressionnante sous son costume. A la ceinture, il portait une matraque, une bombe lacrymogène et un talkie-walkie. Louis détailla l'agent de la tête aux pieds avant de dire :
-Bienvenu parmi nous John.
-Enchanté Louis. Fit l'agent.
-Allez, je vais te montrer. Je peux te tutoyer ?
-Il n'y a pas de souci. Accorda John. Il salua le doyen et suivit son collègue. Il eut droit à une visite complète de l'université et du campus attenant. Si à première vue, l'établissement lui avait paru petit, John réalisa qu'il s'était trompé. Derrière cette façade, se cachait un immense terrain et de nombreuses classes, desservies par des couloirs sans fins. Des étudiants se baladaient sur les chemins de terre, certains étaient assis sur les bancs, riant de bon cœur, certains fumaient, sans doute des joints, pensa John. D'autres se pressaient pour aller en cours, quelques uns étaient assis dans l'herbe, à l'ombre, le nez dans les manuels, écouteurs en place. John fut équipé à son tour et Louis lui expliqua certaines règles de communication pour la petite radio. Il commença alors à errer dans les couloirs, marchant dignement, en silence. Certains cours étaient dispensés en ce moment, passant des mathématiques, à la géographie, à l'éducation civique, à l'anglais … L'agent eut l'impression de faire un bond d'une trentaine d'années en arrière, lorsqu'il était encore un jeune étudiant au lycée. L'époque où tout allait presque bien avant qu'il ne perde le reste de sa famille tragiquement.
-Tout va bien Mr Reese ? Fit la voix de son compagnon.
John activa l'oreillette.
-Oui. Je suis à mon poste. Savez-vous où est Jacques ?
-Selon son emploi du temps, il va donner un cours dans moins de quinze minutes. Peut être qu'il est déjà dans sa salle en train de préparer son cours ?
-Quelle salle ?
-C 187.
John se rendit au bâtiment C et chercha la salle. Il se faufila entre les différents étudiants qui patientaient dans le couloir, discutant tranquillement entre eux. Si certaines conversations concernaient les cours, d'autres portaient sur les loisirs des jeunes. Reese trouva la salle et n'y vit personne. Il attrapa son trousseau et pénétra dans les lieux, refermant la porte derrière lui. John avisa du regard la salle, qui pouvait accueillir une bonne cinquantaine d'étudiants. Il alla au fond et posa une caméra discrètement. Finch confirma l'angle de vue. John se retourna lorsqu'un homme entra dans la salle. Il reconnu le professeur qu'il devait protéger. Hajime loucha sur lui avant de demander :
-Il y a un problème Monsieur ?
-Non, du tout. Je pensais qu'il n'y avait pas de cours ici alors je suis venu fermer cette fenêtre. Mentit John.
-Oh eh bien, je vous remercie mais je l'aurais refermée en fin de cours. Vous êtes nouveau ?
-En effet. John Riley, agent de sécurité.
John tendit sa main et Hajime la prit pour la serrer.
-Professeur Hajime, fou de chimie.
-Faites attention à ne pas provoquer une petite explosion Mr Hajime. Plaisanta John.
-Aucun risque j'ai l'œil partout ! Rigola le professeur.
John eut un drôle de sentiment. Entre la première impression qu'il avait ressentie en regardant la photo du professeur et celle qu'il avait là, il y avait tout un monde. La première fois l'agent l'avait perçu comme un homme sérieux, posé, pas dans le genre à rire facilement et il ne l'avait pas imaginé si sociable. Sa chevelure blonde un peu négligée lui donnait un air d'adolescent rebelle, ses lunettes quant à elles, semblaient dissimuler les beaux yeux verts de l'homme. John était persuadé que s'il les retirait, il devait sans doute être la cible de compliments de certaines filles.
-Je vous laisse préparer votre cours Professeur.
-Merci Mr Riley. Bonne journée.
John quitta la salle et s'éloigna.
-Vous avez entendu Finch ?
-Oui. Le professeur semble…quelqu'un de simple.
-Non Finch, il y a quelque chose qui cloche chez lui.
-Qu'est ce qui vous fait dire cela ?
-Mon instinct. Je tâcherai de découvrir ce que c'est.
-Je vous fais confiance John.
-Vous avez de nouvelles informations Finch ?
-J'ai découvert que Mr Hajime avait eu quelques problèmes financiers. Il y a six mois, il était dans le rouge, totalisant une dette de 5 000 dollars. Cependant il a réussi à rembourser cette dette ces trois derniers mois et depuis il semble s'en sortir.
-Je pensais qu'être professeur et chercheur pouvait être suffisant ?
