Une Cigarette Pour Deux Personnes

Auteur : Chibisuke

Scénario: Chibisuke / Jijisub

Rating: T/M

Paring : A venir

Disclaimer : Bleach et l'ensemble des personnages, Ichigo compris, ne sont pas à moi.

Mon relevé de compte est là pour me le rappeler.

Bêta Correcteur: Seeliah ! (I Love You my sweet honey!)

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Jolie petite fumée : grise, dansante dans l'air, délicieusement bonne. Vraiment, la cigarette me fera toujours cet effet si grisant. Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose d'autre à faire après tout. Le toit du lycée est bien le seul endroit où je suis encore tranquille, seul, moi-même, sans personne autour. Ces personne, si crédules m'ont même obligé à changer mon comportement devant eux, juste parce que ils n'aimaient pas cette partie de moi. Et moi, en parfait petit chien, j'ai suivi leurs désirs….Quelle pitié…

Quoique, à ce jour, je ne regrette pas vraiment ce choix. Certes il m'oblige à rester ce gamin de 17 ans, mais au moins, je n'ai pas à me justifier de ce que je fais. Je tire sur ma cigarette, humant son si doux parfum. Mince, l'odeur restera dans mes cheveux, et mes vêtements. Pas que ça me gêne, mais je devrais fournir une « explication » à mes si charmants et adorables compagnons : « Un gars devant moi fumait et il m'envoyait toute sa fumée ». Oui, si intelligents et intuitifs qu'ils sont, ils devraient facilement gober ça…stupide crédulité.

Décidément, plus on se rapprochait de la fin du mois d'octobre, plus les nuages étaient nombreux. La pluie viendrait certainement d'ici une semaine. Tant mieux. L'odeur disparaît toujours plus vite quand il y a de l'humidité, et puis là, je suis sûr que personne ne viendra me déranger incessamment sur le toit.

« Kurosaki-sama ? Il est temps d'y aller, les cours vont reprendre. »

Ah, Kensei….toujours là pour me rappeler ce que je dois faire. Je sais que c'est indispensable, et je l'en remercie pour ça. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais n'importe où, sauf dans ce lieu rempli d'individus tous plus exaspérants les uns que les autres. Kensei Muguruma est avec moi depuis maintenant 2 ans, c'est-à-dire mon entrée dans ce lycée. Intérieurement, je pense qu'il a beaucoup de tripes pour pouvoir me supporter. J'ai beau avoir des qualités, je sais que je suis invivable, enfin quand je ne joue pas de rôles. Autant dire que je suis le gars le plus sociable de cette planète, sauf avec ma famille.

« Je sais Kensei…Je ne peux vraiment pas sauter ces cours ? Non évidemment, comme à chaque fois que je te poserai cette question, tu me répondras non… »

Dieu merci, il ne répond rien. Le plus pratique avec lui, c'est qu'il comprend quand il doit se taire, et quand il doit donner son opinion. Vraiment, je l'apprécie beaucoup.

C'est dans un soupir de lassitude que je me relève, tentant de remettre en place ma tignasse rousse, et époussetant mon chemisier blanc. Il faut dire que s'allonger par terre en regardant le ciel, ce n'est pas vraiment une grande preuve d'hygiène. Mais ça m'est égal. Qui me le reprochera après tout ? Personne bien sûr, personne pour oser me répondre. Avantage ou désavantage d'être l'héritier d'une famille noble les plus puissantes et influentes de ce pays, je ne saurais choisir entre ces deux points de vue. Enfin, ce n'est pas vraiment le moment de déblatérer sur la position de ma famille.

Pour en revenir à Kensei, j'ai toujours aimé sa façon de s'habiller. Tout le temps imprévisible. Il pouvait très bien venir à une réception, habillé seulement d'un jogging, et aller au restaurant en smoking. Il semble, enfin non c'est clair, qu'aujourd'hui, il ait décidé de mettre un jean noir, et un haut très moulant. Parce qu'il faut bien le dire, Kensei est vraiment une montagnes de muscles. C'en est effrayant. Je n'aimerai vraiment pas me battre avec lui un jour. Son piercing à l'arcade sourcilière le rend plus…comment dire ? Bestial !

« Kurosaki-sama, il faut vraiment y aller »

Rabat-joie ! Mais j'aime beaucoup sa tentative, aussi futile soit elle, de se faire entendre. Bah je suppose que je dois m'y rendre. On ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie, comme dirait « L'autre ».

C'est donc d'un pas se voulant rempli d'entrain que je me dirige avec joie à ma salle de cours !

Ironie, quand tu nous tiens.

Je sors de la cage d'escaliers, me retrouve dans le couloir et entends Kensei me dire :

« Je vous laisse ici Kurosaki-sama. Soyez rapide et ne séchez pas…s'il vous plaît »

Je sais que cette marque de politesse lui écorche la bouche, je ne vais donc pas lui refuser cette demande. Je ne suis pas un monstre après tout.

« D'accord, j'y vais. Tu viens me chercher à la fin des cours ? »

« Oui, à 17h précises. Maintenant je vous dis au revoir et bonne après-midi, enfin, essayez de passer une bonne après-midi. »

Je fais semblant de ne pas avoir entendu sa dernière phrase. Les leçons de morale, très peu pour moi. Mais il ne changera jamais, toujours avec son protocole disciplinaire. J'ai beau le tutoyer, il continue toujours à me vouvoyez, et ce n'est pas faute d'avoir tenté de modifier cette attitude.

« Merci Kensei. A tout à l'heure »

Je le regarde sortir, le voyant grommeler, certainement contre moi. Oh pas méchamment, juste d'exaspération. En observant cela, même moi je ne peux retenir un petit sourire.

