C'était l'une de ces soirées d'automne qu'on appréciait. Où il ne faisait pas trop chaud, ni trop froid. Où Dean était assis sur le porche délavé d'une maison abandonnée, trouvée pour y passer la nuit, pendant qu'ils chassaient un loup-garou. De son pistolet posé contre sa cuisse, parce qu'on ne savait jamais. Et qu'il était toujours paré. Du vent devenu froid, qui lentement, manquait d'arracher des larmes à ses yeux. De son regard perdu dans les bois environnants.
D'un froissement d'ailes plumeuses, et d'un ange silencieux, qui lentement, vînt s'asseoir à côté du chasseur. D'une conversation dénudée de mot, pourtant remplie de sens.
D'un frère endormi sur une pile de livres. Avec un visage d'enfant, ignorant presque les dangers du monde extérieur. De l'ignorance de l'âge tendre, et de la peur du monstre sous le lit.
De Dean qui aurait aimé prendre son ange dans ses bras, mais qui se refusait ce plaisir, par peur d'être jugé par son cadet, de ne plus briller dans ses yeux. Alors une fois encore, il se sacrifiait pour celui qu'il chérissait plus que tout. Mais le pire, c'est qu'il aimait ça. Il aimait cette douce torture, de ne communiquer ses sentiments refoulés que par l'échange de simples regards.
Ces regards bourrés de sens, et d'illusions cachées. Et le doux mensonge de penser que son frère n'y voyait que du feu. Comme si ce dernier était aveugle.
C'est une initiative dans cette nuit d'automne. C'est un baiser au milieu des feuilles mortes. C'est de l'hésitation, puis de l'assurance entre un homme et un ange. C'est un spectacle à s'en damner, tant ils ont attendu ce moment.
C'est deux âmes qui, pour la première fois, peuvent se mélanger, et se découvrir sous toutes leurs facettes. C'est cet espace personnel qui est rompu pour de bon, au plaisir des deux corps.
C'est des frissons sur la peau de Dean, et les mains de Cas qui trouvent leur place sur la joue de son amant. C'est celles du chasseur qui attrapent la cravate de l'ange, pour les rapprocher un peu plus.
C'est un frère, perdu entre la limite du sommeil et de l'éveille, qui silencieusement, sourit devant le spectacle que son ami et son frère lui offre inconsciemment.
C'est une peur terrifiante dans l'estomac de l'aîné lorsqu'il se sent observé. Mais un sourire compatissant sur la bouche du plus jeune. Et un masque d'incompréhension sur le visage de l'ange.
C'est l'une de ces soirées d'automne, où masqué par le bruit des feuilles mortes qui tombent, un ange et un humain, se sont dit je t'aime à demi-mot.
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Hey !
Je suis de retour pour une nouvelle fic. Plus courte que la première. Mais elle m'est venue, comme ça. Alors j'ai décidé de vous la partager ! Espérant qu'elle vous plaise autant que la première.
Nesnej Ackles.