-Pas forcément Mr Reese. Cela dépend de plusieurs facteurs. Mr Hajime vit dans un quartier réputé, les loyers y sont élevés. Il y a donc plus de la moitié de son salaire qui y passe si je prends en compte toutes les factures. En plus de cela, comme il lui arrive d'aller dans l'Ohio, généralement il prend le train et cela engendre des frais. Sans compter qu'il doit se déplacer pour aller à l'université…
-Donc il est vite limité. Mais j'ai trouvé qu'il avait des vêtements de qualité Finch.
-Peut être qu'ils sont récents et qu'il les a achetés durant ces trois derniers mois. Sur toutes les photos officielles, plus vieilles de six mois, Mr Hajime porte toujours le même vêtement cependant.
-Il n'avait peut être que ça à se mettre ?
-On dirait bien. Affirma Finch. J'ai autre chose aussi mais cela ne concerne pas Mr Hajime.
-Qui ?
-Le doyen. J'ai fait des recherches sur lui.
-Qu'avez-vous trouvé ?
-La signification de la photo.
-Quelle est-elle ?
-Eh bien, la jeune fille, qui s'appelait Jeanne Jiro, était la meilleure élève de sa promo. Mr Coppé était très attaché à elle, j'ai quelques photos qui les montrent ensemble.
-Ensemble ?
-De simples clichés entre le doyen et elle. Ces photos ont sans doute été prises par des élèves jaloux de sa réussite et de sa proximité avec le doyen. Certains ont été jusqu'à l'accuser de l'utiliser pour avoir d'excellentes notes. Mais rien de tout cela n'était vrai. Jeanne était une élève modèle de l'université.
-Que fait-elle aujourd'hui ?
Un silence se fit. John fronça les sourcils, redoutant une mauvaise nouvelle.
-Aussitôt après qu'elle ait obtenu son diplôme, elle a été embauchée. Mais cinq mois après, elle est tragiquement décédée. Elle s'est retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment.
Reese déglutit.
-C'est pour ça qu'il a une photo d'eux dans son bureau alors.
-Oui. Mr Coppé s'est rendu à son enterrement dans tous les cas. Il aurait apparemment parlé aux parents de Jeanne et aujourd'hui, il est toujours en contact avec eux.
-Il vit à la fois dans le présent et dans le passé. Fit John.
Il entendit Finch approuver. Son regard fut attiré par les élèves qui rentraient dans la salle du professeur.
-Finch, le professeur va bientôt donner son cours.
-Je vais le suivre… de loin.
-Peut être allez-vous apprendre de nouvelles choses Harold ? Sourit John.
-J'en doute mais c'est toujours bon à prendre John. Répondit le reclus, amusé.
-Bien, vous me prévenez si vous voyez quelque chose. Je vais essayer de ne pas rester trop loin.
Finch coupa la communication et se concentra sur la vidéo du cours de chimie. Il découvrit un prof passionné, n'hésitant pas à se reprendre pour expliquer les points les plus difficiles, ce qui était fort étonnant, car rares étaient les profs d'universités qui prenaient du temps pour être sûrs que les élèves avaient compris. Finch remarqua que les étudiants l'écoutaient avec beaucoup d'attention, prenant des notes sur leurs feuilles, notant quelques mots, recopiant les formules chimiques que Jacques inscrivait au tableau au fur et à mesure. Harold resta agréablement surpris de voir un cours se dérouler très bien. Mais son regard fut attiré par un des jeunes placés au premier rang. L'informaticien fit une manipulation rapide et zooma sur l'élève. Le jeune homme était très concentré mais n'avait prit aucune note, la tête posée au creux de son coude, un peu rêveur. Finch décela un sourire sur le profil du jeune adulte. Il remarqua un petit boîtier posé sur le bureau et reconnut un dictaphone. La petite LED rouge clignotait, ce qui signifiait qu'il enregistrait les dires du professeur. Finch fit une recherche rapide dans la base de données de l'université et la fiche de l'élève s'afficha.
Eric Steele, 24 ans, étudiant en troisième année de chimie. Sur les derniers bulletins, les appréciations étaient positives, décrivant Eric comme un élève surprenant mais motivé, curieux de nature et capable de réflexions. Toutes ses notes avoisinaient les quinze, ce qui était un chiffre très honorable quand on comparait à ses camarades de classe. Il était le premier de sa promo depuis qu'il était à l'université. Finch se demanda comment cet élève, en apparence, rêveur pouvait avoir d'aussi excellentes notes ? Il consulta les anciens emplois du temps. Lors de sa première année, Eric ne connaissait pas Jacques. Mais dès la deuxième année, il avait croisé ce professeur. Finch remarqua que ses notes avaient augmenté de presque de deux points par rapport à sa première année, et cela dans toutes les matières, liées ou non à la chimie.
Finch reporta son regard sur la vidéo et remit la vision d'origine. A un moment il vit le professeur sourire brièvement à Eric avant de lui montrer son dos pour retourner au tableau. Quelque chose perturba l'informaticien à ce moment. Il contacta John.