Je me détourne pour rejoindre ma salle.

Malheureusement pour moi, le destin n'aime pas m'accorder trop de secondes de joie. Je vois une fille qui tourne à l'angle du couloir, se précipitant, croyant certainement qu'elle a du retard. Pas qu'elle me soit inconnue, juste que je dois vite remettre ce si joli masque. Donc reprenons : un grand sourire, un geste énergique de la main suivi d'un « Inoue ! Attends-moi ! ». Et voilà, effet garanti, Orihime Inoue me mange dans la main. Quand je disais qu'ils étaient crédules à souhait, je n'exagérais vraiment pas.

Malgré ses défauts, Orihime est une très belle fille, tout du moins quand elle n'a pas cette frange horrible. Ces cheveux aussi roux que les miens sont longs et plutôt beaux. En général, elle s'habille bien, rarement en jogging, presque toujours en robe. Enfin dehors, ici elle se contente de la jupe. Ô merveilleuse chose que l'uniforme scolaire féminin. Les garçons peuvent tenter de se rincer l'œil. Si je le fais, c'est juste pour être comme tout le monde, je trouve ça d'une absurdité incroyable.

Mais revenons à nos moutons. Je l'entends me répondre.

« Ah Kurosaki-kun, tu es en retard toi aussi ? Ce n'est pas ton genre pourtant »

« Je sais, mais je suis allé faire un tours dehors et je n'ai pas vu l'heure passer. 'Faudrait vraiment que je m'achète une montre ! »

« Hahaha, allez viens, le professeur va encore râler sinon »

« Ah merde, pas envie qu'elle me gonfle encore elle. »

Et voilà, discussion banale entre lycéens de terminales. Ennuyant non ? Ne cherchez pas, la réponse ne peut être que « oui ».

Arrivés devant la salle, je la laisse frapper discrètement, attendant l'ordre du professeur, nous ordonnant de rentrer. Chose qui fut vite faite. A peine entrés, l'enseignante nous dit :

« Kurosaki-kun, Inoue-chan, un peu plus et vous étiez en retard. Mettez vous au fond, je n'ai pas envie de perdre du temps aujourd'hui. Tout le monde ! Sortez vos livres, aujourd'hui, c'est Mathématiques ! »

« QUOI ? Y'en a marre, on fait que ça ! » Râla Kiego plus ou moins fort.

Mais c'est connu, les enseignants n'ont pas d'oreilles. Ce sont des antennes, elles peuvent tout capter, même si quelque chose est dit quasi silencieusement.

« Oooh ? C'est vrai ? Dommage n'est-ce pas ? »

Un bon professeur se doit d'être sadique de temps en temps non ? Bref, pas de temps à perdre, la classe sort le livre demandé et commence à écouter le cours déjà entamé.

On fait le système des équations à deux inconnues. Rien de bien passionnant donc, encore un sujet vu et revu. Si seulement ils avaient l'option « Mise à Jour régulière » intégrée dans les manuels, les cours ne seraient pas aussi barbants.

Ah tiens un nouveau message ? Je le regarde et ne peux retenir un soupir d'ennui :

« Fils, quand tu rentres, passe récupérer tes sœurs au collège. Isshin »

Pas que ça m'ennuie, mais 'j'avais prévu autre chose. J'imagine que je peux dire adieu à ma séance de natation. Mais une voix me tire de mes pensées :

« Ichigo, tu crois que tu es dispensé d'écouter le cours. Viens me résoudre ça au tableau »

Je soupire intérieurement, elle a vraiment décidé de m'emmerder aujourd'hui. Mais bon, restons calme, petit sourire de convenance et c'est parti.

« Désolé Madame, je viens tout de suite »

Je me lève de mon siège pour, il faut le dire, aller perdre mon temps. Je prends la craie qu'elle avait au préalable posée sur le bureau, et résous assez vite le calcul. La femme à mes côtés reste surpris deux secondes pensive, se demandant certainement comme j'ai pu résoudre ça alors que je n'écoutais rien. Le talent ma chère, le talent ! Mais je ne peux décemment pas dire cela, sinon adieu mon image de garçon humble. Et je n'ai vraiment pas envie de répondre à des tas de questions.

« Bien, tu peux aller t'assoir. A l'avenir, ait l'air de t'intéresser aux cours au moins, même si tu as compris. »

Miracle ! Je la bénis en cet instant pour me libérer du calvaire ! Je retourne sans demander mon reste à ma table, laissant un sourire se dessiner lorsque je croise les regards d'Inoue, Kiego et Mizuiro. Ne jamais oublié de sourire : un sourire dissimule plus de choses qu'un mensonge après tout.

Les heures passent, lentement, et je songe sérieusement à faire un suicide mental. Qui sait, cela passera peut-être le temps ?

La sonnerie retentit, et je ne peux m'empêcher de penser en cet instant qu'il me faudrait aller prier pour elle.

Je range mes affaires rapidement, sans pour autant avoir l'air de dire « J'en-ai-marre-je-me-casse-bande-de-cons ». Autant dire que c'est assez facile. Je passe devant la table d'Inoue qui me souhaite une bonne fin de journée, suivi d'un des sourires qui la caractérisent si bien.

« Merci Inoue, bonne fin de journée à toi aussi. Sois prudente sur le chemin du retour » lui répondis-je.

Je vois alors une légère coloration se former sur ses pommettes, tandis qu'elle bafouille, tentant de me remercier.

C'était quoi ce rougissement ? 'Tain pas envie qu'elle pense que je l'aime moi. J'ai autre chose à foutre !

Je me reprends assez vite et sors de la salle, me dirigeant avec un calme apparent vers la sortie, où je suppose, Kensei m'attend.