'' Le bijou infidèle ''
Symbole de traîtrise. Archétype de son Amour pour Elle.
Il l'offrira à cette femme mariée. Celle-là même qui le paya pour faire cela, une fois. Oui, ça devait être juste pour une fois…
Dès le lendemain, son amertume de vivre se transforma en un amour cruel à accuser. Il deviendra le purgatoire de sa solitude et Elle, soutiendra le gouffre de son âme éperdue.
Tous deux apprendront que la souffrance fait partie essentielle de la joie. Après tout, remarquez comme la nourriture peut paraître bonne quand nous avons faim.
Vivre, quelle souffrance, et quelle souffrance sans partage !
Car cet anneau, c'est Lui qui le portait.
The Faithless Jewel
Mon Amour,
J'ignore si tu liras cette lettre – quand bien même, je parviendrai à te l'envoyer un jour – mais en souvenir de notre amour, je sais que tu la commenceras. Alors, si tes yeux parcourent seulement cette phrase, je veux être certaine que tu lises au moins ces mots : je t'aime, bien au-delà de tout.
Et là, tu me répondrais que ce n'est pas assez.
Dis-moi, te souviens-tu de notre rencontre ? Moi, je m'en souviens parfaitement. Tes yeux brumeux abritaient déjà mal ta mélancolie. Ce sont eux qui me poussèrent à venir te trouver. A cette époque, je pensais sincèrement que nulle autre souffrance ne pouvait égaler la mienne, et de te connaitre m'a soulagé.
C'est égoïste, n'est-ce-pas ?
Tu sais, je suis vraiment désolée. J'avais beau savoir que c'était mal, qu'il y aurait des conséquences, j'ai été incapable de nous dire stop. Mais tu me connais maintenant. Tu sais combien je suis faible. Je m'étais pourtant promis que ce serait juste pour une fois.
Et finalement, c'est toi qui a porté le poids de mon déshonneur…
Le chant de la pluie leur parvenait du dehors. Gracile et mélodieux, le clapotement des gouttes donnait l'impression qu'un ballet se poursuivait derrière la fenêtre entrouverte. La fraicheur qui en découlait humidifiait l'air, le rendant plus agréable à respirer. Bientôt, le tintement incessant se fît heurter par un rythme trop instable, tremblant lorsque le tonnerre grondait. Des rayons de lumière barrant les cieux prévenaient son arrivée. Or, il semblait toujours aussi terrifiant de l'entendre. Etrangement, durant son apparition impromptue, les bruissements de la Nature s'interrompirent, la tension faisant vibrer l'atmosphère, comme si cet éclair était à craindre.
Dans la chambre toutefois, l'orage s'était tu depuis peu.
Malgré la tempête, un silence pesant régnait en maître. Même son chagrin ne pouvait s'exprimer à haute voix, sous peine de ternir les restes de sa présence. Sur les murs ricochaient encore chacune de ses paroles. Des mots durs et intolérables aidant à cacher sa souffrance sous un masque de rage. Ses larmes avaient coulé. De nombreuses perles d'eau qu'Elle ne fût pas certaine d'avoir vu. Son esprit devait être perturbé par un autre détail, car Elle avait trop bien perçu le carillon qui résonna lorsque l'objet tomba sur les carreaux froids de la pièce, comme la pluie. Puis le reflet d'un éclair sur l'or de l'anneau, éblouissant un centième de seconde ses pupilles douloureuses à force d'avoir trop pleuré. La porte avait claqué en même temps que la foudre, mettant fin à cette tyrannie.
Dehors, les nuages voletèrent loin de la lune, leur fumée s'estompant peu à peu en chemin, révélant les étoiles qui scintillaient sur l'encre noire de la nuit. La lumière funèbre de l'astre dévoila une ombre, bougeant lentement, hésitante. Quand elle se baissa, on aurait cru qu'elle allait s'évanouir, abandonnant sa force de vivre. Courageusement, elle en garda suffisamment pour attraper entre ses doigts la bague restée au sol. Comment une si petite chose pouvait-elle être si lourde ?
… Le bijou infidèle.
Je te demande pardon mon Amour, j'aurais tant souhaité que les choses soient plus simples. Peut-être serions-nous toujours amants aujourd'hui. Peut-être n'aurais-je jamais eu à t'écrire cette lettre. Cependant, ces souvenirs que nous avons en commun me reviennent sans cesse. Ils me hantent jour et nuit. Et parce que désormais, je sais que tu ne pourras pas m'échapper davantage, je peux te l'avouer enfin : c'est dans ta souffrance que se réveilla mon bonheur, donnant naissance à cet Amour qui nous brisa tous les deux.
Pardonne-moi.
Comme si tes tourments ne te suffisaient pas ! Mais ne crains rien, à présent, c'est moi qui les supporte, car je t'aime plus qu'il n'est possible d'aimer. Parce que je souffre tellement de ne pas avoir pu te le prouver.
Hey tout le monde ! =)
Voilà, c'est la première fois que je poste une fiction sur ce site. J'espère que ce début vous aura plus, et que vous avez pris plaisir à lire. La suite est déjà écrite, elle ne tardera pas à arriver.
N'hésitez pas à me faire part de vos impressions, ça devrait prendre peu de temps -)
Bisous,
Nym'phonia