-Déjà Finch ?
-Hum. Il y a un élève qui a attiré mon attention.
-Qui ?
-Eric Steele.
John reçu la photo et regarda l'extrait vidéo que son patron lui avait envoyé.
-Etonnant. Il a peut être sourit par respect ? Jugea John.
-Je l'ignore. Mais cet étudiant est le premier de sa promo et de loin Mr Reese. Lorsqu'il a eu Mr Hajime pour la première fois, c'était en deuxième année. Depuis qu'il l'a, ses notes ont considérablement augmentées alors qu'elles étaient déjà bien auparavant.
-Peut être parce que son prof le motive ?
-Je dois avouer que son cours est très … bien organisé. Il prend du temps, il utilise des comparaisons si cela n'est pas clair et il est très pédagogue.
-Le genre de prof qu'on rêve tous d'avoir. Emit John.
-Pas forcément John. J'ai observé tout de même 3 élèves sur les 37 qui s'ennuient.
-Ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Fit John, haussant les épaules. Je garderai un œil sur lui à la sortie des cours.
-John, vous n'auriez pas oublié d'appairer le portable de Mr Hajime ?
-Oups. Je me rapproche.
Heureusement pour John, il n'eut pas besoin d'entrer dans la salle puisqu'il capta le téléphone du professeur au milieu des autres. Reese en profita aussi pour se connecter à celui d'Eric Steele. Finch émit un son de stupeur.
-Quoi ? Vous avez trouvé quelque chose Harold ?
-Dans le portable de Mr Steele. Il échange des sms avec un numéro masqué et …
-Et ?
-C'est plutôt …
-Allons Harold.
-On dirait qu'il parle à sa fiancée vu les propos.
-Oh ! Gloussa John, amusé. Et rien pour Jacques ?
-Non, rien de suspect à première vue. Je vais fouiller en profondeur, on ne sait jamais.
Reese coupa son oreillette et se concentra sur la vidéo du cours qu'il pouvait suivre via son téléphone. Finch avait raison, Eric semblait intéressé par le professeur. Mais de quelle manière ? Voulait-il s'en prendre à lui ? Lui faire peur ? Ou alors attirer son attention depuis deux ans ? Reese attendit la fin du cours et garda ses distances dans un premier temps, plaqué derrière un pilier. Les élèves étaient tous sortis de cours et Eric semblait attendre. Jacques quitta la salle, refermant la porte derrière lui et se dirigea vers la salle des professeurs. John vit que Eric l'avait regardé de nouveau mais il y lu de la peur et de l'inquiétude. Puis il le vit prendre sa décision et suivre le professeur. John fronça les sourcils devant le comportement pour le moins étrange du jeune homme. Ne serait-il pas possible que le professeur l'ait convoqué ? L'agent commençait à se poser des questions et les suivit discrètement. Etonnamment Eric gardait ses distances et fut déçu au moment où Jacques entra dans la salle réservée au personnel. Le jeune adulte soupira de dépit et baissa la tête, comme triste et fit demi tour. Mais il percuta l'agent sur son chemin et se recula, honteux.
-Désolé Monsieur.
-Faites attention où vous mettez les pieds jeune homme. Fit John.
-Désolé, je ferais attention. Bonne journée.
Eric passa sans un regard pour John. Reese prit le temps de se retourner et d'observer la démarche incertaine du jeune homme. Quelque chose le troublait. Le reste de la journée, Reese suivit de loin le professeur Hajime. A sa grande surprise, tous ses cours étaient bien menés, certains de ses étudiants semblaient de nature curieuse et Jacques répondait volontiers à leurs questions précises. John pu apercevoir Eric plusieurs fois pendant la journée, mais éloigné et les yeux rivés sur Jacques. Mais sa mine triste interpella John. Lorsque Hajime termina son dernier cours de la journée, de l'autre bout de la petite cours, par le biais de la porte ouverte, John pu voir le professeur sortir son téléphone. Mais il tiqua lorsqu'au moment où il voulut vérifier ce qu'il faisait, il réalisa que c'était un autre téléphone. Il enclencha son oreillette.
-Finch, il utilise un autre téléphone.
-Il en a deux ?
-Oui, je vais me dépêcher de l'appairer.
John, souple comme un félin, fit semblant de faire une ronde et passa devant la salle. Il soupira de soulagement lorsqu'il pu accéder au téléphone. Mais Finch hoqueta.
-John ?
-Oui ?
-Le professeur vient d'envoyer un sms à Mr Steele.
-Pour quoi faire ?
-Pour lui demander de le rejoindre dans la dernière salle.
A cet instant, une porte s'ouvrit et John vit Eric. Il effectua un demi tour et fit semblant d'être occupé sur son téléphone pour ne pas paraître étrange aux yeux de l'étudiant. Eric entra dans la salle en fermant la porte. Reese enclencha le micro pour les écouter.
-Eric, te voilà enfin.
-Jacques.
-Je t'ai vu tout à l'heure mais tu me semblais triste. Dit le professeur.
-Je ne te vois pas souvent ces derniers jours.
-Oh mon dieu. S'offusqua Finch.
-C'était évident. Ils sont ensemble. Confirma John, lorsqu'il capta le bruit d'un baiser.
-Mr Hajime risque d'avoir des problèmes.
-On ne peut pas les empêcher de s'aimer Harold. Ils ont l'âge.
-Je n'ai rien contre John mais c'est dangereux. Je dois considérer que c'est peut être un professeur jaloux qui veut s'en prendre à Mr Hajime ?
-Nous pouvons réfléchir à cette piste, mais je n'ai vu personne d'autre suivre Jacques.
-Peut être que cet autre professeur ne travaille pas aujourd'hui ?
-Nous verrons Harold.
John se cacha de nouveau lorsque la porte se déverrouilla. Il vit Eric en sortir seul, mais avec un sourire radieux. Jacques quitta la salle deux minutes après, ravi lui aussi. Hajime retourna dans la salle des professeurs, récupéra ses effets et sorti de l'enceinte de l'université. John s'était dépêché de laisser son équipement sur place et suivit le numéro en voiture grâce aux instructions de Finch qui le guidait. Jacques s'arrêta devant un restaurant italien et commanda un plat à emporter. John en profita pour acheter un sandwich au vendeur ambulant en haut de la rue. Puis il reprit la filature et Jacques arriva chez lui. John enclencha le micro pour le suivre et Finch profita des images, grâce aux petites caméras que John avait eu le réflexe de glisser dans l'appartement.
Jacques mangea dans un premier temps puis alla se doucher. John remua un peu dans sa voiture.
-Vous pensez qu'il va aller se coucher après ? Demanda John.
-Il est presque 20 heures, c'est le moment où nous allons savoir ce qu'il fait. Répondit Finch.
-Je suis curieux.
-La curiosité est un vilain défaut. Taquina Finch.
John gloussa.
-Et pirater le gouvernement ce n'était pas de la curiosité à la base ?
-Touché. Jacques vient de terminer sa douche.
John écouta et l'entendit sortir de son appartement.
-Il a coupé son téléphone Mr Reese. Le deuxième est resté à l'appartement. Ne le perdez pas de vue.
Jacques héla un taxi et John le suivi. Quelques kilomètres plus loin, il se fit déposer devant un bâtiment au nom de « Swag altitude ». Si le nom laissait John perplexe, il n'oublia toutefois pas de surveiller Jacques. Il s'aperçut qu'il avait son sac de sport avec lui. Hajime salua l'agent à l'entrée et rentra. Reese resta quelques minutes dans l'ombre de la nuit puis se décida à sortir du véhicule. Quelques hommes s'étaient réunis devant le bâtiment à la façade défraîchie. John avança et pénétra à l'intérieur après un regard vers l'agent de sécurité, qui l'avait jaugé du bas vers le haut puis l'avait laissé entrer. Une musique forte parvient aux oreilles de John, qui grimaça. La lumière était tamisée et il avança dans le couloir sombre. Il arriva dans une grande salle, équipée d'un bar luxueux, de plusieurs tables rondes et ce qui interpella John, de différentes barres de pôle dance au milieu de la grande salle. John prit place au bar et commanda une boisson pour donner l'illusion. Il chercha du regard s'il repérait Jacques mais ne vit rien. Il commença à douter. Qu'est ce que Jacques pouvait bien faire dans cet endroit ? Quel était son rôle ? Etait-il un simple client ou un serveur ?
Le regard aiguisé de John se porta sur les clients, qui n'étaient que des hommes. D'ailleurs il fit la remarque qu'il n'y avait aucune femme dans cette salle, ni au bar. L'agent se demanda dans quel endroit il avait fourré ses pieds. Les lumières s'éteignirent, laissant place à celles des projecteurs de couleurs. Les lumières bougeaient et donnaient l'impression d'être en boîte de nuit. John avala une partie de l'alcool contenu dans son verre. Quelques annonces furent faites et John comprit alors. Il était dans un bar, ou une boîte de nuit gay. Si l'agent resta neutre en apparence, intérieurement, il sentait ses joues chauffer et son esprit tourner à plein régime.
Il se figea en voyant Hajime apparaître sur la piste, dans une toute autre tenue. Jacques portait un caleçon de cuir moulant, avec une fausse queue d'animal poilue. Il était torse nu, musclé et soigneusement épilé. Son corps était brillant. Une cravate avait été lâchement nouée autour de son cou, pendouillant. Il portait de fausses grosses lunettes. Pieds nus, Jacques se dirigeait sensuellement vers la barre de pôle dance. Il salua gracieusement les clients sous son nez. Les hommes sifflèrent, s'esclaffèrent. Attrapant la barre d'une main, Jacques se tourna et bougea le postérieur, remuant par la même occasion cette queue en peluche. Un homme l'attrapa et gloussa en tirant dessus. Jacques mima un cri de protestation et se redressa, faisant du charme. Puis il se mit à tourner autour de la barre, ne manquant pas de se mettre en valeur.
John resta figé devant la sensualité du corps de Jacques. Jamais il n'aurait cru que le professeur s'adonnait à une telle activité ! Mais surtout l'agent avait du mal à barricader ses pensées à la comparaison qui lui était venue à l'esprit. Cette cravate et ces lunettes lui rappelaient son compagnon. Certes, jamais Finch ne serait dans cette tenue pour le provoquer mais ces deux petits détails le renvoyaient inévitablement à lui. John se tourna et but pour se donner contenance. C'est à ce moment là que Finch le contacta.
-Tout va bien Mr Reese ?
-Si on veut Harold.
-Drôle de réponse… et vous avez une drôle de voix. Nota Finch.
-Je suis dans un bar … seulement réservé aux hommes.
-Oh ! Mr Hajime s'y trouve ?
-Je dirais qu'il est même la vedette.
-Pardon ? S'étrangla Finch, choqué.
-Je pense que vous pouvez accéder aux caméras du Swag altitude ?
-Je vais essayer.
Reese, malgré la musique ambiante, pouvait l'entendre taper sur son clavier.
-Oh !
Il entendit Finch tousser de gêne.
-Il se débrouille… plutôt bien. Affirma Finch.
-J'imagine que vous devez être cramoisi là Harold.
-Vous aussi John, vous semblez … gêné ?
John releva la tête et distingua une caméra braquée vers lui. Il sourit en provocation.
-Il faut dire qu'il y a des détails qui me font penser à vous !
-John ! S'exclama Harold.
-Ne vous fâchez pas Harold, vous me donnez envie de rentrer et de vous calmer !
Atterré par la réplique, Finch ne sut pas lui répondre. John le taquinait ou bien était-il sérieux ? Finch sentait que son agent avait envie de plus. Il se sentait coupable de ne pas lui donner ce qu'il voulait. Si seulement il se laissait faire plus facilement, si seulement il pouvait entièrement faire confiance à son agent. Non c'était faux, il avait confiance en John mais pas en lui en fait. Il avait peur de ne pas être capable de lui donner ce qu'il voulait, peur de ne pas le satisfaire. Mais le dilemme était là. Plus il repoussait John, plus il risquait de le regretter, de le rendre frustré. Il baissa la tête, comme un enfant prit la main dans le sac et se mordit la lèvre. Il savait qu'il avait envie de lui mais il n'arrivait pas vraiment à le montrer. Il ferma les yeux et serra les mains sur ses cuisses. Si seulement c'était plus simple que cela…
-Harold ?
-Oui je suis là.
-Tout va bien ?
Finch laissa un silence. Que devait-il lui dire ? Il repensa à son réveil ce matin. Au regard que John lui avait lancé, plein de désir, une tentation. Il avait sentit le corps chaud de John, même en étant habillé. Puis ses baisers qui lui avaient fait perdre un peu de ses moyens, ce petit souffle chaud qui lui avait arraché de délicieux frissons.
-Oui. Finit-il par répondre. Vous comptez rester jusqu'à la fermeture Mr Reese ?
-Il faut que je le surveille. Il commence ses cours à quelle heure demain ?
-Comme tous les jours, il commence à 10h. Il se réveille généralement vers 8h20-8h30.
-D'où tenez vous cette info ?
-C'est une théorie John, car c'est l'heure à laquelle il commence à être en activité sur son téléphone.
John resta donc jusqu'à la fin de la soirée, faisant attention de ne pas se faire reconnaître par Jacques. Lorsque le patron ordonna aux clients de quitter le bar, John rejoignit sa voiture et préféra attendre. Il vit Jacques sortir du bâtiment par une porte de sortie et il le vit marcher sur le trottoir. John décida alors de le suivre un peu, étonné qu'il n'ait pas prit de taxi immédiatement. Il profita de la nuit pour se dissimuler facilement. Jacques ralluma son téléphone mais un homme se jeta sur lui, l'attrapant par son cou. John jura et se précipita vers l'homme, lui assénant une droite violente. L'homme lâcha Jacques mais se retourna pour riposter. Une lutte s'engagea entre eux alors que Jacques prenait la fuite, choqué et hélait un taxi qui passait par là. John réussit à mettre l'homme à terre et prit une photo de lui, qu'il envoya aussitôt à son compagnon. Essoufflé il chercha du regard Jacques.
-Il a prit un taxi Mr Reese. Il a donné son adresse. Vous allez bien ?
-Oui Harold. Vous savez qui est cet homme ?
-Pas pour le moment.
-Bien, si vous pensez que Jacques est en sécurité, je rentre.
- Au loft ? Demanda Finch.
-Oui. Souffla John.
-Je fais la recherche et je vous rejoins. Affirma Finch.
-Ne traînez pas trop Finch !
-Je ferais de mon mieux.
Finch entra dans le loft de John vers les deux heures du matin. Il se débarrassa de son manteau et fut étonné de ne pas voir son agent dans la grande pièce de vie. Il se tut et écouta. De toute évidence, son agent était dans la cuisine et il s'y rendit, boitant. Il trouva son partenaire en train de boire un grand verre d'eau. John avait retiré sa veste et remonté les manches de sa chemise pour se mettre un peu à l'aise. Finch se rapprocha de lui et l'embrassa.
-J'ai trouvé des informations.
-Je vous écoute. Dit Reese, en passant un bras derrière le dos de son compagnon dans un geste possessif.
-Philippe Heluin. 38 ans. Il travaille en tant qu'architecte dans une agence très connue. Je n'ai pas trouvé de liens avec Mr Hajime mais ces derniers jours, il le suivait. J'ai retracé son téléphone et cela coïncidait avec les déplacements de Mr Hajime. Il a attendu avant d'agir, mais vous l'en avez empêché.
-Mais pour quelle raison pourrait-il s'en prendre à lui ?
-C'est la question que je me pose aussi John. Nous finirons bien par savoir.
-Pas ce soir. Enfin pas avant ce matin. Corrigea John en déposant un baiser sur le front de Finch.
Mais Finch le regarda intensément et prit son visage entre ses deux mains pour l'embrasser. Surpris mais heureux, John lui répondit et attira Finch contre lui, l'entourant de ses bras protecteurs. Le baiser se fit plus avide, plus passionné. Des gémissements s'échappèrent des lèvres scellées des deux hommes. Les mains de Finch descendirent et se placèrent sur la poitrine de l'agent. Il sentit les battements de son cœur sous ses paumes, sourit tendrement avant de reprendre le baiser. John plaça une main derrière la nuque de Finch, pour le soutenir et la préserver. Mais Finch alla plus loin et souleva la chemise de l'agent. Il soupira contre les lèvres de John en posant ses mains sur son corps musclé et brûlant. Reese se détacha des lèvres de son compagnon, gémissant sous la touche sensuelle et lui lança un regard plein de désir, le souffle court.
-Qu'est ce qui vous arrive Harold ?
-Je veux essayer. Souffla Finch, nichant son nez sur la poitrine de John, poursuivant ses caresses dans le dos de l'agent.
John eut un sourire satisfait et palpa le postérieur de son compagnon. Finch s'embrasa instantanément à ce contact, ses joues rougissant comme jamais. Puis l'agent repoussa les mains baladeuses de Finch pour lui retirer sa veste, qu'il déposa sur le plan de travail, ayant prit soin de ne pas la chiffonner. Il ouvrit le gilet, puis attrapa la cravate pour tirer doucement dessus. Finch défit la cravate lui-même et la posa. John sourit puis défit les deux premiers boutons de sa chemise, accédant enfin à un peu plus de peau et il y glissa ses lèvres. Il lécha l'épiderme moite et Finch trembla dans ses bras, le visage caché sur l'épaule de l'agent. Reese poursuivit et mordilla légèrement la peau, faisant hoqueter Harold. Finch glissa une main sous la chemise de John et tenta de se frayer un chemin pour toucher une fesse de son agent, terriblement tenté. John sentit cette main inquisitrice et sourit contre la peau avant de mordre un peu plus fort. Finch gémit et remua, cherchant à plaquer davantage son corps contre celui de John. Soudain, John changea leurs positions d'un mouvement souple et Finch se retrouva coincé entre John et le meuble de cuisine. John se retira de son cou et croisa le regard embrasé de son compagnon, les yeux mi clos, ses lèvres ouvertes. D'un geste souple, John déboutonna le reste des boutons de la chemise, avec une lenteur calculée à en frustrer l'informaticien. Il écarta les pans de la chemise et fut étonné de ne pas trouver un autre tissu en dessous. Il captura à nouveau le regard de Finch et cru comprendre qu'il l'avait fait exprès. Il lui sourit tendrement avant de lui donner un baiser, comme pour le féliciter puis il reprit son exploration. Le corps de l'informaticien trembla sous les coups de langue de son compagnon. Il du se cramponner au meuble derrière lui, la tête levée, les yeux clos.
Il le sentait. Le désir qu'il avait si peu connu revenait. Son corps réagissait aux attouchements de John et il sentait la chaleur monter en lui comme jamais. Il était parcouru de frissons qu'il n'arrivait pas vraiment à contrôler, son souffle était erratique. Ses jambes commençaient à trembler, à devenir du coton. John se releva, cessant de l'embrasser sur sa poitrine et scella à nouveau ses lèvres sur celles de Finch. Harold gémit longuement et joua avec la langue de son agent. Il écarquilla violemment les yeux lorsqu'il sentit la main de John se poser sur son entrejambe. John commença à faire quelques pressions dessus. Finch haleta et refusa de se laisser faire. D'un geste brusque il repoussa John. L'agent était choqué par le rejet, son dos reposant contre l'ilot central. Mais Finch vint rapidement vers lui, et à son tour pressa l'entrejambe de John. Reese glapit et rit de sa méprise. A nouveau les corps étaient collés et John repositionna sa main entre les jambes de Finch, alors qu'ils poursuivaient leur baiser si langoureux. Reese sentit que son compagnon n'avait plus beaucoup de force pour rester debout et il lâcha l'objet de ses désirs pour le prendre dans ses bras, un bras sous ses cuisses. Finch L'interrogea du regard mais comprit.
L'informaticien se retrouva allongé sur le grand lit. John grimpa sur lui, souple comme un chat et captura ses lèvres, reprenant là où il s'était arrêté. Rapidement les corps s'enflammèrent. John fut débarrassé de sa chemise blanche, qui valsa dans la pièce, de ses chaussures, de ses chaussettes et de son pantalon. Finch, qui était resté allongé, avait encore sa chemise mais complètement ouverte sur son torse. John venait de lui retirer ses chaussures et ses chaussettes. Il reposa la main sur la bosse formée par l'excitation de Finch, sous le pantalon et pressa un peu plus. Finch gémit et grogna. Reese défit la ceinture et lui retira son pantalon. John rampa sur lui, collant son corps, prenant toutefois garde à ne pas reposer tout son poids sur celui de son compagnon. Les deux bosses se touchaient et John fit quelques petits mouvements de frottement. Finch ferma les yeux et porta le dos de sa main à sa bouche, tentant de retenir ses gémissements. John n'en pouvant plus de ce mouvement lascif, se débarrassa de son caleçon, puis celui de son compagnon rejoignit le sien, échoué au sol. John se passa la langue sur les lèvres et lécha un doigt. Finch le fixait avec un regard tellement intense que John ne savait pas s'il était inquiet ou s'il voulait plus. Il aventura sa main jusqu'à un endroit nouveau sur le corps de son compagnon.
-Oh mon….
Alors que John enfonçait de plus en plus, Finch se raidit sous l'intrusion. Mais il n'était pas choqué. Ni dégoûté. Il ressentait un plaisir plus grand et il faisait appel à toutes ses forces pour ne pas céder. John sourit et effectua quelques va et vient pour le préparer. Finch respirait difficilement.
-John …
Reese sut qu'il voulait plus et retira sa main. Il se redressa sur ses genoux et se plaça. Il glissa une main sous les cuisses de son compagnon pour les soulever. Mais il stoppa net lorsque Finch poussa un hurlement de douleur alors qu'il n'avait pas encore prit possession de son corps. L'informaticien se crispa, haleta et retira ses lunettes qu'il posa sur le matelas un peu plus loin. John reposa ses jambes, alors que Finch masquait son visage avec ses bras en croix.
-Harold ?!
Mais Finch se semblait pas daigner lui répondre. John vit son menton trembler et sa poitrine se soulever difficilement. Il capta un sanglot étouffé.
-Harold ? Harold ? Harold….
John, avec douceur, écarta les bras du visage de son compagnon, qui ne résista pas. Une fois les bras repoussés, il posa une main douce sur sa joue, alors qu'il voyait les yeux rougis de son patron pour la première fois. Finch apparaissait faible et souffrant.
-Harold, je vous ai fait du mal ?
-Je suis minable…
Ces mots frappèrent John de plein fouet.
-Non non vous ne l'êtes pas Harold.
Mais Finch ferma les yeux et enfonça davantage sa tête dans l'oreiller, grimaçant. John s'inquiéta.
-Harold, vous avez mal ?
-Je je… j'ai …
-Harold. Souffla John.
-Ma … hanche je …pensais que … je pouvais …
-Calmez-vous Harold, ça va aller. Ce n'est pas grave.
-Mais je gâche tout. Se plaignit l'informaticien.
-Ce n'est pas de votre faute. Vous n'avez pas à vous en prendre à vous-même. J'aurai dû faire attention.
Finch ne lui répondit pas. Reese voyait qu'il essayait de maîtriser la douleur, comme il l'avait si souvent vu faire. Souvent Finch essayait de s'isoler, il fermait les yeux, et respirait lentement, comme pour penser à autre chose. John attrapa la couette, la remonta sur eux et caressa tendrement la poitrine de Finch, voyant qu'il retenait ses plaintes. Finch remua et se mit en position fœtale sur son côté valide, sa tête nichée contre la poitrine dénudée de l'agent. John devina qu'il se frottait la hanche douloureuse et regretta de ne pas avoir fait attention à lui, alors qu'il savait ô combien il était fragile. Quelques longues minutes passèrent, où Finch tenta bien que mal de se maîtriser, dans les bras de John qui lui caressait le dos.
-John ? …
-Oui ?
-Pouvez vous … allez chercher … ce qu'il y a dans la poche intérieure … de ma veste ?
John acquiesça d'un mouvement de tête et quitta le lit prudemment. Il retourna dans la cuisine et attrapa la veste. Il glissa sa main à l'intérieur et il fronça les sourcils. Il en sortit deux sachets de médicaments, identiques. Le nom l'interpella. Il l'avait déjà entendu et ce genre de médicament n'était pas en vente libre. Il fallait plutôt avoir une ordonnance et des problèmes bien précis pour l'obtenir. Mais John n'avait jamais songé que Finch faisait parti de ces personnes. Si son compagnon prenait un traitement de base, John avait été naïf de croire que cela lui suffisait. Frappé par cette révélation, John mit un moment avant de reprendre ses esprits. Il secoua la tête et prit un verre, versa le contenu d'un sachet et mélangea le tout avec de l'eau. Il revint vers son compagnon. Finch se remit sur le dos et tenta de s'asseoir un peu. Mais John s'aperçut vite de sa raideur et prit place à ses côtés, une main le retenant. Finch prit le verre et le but. Il grimaça tant le goût n'était pas terrible et John le rallongea, après avoir posé le verre vide sur la table de chevet.
-John ?
-Oui Harold ?
-Je … me sens …un peu… découvert…
-Vous voulez que je referme votre chemise ?
-Je peux le faire. Mais …
-Je vois. Dit tristement John.
Finch capta la tristesse dans le ton de John et tourna difficilement la tête vers lui.
-Je suis… désolé John.
-Non non c'est de ma faute. Je vous l'ai déjà dit.
-C'est un peu de la mienne … aussi. Soupira Finch. John lui reboutonnait sa chemise.
-Non.
-Si. Affirma Finch. John plongea son regard dans le sien. Je ne fais jamais … attention. Je n'ai pas bougé de la journée. J'aurai dû …
Reese posa un doigt sur les lèvres de Finch. Harold stoppa sa tirade et lui lança un regard perdu.
-Concédons. Nous sommes fautifs tous les deux alors. Fit John.
-D'accord. Concéda Finch, s'avouant vaincu.
Alors que John allait descendre pour récupérer le caleçon de Finch, l'informaticien le retint et enroula ses bras derrière la nuque de John. Reese lui lança un regard interrogatif mais il sentit que Finch l'approchait de son visage et comprit. Ils échangèrent un baiser doux et réconfortant. Ils s'écartèrent à bout de souffle et John ne put retenir quelques mots :
-Je vous aime.
Finch lui offrit un sourire timide et murmura à son tour :
-Moi aussi John.
-On ira plus doucement la prochaine fois. Rassura John.
-Je vous guiderais peut être afin que …
-Je ne veux pas vous forcer Harold.
-Certes, mais je n'aimerai pas que cela se reproduise. Parce que …
-Parce que ?
-C'est désagréable. Pour nous deux.
-Je peux comprendre.
John attrapa le bout de tissu à terre et lorsqu'il repoussa la couette, il ne put s'empêcher de jeter un œil coquin à son patron. Finch déglutit.
-Vous êtes toujours …
-Je vous retourne la remarque John !
-On ne pourrait pas … faire simplement ?
Le regard de Finch s'agrandit, comme choqué par la demande de son compagnon.
-Mais je …
-Ca va un peu mieux votre hanche ?
-Un peu mais ….
Reese ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase. Finch glapit lorsqu'il sentit la main de John sur son membre encore excité.
-John doucement ! Comment voulez vous que… je vous … rende … la pareille après …
-A votre manière si vous avez envie Harold.
-Mais je … je voudrais éviter de … trop … remuer. Articula péniblement Finch.
-Vous avez des mains non ?
-Je … je … bien sûr que je ….
-Alors vous saurez.
John plongea et s'amusa, autant avec ses mains, qu'avec sa bouche… tant pis s'ils n'avaient pas pu aboutir à ce qu'ils voulaient. Finch avait semblé prêt mais avec cet incident de parcours, John craignait que cela ne referme encore plus son patron. Comment allait réagir Finch la prochaine fois ? Comment allaient-ils s'adapter ? Comment ? John se posait des milliers de questions. Mais il avait autre chose à faire : soulager son compagnon. Il avait pourtant cru que les pics de douleurs auraient diminué le désir chez lui mais il s'était trompé. Et cela le ravissait dans un sens de voir qu'il était toujours excité, sans doute parce qu'il le rendait tout chose. Et il en était fier.
A suivre ...
